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Histoire L'EUROPE DE L'EST

Publié le 09/02/2019

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histoire

L’Albanie

 

Gouvernée par le dictateur Enver Hoxha durant plus de quarante ans (1944-1985), l’Albanie est longtemps restée le « dernier pays stalinien d’Europe». Elle a pratiqué une politique d’autarcie absolue, rompant avec l’URSS «révisionniste» en 1961, puis avec son dernier allié communiste, la Chine, en 1978. Le successeur d’Enver Hoxha, Ramiz Alia, plus souple, a autorisé le multipartisme à la faveur des bouleversements politiques de 1990. Le Parti socialiste (ex-communiste) a remporté les élections législatives de 1991, mais le nouveau gouvernement n’a pas survécu au chaos économique ni à la vague d’émigration massive et imprévue des Albanais vers l’Italie. De nouvelles élections, en 1992, ont vu la victoire du parti démocratique et de son leader, Sali Berisha, qui a accédé à la présidence.

 

Gouvernant de façon très autoritaire, Sali Berisha a favorisé le développement de « pyramides financières», entreprises douteuses censées enrichir rapidement leurs actionnaires. Leur faillite générale, en 1997, a plongé le pays dans le chaos politique et économique, entraînant l’intervention armée des Occidentaux pour rétablir un ordre précaire. Malgré l’aide économique de l’Europe, l’Albanie, pays le plus pauvre du continent, peine à sortir du sous-développement.

 

Les pays baltes

 

Les trois républiques baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie), qui faisaient partie de l’empire des Tsars avant 1918, ont connu vingt années d’indépendance entre les deux guerres mondiales avant d’être annexées à l’URSS par Staline en 1940.

 

La Lituanie a proclamé son indépendance en 1990, après des élections libres remportées par le Parti nationaliste Sajudis. Le leader de ce parti, Vytautas Landsbergis, a été le premier président de la Lituanie indépendante, indépendance qu’il a réussi à faire reconnaître par la communauté internationale malgré une brève intervention militaire soviétique, en 1990. Depuis, les ex-communistes du parti du travail, menés par Algirdas Brazauskas, ont reconquis le pouvoir en 1992, à la suite d’élections marquées par le mécontentement populaire face au passage difficile à l’éco-

▼ De tous les facteurs qui ont déclenché l’effondrement de l’ex-URSS, l’indépendance de la Lituanie est l'un des plus déterminants.

 

Une situation économique précaire a été le prix à payer pour cette liberté. Le gouvernement actuel, dirigé par Algirdas Brazauskas, tente de renouer avec la Russie, en gardant son autonomie.

nomie de marché. Landsbergis accéda de nouveau au pouvoir en 1996.

 

Suivant l’exemple de la Lituanie, la Lettonie a proclamé son indépendance en mai 1990, mais a d’abord opté pour une politique de compromis avec Moscou. Officialisée par un référendum, l’indépendance effective a été acquise à la faveur du coup de force qui a renversé provisoirement Mikhaïl Gorbatchev en août 1991.

 

La Lettonie s’est attiré les foudres de l’opinion internationale lorsque son gouvernement a décidé de priver du droit de vote la minorité russe (48% de la population lettone, la plus forte proportion des pays baltes) avant que cette mesure discriminatoire ne soit modifiée, en 1994.

 

L’Estonie ne s’est déclarée indépendante qu’en août 1991, lors du coup de force des putschistes de Moscou contre Gorbatchev. Les élections libres de 1990 avaient porté au pouvoir les nationalistes d’Edgar Savisaar, qui était devenu Premier ministre. En septembre 1992, «l’alliance de la mère patrie» de Lennart Meri a remporté les élections, et son leader a accédé à la présidence. En 1995, les élections législatives ont vu la victoire d’une coalition dirigée par Tiit Vahi, qui est devenu Premier ministre.

 

Comme la Lettonie, l’Estonie fait face au problème de l’intégration d’une très forte minorité russe (40% de la population, dépourvue des mêmes droits que la population estonienne de souche), ce qui complique ses rapports avec la Russie.

 

Son économie est relativement florissante, ce qui lui a permis de faire partie du groupe d’expays communistes admis à négocier leur entrée dans l’Union européenne dès 1998. Les deux autres républiques baltes sont également candidates à l’Union européenne.

DATES CLÉS

1980

 

Naissance en Pologne du syndicat ouvrier Solidarnosc, dirigé par Lech Walesa.

 

1987

 

Révolte ouvrière et répression en Roumanie.

 

1988

 

Janos Kadar quitte le pouvoir en Hongrie. Vaclav Havel fonde le Forum civique en Tchécoslovaquie.

 

1989

 

« Révolution de velours » en Tchécoslovaquie ; Vaclav Havel élu président de la République. Révolution sanglante en Roumanie ; exécution du couple Ceausescu.

 

1990

 

Josef Antall, chef du gouvernement hongrois. Ion lliescu, chef du gouvernement roumain. Lech Walesa, président de la Pologne.

 

Indépendance de la Lituanie et de la Lettonie

 

1991

 

La Slovénie et l’Estonie proclament leur indépendance.

 

1992

 

Indépendance de la Slovaquie.

 

1993

 

Vaclav Klaus, Premier ministre tchèque.

 

1994

 

Gyula Horn, chef du gouvernement hongrois. Jan Videnov, Premier ministre bulgare.

 

1995

 

Alexander Kwasnewski, président de la Pologne.

 

1997

 

Crise politique et économique en Albanie.

La Bulgarie

 

La Bulgarie, passée sous régime communiste dans les années qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été dirigée à partir de 1956 par Todor Jivkov Ce dernier a gouverné de fait le pays durant plus de trente ans. En novembre 1989, alors que le vent du changement soufflait sur l’Europe de l’Est, Jivkov fut remplacé à la tête de l’État par Petar Mladenov, qui a été président de 1990 à 1991. Ce dernier a été contraint de démissionner après qu’il ait admis avoir donné l’ordre à l’armée de dissoudre une manifestation. Cette démission n’empêcha pas le Parti socialiste bulgare (PSB, ex-communiste) de remporter les premières élections libres, en juin 1990, mais la pression populaire et internationale provoqua finalement la tenue de nouvelles élections en octobre 1991, remportées cette fois par l’Union des forces démocratiques, dont le leader, Filip Dimitrov, fut le premier dirigeant non-communiste depuis 1947. Il a été remplacé par Liouben Berov en 1992, à la suite d’un échec lors d’un «vote de confiance» au Parlement. Fin 1994, Jan Videnoy une autre figure de l’opposition au communisme, lui succéda au poste de Premier ministre.

 

La Bulgarie post-communiste connaît des problèmes analogues à la Roumanie dans sa transition à l’économie de marché. Éloignée de l’Europe occidentale, lestée d’une industrie peu productive, handicapée par la force d’un ex-Parti communiste resté très conservateur, elle a tardé à entreprendre les réformes nécessaires. Candidate à l’entrée dans l’Union européenne, la Bulgarie n’a pas été admise dans le premier groupe des pays «intégrables».

histoire

« L'Europe de l'Est Je syndicat, décréta la loi martiale (1981- 1983) et fit dissoudre Je syndicat, pour éviter une inter­ vention militaire soviétique.

Ses tentatives de ré­ forme de J'économie échouèrent.

Après Je retrait de Moscou des affaires est-européennes, en 1989, So/idarnosc, redevenu légal, a remporté triomphalement les élections législatives.

Brièvement président, de 1989 à 1990, le général Jaruzelski fut remplacé en décembre 1990 par Lech Walesa, dont la tentative d'instaurer un régi­ me présidentiel fort s'est heurté à une virulente opposition parlementaire.

Après la disparition du régime communiste, la vie politique polonaise a, en effet, été marquée par un pluralisme politique extrême.

On ne comptait pas moins de 150 partis dès 1992.

La Constitution du 15 octobre 1992 a toutefois réussi à établir un subtil partage des compétences entre Je Parlement, Je gouvernement et Je président de la République.

L.:on y décèle d'ailleurs J'influence de la Constitution française.

Le parti paysan polo­ nais (PPP) allié à J'alliance démocratique (SLD), J'ancien parti communiste, a remporté les élec­ tions législatives de 1993.

Ces élections reflétaient un climat de tensions sociales exacerbées par la montée du chômage _et la restructuration géné­ rale de l'économie d'Etat, ainsi que des tensions croissantes entre l'Ég lise catholique et la société civile.

Malgré tout, le nouveau gouvernement a poursuivi la transition vers J'économie de mar­ ché, en s'efforçant d'en atténuer les effets sociaux négatifs.

En 1995, les Polonais ont choisi de ne pas renouveler le mandat du président Lech Walesa.

Avec 48,28% des voix, Je héros des chan­ tiers navals de Gdansk a dû laisser le pouvoir au leader de J'alliance social-démocrate, J'ex-com­ muniste Alexander Kwasniewski (51,72% des suf­ frages).

Celuki a dû cohabiter avec un gouverne­ ment de centre droit, à la suite des élections légis­ latives de 1997.

La Pologne était considérée au milieu des an­ nées 1990 comme un élève modèle du Fonds monétaire international (FMI).

Elle a connu une croissance économique régulière depuis 1993.

Il reste que son agriculture est peu pro­ ductive ses mines de charbon peu rentables, Gyula Hom lors .....

des élections législatives de mai 1994 qui le portèrent à la tête du gouvernement.

L'euphorie de la victoire a toutefois été de courte durée pour le parti socialiste hongrois car, comme le Forum démocratique, au pouvoir de mal 1990 à mai 1994, la nouvelle équipe a été confrontée au mécontentement populaire.

' Josef Antal/, du Forum démocratique hongrois de centre droit, a été Premier ministre de 1990 à 1993, année de sa mort.

ainsi que ses chantiers navals, qui ont dû fer­ mer en 1997.

Sur Je plan extérieur , la Pologne a mené depuis Je début des années 1990 une po­ litique de rapprochement avec l'Occident, dont elle se sent proche par sa culture et son histoire.

Pour les Polonais, ce «retour à J'Europe » passe par J'intégration à l'OTAN, formellement acqui­ se en 1998, et à J'Union européenne (UE), que Varsovie doit rejoindre dans les premières an­ nées du xx1• siècle.

La Hongrie En Hongrie, après la révolte antisoviétique de 1956, durement réprimée, le Parti communiste a suivi paradoxalement une ligne politique assez autonome sous la direction de Janos Kadar, premier secrétaire du parti de 1956 à 1988.

Le pays a servi de «laboratoire des réformes éco­ nomiques » des pays faisant partie du Conseil d'aide économique mutuelle (Je CAEM ou CO­ MECON).

Janos Kadar a cédé la place en 1988 au réformiste Imre Pozsgay.

Ce dernier a ouvert la frontière de son pays avec J'Autriche, en 1989 (permettant ainsi J'exode massif des Allemands de J'Est vers les pays de J'Ouest, avec pour conséquence J'effondrement de la RDA) et dé­ cidé la tenue d'élections libres pour mai 1990.

La victoire est revenue au Forum démocratique de Josef Antall, qui est mort en poste en 1993.

Son gouvernement a lancé une transition rapi­ de vers J'économie de marché, en privatisant de nombreuses entreprises et exploitations agri­ coles.

Par ailleurs, la coalition menée par Je Forum démocratique s'est montrée modérée dans Je processus de « décommunisation ».

Ainsi, la question du jugement des crimes com­ mis sous le régime communiste a été tranchée par la Cour constitutionnelle: un crime commis dans le passé ne peut _être jugé d'après des lois postérieures et seul J'Etat, et non les individus, pe�t être considéré comme coupable.

A la suite des élections législatives de 1994, le Forum démocratique a dû céder la place aux communistes réformateurs.

Ces socialistes conduits par Gyula Horn ont été aussi impuis­ sants que J'équipe sortante à soigner les maux scr ciaux de la transition au capitalisme.

Pressé par Je Fonds monétaire international (FMI), Gyula Horn a engagé résolument la Hongrie sur la voie de la rigueur , en demandant «compréhension et patience •• à la population.

Le Parlement a adopté, en 1995, un plan d'austérité très sévère.

......

Le président de la République tchèque, l'ex-{)pposant au régime communiste Vaclav Havel, et Hillary Clinton lors d'une réception officielle à Prague, en juillet 1996.. »

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