Histoire du Maroc: Des origines à l'indépendance
Publié le 19/11/2018
Extrait du document

UN CREUSET DE CIVILISATIONS
Situé à l’extrême ouest du Maghreb, le Maroc doit son originalité à une étonnante diversité géographique. Ses multiples paysages - côtes méditerranéennes et atlantiques, plaines, montagnes, déserts -ont attiré des populations qui ont cultivé des particularismes régionaux, tout en favorisant, en tant que point de rencontre des mondes africain, oriental et européen, le brassage des civilisations. C’est ainsi que Phéniciens, Romains, Arabes, Andalous et Africains ont été à l’origine d’innombrables richesses, matérielles ou culturelles, qui constituent aujourd'hui l'essence même de la civilisation marocaine.
DES ORIGINES À LA CONQUÊTE ARABE
• L'étude des sites préhistoriques fait remonter les premières traces de présence humaine au Maroc au paléolithique inférieur, il y a 200 000 à 400 000 ans. À cette époque, le nord de l’Afrique est chaud et humide, peuplé de lions et d'éléphants.
• Des peuples, probablement venus du nord et de l’est, s'installent peu après dans la région, contribuant à la mise en place des premières populations, nommées « berbères » par les navigateurs et les Romains. Leur langue, dite « libyque », quasi indéchiffrable, s'apparente au tifinagh des Touareg.
Phéniciens et Carthaginois
• Des siècles plus tard, vers 1100 av. J.-C., les Phéniciens, grands navigateurs, fondent des comptoirs de commerce sur les côtes de la mer Méditerranée puis sur celles de l'océan Atlantique, au-delà des Colonnes d'Hercule (l'actuel détroit de Gibraltar) : ils installent un port à Lixus (près de Larache) et un autre sur l'île de Mogador (face à l'actuel Essaouira).
• Puis, au vie siècle av. J.-C., les Carthaginois s'établissent à leur tour à Tingis (Tanger), Zilis (Asilah), et Sala (Salé, près de Rabat), faisant prospérer le commerce des parfums, des tissus et de l'or. Ils introduisent l'usage du fer et la culture de la vigne.
• Leurs apports culturels semblent avoir peu pénétré l'intérieur des terres où sont fondés au ive siècle av. J.-C. les royaumes berbères de Maurétanie, dans le nord de la région, et des Masaesyles, dans l'est
• Après la chute de Carthage, en 146 av. J.-C, l'influence de Rome s'accroît
Rome et Byzance
• Au IIe siècle av. J.-C, Rome domine tout le littoral africain baigné par la Méditerranée jusqu'au détroit de Gibraltar.
Comptoirs phéniciens Domination de Carthage Conquête arabe Dynastie des Idrisides Dynastie des Almoravides Dynastie des Almohades
1269-1554 1554-1626 1664 1912-1956 1956-1961 1961-1999
Dynasties des Mérinides et Dynastie des Sadiens Dynastie des Alaouites Protectorat français Indépendance et règne de Mohammed V Règne d'Hassan II et avènement de Mohammed VI
• Après 1930, la France substitue progressivement au protectorat un régime d'administration plus directe, à l'image de celui qui existe en Algérie. Elle accélère la colonisation rurale en encourageant l'installation d'Européens et joue sur l'opposition entre Arabes et Berbères.
• Cette politique nourrit les premières revendications nationalistes. Un Comité d'action marocain pour la réforme est créé en 1934. Ce premier parti politique réclame la fin de l'administration directe et le retour à une application stricte du traité de protectorat, c'est-à-dire à la souveraineté du sultan.
La lutte pour l'indépendance
• La victoire du Front populaire en France en 1936 n'apporte aucune modification au statut du Maroc.
• Le pays reste sous l'administration de Vichy après la défaite de 1940.
Il est occupé par les Alliés en 1942.
• En 1943, à Anfa, le président américain Franklin D. Roosevelt promet l'indépendance à Mohammed V ben Youssef (1909-1961), fils de Moulay Youssef et sultan depuis 1927.

«
•
Cette domination ibérique provoque
le sursaut des Beni Saad -ou
Sadiens -, des chérifs se réclamant
de la lignée du Prophète, établis
dans le sud, dans la vallée du Drâa.
LES 5ADIENS (1554·1626)
• Les Sadiens forment la première
dynastie dite des « chérifiens »
- les chérifs sont les descendants d'Ali.
• Au nom de « la guerre sainte »,
les Sadiens prennent la tête du
mouvement de résistance nationale
et chassent les Portugais d'Agadir
en 1541, puis de Safi.
Lisbonne évacue
toutes ses positions marocaines,
à l'exception de Mazagan (EI-Jadida).
• Les nouveaux maîtres du Maroc
s'en prennent ensuite aux Wattassides
qui, malgré l'aide des Turcs présents
en Algérie, se soumettent en 1554.
• La nouvelle capitale est installée
à Marrakech qui bénéficie alors
d'ambitieux travaux d'architecture,
tel le palais ei-Badi.
• Après la fin de la Reconquête
espagnole en 1492, le Maroc sadien
accueille près d'un million
de morisques, descendants des
musulmans convertis au christianisme,
et de juifs expulsés d'Espagne.
• Cette dynastie conquérante
connaît son apogée avec le règne
d'Ahmed ai-Mansour (1549-1603),
dit « le Doré ».
Elle disparaît un quart
de siècle après lui, rongée
par les querelles intestines.
• Le chaos s'installe à nouveau
dans un Maroc divisé en plusieurs
royaumes rivaux, jusqu'à l'avènement
des Alaouites, au milieu du XVI' siècle.
LES ALAOUITES
(1664 À AUJOURD'HUI )
• Comme les Sadiens, les Alaouites
sont des chérifs.
Installés a Tafilale�
aux portes du désert, ils utilisent
le prestige que leur accorde
cette ascendance pour asseoir
leur pouvoir dans la région et
se poser en prétendants au trône.
• En 1664, Moulay Rachid (mort en
1672) fonde la dynastie alaouite qui
règne encore aujourd'hui sur le Maroc.
L'unification du pays est réalisée
par Moulay lsma·11, sultan de 1672
à 1727, le bâtisseur de Meknès.
• Grâce à une armée de quelque
150 ooo hommes, celui-ci réorganise
le Maroc et en assure la pacification,
notamment grâce à des victoires
militaires contre les tribus insoumises,
les Turcs et les chrétiens.
• Son règne, qui dure cinquante-cinq
ans, est suivi d'une longue période
de troubles, ponctuée de révoltes
des tribus montagnardes, d'épidémies,
d'années de sécheresse et de famine.
• À la fin du xvu• siècle, le sultan
Mohammed Il ben Abdallah (1757-1790)
n'exerce son autorité que sur le seul
tiers septentrional du Maroc.
• Le pays est alors divisé : le Bled
el-Maghzen, région soumise à l'impô�
donc à l'autorité chérifienne, et le Bled
ei-Siba, «pays de la dissidence"·
insoumis.
•
Au XIX' siècle, le Maroc, affaibli par
les rivalités dynastiques et une crise
économique, est une proie facile
pour les Français qui franchissent
en 1844 la frontière algéro-marocaine
et remportent la bataille d'Isly.
• L'intrusion française fait des émules.
Le Maroc devient alors l'enjeu des
rivalités entre puissances européennes,
France, Espagne et Allemagne.
LE MAROC ET L'EUROPE
• En 1906, la conférence d'Algésiras,
place le pays sous contrôle international
et établit l'égalité économique des
puissances coloniales au Maroc, tout
en reconnaissant des droits particuliers
à l'Espagne et à la France.
• En 1911, tandis que les Français
occupent Fès et les Espagnols Larache,
une canonnière allemande mouille
devant Agadir.
Cette nouvelle crise
est désamorcée par un accord entre
la France et l'Allemagne en novembre.
• En 1912, la signature du traité de Fès
(mars) instaure un protectorat français
sur la plus grande partie du Maroc
et la convention de Madrid (novembre)
reconnaît le protectorat espagnol
dans la région du Rif et l'enclave d'Ifni,
dans le sud du pays.
• La soumission
du sultan
Moulay Youssef
(1912-1927)
aux puissances
coloniales
suscite des
émeutes et
des révoltes
dans tout
le pays.
En 1921,
Abd ei-Krim soulève la région du Rif
contre les Espagnols, à qui il inflige
un désastre militaire à Anoual,
en décembre.
puis contre les Français
et proclame une éphémère
« République du Rif" en 1923.
Il est contraint de se rendre
en mai 1926.
LE PROTECTORAT FRANÇAIS (1912-1956)
• La pacification du Maroc, qui
ne prendra fin qu'en 1934, débute
sous la conduite d'Hubert Lyautey,
résident général de 1912 à 1925.
• La personnalité de ce dernier
permet l'instauration d'une paix
relative, par l'application du régime
de protectorat et une politique
respectueuse envers les populations.
Le pays bénéficie en outre d'un
développement de ses infrastructures
routières, ferroviaires et portuaires.
•
Après 1930, la France substitue
progressivement au protectorat
un régime d'administration plus directe,
à l'image de celui qui existe en Algérie.
Elle accélère la colonisation rurale
en encourageant l'installation
d'Européens et joue sur l'opposition
entre Arabes et Berbères.
• Cette politique nourrit les premières
revendications nationalistes.
Un Comité
d'action marocain pour la réforme est
créé en 1934.
Ce premier parti politique
réclame la fin de l'administration
directe et le retour à une application
stricte du traité de protectorat,
c'est-à-dire à la souveraineté du sultan.
lA LUTTE POUR L'INDUENDANCE
• La victoire du Front populaire
en France en 1936 n'apporte aucune
modification au statut du Maroc.
• Le pays reste sous l'administration
de Vichy après la défaite de 1940.
Il est occupé par les Alliés en 1942.
• En 1943, à Anla, le président américain
Franklin O.
Roosevelt promet
l'indépendance à Mohammed V
ben Youssef(1909-1961), fils de
Moulay Youssef et sultan depuis 1927.
• En 1944, année de la fondation du
parti nationaliste Istiqlal, Mohammed V
décrète la « grève du sceau » et refuse
de ratifier les décisions du résident
général.
Dans un discours prononcé
à Tanger en avril 1947, il réclame
l'indépendance.
Il se rallie
à la cause de l'Istiqlal.
• En réaction, la France dépose
le sultan Mohammed V en août 1953
et l'exile avec son fils en Corse puis
à Madagascar, provoquant un tollé
au Maroc et en Europe.
• En 1955, Paris, qui consacre alors
l'essentiel de son effort militaire à
l'Algérie, se résigne a rétablir le sultan.
• La France accorde finalement son
indépendance au Maroc le 2 mars 1956.
• Devant l'ampleur des manifestations
nationalistes, l'Espagne se résout
à son tour, le 7 avril 1956, à mettre fin
à son protectorat
• Le Maroc reste toutefois amputé
des enclaves espagnoles et n'englobe
plus les territoires que les nationalistes
estiment historiquement marocains :
le Sahara jusqu'au Niger et au Sénégal,
c'est-à-dire la région de Tindouf,
qui fait partie de l'Algérie française,
ainsi que le nord de l'actuel Mali
jusqu'à Tombouctou, la Mauritanie
et le Sahara espagnol.
IIIIAIOC INDDENDMT
• Le jeune État marocain met en place
un régime monarchique constitutionnel
et héréditaire où le roi, chef spirituel
de tous les Marocains en tant que
« Commandeur des croyants »,
préside le Conseil des ministres
et dirige les armées.
LE RÈGNE D'HASSAN Il
(1961-1999)
• Le 26 février 1961, le roi Mohammed V
meurt.
Son fils (1929-1999) lui succède
sous le nom d'Hassan Il.
•
Hassan Il fait adopter par
référendum, le 7 décembre 1962,
une Constitution qui institue
le multipartisme et la séparation
des pouvoirs.
Le rôle du Parlemen�
élu en partie au suffrage universel
direct, reste toutefois limité face au roi
qui détient l'essentiel du pouvoir
exécutif -pouvoir qu'il consolide
en éliminant toute opposition.
• L'Union nationale des forces
populaires (UNFP), parti de gauche
issu de l'Istiqlal et dirigé par Mehdi Ben
Barka, est ainsi neutralisé après
l'enlèvement et la disparition de
ce dernier, à Paris, en octobre 1965.
• Hassan Il échappe à deux tentatives
de putsch durement réprimées,
en juillet 1971 et en août 1972, dont la
seconde implique le général Mohamed
Oufkir, ministre de la Défense.
• Tout au long de cette période,
les élections sont remportées par
les partis proches du régime -Union
constitutionnelle, Rassemblement
national des indépendants.
Parti
national démocratique-, l'opposition
soulignant les nombreuses irrégularités
qui entachent les scrutins.
• À partir de 1973, Hassan Il fait de
la récupération du Sahara occidental
une cause nationale réunissant toutes
les forces populaires et politiques
du pays, jusqu'au parti communiste.
• En novembre 1975, il lance la
« Manhe verte » : « drapeau en tête
et Coran à la main "· 350 ooo personnes
marchent pacifiquement vers le Sahara
occidental, alors territoire espagnol.
• En mars 1976, les Espagnols
quittent la région, cédant les deux tiers
nord de leur colonie au Maroc
et le tiers sud à la Mauritanie.
• Tandis que le Maroc occupe le
territoire abandonné, le Front populaire
de libération de la Saguia ei-Hamra
et du Rio de Oro (Polisario), soutenu les
finances s'épuisent dans une course
à l'armement.
Le coût social de cette
situation, aggravé par les mesures de
redressement préconisées par le FMI,
provoque des émeutes populaires
sévèrement réprimées à Casablanca,
Rabat et Fès en mai et juin 1981,
puis en janvier 1984.
• Avec les années 1990 s'engage la
modernisation du Maroc : ouverture
sur le monde, appel aux investisseurs
étrangers, privatisations ...
• Parallèlemen� Hassan Il restaure
le dialogue avec l'opposition
parlementaire et marque sa volonté
de démocratiser la vie politique.
• À partir de 1991, de nombreux
prisonniers politiques sont libérés.
• En septembre 1992, la Constitution
est amendée : le rôle du Parlement
est élargi et la séparation des pouvoirs
plus nettement affirmée.
·En novembre 1997,1'opposition
représentée par l'Union socialiste
des forces
le premier
chef de gouvernement nommé
par le roi Hassan Il (février 1998).
LE RÈGNE DE MOHAMMED VI
( DEPUIS 1999)
• Le roi Hassan Il meurt le 23 juillet 1999.
Son fils, le prince Sidi Mohammed
(né en 1963), est intronisé sous le nom
de Mohammed VI.
Surnommé « le roi
• Il autorise notammen� en 1999,
le retour de l'opposant Abraham
Serfaty de son exil forcé et lève,
en 2000, l'assignation à résidence
du chef islamiste Abdeslam Yacine.
Enfin, il limoge le ministre de l'Intérieur
Driss Basri, symbole de l'autoritarisme
de l'ancien pouvoir.
• Publié en janvier 2004, le nouveau
Code de la famille marque la volonté
du pouvoir d'accompagner l'évolution
de la société marocaine.
Le texte
instaure principalement une plus
grande égalité juridique entre
les hommes et les femmes.
par l'Algérie, revendique l'indépendance
l------------ du territoire et proclame la République
arabe sahraouie démocratique.
• En 1979, le Maroc annexe le tiers sud
de l'ex-Sahara espagnol auquel
la Mauritanie renonce.
Après plusieurs
années d'affrontements, le Maroc
et le Front Polisario s'accordent
sur le principe d'un référendum
d'autodétermination dont l'organisation
est sans cesse différée, les parties
ne s'entendant pas sur ses modalités.
• Le conflit du Sahara occidental pèse
sur le développement du pays dont LES
ENCLAVES ESPAGNOW
• Madrid met fin à son protectorat
sur le Maroc en 1956, mais conserve
deux enclaves côtières, Ceuta
et Melilla, afin de concurrencer
les ports importants de Tanger,
devenu marocain, et de Gibraltar,
enclave britannique en Espagne.
• Les deux ports francs d'une quinzaine
de kilomètres carrés chacun comptent
au total quelque 125 000 habitants..
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