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Historien de la Seconde Guerre Mondiale

Publié le 15/02/2018

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Chapitre 1 : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France I - L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale de 1944 à 1970 Introduction : Pour accomplir leur travail, les historiens dépendent des sources qui sont à leur disposition (les archives, mais aussi les traces matérielles comme les objets, par exemple). Ils sont également influencés par leur formation professionnelle et par le contexte dans lequel ils travaillent. De plus, un historien choisit de travailler sur des périodes plus ou moins éloignées dans le temps. Pour les périodes les plus récentes, les sources sont très nombreuses. L’histoire est en perpétuelle reconstruction. Les sociétés se posent en général beaucoup de questions sur leur histoire. On peut donc distinguer l’histoire et la mémoire : l’histoire, c’est décrire et expliquer ce qui s’est déroulé dans le passé, alors que la mémoire, c’est une manière d’interpréter, de « ressentir » ce passé. Les historiens participent à l’élaboration d'une conscience historique des sociétés et depuis le début du XXe siècle, les mémoires « collectives plurielles » se sont multipliées. Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale rentrent bien dans ce débat, en particulier la période de 1944 à 1970 : celle de la mémoire officielle et patriotique, le « résistancialisme ». 1 - Rappels historiques : la Seconde Guerre mondiale En juin 1940, moins d’un an après le début de la Seconde Guerre mondiale, la France connait la plus grande défaite de son histoire. Le pays est occupé par un ennemi, l‘Allemagne nazie, la société s’effondre et s’en remet à un seul homme: le maréchal Pétain et son régime de Vichy. Le régime de Vichy est un régime dictatorial qui entre dans une collaboration politique, idéologique, économique, militaire et culturelle avec l’Allemagne nazie. De Gaulle, Jean Moulin, et de nombreuses personnalités refusent ce changement de régime et entrent en résistance face à Vichy. Plus on avance dans la guerre et plus la Résistance prend de l’ampleur : ce sont deux France qui s’affrontent pendant cette période. Sur 40 millions de Français, il n’y a que peu de collaborateurs et peu de résistants. L'essentiel de la population est attentiste. Cette période laisse cependant des traces extrêmement douloureuses dans la société française : Shoah, déportation, exécutions, délations... 2 - La réconciliation nationale À la Libération, de Gaulle veut une réconciliation nationale. Pour cela, il faut épurer la société française des éléments collaborateurs les plus en vue sous le r&eacu...

«  une épuration légale: des procès dont celui du maréchal Pétain qui explique alors que son gouvernement fut un « bouclier » contre la fureur des nazis.

 une épuration illégale: des règlements de compte à la Libération en dehors de tout cadre légal (exécutions sommaires de collaborateurs et de miliciens, femmes mises à nues et tendues car elles avaient eu des relations intimes avec des Allemands). Les historiens démontent cette thèse du bouclier et mettent en lumière les responsabilités de Vichy dans la collaboration avec l’Allemagne nazie. Pétain, condamné à mort, est gracié par de Gaulle du fait de son rôle de premier plan lors de la guerre de 1914-1918 et de son grand âge.

La tendance est à l’apaisement, à la réconciliation nationale et à la reconstruction. Cependant les mémoires de certains massacres perpétrés par les nazis restent encore très vives, surtout à la Libération.

Exemple : Oradour-sur-Glane, village massacré en juin 1944 par des soldats SS de la division « Das Reich » qui comptait des « malgré nous » (ce sont des Alsaciens-Lorrains, enrôlés de force dans l’armée allemande). La volonté de tourner la page de la Seconde Guerre mondiale et d’occulter le rôle du régime de Vichy a provoqué la naissance du « résistancialisme ». Résistancialisme : Le « résistancialisme » est la volonté de mettre en place une mémoire officielle de la France résistante et d’oublier Vichy et la collaboration. 3 - La mémoire Gaulliste De Gaulle et les gaullistes ont érigé cette mémoire:  par les lois d’amnistie de 1947, 1951 et 1953.

Elles ont pour fonction de « faire taire » le passé et de retrouver un consensus national après un traumatisme profond, en effaçant une partie des crimes commis;  par un culte qui veut faire penser que la France entière a résisté, en occultant les « attentistes » et la collaboration sous toutes ses formes.

Ceci est transmis via les discours officiels et les lieux de mémoires qui sont omniprésents dans la société d’après-guerre :  par la mise en avant de grandes figures de la résistance, comme Jean Moulin, un résistant de la première heure qui fut mandaté par de Gaulle pour unifier la résistance intérieure.

Arrêté à Lyon par la gestapo, il est torturé et meurt dans le train qui l’amenait dans un camp de concentration en Allemagne. Jean Moulin est le symbole de la France résistante.

Le transfert de ses cendres au Panthéon en 1964 est l'apogée de cette mémoire résistante. 4 - La mémoire communiste La mémoire de la Seconde Guerre mondiale, c'est aussi la mémoire communiste. Le parti communiste ne s’engage avec la résistance seulement en 1941 à cause du pacte de non-agression en septembre 1939 entre l’URSS et l‘Allemagne nazie.

Après un flottement de la direction du parti sur la conduite à tenir, beaucoup de communistes rentrent individuellement dans la résistance.

C’est après l’agression de l’URSS par les nazis que le parti communiste clandestin s’engage véritablement contre l’occupant.. »

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