Histoire et mémoire de la France de Vichy en France depuis 1944 (histoire)
Publié le 12/10/2015
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En 1945, lorsque la Seconde guerre mondiale prend fin, se sont les forces de la résistance Gaullistes et Communistes qui accèdent au pouvoir, succédant ainsi au régime de Vichy. Ce régime qui aura duré 4 ans, de 1940 à 1944. Ce sont ces forces qui vont, jusqu’en 1960, dicter les mémoires de la Seconde Guerre mondiale. Ces mémoires sont plurielles puisqu’elles définissent dans un premier temps les mémoires des victimes Juives, des résistants, des collaborateurs… Dans un second temps, le « devoir de mémoire «. C’est une expression née dans les années 90 en France qui désigne l’obligation d’entretenir le souvenir des souffrances endurées par les victimes, réparer le préjudice moral subit et transmettre les causes et effets pour éviter que ces souffrances se reproduisent. C’est ainsi un devoir national et local. L’histoire quant-à elle désigne l’ensemble de ce qui a été. Nous allons donc nous demander quelle a été l’influence du travail des historiens sur la mémoire et l’histoire du régime de Vichy au sein de la société française depuis 1944. Nous verrons tout d’abord que Vichy fut dans un premier temps définit comme « nul et non avenu «, puis que ce mythe résistancialiste vola en éclat à partir des années 1960. Enfin il s’agira de montrer qu’une longue acceptation s’effectua des années 1990 à nos jours.
Après la Libération et l’abrogation des lois de Vichy en 1944, dans l’urgence de la reconstruction, le général de Gaulle choisit de considérer Vichy comme « nul et non avenu « et préfère venter les mémoires héroïques, c'est-à-dire insister sur une vision unificatrice en gommant les clivages politiques. Cette forme de mémoire qui met en avant une résistance totale par tous les Français durant la Seconde Guerre Mondiale, en y exagérant le poids et le rôle de la Résistance et en y minimisant l’importance de la Collaboration, se nomme le résistancialisme. Les deux principales forces du pays que sont les Gaullistes et les Communistes, pourtant très divisées, s’entendent pour promouvoir cette mémoire qui connaitra son apogée en 1964 lors du transfert des cendres de Jean Moulin, haut fonctionnaire et résistant Français, au Panthéon. Bien que cette attitude résulte d’une envie pressente de tourner au plus vite la page de la guerre, quelques actions vont être réalisées. En premier lieu le procès du Maréchal Pétain et de son associé, Pierre Laval, en 1945. Le premier est l’ancien chez de l’Etat et est déclaré coupable de haute trahison d’intelligence avec l’ennemi. Il est ainsi condamné à mort mais le verdict est assorti du vœu que cette sentence ne soit pas appliquée : il sera assigné à résidence et jusqu’à sa mort à l’Ile d’Yeu en 1951. Le second, Laval, est l’ancien chef du Gouvernement, il est condamné à mort pour haute trahison et complot contre la sûreté inférieure de l’Etat, à l’indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Etrangement, Laval est détesté durant l’après-guerre, mais ce n’est pas le cas de Pétain. La majorité des Français
«
qui collaborent, et enfin les résistants.
En 1973, face au silence des Français, c’est un étranger qui va revenir sur
ce sujet tabou grâce à son livre La France de Vichy ; il s’agit de Robert Paxton, historien Américain spécialiste de
la Seconde Guerre mondiale.
Ce livre nous montre alors que la collaboration avec l’Allemagne et la dictature
Pétainiste ont été des initiatives Françaises ayant trouvées un large écho favorable au sein de la population
Française.
Les tabous sur Vichy et la collaboration sautent alors, l’image de la France occupée et de la France
résistante est revue et corrigée grâce à ces représentations plus nuancées et moins glorieuses.
Les conséquences
mémorielles sont alors importantes puisque le mythe crée jusqu’alors est vu tel qu’il est : une construction
idéologique qui n’a pas de fondement historique.
Avec la mise en évidence de l’implication de la France dans la
collaboration, de nombreux hommes publics se trouvent obligés de rendre des comptes sur leur attitude durant
cette période.
En effet dans les années 80, des démarches des autorités judiciaires Françaises pour traquer ces
hommes afin de les traduire en justice pour crime contre l’humanité font leur apparition.
En 1987 eut ainsi lieu
le procès de Klaus Barbie, aussi nommé « le Boucher de Lyon » et ancien officier SS chef de la gestapo.
Il fût
condamné pour acte de torture, déportation massive d’enfants et de résistants et crime contre l’humanité.
La
France se trouve donc rattrapée par ce que l’historien Henry Rousso a nommé le « syndrome de Vichy »,
c'est-à-dire « le traumatisme engendré par l’Occupation » qu’on avait cru étouffé, mais qui se ravive des années
plus tard de plus belle.
Après avoir vu que le mythe résistancialiste fait place au syndrome de Vichy, il s’agira de parler de la
longue acceptation qui commença des années 90 et qui existe toujours quelque peu de nos jours.
Il faudra effectivement de longues années avant que l’Etat Français reconnaisse officiellement sa
responsabilité dans les crimes de Vichy.
Tout d’abord, le passé trouble de François Mitterrand l’empêche de
prendre toute initiative à ce sujet.
En effet, il participa au gouvernement de Vichy avant la résistance en 1943,
dina avec Bousquet en 1980 et fleurit la tombe de Pétain de 1984 à 1992.
Un journaliste et enquêteur, Pierre
Péan, publia même un livre sur cet homme en 1994, intitulé Une jeunesse Française, François Mitterand
(1934-1947) et qui exprima ses doutes vis-à-vis du président.
Il faudra donc attendre l’élection du président
Jacques Chirac en 1995 pour voir les choses évoluer.
Dans un célèbre discours prononcé peu de temps après son
élection lors de la commémoration de la rafle du Vel D’Hiv, il va reconnaitre la responsabilité et l’implication de
la République Française dans la déportation de Juifs, et donc sa complicité dans leur extermination.
Dans les
années 90, lorsque la France commence à ouvrir les yeux sur cette triste réalité, aura lieu le procès de Touvier, en
1994.
Suivi en 1998 par le procès de Maurice Papon.
Tout deux étaient de hauts fonctionnaires Vichystes et ces
procès très médiatisés avaient relancés la réflexion sur les notions de culpabilité et de responsabilité.
Une autre
avancée dans cette acceptation avait été la création de la loi Gayssot en 1990 qui punit toute contestation des
crimes contre l’humanité commit par un groupe de personne ou d’individu et qui veille au respect des
mémoires.
L’acceptation fut donc longue et périlleuse, pas toujours facile à accepter mais qui honora la mémoire
des personnes qui se sont battus de 1940 à 1944.
Ainsi la mémoire des historiens a pu faire évoluer les choses et faire ouvrir les yeux de la population
Française face à son implication durant le Régime de Vichy.
Pourtant dans un premier temps le déni et l’illusion
ont prit le dessus, suivi par une prise de conscience d’abord exponentielle et brutale, puis plus longue.
Pourtant
le travail des historiens est aujourd’hui stoppé, en quelque sorte, à cause de la Loi Gayssot puisqu’ils sont
maintenant les observateurs du travail des mémoires, et non plus les acteurs..
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