Il y a cinquante ans, Auschwitz était libéré

Auschwitz connaît alors une seconde histoire : celle d'un lieu de mémoire. Les chambres à gaz et crématoires de Birkenau n'étaient plus que des ruines, et les baraques avaient été détruites ou démontées. En 1947, le Parlement polonais décide de préserver les vestiges du camp, devenu un mémorial dédié au martyre de la nation polonaise et d'autres peuples. Les blocs d'Auschwitz I, transformés en musée, abritent une exposition consacrée aux événements historiques ayant conduit - selon l'historiographie communiste - à la création de ce camp et présentent les preuves du massacre : valises, lunettes, prothèses, chaussures, cheveux.

Un monument, situé à Birkenau, à l'endroit où s'arrêtent les rails qui emportaient au camp les déportés juifs, est dévoilé le 16 avril 1967. Sur vingt plaques fixées au sol, dans vingt langues, dont l'hébreu et le yiddish, un même message : « Quatre millions de personnes ont souffert et sont mortes ici des mains des meurtriers nazis entre 1940 et 1945. » Le chiffre est fantaisiste et le fait que 90 % des victimes d'Auschwitz étaient juives n'est pas mentionné. En 1989, ces inscriptions sont supprimées et chacun peut lire désormais : 

Le 27 janvier 1995, le monde a célébré le 50ème anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz.

L'armée Rouge avait trouvé en 1945 un camp quasi vide de détenus.

Au-delà de l'événement, la commémoration a permis d’évoquer la place singulière d’Auschwitz dans le système concentrationnaire nazi et dans la Shoah, et a réactivé des polémiques anciennes, entre juifs et Polonais notamment, ainsi que l'a révélé l'affaire du Carmel installé dans le périmètre du camp.