Devoir de Philosophie

HISTOIRE: Pépin II, dit de Herstal

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

histoire
Maire du palais d'Austrasie de 679 à 714 L'État franc, créé par Clovis, a témoigné, en dépit des divisions patrimoniales dont il fut l'objet, d'une réelle vitalité jusqu'au règne de Dagobert (639). C'est ensuite, durant un demi-siècle, une période de troubles au cours de laquelle s'ébauchent de nouvelles structures. Les rois perdent progressivement leur puissance économique et politique, au profit de l'Église et de l'aristocratie. Ce fait favorise les particularismes ethniques ; dès la fin du VIe siècle, deux "régions" se dessinent au nord de la Loire : la Neustrie, pays romanisé qui englobe, en gros, le bassin de la Seine, l'Austrasie, pays à prédominance germanique qui s'étend sur les bassins de la Meuse et du Rhin moyen. Dans ce dernier, deux grandes familles possédaient de nombreux domaines et jouissaient d'importants pouvoirs. Le chef de la première, Arnoul, cumulait de hautes fonctions civiles avec la charge de l'évêché de Metz ; il finira ses jours dans la retraite et sera élevé sur les autels. À la tête de l'autre lignée, on trouve Pépin dit de Landen qui fut maire du palais en Austrasie. Un mariage vint consolider l'alliance de ces deux familles : Begge, la fille de Pépin, épousa Anségisel, fils de saint Arnoul de Metz. De cette union, naquit, vraisemblablement vers 635-640, un fils, Pépin (II) dit de Herstal.
histoire

« Il va sans dire que cette nouvelle orientation lui a été imposée par la conjoncture de son temps. Dans le cours du VIIe siècle, une activité commerciale non négligeable avait commencé à se manifester dans lesrégions septentrionales de l'État franc.

Des ateliers monétaires s'y étaient multipliés ; quelques centres urbains etcommerciaux s'étaient développés le long de la Meuse, depuis Verdun jusqu'à Duurstede, le port d'où l'on gagnait laFrise, la Saxe, l'Angleterre.

Ce dernier pays, récemment christianisé, possédait un clergé jeune et militant quiaspirait à faire œuvre de mission sur le continent et affichait sa fidélité envers l'Église romaine.

Beaucoup de pèlerinsoriginaires de la grande île traversaient l'Austrasie en route vers Rome.

Des ecclésiastiques anglo-saxonscommencent à prêcher le christianisme chez les Frisons qui commerçaient et naviguaient dans la mer du Nord.L'évêque Wilfred recueille quelques succès parmi eux mais, vers 680, une réaction païenne se dessine sous le "roi"frison Radbod. Pépin comprend le danger que court l'économie mosane et rhénane ; au cours de longues guerres, il parvient àrefouler les Frisons au nord du Rhin.

Il relève Utrecht et y installe comme évêque, vers 695-696, le missionnaireanglo-saxon Willibrord.

Radbod, vaincu, doit accepter le baptême ; en signe de soumission, sa fille Theudesindeépouse Grimaud, un des fils de Pépin. Ces campagnes où se conjuguent des intérêts politiques, économiques et religieux, orientaient l'État franc vers desrégions où il n'avait pas encore fait pénétrer son influence.

Elles sont le prélude de celles qui permettront à CharlesMartel et à Pépin le Bref de pacifier entièrement la Frise et elles fourniront une base de départ pour la conquêteultérieure de la Saxe par Charlemagne. Un autre danger se faisait jour aux confins orientaux du "regnum Francorum".

Le duc d'Alémanie, fidèle au roimérovingien, tentait de se soustraire à l'autorité du maire du palais.

Pépin mena campagne contre lui de 709 à 712,mais on ignore dans quelle mesure il obtint des résultats effectifs.

Il put cependant étendre l'influence franque enThuringe grâce à l'aide que lui fournirent les nobles de ce pays, alliés à la famille de sa femme Plectrude. Ainsi s'amorçait une politique d'expansion vers la Germanie, qui sera menée à bonne fin par les successeurs de Pépin.Dans toutes ces régions, la pénétration franque s'accompagne de l'appui accordé à l'évangélisation et àl'organisation ecclésiastique.

Nombre d'Anglo-Saxons ont participé à ces tâches et bien que ce ne soit qu'en 719,soit cinq ans après le décès de Pépin, que saint Boniface ait commencé son apostolat en Germanie, son action y aété indiscutablement préparée par l'intervention de Pépin. Un de ses collaborateurs les plus actifs paraît avoir été saint Willibrord qu'il fit évêque d'Utrecht et auquel il confiaEchternach, abbaye fondée par la mère de sa femme, Irmina d'Oeren, et dotée ensuite par lui et Plectrude (698). Dans ce rôle de fondateur et de bienfaiteur d'abbayes, Pépin ne faisait que suivre l'exemple donné par sesascendants et parents.

Sa grand-mère, Ita et sa tante Gertrude avaient fondé l'abbaye de Nivelles ; sa mère Beggefit naître celle d'Andenne.

Son oncle, le maire du palais Grimaud, est aux origines de Stavelot-Malmédy.

Pépin lui-même fonda la "cella" d'Andage qui refleurira au IXe siècle sous le nom de Saint-Hubert.

On sait qu'il dota Saint-Trond, Susteren, Odilienberg, Chèvremont, Lobbes, etc.

Par rapport au siècle précédent, il y a là un fait nouveau : àla différence des Mérovingiens qui s'appuyaient sur l'organisation épiscopale, les Arnulfiens ont avant tout favorisé lavie monastique. S'ils ont surtout fondé ou doté des abbayes sises dans la région de la Meuse moyenne, de la Moselle et del'Ardenne, c'est parce que leur fortune foncière y était particulièrement importante.

Plusieurs domaines qu'ils ypossédaient étaient d'anciens fiscs de l'État romain ou des "villae" d'origine gallo-romaine.

Tel paraît avoir été le casdu "palais" de Jupille-sur-Meuse, à proximité de Liège.

C'est très vraisemblablement là que Pépin, accablé par lamaladie et l'âge — il avait sans doute plus de 75 ans —, mourut le 16 décembre 714. Sa succession échut à sa veuve Plectrude, femme énergique et dotée de sens politique, qui voulait éviter que lepouvoir tombât aux mains de Charles, fils de Pépin et d'Alpaïde.

Celle-ci paraît avoir été, conformément auxtraditions germaniques, une seconde épouse de Pépin et non pas, comme un préjugé tenace le fera croirelongtemps, une concubine.

Après quelques années de luttes confuses, Charles l'emporta et consolida l'œuvre de sonpère. Pépin eut de sa première épouse Plectrude deux fils : Drogon, qui fut duc de Champagne, et Grimaud, maire dupalais en Neustrie et en Bourgogne.

Tous deux moururent avant leur père.

Charles Martel, qui dut naître vers 685,était le fils d'Alpaïde.

La légende s'est emparée du nom de cette femme dont on ignore tout.

Une sourcecontemporaine dit seulement qu'elle était "une autre épouse de Pépin" et la qualifie de "noble et aimable". Le surnom "de Herstal" porté aujourd'hui par Pépin n'apparaît qu'au XIIIe siècle ; il n'a pas de valeur en soi mais ilprouve seulement qu'aux yeux de la postérité, ce prince avait des domaines nombreux dans la région liégeoise etque, parmi ses résidences de prédilection, il faut mettre en évidence Jupille et… peut-être Herstal. Pépin, dit de Herstal, a en fait mis fin à la dynastie mérovingienne et inauguré celle des Carolingiens.

Avec lui,commence une nouvelle période dans l'histoire du royaume franc.

Sa politique préfigure celle de son fils CharlesMartel et de son petit-fils Pépin le Bref.

On peut même penser que, sans lui, Charlemagne n'est pas concevable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles