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HISTOIRE: Muhammad Rizâ (Chah d'Iran)

Publié le 22/02/2012

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1919-1980 Au moment où Muhammad Rizâ assure à vingt-deux ans la relève du fondateur de la dynastie Pahlévi, en septembre 1941, l'Iran n'est plus maître de son destin. La présence des Britanniques et des Soviétiques, bientôt complétée par celle des Américains, prive Muhammad Rizâ de toute initiative. Il sait que son père a abdiqué et l'a installé sur le trône pour sauver l'essentiel : la monarchie, symbole d'unité et de continuité de la nation iranienne. Aussi, pendant quelques années, se contente-t-il de régner. D'ailleurs son âge lui commande d'attendre. Jusque-là, il avait à peine commencé son apprentissage de roi. En 193l, son père l'avait envoyé à l'âge de douze ans, poursuivre des études secondaires en Suisse. Avant d'en faire un roi, Rizâ Chah voulait en faire un " honnête homme " du XXe siècle, capable d'observer et de comprendre les affaires du monde moderne. Rentré à Téhéran en 1936, le prince héritier fréquente le collège militaire. De temps à autre, son père l'emmène dans ses inspections à travers le pays. Mais, durant l'été 1941, il assiste à l'effondrement de l'idéal d'indépendance qu'avait incarné son père pendant une vingtaine d'années. De cette amère expérience, le jeune prince devenu roi retira le sens le plus remarquable de la mesure.
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« Dès lors, le Chah s'engage avec détermination dans la conduite des affaires de l'État.

Sur le plan international, il sortde l'ornière du neutralisme pour s'engager ouvertement du côté du “ monde libre ” (adhésion au pacte de Bagdad, le23 octobre 1955).

En janvier 1963, il met sur pied la réforme agraire, appelée à transformer profondément lesrapports sociaux.

Il s'impose avec énergie contre l'opposition conjuguée des grands latifundiaires et d'une partie duclergé.

Pour s'attacher les milieux féodaux, il leur propose de reconvertir leurs capitaux dans l'industrie et lecommerce En outre, dès le début des années soixante, Muhammad Rizâ cherche à se façonner un nouveau profilinternational.

Il ne veut pas être taxé d'homme de paille des Américains.

Ainsi, les visites officielles se succèdent enUnion Soviétique (1956, 1965, 1968, 1972, 1974) et dans les pays socialistes.

Il est de plus en plus apprécié despays européens et du Japon ; il reçoit dans les années soixante-dix les encouragements de la Chine de Mao quiaccueille l'impératrice Farah. Doté d'une fine intelligence, qualité dont le paraient déjà ses professeurs suisses, il saisit pleinement la conjoncturede ce XXe siècle déclinant pour en tirer le meilleur parti pour son pays.

Détenteur d'un des plus abondants réservoirsde pétrole, il est décidé à ne pas le brader, mais à l'exploiter systématiquement.

Confronté au renchérissement encascade des produits industriels, le Chah croit encore pouvoir, en été 1972, proposer un arrangement par la simpleaugmentation de la part de l'Iran dans les bénéfices pétroliers.

Mais en décembre, il opère une volte-face qui vadésormais le placer à la pointe des revendications pétrolières.

Il dénonce l'accord passé en 1954 avec le Consortiuminternational qui exploite le pétrole iranien, il annonce sa volonté d'être le maître de son pétrole et sa décision dedicter les prix.

En échange, il propose aux compagnies de jouir pendant vingt ans du droit exclusif des'approvisionner chez lui ; il leur garantit en plus la régularité et la sécurité des livraisons. Or, si la sécurité des approvisionnements de pétrole en provenance de l'Iran a été fortement appréciée lors duboycott par les pays arabes, durant l'hiver 1973/1974, il n'est pas moins vrai que Muhammad Rizâ a un grand besoinde revenus pétroliers réguliers pour assurer la réalisation d'une véritable révolution industrielle qui élargira la base del'économie iranienne en même temps que l'assiette sociale du régime.

L'arrêt des exportations pétrolières, par unerupture des communications dans le golfe Persique, compromettrait la réussite de ces projets et l'indépendance del'Iran.

Sa position géographique, les leçons de l'histoire imposent à ce pays un effort militaire qui est déjàconsidérable. Par ailleurs, les grandioses cérémonies de 1967, ordonnées par le Chah, de son propre couronnement et de celui dela Chahbanou à la dignité d'empereur et, d'impératrice d'Iran, soulignent le caractère irréversible de son régime.Quelques années plus tard, en octobre 1971, en guise à la fois de test et d'illustration de la renommée internationalede son pays, le Chah célèbre, avec une minutie et un faste qui étonnèrent le monde entier, le deux mille cinqcentième anniversaire de la création de l'empire perse par Cyrus. En 1978, le Chah renversé est obligé de s'exiler.

Il meurt au Caire deux ans plus tard, tandis que son pays est entrédans une période de gouvernement religieux, celui de l'ayatollah Khomeiny.. »

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