HISTOIRE DU COSTUME : LA ROBE COURTE

En 1925, la femme paraît si révolutionnaire qu'on l'a baptisée du nom de l'héroïne d'un roman de Victor Margueritte, paru en 1922, la Garçonne, puisqu'elle renonçait à tous les attraits qui avaient constitué son image traditionnelle. Ses cheveux, coupés très court, sont lissés, avec une guiche débordant du chapeau cloche enfoncé jusqu'aux yeux. Une robe sac, toute droite, tombe des épaules aux genoux ; les volumes naturels du corps ont été gommés dans la mesure du possible par un soutien-gorge aplatisseur ; un lien est noué, non plus à la taille, mais sur les hanches, à l'endroit le plus large. La lingerie a presque disparu, une chemise-culotte en crêpe de Chine rose a remplacé la chemise, la culotte et la combinaison de percale ou de linon blanc. Une ceinture ou une gaine en tulle élastique assure l'accrochage des bas, qui ne sont plus noirs mais de soie couleur chair, à baguette ajourée ou brodée ; il s'agit de suggérer que ces jambes, pour la première fois découvertes, sont nues. Les souliers, très visibles eux aussi, sont à barrettes, et d'une couleur assortie à la robe.