HISTOIRE: Denys l'Ancien
Publié le 22/02/2012
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filles de lui épiler le menton ou de lui tailler les cheveux.
Il est de ceux qui ont le plus contribué, chez les Grecs, àgrever le mot “ tyran ” d'une valeur dépréciative.
Il fit périr, par vengeance ou préventivement, de très nombreuxSyracusains (on parle d'un total de 10 000 exécutions) ; il en enferma d'autres dans les latomies, où une “ oreille ”,ingénieux système d'écoute, lui permettait de surprendre, sans être vu, les conversations subversives ; rompantavec toutes les traditions de classe, il n'hésita pas, quand cela servait ses desseins, à exciter les esclaves contreleurs maîtres ; envers ses amis et envers les membres de sa famille, il se comporta parfois avec violence.
Sur leterritoire de la Sicile et de la Grande-Grèce, il procéda brutalement à des transferts de populations : il introduisitdans les cités grecques, à côté des indigènes ou même à leur place, des étrangers, des affranchis, des Barbares —par exemple, des mercenaires de son armée.
Ses encouragements efficaces à l'agriculture, à l'élevage, aucommerce, à l'industrie, à l'art de bâtir, ne doivent pas faire oublier l'écrasante fiscalité dont il accabla ses sujets.
Quel que fût son goût de l'action, Denys ne laissait pas de s'intéresser aux choses de l'esprit.
Sa cour accueillit lephilosophe Platon, un certain Antiphon le Tragique et le poète dithyrambique Philoxène.
Mais ce qu'il voulait autourde lui, c'étaient des flatteurs à sa dévotion.
Aussi se brouilla-t-il avec chacun de ces hôtes-là : il renvoya Platon demanière ignominieuse, fit mourir Antiphon et, après maintes escarmouches dont les échos pittoresques sontparvenus jusqu'à nous, contraignit Philoxène à la fuite.
Lui-même écrivait des tragédies, des comédies, des ouvragesd'histoire.
Il s'était procuré les tablettes d'Eschyle que, naïvement, il croyait propres à nourrir son inspiration.
En388, il envoya des poèmes aux concours olympiques, mais une cabale féroce, suscitée par l'orateur Lysias, n'enpermit même pas la présentation.
Au rebours des Lacédémoniens, qui ne cessaient de soutenir la politique du tyran,les Athéniens furent longtemps en mauvais termes avec lui : en 367, profitant de ce qu'ils s'étaient rangés de soncôté, il parvint à faire jouer et couronner chez eux sa tragédie La Rançon d'Hector.
Une tradition veut que la joie oùle plongeait cette victoire l'ait entraîné à des excès de table et de boisson.
Lesquels l'auraient rendu malade,ouvrant la voie aux louches intrigues qui semblent avoir hâté sa fin.
Audacieux, énergique, capable de calculs à longue échéance, Denys réussit à étendre, dans une étonnante mesure,l'hégémonie de Syracuse.
Mais il fit plus pour le prestige que pour le bonheur de sa cité, et plus pourl'assouvissement de ses ambitions que pour la défense de l'hellénisme.
Son manque d'humanité et de générositél'empêcha d'être un grand souverain.
Dans ce que l'Histoire a retenu de lui, il y a trop d'aspects mesquins ousordides..
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