Histoire, géographie et économie: Chine

GÉOGRAPHIE - La Chine est le troisième

pays le plus vaste du monde, après la Russie et le Canada. Elle se partage en deux zones géographiques dictinctes selon une ligne nord-est -sud-ouest. En premier lieu, les massifs montagneux et les plateaux du sud-ouest constituent le plateau tibétain, à une altitude moyenne de 4000 m, bordé au sud par la chaîne de l’Himalaya dont le sommet le plus élevé est celui de l’Everest (8846m). Le plateau tibétain est la source des deux grands fleuves du pays, le Chang jiang (ou Yangzi jiang, fleuve Bleu) long de 6 300 km, et le Huang he (ou Houang-ho, fleuve Jaune) long de 5 000 km. Les deux fleuves sont reliés par le plus grand canal du monde,construit avant le début de l’ère chrétienne, qui rejoint Pékin (Beijing) à Hangzhou. Au sud-est du Tibet, le plateau du Yunnan est traversé par le fleuve Mékong, lui aussi issu du plateau tibétain, qui se jette dans la mer de Chine au sud du Viêt Nam. Au nord du Yunnan se trouvent les basses terres du Sichuan.puis les monts Qin Ling.Le deuxième massif montagneux se trouve au nord-ouest et prolonge les montagnes du Tian shan et du Kunlun shan puis s’étire jusqu’au Grand Khinghan.

La partie orientale de la Chine est constituée de plateaux que les grands fleuves creusent de vallées profondes, et qui s’affaissent doucement vers la mer pour former de grandes plaines côtières; la partie sud de cette zone est plus accidentée que celle du nord.

Entre les 20e et 50e parallèles, le pays est situé dans une zone climatique tempérée, mais, en raison de sa taille, connaît de très forts contrastes entre le climat tropical du sud et le climat continental froid du centre et du nord.Le climat est placé sous l’influence de la mousson d’Asie, avec un renversement saisonnier des vents. En hiver, l’anticyclone sibérien apporte un air sec et froid. En été, ce sont des vents venus de la mer qui portent un air humide. 80% des pluies tombent pendant cette saison, essentiellement dans l’est, et de façon plus abondante au sud qu’au nord, provoquant parfois des inondations dramatiques. Le pays connaît également une importante amplitude thermique. Au sud-est, Can

ton (Guangzhou) enregistre une température moyenne de 13°C en hiver et de 29°C en été,et reçoit 2 000 mm de pluie par an. Plus à l’intérieur des terres, la région de Chongqing connaît des températures moyennes variant entre 7°C et 29 °C, avec des pluies totalisant 1 000 mm seulement. À Harbin, dans le nord-est, les températures varient entre -20 °C et 22 °C entre janvier et juillet.

À la diversité climatique du pays correspond une grande variété végétale : presque tous les types de végétation de l’hémisphère Nord sont représentés: grands déserts glacés et steppes à l’ouest, marais et mangroves sur le littoral méridional, forêts tropicales sur l’île de Hainan et dans le Yunnan, forêts de conifères dans

les zones montagneuses et, au nord du pays, prairies et forêts d’arbres à feuilles caduques.

La faune sauvage, autrefois considérable, a été appauvrie par la pollution et la déforestation.Les zones tropicales de la Chine du sud accueillent encore des centaines d'espèces d’oiseaux ou de singes. De nombreuses espèces, tels les pandas géants (Sichuan), les tigres de Mandchourie, les dauphins d’eau douce, les singes dorés, ou encore les ibis blancs sont en voie de disparition, et ce malgré la création de réserves naturelles.

La surface arable ne couvre que 10% de la superficie totale du pays. Les efforts d’infrastructure pour maîtriser le débit des cours d’eau et le retour à une pratique agricole plus familiale et traditionnelle semblent écarter le problème de la famine. L’agriculture occupe 54,3% de la population active (21 % du PNB) et la production agricole chinoise est la première au monde. Le riz, aux excellents rendements, est la principale production, puis le maïs et le blé ; les autres produits importants sont les graines oléagineuses (soja,arachide et colza), les fruits, les patates douces et les pommes de terre, la canne et les betteraves à sucre, le coton, le thé et le tabac. L’élevage est très développé, surtout celui des porcins (440 millions de têtes), des ovins, des caprins, des bovins et de la volaille. L’exploitation du bois produit 300 millions de m3 par an. La pêche chinoise est la première du monde, avec des prises annuelles de 18 millions de tonnes, dont 40% en eau douce.

Exploitant les grandes ressources naturelles du pays, l’industrie de transformation est très développée, que ce soit dans le traitement des minerais (aciéries), les matériaux de construction, la chimie (production d’acide sulfurique et d’engrais), la papeterie, le textile ou l’agroalimentaire (sucreries,minoteries).Sous Mao Zedong,une importante industrie lourde s’est développée (machines, matériel agricole et ferroviaire). La Chine, marché prometteur et disposant d’une main-d’œuvre bon marché, a su attirer les investisseurs, provoquant des disparités très marquées entre l’industrie d’État aux effectifs pléthoriques et aux faibles rendements et l’industrie productive et fortement exportatrice des zones économiques spéciales (ZES), appartenant en partie à des entreprises étrangères. Les nouveaux secteurs industriels sont l’électroménager, l’électronique et l’automobile (1,5 million de véhicules produits en 1995).

HISTOIRE - Les premières traces de peuplement en Chine remontent à 1,8 million d’années av.J.-C. La révolution néolithique,pendant laquelle la céramique et l’agriculture se

développent, se produit entre les Xe et Ve millénaires av.J.-C.L’âge du bronze débute au IIIe millénaire.La dynastie Xia, fondée, d’après les textes anciens, vers 2000 av.J.-C.,est probablement une légende.Entre le xvir et le xne siècle av. J.-C. apparaît la dynastie des Shang, entre le Chang jiang et le bas Huang he; l’urbanisation et l’écriture en sont les deux principales caractéristiques. La première dynastie historique est celle des Shang. En 1111 av. J.-C., les Shang sont vaincus par un peuple vassal, les Zhou. La dynastie zhou se développe grâce à une élite de fonctionnaires lettrés, préfigurant le mode de gouvernement dominant en Chine jusqu’à l’époque moderne. Le long déclin des Zhou, amorcé au VIe siècle, ouvre la période dite des « royaumes combattants», pendant laquelle s’affrontent les différents États nés du démantèlement du royaume zhou. En 221 av. J.-C., Zheng, le roi de Qin, un vassal des Zhou, unifie temporairement la Chine dont il est le premier empereur. Il tente de maîtriser la noblesse et les lettrés, impose un système pénal rigoureux, ordonne la construction de routes et fait édifier la Grande Muraille pour endiguer les invasions des « barbares » Xiongnu venus des steppes d’Asie centrale.

Des Hans aux Mandchous - Mais sa dynastie est vite balayée par des révoltes, et Liu Bang, d’origine paysanne, l’instigateur du renversement des Qin, s’impose en 206 av.J.-C. ; il crée un État moins autoritaire et fonde la dynastie des Han ; la connaissance scientifique progresse, le confucianisme devient la religion officielle. L’empereurWudi (140-87 av.J.-C.) mène une politique