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IRAK de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 01/12/2018

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irak

Parvenu au pouvoir en juillet 1979, le président Saddam Hussein, chef de file de la tendance radicale du parti Baas, renforce ses pouvoirs. Ayant éliminé la fraction modérée du parti et réuni autour de lui une petite équipe de fidèles, il s’assure le contrôle de l’Etat, de l’armée et du parti.

 

Le conflit avec l’Iran

 

Conclu en mars 1975 à Alger, le traité irako-iranien qui devait notamment régler les différends frontaliers au sujet du Chatt el-Arab, en fixant la frontière

 

sur la base du protocole de Constantinople de 1913, avait scellé la réconciliation entre les deux régimes. Mais la proclamation de la République islamique le 1er avril 1979 ravive les querelles. La révolution qui ne doit pas pour Khomeiny s’arrêter aux frontières de l’Iran inquiète fortement Bagdad. En effet, la population chiite représente plus de 40 % de l'ensemble de la population irakienne et, depuis le passage du parti communiste, très influent chez les chiites, dans l’opposition, le risque de dissidence est

 

réel. La tentative d’assassinat organisée le 1er avril 1980 par un mouvement chiite, Dawaat el-islam (l’appel de l’islam), contre Tarek Aziz, vice-Premier ministre et principal idéologue du régime, envenime la tension entre les deux régimes. Les membres de cette organisation, soupçonnée d’être soutenue par Téhéran, sont soumis à une répression impitoyable. Pour Bagdad, enfin, l'effacement de l’Iran dans la région et l’isolement international du régime khomeiniste après l’enlèvement des otages de l’ambassade américaine offrent une occasion pour ravir à l’Iran la position de principale puissance régionale. Dès lors, Saddam Hussein multiplie les contacts avec les régimes modérés du Golfe et rompt les relations diplomatiques avec la Syrie, principale alliée arabe de Téhéran. Dans le même temps, il accélère le rapprochement avec les pays occidentaux. Fort de ces nouvelles alliances et désireux d’effacer les échecs militaires face aux groupes armés du Kurdistan en dissidence avec Bagdad, le président dénonce le traité d’Alger le 17 septembre 1980, et, le 22, ordonne aux troupes d’attaquer les objectifs militaires iraniens. À cette date, vraisemblablement mal informé par l’opposition iranienne, le chef de l’État irakien espère écraser en quelques mois le régime khomeiniste. Mais l’euphorie des premières victoires fait bientôt place au désenchantement. En quelques mois, les forces iraniennes réussissent à reconquérir une partie du territoire occupé. Au sein de l’opinion publique, qui ignore encore les enjeux du conflit qui s’annonce déjà meurtrier et surtout interminable, Saddam Hussein est quelque peu discrédité. Dès septembre 1981, il multiplie les gestes en faveur d'un règlement pacifique du conflit, le coût de la guerre étant trop lourd pour l’économie irakienne. De plus, les désertions se multiplient au sein de l’armée, tandis qu’au Kurdistan l’agitation, encouragée par les échecs de l’armée irakienne, s’amplifie. Tombé également en discrédit chez nombre de membres du parti, Saddam Hussein procède à une sévère épuration en éliminant tous ceux qui dénoncent ses erreurs stratégiques. Le 26 octobre 1982, il accepte même officiellement le tracé des frontières

 

entre l’Irak et l’Iran, tel qu’il avait été défini par l'accord d’Alger de 1975. Mais en vain: l’imam Khomeiny refuse tout compromis. Avec le déplacement du front en territoire irakien, les grandes puissances, et notamment les Etats-Unis, inquiètes de la tournure que prend une guerre qui risque de mettre en péril le fragile équilibre au Proche-Orient ainsi que l’approvisionnement en pétrole, accroissent leur aide militaire en faveur de Bagdad. Réaffirmant le retour de son pays dans le camp des pays arabes modérés, le président irakien obtient le soutien de l’Égypte, soutien confirmé par la visite à Bagdad d’Hosni Moubarak, le 18 mars 1985. C'est la première visite d’un chef d’État égyptien depuis les accords de Camp David. L’aviation irakienne, bien pourvue en Mirage F-l et en missiles Exocet par la France, bombarde toutes les zones encore mal défendues (agglomérations urbaines et complexes pétroliers) pour tenter d’acculer le régime de Khomeiny à négocier la paix. Fort de ces nouveaux succès militaires, le président Hussein obtient la confiance du parti en juillet 1986. Il sait également satisfaire les ambitions des hauts cadres de l’armée en leur accordant plus de liberté sur le terrain. Fragile, la cohésion de l’équipe dirigeante est toujours à la merci d’une nouvelle percée iranienne sur le front. Aux yeux de l'opinion publique, Saddam Hussein, longtemps accusé en coulisses d’être seul responsable du conflit, devient le symbole de la résistance nationale contre l’invasion iranienne, sentiment exacerbé par le rejet que suscitent les excès du régime islamique au sein de la communauté chiite-irakienne.

 

L'adoption par l'ONU le 20 juillet 1987 de la résolution 598, qui exige un

 

cessez-le-feu et le ralliement de la Syrie à la condamnation de l'Iran par les pays de la Ligue arabe, atteste la suprématie diplomatique de l’Irak, qui, le 18 avril 1988, reprend la presqu’île de Fao, unique débouché sur le Golfe et qui était occupée depuis février 1986 par 30 000 soldats iraniens. La suprématie militaire de l’Irak après sept ans de guerre contraint finalement l'Iran à accepter de négocier. Le 20 août, un cessez-le-feu entre en vigueur; il est accueilli avec joie par Bagdad qui se considère comme le grand vainqueur de la guerre. Les négociations de paix engagées dès le 25 août à Genève continuent cependant d’achopper sur le refus de Bagdad de reconnaître le traité d'Alger de 1975 qui fixe la frontière au milieu du Chatt el-Arab (Hussein exige que la souveraineté de l’Irak soit reconnue sur l'ensemble du fleuve).

 

Dès la fin des hostilités, Saddam Hussein, porté aux nues par la presse, tente d’asseoir son assise populaire en annonçant la libération des prisonniers politiques. Mais l’obligation pour les candidats aux élections législatives de mars 1989 de se soumettre à l’examen d’une commission de contrôle témoigne du faible degré de liberté octroyé par la dictature.

 

La tentative d’élimination

 

du peuple kurde

irak

« 27 septembre 1980.

I.:armée irakien11e bombarde le porc pétrolier d"Abadan.

© Henri Bureau • Sygma otages de l'ambassade américaine offrent une occasion pour ravir à l'Iran la position de principale puissance régionale.

Dès lors, Saddam Hussein multiplie les contacts avec les régimes modérés du Golfe et rompt les relations diplomatiques avec la Syrie, principale alliée arabe de Téhéran.

Dans le même temps, il accélère le rapprochement avec les pays occidentaux.

Fort de ces nouvelles alliances et désireux d'effacer les échecs militaires face aux groupes armés du Kurdistan en dissidence avec Bagdad, le président dénonce le traité d'Alger le 17 septembre 1980, et, le 22, ordonne aux troupes d'attaql!er les objectifs militaires iraniens.

A cette date, vraisemblablement mal informé par l'opposition iranienne, le chef de l'État irakien espère écraser en quelques mois le régime khomeiniste.

Mais l'euphorie des premières victoires fait bientôt place au désenchantement.

En quelques mois, les forces iraniennes réussissent à reconquérir une partie du territoire occupé.

Au sein de l'opinion publique, qui ignore encore les enjeux du conflit qui s'annonce déjà meurtrier et surtout interminable, Saddam Hussein est quelque peu discrédité.

Dès septembre 1981, il multiplie les gestes en faveur d'un règlement pacifique du conflit, le coût de la guerre étant trop lourd pour l'économie irakienne.

De plus, les désertions se multiplient au sein de l'armée, tandis qu'au Kurdistan l'agitation, encouragée par les échecs de l'armée irakienne, s'amplifie.

Tombé également en discrédit chez nombre de membres du parti, Saddam Hussein procède à une sévère épuration en éliminant tous ceux qui dénoncent ses erreurs stratégiques.

Le 26 octobre 1982, il accepte même officiellement le tracé des frontières entre l'Irak et l'Iran, tel qu'il avait été défini par l'accord d'Alger de 1975.

Mais en vain : l'imam Khomeiny refuse tout compromis.

Avec le déplacement du front en territoire irakien, les grandes puissances, et notamment les Et ats - Unis, inquiètes de la tournure que prend une guerre qui risque de mettre en péril le fragile équilibre au Proche-Orient ainsi que l'approvisionnement en pétrole, accroissent leur aide militaire en faveur de Bagdad.

Réaffirmant le retour de son pays dans le camp des pays arabes modérés, le (?résident irakien obtient le soutien de I'Egypte, soutien confirmé par la visite à Bagdad d'Hosni Moubarak, le 18 mars 1985.

C'est la première visite d'un chef d'État égyptien depuis les accords de Camp David.

L'aviation irakienne, bien pourvue en Mirage F-1 et en missiles Exocet par la France, bombarde toutes les zones encore mal défendues (agglomérations urbaines et complexes pétroliers) pour tenter d'acculer le régime de Khomeiny à négocier la paix.

Fort de ces nouveaux succès militaires, le président Hussein obtient la confiance du parti en juillet 1986.

Il sait également satisfaire les ambitions des hauts cadres de l'armée en leur accordant plus de liberté sur le terrain.

Fragile, la cohésion de l'équipe dirigeante est toujours à la merci d'une nouvelle percée iranienne sur le front.

Aux yeux de l'opinion publique, Saddam Hussein, longtemps accusé en coulisses d'être seul responsable du conflit, devient le symbole de la résistance nationale contre l'invasion iranienne, sentiment exacerbé par le rejet que suscitent les excès du régime islamique au sein de la communauté chiite-irakienne.

L'adoption par l'ONU le 20 juillet 1987 de la résolution 598, qui exige un cessez-le-feu et le ralliement de la Syrie à la condamnation de l'Iran par les pays de la Ligue arabe, atteste la suprématie diplomatique de l'Irak, qui, le 18 avril 1988, reprend la presqu'île de Fao, unique débouché sur le Golfe et qui était occupée depuis février 1986 par 30 000 soldats iraniens.

La suprématie militaire de l'Irak après sept ans de guerre contraint finalement l'Iran à accepter de négocier.

Le 20 août, un cessez-le-feu entre en vigueur; il est accueilli avec joie par Bagdad qui se considère comme le grand vainqueur de la guerre.

Les négociations de paix engagées dès le 25 août à Genève continuent cependant d'achopper sur le refus de Bagdad de reconnaître le traité d'Alger de 1975 qui fixe la frontière au milieu du Chatt el-Arab (Hussein exige que la souveraineté de l'Irak soit reconnue sur l'ensemble du fleuve).

Dès la fin des hostilités, Saddam Hussein, porté aux nues par la presse, tente d'asseoir son assise populaire en annonçant la libération des prisonniers politiques.

Mais l'obligation pour les candidats aux élections législatives de mars 1989 de se soumettre à l'examen d'une commission de contrôle témoigne du faible degré de liberté octroyé par la dictature.

La tentative d'élimination du peuple kurde Si au début du conflit, le régime s'était montré prêt à négocier avec les Kurdes, la politique visant à détruire et à déplacer la population kurde vaut à Bagdad la condamnation de l'opinion internationale.

Repoussés à l'intérieur du territoire irakien par l'intensification des offensives iraniennes au Kurdistan, les combattants kurdes, regroupés autour de Jahal Tahabani, chef de file de I'UPK (Union patriotique du Kurdistan d'Irak), acceptent de négocier avec Bagdad.

En décembre 1983 , un cessez-le-feu est même signé, tandis que les pourparlers sont engagés en vue de l'aménagement de la loi d'autonomie dull mars 1974.

Mais le 15 janvier 1985, le gouvernement de Bagdad, cédant aux pressions exercées à la fois par les Kurdes du mouvement baasiste et par le gouvernement d'Ankara, qui tout au long de la guerre avec l'Iran fournit à l'Irak une aide logistique et financière considérable, rompt les négociations.

Dès lors, passant outre leurs divergences, le parti démocratique du Kurdistan d'Irak (PDK), dirigé par Mourarak Barzani, l'UPK et le parti communiste irakien joignent leurs efforts pour combattre les forces de Bagdad.

La riposte du pouvoir est brutale.

Dès avril 1987 , l'aviation, qui utilise des armes chimiques à base d'ypérite, procède à la destruction systématique des villages kurdes, provoquant. »

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