Histoire du SOCIALISME
Publié le 05/02/2019
Extrait du document

Les conséquences de la Grande Guerre
La solidarité entre les «prolétaires de tous pays» ne résiste pas au déclenchement de la guerre de 1914-1918, pourtant dénoncée avant qu’elle n’éclate comme une «guerre entre capitalistes». En France, Jean Jaurès est assassiné le 31 juillet 1914 et Jules Guesde accepte dès le mois d’août de faire partie d’un gouvernement d’« Union sacrée ». Seuls les socialistes russes parviennent en octobre 1917 à rompre la logique de l’affrontement des nationalismes en renversant le régime tsariste et en recherchant la paix extérieure.
La victoire des révolutionnaires bolcheviques en Russie bouleverse le socialisme européen. Dans son ensemble, le mouvement va se scinder en deux tendances rivales - processus accéléré par la création d’une IIIe Internationale (Komin-tern), en 1919, sous l’autorité de Lénine (1870—1924) et de l’URSS. Il y aura d’un côté les partis communistes, fortement soumis à l’influence soviétique et qui aspirent à la diffusion de la stratégie bolchevique qui doit conduire le prolétariat à la victoire finale. Et, d’autre part, des partis « réformistes» ou sociaux-démocrates, convaincus d’obtenir des avancées sociales par la participation et la victoire électorales.
En France, la scission se produit en 1920 à Tours, au congrès de la SFIO. Léon Blum (1872-1950) y prononce un discours clairvoyant qui dénonce le caractère antidémocratique du léninisme. Mais il est mis en minorité. La majorité, menée par Marcel Cachin (1869-1958), décide de fonder un nouveau parti, le Parti communiste français (PCF), qui adhère à la IIIe Internationale.
Jean Jaurès (1859-1914), député socialiste, grand orateur, penseur généreux,
jouit d’un très grand prestige dans les milieux populaires français. Beaucoup pensent, en 1914, qu’il est seul capable d’empécher le déclenchement de la guerre entre la France et l'Allemagne. Mais il est assassiné à Paris le 31 juillet 1914.
DATES CLÉS
1791
En France, interdiction des associations corporatistes (cette loi Le Chapelier constitue un frein à l’organisation du syndicalisme).
1810-1814
En Angleterre, les ouvriers menés par John Ludd détruisent de nombreuses machines textiles.
1834
L’Anglais Robert Owen crée le premier syndicat ouvrier.
1848
Marx et Engels publient le Manifeste du parti communiste.
1850-1875
En Angleterre, création des différents syndicats de métiers (les trade unions).
1864
Fondation de la T Internationale. En France, les ouvriers obtiennent le droit de grève.
1869
En Allemagne, la liberté de coalition entraîne la multiplication des syndicats (marxistes ou chrétiens progressistes).
mars-mai 1871
Commune de Paris, insurrection populaire et ouvrière qui s’achève sur un échec sanglant.
1884
En France, légalisation des syndicats.
1889
Création de la IIe Internationale.
1895
En France, création à Limoges de la CGT (Confédération générale du travail).
1905
En France, création d’un Parti socialiste unifié, la SFIO.
1906
En Angleterre, création du Labour Party, pour défendre au plan politique les intérêts ouvriers. En France, la CGT proclame, dans la charte d’Amiens, l’indépendance syndicale vis-à-vis des partis.
1914-1918
Première Guerre mondiale.
1917
Révolution bolchevique en Russie.
1919
Écrasement du mouvement révolutionnaire allemand (spartakisme).
Création de la IIIe Internationale (communiste, sous la direction de Lénine), rivale de la II' Internationale (socialiste).
1920
En France, congrès de Tours et scission de la SFIO, création du Parti communiste français (PCF).

«
Le
socialisme
peut conduire vers le progrès.
Un autre théoricien
français, Louis Auguste Blanqui (1805-1881), s'in
téresse à la conquête du pouv oir.
Il défend un
socialisme insurrectionnel, conduit par une
avant-garde apte à prendre en main la destinée et
les intérêts du peuple.
Il se méfie du suffrage uni
versel et croit aux vertus d'une dictature popu
laire, dans la tradition jacobine de 1793.
La seconde _catégorie regroupe des doctrines peu
favorables à l'Etat et peu soucieuses de la conquête
du pouvoir politique.
Ces doctrines imaginent un
socialisme s'instaurant «par le bas» et privilégient
les projets économiques.
Elles défendent l'idée de
coopératives ouvrières de production qui viendront
remplacer l'entreprise privée.
Charles Fourier
(1772-1837) invente l'idée de phalanstère comme
Gravure .....
représentant
une classe de danse
pour les enfants
d'ouvriers, ouverte
par l'industriel
Robert Owen
(1771-1858), dans
sa manufacture
de coton de
_ New Lanark, en
Ecosse.
Philanthrope
novateur, Robert Owen
prit des initiatives
très concrètes pour
instruire et éduquer
tous ses ouvriers
et leurs familles.
unité
de base économique et sociale.
Chaque pha
lanstère doit idéalement regrouper 1600 hommes et
femmes associés selon leur caractère et leurs
talents pour vivre et travailler dans la joie.
Pierre
Joseph Proudhon (1809-1865) part d'une critique
violente de la propriété, responsable de l'injustice
sociale : «L a propriété, c'est le vol.» Il réclame pour
la société et l'économie qu'elles s'appuient sur des
coopératives ouvrières, liées entre elles par des
contrats.
Sur le plan politique, la fédération entre
collectivités humaines réunies au sein de com
munes doit remplacer la notion d'État national.
L.:hostilité de Proudhon envers l'État, qui fait de lui
un des fondateurs du mouvement anarchiste, ne va
pas jusqu'à envisager sa destruction : il s'agit plutôt
d'en limiter les pouvoirs.
......
Usines de Sheffield, en Angleterre,
dans les années 1880.
Le capitalisme
industriel qui se développe en Europe provoque
la concentration des moyens de production
et de la main-d'œuvre.
Groupés,
les ouvriers prennent peu à peu conscience
qu'ils forment une classe sociale.
Karl Marx
L.:Allemand Karl Marx (1818-1883), journaliste de
métier et philosophe, connaîtra l'exil à cause de
ses idées pendant presque toute son existence.
Souvent réfugié en Angleterre, il a des conditions
de vie précaires.
Son ami Friedrich Engels, indus
triel et révolutionnaire, lui assure une aide finan
cière constante et lui permet de mener à bien sa
réflexion politique et économique.
Avec le Mani
feste du parti communiste (1848), Marx et Engels
vont influencer par leurs analyses l'ensemble du
socialisme européen.
Aux «socialismes utopi
ques» qui l'ont précédé, Marx oppose un «socia-
5 lisme scientifique».
Sa pensée de type encyclopé
� dique est développée dans un monumental
8 ouvrage inachevé, Le Capital (1867-1894).
Il s'agit
� d'une réflexion globale sur le passé afin de mieux
?f cerner les perspectives de l'avenir.
Un intérêt
� tout particulier est accordé aux conditions de la
� production économique.
L.:idée de Marx est novatrice.
Selon lui, les rap
ports entre les différentes classes sociales consti
tuent le principal moteur de l'histoire humaine :
« L.:histoire de la société n'a été que l'histoire de
la lutte des classes.
•• Le destin du prolétariat est
de renverser la bourgeoisie capitaliste par une
révolution qui sera l'ultime révolution, libérant
l'humanité de toutes les formes d'exploitation.
Marx pense qu'ensuite la fin glorieuse de l'histoire
humai�e se fera en deux étapes : le socialisme
verra l'Etat contrôler et planifier l'économie, tan
dis que «la dictature du prolétariat •• permettra de
venir à bout des anciennes classes dominantes;
l'avènement du communisme se caractérisera
alors par une société d'abondance, une dispari
tion des classes sociales et de leurs conflits, un
dépérissement de l'État..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Étroitement lié à l'histoire du socialisme, le syndicalisme a été traversé par les mêmes courants idéologiques et a connu, selon l'état de l'économie et la situation politique, des phases d'expansion et des moments de crise.
- HISTOIRE - THEME 2 - (PARTIE 1) CHAPITRE 1 - Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875 (kartable)
- Socialisme et communisme en Allemagne depuis 1945 (histoire)
- fiche histoire : socialisme en france
- Socialisme et socialistes en Allemagne, 1875-1919 (histoire)