Histoire PRÉCOLOMBIENS
Publié le 07/02/2019
Extrait du document

En quelques siècles, ils vont se fixer dans le bassin, s’imposer aux anciens occupants et fonder leur capitale, Tenochtitlân. Cette ville, construite au milieu d’un lac et couverte de canaux, émerveilla les conquérants espagnols qui l’appelèrent la Venise du Nouveau Monde. Depuis leur capitale, les Aztèques conquirent l’ensemble du bassin de Mexico, et aussi un large territoire s’étendant de l’Atlantique à l’océan Pacifique. Ces conquêtes avaient pour but d’approvisionner la capitale en denrées de toutes sortes par un lourd impôt en nature (le tribut) que les provinces devaient verser, et de fournir des prisonniers de guerre ou des esclaves pour les sacrifices humains.
La religion aztèque exigeait que des hommes soient sacrifiés afin que le mouvement des astres puisse se poursuivre et la vie continuer. Le culte du sang, présent dans la majorité des civilisations méso-américaines, atteint alors son apogée, jusqu’à devenir extrême au milieu du xve siècle. On estime en effet à plusieurs dizaines de milliers, le nombre des victimes qui furent sacrifiées lors de l’inauguration du Grand Temple de Mexico. La terreur exercée par les Aztèques sur leurs voisins explique en partie leur chute ; en effet, à l’arrivée des Espagnols, ces derniers eurent l’espoir de se libérer d’un joug trop lourd en aidant
les conquérants espagnols à détruire la ville de Tenochtitlân et la puissance aztèque. Le dernier empereur, Cuauhtémoc, fut pendu en 1525.
La zone andine
La région andine a connu, depuis une période reculée, des cultures aussi nombreuses que
brillantes. Son histoire est en effet caractérisée
par une alternance de périodes de forte atomisation politique, où les civilisations situées entre la Colombie et l’Argentine possèdent chacune un particularisme accentué, et de périodes de plus grande unité culturelle sous l’impulsion d’un groupe qui parvient à imposer, généralement par les armes, sa domination.
Malgré des différences parfois très marquées, certains caractères peuvent se retrouver parmi ces cultures : connaissance approfondie des techniques d’orfèvrerie (cultures quimbaya et calima de Colombie), réalisation de magnifiques pièces de céramique peintes ou moulées (cultures moche et nazca du Pérou), fabrication de textiles très élaborés (cultures chavîn, moche et nazca du Pérou).
Au xive siècle de notre ère, un peuple plus ambitieux que les autres, mené par des chefs talentueux, les Incas, va asseoir rapidement sa domination sur la majeure partie de la région andine.
Les sacrifices humains réalisés par les Aztèques lors des fêtes religieuses impressionnèrent beaucoup les Espagnols. Pratiqués surtout par arrachage du cœur, ces sacrifices devaient contribuer à maintenir l’équilibre cosmique dont dépendait la survie des hommes.
Les Incas
Depuis le Pérou et leur capitale Cuzco, les Incas établirent à partir du XIVe siècle jusqu’aux années 1480-1490 un vaste empire s’étendant depuis l’Équateur jusqu’au nord du Chili et de l’Argentine actuels et englobant le Pérou et la Bolivie. Tous les peuples conquis se virent imposer la religion, la langue et les coutumes incas. Grands bâtisseurs, les Incas construisirent des villes nouvelles, à l’architecture massive de pierres pesant parfois
▼ Un couteau sacrificiel aztèque. La lame est taillée dans du silex, tandis que le manche représente un chevalier de l’ordre des Aigles, corps d’élite de l’armée aztèque qui acquérait fortune et honneur en capturant des prisonniers de guerre destinés aux sacrifices.
plusieurs tonnes soigneusement taillées et meu-lées sans mortier. Ils relièrent toutes ces cités par un vaste réseau de voies de communication. Mais l’évolution de l’empire devait être brusquement interrompue par l’arrivée des Espagnols au début du xvie siècle. Affaiblis par des querelles internes, les Incas sont facilement vaincus par les quelques conquistadores conduits par Francisco
La fin d’un monde
La découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb en 1492 annonçait la fin d’une époque. En 1520, Hernân Cortès et ses hommes anéantissent les Aztèques; en 1533, Francisco Pizarro signe l’écroulement de l’Empire inca avec l’exécution de l’empereur Atahualpa. Les maladies importées d’Europe, les massacres et la mise au travail forcé déciment les populations. Grâce à la conquête, l’Europe, elle, s’enrichit en métaux précieux (or et surtout argent) et découvre des plantes inconnues (cacao, tomate, maïs, haricot, pomme de terre...).
Mais, cinq cents ans après la découverte de l’Amérique et les événements tragiques qui suivirent, subsistent encore des groupes continuant à parler leur langue et conservant une partie de leurs coutumes ancestrales. C’est en s’appuyant sur leurs traditions préhispaniques et sur la revendication d’une société métisse que certains pays d’Amérique latine assoient leur identité nationale. Pourtant, malgré cette forme de reconnais-
sance, bien des groupes demeurent en marge de la société et subissent des formes de discrimination qui peuvent parfois évoluer vers de nouveaux massacres orchestrés par Blancs et métis. Le temps des révoltes indiennes n’est pas clos, comme l’atteste la permanence ou la résurgence de mouvements de guérilla au Mexique (au Chiapas, dans le Yucatân) ou au Guatemala voisin.

«
Les
Précolombiens
Elles étaient apparues beaucoup plus tôt en Amé
rique du Sud, et on pense généralement que c'est
grâce à un contact entre les populations des
deux continents qu'elles ont pénétré en Amé
rique centrale.
Les métaux étaient essentielle
ment réservés à la fabrication d'ornements et de
bijoux destinés à la classe dirigeante et servaient
d'offrandes pour les dieux, même si certains
objets utilitaires en cuivre et en bronze étaient
fabriqués dans la zone andine avant la conquête
espagnole.
En revanche, le métal resta d'un usage
très limité au Mexique où, jusqu'au XVI' siècle, on
lui préféra la pierre taillée: c'est donc armés de
pointes de flèches taillées en silex ou en obsi
dienne (un verre d'origine volcanique) que les
Aztèques affrontèrent les Espagnols.
Des Olmèques à Teotihuacân
La première des civilisations du Mexique pré
hispanique, souvent considérée comme la civili
sation mère, fut édifiée par les Olmèques dans
une région inhospitalière, couverte de maré
cages, le long de la côte du golfe du Mexique.
Débutant
aux alentours de 1400 av.
J.-C., cette
civilisation est encore de nos jours assez mal
connue, peut-€tre en partie à cause de la faible
conservation des structures architecturales
construites en terre crue.
On connaît toutefois
l'existence de centres cérémoniels planifiés, où
apparaissent des pyramides, de grandes plates
formes qui supportaient des pièces construites en
végétaux et surtout des monuments sculptés.
Des
têtes monumentales, pesant plusieurs tonnes, des
stèles et des autels comportant une iconographie
caractéristique sont les vestiges les mieux .
connus.
On y retrouve la représentation d'un être
my thique mi-homme, mi-jaguar, et des motifs géo
métriques en U ou en croix.
Les Olmèques fabri-
' Masque du dieu
solaire modelé
en stuc.
Pyramide
des Masques du site
de Kohunllch, datée
de la phase d'apogée
de la civilisation maya.
OCÉAN
PACIFIQUE
LES PHASES D'APOGÉE .....
Le site de Palenque, dans l'État
mexicain du Chiapas, est l'un des sites
mayas classiques les plus connus.
Enfoui dans
la forêt tropicale, il présente une architecture
caractéristique (orné de sa crête faîtière)
et de magnifiques reliefs de stuc.
quaient également des petites figurines de pierres
fines Qadéite en particulier), que l'on a retrou
vées dans de nombreuses régions de Méso-Amé
rique.
Pour des raisons que l'on ignore encore, la
civilisation olmèque disparaît aux alentours de 400
av.
J.-C., après avoir donné à la plupart des cultures
méso-américaines un substrat culturel commun.
Quelques siècles plus tard (vers 150 apr.
J.-C.),
dans un environnement entièrement différent,
celui du haut plateau central mexicain situé à
2 200 mètres d'altitude, le site de Teotihuacan
" connaît un essor sans précédent et représente la
g première ville américaine.
� !!! Construit selon un plan orthogonal, le site
1' comprend un secteur cérémoniel imposant,
� dominé par une longue allée rectiligne de plu
� sieurs kilomètres (l'allée des Morts) qui dessert la
pyramide du Soleil (61 mètres de haut), celle de
la Lune (63 mètres), ainsi que des palais et autres
bâtiments publics.
On trouve aussi de très nom
breuses résidences, des marchés, des centres de
productions artisanales dans un ensemble orga
nisé incluant systèmes de rues, de canalisations
et d'égouts.
Malgré son abandon vers 700 apr.
J.
C., cette cité continuera à être considérée
comme sacrée; elle représentera un jalon impor
tant dans la mythologie des Aztèques qui perpé
tueront la tradition en y faisant des pèlerinages.
L'apogée des Mayas
Dans les bass es terres du Guatemala et du
Yucatan, la période qui va de 300 à 900 apr.
J.-C.
Frontières des pays
contemporains
� • Méso·Amérique
Aire andine
OCÉAN
ATLANTIQUE
[8 ,Olmèques : 1400-600 av.
J-C
G] Mayas : 300-800 a p.
J-C
E:ZJ Haut plateau central
 Teotihuacàn : 150-700 ap.
J-C
• Toltèques: 900-1200 ap.
J-C
e Aztèques: 1350-1519 ap.
J-C Kilomètres
0 1 000
L____j.
»
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