Irène (Histoire)
Publié le 22/02/2012
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paraît pas avoir été jamais économe des deniers de l'État : à la veille d'être renversée, elle procédait encore à unallégement général des impôts urbains.
Sa popularité n'aura d'égale que l'impopularité de Nicéphore Ier, quand ilentreprendra de mettre de l'ordre dans cette gabegie.
Dans l'immédiat, Irène réunissait sur sa tête tous les fleuronsdans lesquels les moines chroniqueurs reconnaissaient traditionnellement la marque des bons souverains : la foiorthodoxe, la charité envers les moines et les pauvres.
La dévotion d'Irène n'était point telle pour autant qu'elle luidérobât forcément les intérêts supérieurs de l'Empire.
La papauté eut beau réclamer, à Nicée, la restitution desdiocèses et privilèges économiques dont l'avaient dépouillée les Isauriens.
Irène ne voulut rien entendre : ce quiavait tourné à l'avantage de l'Empire ne pouvait qu'être bel et bien fait.
Les périls extérieurs se sont toujours situés au même point pour Byzance, seuls changeaient de siècle en siècle ceuxqui en tenaient les rôles.
A cette époque, c'étaient les Arabes à l'est, au nord-ouest les Bulgares, en Italieméridionale les Francs.
Cette situation eût été désespérée sans la puissante organisation militaire de l'Asie Mineureet la mobilité des forces armées.
Irène, malgré des déboires, n'eut qu'à s'en féliciter.
Au début, elle prend même l'initiative.
Les chefferies slaves répandues à travers la Macédoine et la Grèce renâclentpour verser leur tribut.
Staurakios organise une expédition d'intimidation en Thessalie et dans le Péloponnèse (783).L'an d'après, Irène imagine de frapper un peu plus l'imagination de ces Barbares : avec son fils, escortée d'unebande de musiciens, elle visite la Thrace, y rebaptise une ville de son nom, Irénopolis, pousse jusqu'à Philippopolis,revient par Anchialos.
Cet éclat, peu coûteux et rentable, annonçait la reprise en main d'une immense région plus oumoins laissée à elle-même depuis deux siècles.
La pression arabe était perpétuelle : chaque belle saison ramenait ses courses limitées, ses raids en profondeur,parfois des engagements.
Irène se couvrit de ce côté en acceptant de payer tribut au califat (783), elle y gagna unrépit de quatre années.
L'avènement du fameux Harun-al-Raschid (786) fut une mauvaise nouvelle.
Byzance essuyasuccessivement des défaites sur terre et sur mer.
Un moment, Constantin VI sauva l'honneur en remportant lavictoire d'Éphèse (796), et seule la traîtrise de Staurakios lui en déroba une autre à quelques mois de sa chute.
Luidisparu, Irène tenta vainement de revenir à l'expédient du tribut, et force lui fut de se tenir sur la défensive.
Du côté bulgare, Constantin VI, marchant sur les traces de son aïeul, tenta de mater le jeune État du khan Kardam.Écrasé à la bataille de Markellai (792), ses autres expéditions furent stériles, l'ennemi se dérobant chaque fois.
En Italie, Irène alternait la diplomatie et la guerre.
Inconstante (rupture des fiançailles de Rothrude) ou malheureusedans la première (ambassade de 802), elle échoua dans la seule coalition qu'elle ait réunie contre les Francs enLongobardie (788).
Lorsque Irène mourut, les frontières vitales étaient intactes ; le Trésor, entamé inconsidérément, n'était point tari.La masse lui était reconnaissante de l'avoir comblée et de lui avoir rendu ses routines religieuses.
Somme toute,l'état avait été plus fort que son ambition.
Mais l'armée n'était pas près de lui pardonner d'avoir assassiné unedynastie qui justifiait, avec Constantin VI, les plus grands espoirs..
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