Histoire de La Tchécoslovaquie: Des ruines de l'Empire austro-hongrois à la République tchèque et à la Slovaquie

• Au cours du xviiie siècle, la germanisation et la répression du protestantisme se poursuivent Durant les règnes de Marie-Thérèse et de Joseph, la centralisation est accrue au profit de Vienne.

• Le début du XIXe siècle est marqué par le réveil de la conscience nationale tchèque (soulèvements de 1848). Le compromis austro-hongrois de 1867, qui met la Hongrie et l'Autriche sur un pied d'égalité, est mal perçu par les Tchèques. C'est l'échec du mouvement des Vieux Tchèques (partisans d'une confédération où l'autonomie de la Bohême serait reconnue) au profit des Jeunes Tchèques (adeptes du séparatisme).

• Les Tchèques se rapprochent peu à peu des Slovaques, sous influence hongroise depuis des siècles. Après le compromis de 1867, la magyarisation de la Slovaquie se renforce; le retard accumulé dans l'instruction et le développement économique provoquent une vague d'émigration à partir de la fin du XIXe siècle.

AU CŒUR DU VIEUX CONTINENT

Née en 1918, la Tchécoslovaquie a cessé d'exister en 1993, lorsque les deux entités qui la constituaient se séparèrent pour devenir deux États indépendants : la République tchèque et la Slovaquie. L'espace tchécoslovaque, qui se compose des pays tchèques (Bohême, Moravie et une partie de la Silésie) et de la Slovaquie, n'a cessé d'être un enjeu au cœur du «Vieux Continent». «Qui tient la Bohême tient l'Europe», dit un adage.

JUSQU'À L'EMPIRE AUSTRO-HONGROIS

• Peuplées dès le i“ siècle par des Slaves, la Bohême et la Moravie sont évangélisées vers 864 par les moines grecs Cyrille et Méthode.

• Sous le règne de Svatopluk (871 -894), la Bohême est rattachée à la Grande-Moravie qui englobe aussi la Slovaquie, la Silésie et le sud de la Pologne. À la mort du souverain, le royaume est déchiré par des querelles dynastiques. La Moravie est envahie par les Magyars, puis rattachée à la Bohême en 1029.

• La Bohême, où la dynastie des Premyslides s'impose à partir du Xe siècle, fait partie du Saint Empire romain germanique; néanmoins, les princes obtiennent de l'empereur le titre de roi en 1198.

• En 1310, la couronne de Bohême revient aux Luxembourg. Le règne de Charles IV (1346-1378), élu empereur en 1355, est très brillant : il fonde l'archevêché (1344) et l'université de Prague (1348), ville qui devient la capitale de l'empire.

• Au début du XVe siècle, le royaume est secoué par les prêches du prédicateur réformateur Jan Hus. Son exécution (1415) entraîne une crise religieuse et sociale, puis une guerre civile.

• En 1526, à la mort de Louis II, la couronne de Bohême revient aux Habsbourg. La germanisation et le non-respect des libertés religieuses

NAISSANCE DE LA TCHÉCOSLOVAQUIE

• La guerre de 1914-1918 agit comme un catalyseur des tensions sociales et nationales accumulées dans l'Empire austro-hongrois. Les leaders tchèques sont arrêtés, mais désertions, grèves et manifestations se multiplient.

• L'action des émigrés est déterminante. Dès 1916, les Tchèques

Masaryk, Benes et le Slovaque Milan Stefànik ont fondé à Paris un Conseil national tchécoslovaque, reconnu par les Alliés, qui réclame la création d'un

État regroupant les deux peuples. En mai 1918, Masaryk signe à Pittsburgh (États-Unis) un accord avec les représentants slovaques d'outreAtlantique : la Slovaquie jouira d'une large autonomie au sein du nouvel État disposera de son Parlement et de sa propre administration, «le détail des dispositions [...] sera pris par les Tchèques et les Slovaques libérés et par leurs représentants compétents» : une contradiction dans les termes qui ne manquera pas d'alimenter les divergences entre Prague et Bratislava.

• À l'automne 1918, les armées autrichiennes sont en pleine débâcle. Le 16 octobre, l'empereur Charles Ier proclame un manifeste en faveur d'une solution fédérale, mais il est trop tard.