Histoire LES PHARAONS
Publié le 06/02/2019
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originaire), fondée par Psammétique Ier (v. 663-609), l’Égypte reconquiert son indépendance et tente de renouer avec l’ordre ancien en réorganisant l’administration et en relançant l’art et le culte religieux par la construction dans la vallée du Nil de plusieurs temples dédiés à Amon.
Mais, désireux de soumettre la Syrie, son successeur Néchao II est battu par les Babyloniens de Nabuchodonosor à Karkemish (605 av. J.-C.). Enfin, une nouvelle puissance manifeste ses pré-
En dépit d’un sous-sol riche en matières premières, l’Égypte devait en importer certaines d’outre-mer, surtout le bois d’œuvres.
tentions hégémoniques : la Perse, dont le souverain Cambyse défait le pharaon Psammétique III à Péluse, en 525 av. J.-C., puis submerge la totalité de l’Égypte. Celle-ci devint jusqu’en 404 av. J.-C. (date de sa libération par le pharaon Amyrtée) une province perse, administrée par les envahisseurs. Elle retrouva passagèrement son indépendance (de la XXVIIIe à la XXXe dynastie, les principaux pharaons ayant pour nom Amyrtée, Néphé-ritès, Nectanebo), avant de retomber sous le joug des mêmes envahisseurs perses en 342 av J.-C.
Exsangue, découragée, l’Égypte apprend la victoire d’Alexandre le Grand sur le roi perse Darius III; elle réclame alors le secours du Macédonien, qui est triomphalement accueilli en 333 av. J.-C. Én échange de sa libération du joug perse, elle accepte de devenir une colonie grecque. Après avoir fondé Alexandrie (331 av. 1-C.), Alexandre va consulter l’oracle d’Amon, dans l’oasis de Siouah, qui le déclare fils de dieu et souverain d’Égypte. À sa mort, en 323 av J.-C., l’Égypte revint à Ptolémée Ier, fondateur d’origine macédonienne de la dynastie des Lagides (du nom de Lagos, père de Ptolémée et général d’Alexandre), auquel Alexandre avait confié l’administration du pays. Respectant ce qui restait de
l’ancienne civilisation, particulièrement les mœurs, les idées religieuses et le patriotisme égyptiens, et assurant la prospérité des villes et des ports du pays, la dynastie lagide, ou ptolémaïque, régna jusqu’à la mort de la reine Cléopâtre Vil, la dernière des Lagides, en 30 av. J.-C.
Une province romaine
Cléopâtre caressait le rêve d’un grand empire oriental. Elle s’allia à Antoine, général romain rival d’Octave, qui s’était épris d’elle. Mais la politique d’Antoine et de Cléopâtre menaçait l’hégémonie romaine sur la Méditerranée. Ils furent vaincus par Octave à la bataille navale d’Actium (31 av J.-C.). Cléopâtre livra Alexandrie à son vainqueur Octave avant de se donner la mort. L’Égypte devint alors province romaine. Hellénisée, puis romani-sée, la civilisation de l’Égypte antique s’éteignit progressivement, recevant le coup de grâce en 383, date de l’interdiction du paganisme par l’empereur romain d’Orient Théodose, qui ouvrait la voie à la christianisation de l’Égypte. Les derniers hiéroglyphes connus, qui datent d’environ 394 apr. J.-C., représentent sans doute l’ultime message de la civilisation de l’Égypte antique.
Le culte du dieu unique
Germe de conflit interne et de dégradation de l’autorité royale, le rôle de la religion et du clergé d’Amon dans les affaires de l’Etat s’intensifie. Aménophis IV (1353-1337), soutenu par son épouse Néfertiti, imposa le culte d’un dieu unique, Aton, le disque solaire, prend le nom d’Akhenaton («serviteur d’Aton») et installe une nouvelle capitale à Akhetaton (l’actuelle Tell al-Amarna), en Moyenne-Égypte. Le monothéisme atonien ne survécut pas à son instigateur. Son successeur, le jeune Toutankhamon restaure le clergé d’Amon et regagne Thèbes. Son court règne n’a guère laissé de souvenirs : il est mort à 20 ans en 1327 av. J.-C. En revanche, la découverte de sa riche tombe inviolée, en 1922, a fait grand bruit. Elle se trouvait dans la Vallée des Rois, où 54 pharaons inhumés étaient censés renaître pour combattre le chaos de l’univers. Hâtivement préparée, sa sépulture n’avait pas été parée des ornements qui, le plus souvent, attirent les pilleurs de tombes.
Les pharaons guerriers
À partir de 1295 av. J.-C., les souverains de la XIX' dynastie, Seti 1er, Ramsès II et Mineptah, continuèrent de mettre en valeur la nature divine du pharaon; le temple d’Abou-Simbel, en Nubie, et ses colosses taillés dans le grès, ainsi que la grande salle hypostyle du temple de Karnak, témoi
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gnent de leur volonté architecturale monumentale. Face aux menaces toujours plus pressantes des Libyens, à l’ouest, et des Hittites, en Asie Mineure, ils engagèrent de nombreuses campagnes dont ils sortirent vainqueurs. Ramsès III, dernier grand souverain d’Égypte (1184-1 133) assure la paix extérieure par des victoires retentissantes sur les Libyens et sur les Indo-Européens massés aux portes de l’Égypte. À la fin de son règne, il échappe peu à peu à un complot ourdi par sa deuxième épouse.

«
Les
pharaons
Manéthon, l'historien égyptien du Ill' siècle avant
J.-C.
Il distingue dans son histoire de grandes
périodes : Ancien �mpire, Moyen Empire, Nouvel
Empire et Basse Epoque, qu'interrompent des
périodes intermédiaires correspondant à des
temps d'anarchie politique et de malheurs pour
les Egyptiens.
Vers 3100-2 700 av.
J.-C., au cours de l'époque
thinite marquée par le règne des deux premières
dynasties, établies à Thinis en Haute-Egypte, la
civilisation égyptienne fixe ses formes quasi défi
nitives : une administration puissante et efficace,
une écriture constituée, une religion omniprésen
te, un art en constante évolution.
L'Ancien Empire
Durant l'Ancien Empire, couvrant plus d'un
demi-millénaire (v.
2700-v.
2200 av.
J..C.), la civili
sation égyptienne s'affirme avec l'établissement
d'un pouvoir fort et centralisé (la capitale est
transférée à Memphis), dont le symbole réside
dans l'édification de somptueuses sépultures
royales surmontées de pyramides.
Celles-ci
constituent le principal témoignage de la splen
deur artistique de l'époque.
La première d'entre elles est la pyramide à
degrés de Saqqarah (62m de haut), édifiée par
Imhote p, ministre-architecte du roi Djoser
' Les crues du Nil é_tant vitales
pour les anciens Egyptiens,
ils creusaient des fossés pour retenir l'eau,
et des canaux pour i11iguer les te11es arides.
�
Le mort, ici un
noble exécutant
des tâches agraires,
retrouvait les activités
te11estres dans
les mastabas.
(III' dynastie) -Imhotep fut plus tard identifié au
dieu guérisseur grec Asclépios.
Plus specta
culaires sont les pyramides géométriques de
Gizeh, dont celle du roi Khéops (IV' dynastie), la
plus grande jamais construite (146m de haut).
Les scènes qui y sont gravées nous donnent une
bonne représentation de la vie quotidienne et
royale dans l'ancienne Égypte.
Les rois égyptiens (surnommés pharaons au
cours du Nouvel Empire) sont à présent considé
rés comme les fils et les héritiers d'Amon-Rê, le
tout-puissant dieu-soleil, créateur et ordonnateur
de l'Univers.
Les pyramides, demeures des rois
défunts, symbolisaient, d'une part, l'élévation
originelle sur laquelle avait eu lieu la création
de l'Univers et, d'autre part, la relation entre la
royauté et le cosmos, dont les souverains, en tant
que fils de Rê, étaient les maîtres.
L'organisation nécessaire à la construction des
pyramides, qui requéraient une main-d'œuvre et
des réserves de matériaux colossales, démontre
l'autorité du pouvoir royal sur le pays et sur ses
ressources.
Mais, nécessitée par l'étendue du
pays, la délégation de cette autorité à des mo
narques de provinces peu désireux de la resti
tuer va peu à peu affaiblir le pouvoir royal.
Il s'ef
fondre sous la VI' dynastie.
Au cours de la
première période intermédiaire qui s'ensuit
(v.
2200-2033 av.
J.-C), l'Égypte s'enfonce dans
une longue période de troubles : l'anarchie et la
famine s'installent.
Deux royaumes distincts se
constituent alors, celui d'Héracléopolis, dans le
delta du Nil, et celui de Thèbes, en Haute-Égypte,
qui se disputent l'hégémonie du pays.
LA NORIA i Le limon des flots noirs du Nil A en crue fertilise des te11es
qui en sont privées le reste de l'année.
A cause de la couleur de ce f9rtilisant naturel,
les Anciens surnommaient I'Egypte
•Kemet• (Pays noir).
La mainmise de Mentouhotep (Xl' dynastie),
roi de Thèbes, sur le delta, restaure la monarchie,
unifie l'Égypte et marque l'avènement du Moyen
Empire (2033- 1710).
Les Moyen et Nouvel Empires
L'É gypte entame alors une nouvelle période de
prospérité.
Cette ère se distingue par des
réformes politiques (réduction du pouvoir des
nomarques et des provinces), administratives
(renforcement d'une administration complexe)
et religieuses (les croyances et les rites funéraires,
jusqu'alors J'apanage des souverains, se diffusent
dans presque toutes les couches sociales), des
progrès économiques et la paix intérieure.
Les
successeurs de Mentouhotep, les Amenemhat et
les Sésostris (XII' dynastie), étendent leur influ
ence jusqu'à la Nubie et à la Syrie.
Ils entrepren
nent les travaux qui aboutiront à l'étonnante série
de temples ceinturant Thèbes, la capitale (aujour
d'hui Louqsor), et Karnak.
Mais la situation intérieure se dégrade avec la
fin de la XII' dynastie, qui voit réapparaître
désordres sociaux et affaiblissement du pouvoir
royal, à quoi s'ajoute l'invasion étrangère: la
deuxième période intermédiaire va durer plus de
deux siècles (1710-1550 av.
J.-C.).
Elle est mar
quée par la poussée du royaume de Koush, en
Nubie, et, surtout, par l'intrusion des Hyksos,
Asiatiques venus du Nord-Est qui s'installent dans
le delta et fondent la xv· dynastie : ils introdui
ront les armes de fer, le cheval et le char de com
bat.
Les rois de la xvne dynastie, repliés à Thèbes,
Le chadouf, la noria et la vis
d'Archimède constituaient
trois des méthodes
d'i11igation u_tilisées par
les anciens Egyptiens..
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