Histoire, géographie et économie: la Roumanie

« HISTOIRE -Au Il' millénaire av.

J.-C., les Daces, apparentés aux Thraces, pénètrent dans la région.

Après avoir connu diverses influences (cimmérienne,scythe,sarmate et grecque), la Dacie forme au l" siècle apr.

J.-C.

un royaume puis­ sant.

Elle est ensuite conquise par les Romains; pro­ vince romaine jusqu'en 271, la Dacie restera marquée par cette colonisation (le roumain est une langue latine).

Pendant près de dix siècles, la région est enva­ hie successivement par les Goths, les Huns, les Avars et les Slaves qui se mêlent aux Daco-Romains.

Au IX' siècle, le pays est intégré au royaume bulgare et la population est christianisée.

Au Xl' siècle, les Hon­ grois conquièrent la Transylvanie: apparaissent alors les principautés de Valachie et de Moldavie, qui acquiè­ rent une totale indépendance vers la fin du XIV' siècle.

Malgré une courageuse résistance, les Valaques (au XV' siècle) puis les Moldaves, un siècle plus tard, sont soumis par les Turcs.

Les principautés conservent mal­ gré tout une certaine autonomie et s'imposent face aux occupants musulmans en multipliant églises et monastères chrétiens.

La Transylvanie devient à son tour vassale des sultans de Constantinople.

À la fin du XVI' siècle, Michel le Brave réalise la première union des trois provinces et se proclame "prince des pays roumains, de la Transylvanie et de toute la Moldavie •.

Mais, en 1699, la Transylvanie est annexée par les Habsbourgs d'Autriche qui s'emparent également l' À Bucarest, le palais présidentiel, construit sur les ruines de quartiers anciens, illustre la mégalomanie du régime de Ceaucescu.

Des révoltes paysannes, durement réprimées en Moldavie, secouent le pays entre 1888 et 1907.

En 1913,après sa participation à la seconde guerre bal­ kanique qui l'oppose aux côtés de ses alliés (Grèce, Monténégro, Turquie, Serbie) à la Bulgarie, la Rouma­ nie annexe la Dobroudja méridionale.

En 1916,au cours de la Première Guerre mondiale, la Roumanie, occupée par les Allemands, choisit le camp des Alliés.

Les traités de 1919-1920 lui attri­ buent la Dobroudja, la Bucovine, la Transylvanie, le Banat et la Bessarabie: la grande Roumanie est née.

À la fin des années 1920, des problèmes dynas­ tiques affaiblissent le système parlementaire.

Dans les années 1930, les campagnes souffrent des effets de la crise mondiale, préparant un terrain favorable à la montée du fascisme.

En 1940, la Roumanie ne parvient pas à choisir entre les deux camps.

La Bessarabie et la Bucovine du nord sont annexées par l'URSS, le nord de la Transyl­ vanie est récupéré par la Hongrie , tandis que la Dobroudja méridionale est octroyée à la Bulgarie.

En 1941,Antonescu prend le pouvoir mais le nouvel État est très vite dominé par la Garde de fer qui fait régner la terreur.

Lorsque l'Allemagne envahit l'URSS, la Roumanie est à ses côtés, espérant récupérer ses terres perdues.

En 1944, une coalition de partis politiques roumains renverse Antonescu.

Après l'armistice, la Roumanie cède la Bessarabie et la Bucovine septentrionale mais récupère une partie de la Transylvanie.

Pendant ce temps, les communistes noyautent la politique inté­ rieure du pays.

Après les élections de 1947, rempor- tées par les commu­ nistes, le roi Michel doit abdiquer et la Répu­ blique populaire de Rou­ manie est proclamée.

Dès 1948, tous les secteurs de l'économie roumaine sont nationalisés.

Les réformes agraires se succèdent et, en 1949, le pays adhère au Come­ � con.

En 1955, il rejoint "' ai le pacte de Varsovie, tout � en se démarquant de � la ligne soviétique.

Ni co­ � lae Ceausescu, qui est � alors secrétaire du Parti de la Bucovine en 1775.

Au début du XVIII' sièclE!, communiste, devient chef de l'État en 1967.

la Valachie et la Moldavie sont administrées par des Il réaffirme l'indépendance vis-à-vis de Moscou en hospodars (princes grecs de Constantinople) qui rui- signant des accords commerciaux avec l'Ouest et nent le pays.

En 1812,les Russes annexent la Bessarabie s'empare peu à peu de tous les pouvoirs.

En 1968, il (l'est de la Moldavie).

En 1829, ils abolissent le régime condamne l'intervention soviétique à Pr ague.

des hospo dars et redonnent leur autonomie aux Au cours des années 1970, les rendements agricoles régions administrées par des princes désormais nom- sont médiocres; les inondations et le tremblement de més par les Russes et les Turcs.

terre de 1977 ne font qu'accentuer la dégradation de Malgré ces changements, le mécontentement la situation économique.

demeure.

Des mouvements nationalistes clandestins L'armée est appelée pour remplir des fonctions éco- profitent des événements qui ébranlent l'Europe en nomiques.

Un programme de rationalisation est mis en 1848 pour tenter de se faire entendre.

En 1856, le traité place (1974), prévoyant de détruire la moitié des vil- de Paris reconnaît certains droits à la Moldavie et à lages roumains afin de moderniser l'autre moitié et la Valachie et leur promet la protection des grandes d'assurer leur rentabilité.

La pénurie touche durement puissances.

En 1859, les deux assemblées moldave et la population qui, depuis 1981, connaît le rationne- valaque, soutenues par Napoléon 111, élisent un prince ment des produits alimentaires.

Les industries d'État commun, Alexandre Ioan Cuza, entérinant l'union des ne payent plus les ouvriers et les droits fondamentaux deux principautés.Ap rèsson départ, en 1866,il est rem- ne sont plus respectés.

Grèves et émeutes se multi- placé par le prince Carol de Roumanie, qui instaure plient.

Des groupes d'opposition se forment autour une nouvelle constitution.

En 1878, les Russes récupè- des écrivains et des intellectuels.

rent la Bessarabie méridionale.

Finalement, en 1881, Fin 1989,des manifestations éclatent dans plusieurs la Roumanie est reconnue comme un royaume in dé- villes.

Le 21 décembre, Ceausescu fait tirer sur la foule.

pendant et Carol devient le roi Carol l".

Ion Iliescu, ancien membre du bureau politique du ROUMANIE -EUROPE DE l'EST • Cette église en bois, la plus haute de Roumanie, a résisté aux destructions du patrimoine religieux prévues par Ceaucescu.

PC, prend la tête de la révolution.

Le couple Ceausescu est exécuté le 25 décembre 1989.

Les premières élec­ tions libres ont lieu en mai 1990: Ion lliescu devient président de la République et transforme le Parti com­ muniste en Front du salut national.

En 1996, Emil Constantinescu (chrétien-démo­ crate) est élu à la présidence de la République et ren­ force la ligne politique du pays grâce à un rapproche­ ment avec les partis réformateurs.

6 CULTURE -Au XIX' siècle, la réunion de lJlQ la Moldavie et de la Volachie entraîne un renouveau de la littérature roumaine qui s'exprime au travers du groupe Junimea, fondé notamment par Creanga et Maiorescu.

Eminescu, l'un des grands poètes roumains, est un personnage tour­ menté aux penchants morbides.

Au début du XX" siècle, la poésie d'avant-garde est représentée par Tristan Tzara, initiateur du mouve­ ment dada.

La littérature est ensuite incarnée par l'historien Nicolae Iorga, les romanciers Mihail Sadoveanu et Liviu Rebreanu, ou le poète et philo­ sophe Lucian Blaga.

Parmi les quelques intellectuels qui ont quitté la Roumanie, citons l'écrivain­ philosophe Cioran (mort en 1995) ou l'historien­ romancier Mircea Eliade (mort en 1986).

Enfin Eugène Ionesco (mort en 1994) est né d'un père rou­ main et d'une mère française.

Si le paysage roumain a été profondément modifié sous Ceausescu, une grande partie de l'architecture religieuse est heureusement encore visible.

Au style purement byzantin, en Valachie, vient se greffer le gothique moldave, caractérisé par des façades peintes.

En Transylvanie, l'art roman tardif côtoie le gothique.

Les icônes sur bois font leur apparition dès le début du XV' siècle, prolongeant les techniques développées en Grèce et en Russie.

Au XX" siècle, l'œuvre du sculpteur Constantin Bran­ cusi (1876 -1957) a considérablement renouvelé la sculpture moderne.. »