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HISTOIRE DE LA ROUTE DE LA SOIE

Publié le 24/08/2013

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histoire

Au gré des missions qui s'aventurent toujours plus à l'ouest, les Chinois découvrent l'existence de nouvelles terres et de nouveaux peuples : l'Inde, la Perse, le Caucase, la péninsule Arabique et, plus loin, les territoires romains. Au cours de ces voyages, les envois réciproques d'ambassades sont fréquents et donnent lieu à des échanges de cadeaux, parmi lesquels se trouvent de magnifiques soieries. C'est ainsi que ces étoffes commencent à arriver, lentement, dans les pays occidentaux - un voyage aller-retour Chine-Occident dure alors quelques années.

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« lEs PUISSANCES INniMÛIIAIW • Dès avant le début de l'ère chrétienne, l'empire parthe, installé dans le nord­ ouest de l'actuellran, devient le principal marché de la soie entre Chinois et Occidentaux .

En Chine, les Parthes achètent de la soie, mais aussi des épices, qu'ils revendent aux Romains .

En retour, ils fournissent la Chine en produits d 'origine méditerranéenne .

Soucieux de préserver leur rôle d'Intermédiaires, les Parthes découragent les Romains de nouer des relations directes avec les Chinois .

• De la même manière, les Parthes limitent les missions chinoises en direction de l 'Occident.

• L'empire perse conservera au fil des siècles ce rôle d'intermédiaire entre l'Orient et l'Occident.

LA VOIE RIIESTIE PIÛIOMINE • Sous l'appellation « route de la soie >> coexistent plusieurs itinéraires à travers l'Asie centrale .

Cette région se situe entre les deux obstacles que forment à l'ouest la mer Caspienne et à l'est les contreforts montagneux de la frontière chinoise .

• Le foyer des communications eurasiatiques s'établit à l'emplacement des actuels Turkménistan et Ouzbékistan, dans les villes de Merv et surtout de Samarkand.

• La voie principale part de Xi'an, en Chine centrale, contourne par le nord le massif du Nan Shan et traverse le désert de Takla Makan en passant par ses bordures méridionales ou septentrionales ; elle franchit les cols du Pamir et redescend par la haute vallée de l'Amou Daria ; la route traverse ensuite les hauts plateaux de la Perse et la vallée de l'Euphrate avant de rejoindre le bassin méditerranéen à Antioche, Alexandrie ou Byzance.

• Un itinéraire secondaire part de Chine méridionale et contourne l'Himalaya par le sud pour rejoindre l'Asie centrale en traversant le nord de l'Inde .

• Par ailleurs, dés le 11' siècle, les Romains font le voyage jusqu 'en Chine par la mer .

Parti s d 'Alexandrie, ils rejoignent la mer Rouge et débouchent dans l'océan Indien .

Cette voie maritime ne sera couramment utilisée par les Occidentaux que beaucoup plus tard, au XN' siécle .

• La route reliant Xi'an à la Méditerranée s'étend sur près de 7 000 km.

Les c•l'fllfaes.

qui comptent des centaines, voire des milliers de chameaux, parcourent une distance de 25 à 30 km par jour .

• Rares sont les hommes qui effectuent la totalité du voyage , qui dure alors une année ou plus .

Pendant longtemps , aucune des deux civilisations, l'occidentale comme l 'orientale , ne sait exactement ce qu'il y a à l'autre bout de la route .

• Les oasis et places fortes qui jalonnent cette route abritent des arnaséurlf~.

à la fois lieux de ravitaillement et de repos .

les hommes et les chameaux y demeurent quelques jours .

Souvent les caravanes y changent de chameliers et de bêtes de somme .

• Les caravanes sont accompagnées par une escorte armée, car les attaques des brigands sont fréquentes sur ces pistes.

• la longueur du trajet et les mu~iples dangers encourus par les voyageurs rendent très chers les produits qui transitent ainsi entre le bassin méditerranéen et l'Extrême-Orient.

C'est une des raisons qui poussent les Européens à rechercher une route maritime vers les pays d'Orient.

• Axes du commerce de la soie, ces routes sont aussi des Wlles fi'«Mges entre l'Orient et l'Occident • Les marchands qui empruntent ces itinéraires véhiculent leur culture et leurs traditions et s'imprègnent de celles des pays qu'ils traversent par le biais des rencontres qu'ils y font.

Ils vendent des marchandises et en achètent apprennent les rudiments de langues inconnues pour se faire comprendre, échangent des connaissances, jouant ainsi le rôle de passeur entre les civilisations .

• Aux côtés des marchands voyagent des traducteurs, souvent eux-mêmes issus de familles de commerçants .

• Les religieux constituent une autre catégorie de voyageurs.

Ce sont ces missionnaires et ces pèlerins bouddhistes , nestoriens ou manichéens qui, avant l'arrivée de l'Islam, propagent ces trois religions en Chine .

• D'autres voyageurs empruntent ces itinéraires malgré eux.

Il s'agit des prisonniers de guerre, capturés à l 'occasion des nombreuses escarmouches qui émaillent l'ouverture et la surveillance des routes commerciales, et réduits en esclavage .

Eux aussi contribuent au transfert des connaissances et des croyances et participent au métissage des peuples.

• L'empereur Justinien règne sur Byzance à partir de 527.

L'un des problèmes économiques auxquels se trouve confronté son empire est l'obstacle constitué par les Perses au développement du commerce avec l'Asie orientale.

• Cette mainmise perse sur le commerce extrêm~riental concerne notamment la soie chinoise.

Les Byzantins possèdent leurs propres ateliers de soierie , érigés en industrie d'Étal mais dépendent de l'étranger pour leur approvisionnement en matière première .

Seuls fournisseurs, les Perses pratiquent des prix excessifs .

• Justinien décide alors de produire de la soie brute dans l'empire .

Pour cela, en 550, il charge deux moines nestoriens prêts à partir pour le pays des Sères de lui rapporter secrètement des œufs de vers à soie en échange d'une forte récompense .

Quelques années plus tard, les tleta lftlfts SOIIt tle mo.r avec les œufs .

• La sériciculture est ainsi introduite à Byzance.

Elle ne suscite pas de changement immédiat dans le commerce de la soie .

La production de cocons étant devenue un monopole impérial , beaucoup de tisserands byzantins préfèrent continuer à importer de la soie chinoise.

LA DOMIIIAnGN MUSULMANE ·Au VIl' siécle , une nouvelle religion monothéiste, l'islam , naît dans la pèninsule arabique .

Elle se répand rapidement • En 651, la dynastie perse des Sassanides est renversée par les conquérants arabes musulmans : la Perse devient un califat.

• La culture du mûrier et l'élevage du vers à soie sont massivement implantés par les souverains arabes dans les pays qu'ils conquièrent.

La séricicu~ure se développe ainsi entre la Méditerranée et la Caspienne.

• Au IX' siècle, les Arabes s'installent en Sicile.

Au xu• siècle , 111e repasse sous domination chrétienne .

Les techniques de la sériciculture développées en Sicile par les Arabes sont alors exploitées par les Vénitiens .

D'Italie , elles arrivent au XIV' siècle en France .

MAICO PolO EN (HINE • Il faut attendre le xm' s iècle pour que les premières descriptions de la Chine parviennent en Occident Il s'agit des souvenirs du Vénitien M•rcoPolo, devenu fonctionnaire de l'empereur mongol Kubilay Khan de 1275 à 1292 .

~~~r-·w· A cette époque , Ku bi lay Khan règne sur la Chine .

Quand le père et l'onde de Marco lui sont présentés , il est en train de faire construire sa nouvelle capitale , l'actuelle Pékin.

Souhaitant contrebalancer l'influence des lettrés chinois, il fait fréquemment appel à des spécialistes non chinois.

Il emploie notamment des Persans, des Indiens et des Népalais , des bouddhistes, des chrétiens et des musulmans.

• Le jeune Marco Polo assimile rapidement la langue , les coutumes et la civilisation dans laquelle il évolue .

Devenu polyglotte, il effectue pour l'empereur plusieurs missions.

• En 1295, il repart pour l'Italie.

En 1296, sur le chemin du retour, il est fait prisonnier lors d'un combat naval entre Vénitiens et Génois .

Dans sa cellule, il rencontre un écrivain à qui il dicte ses souvenirs de voyages .

Ceux-ci seront édité sous le titre du Devisement du monde ou du Livre des merveilles.

Il y est beaucoup question de soie, des différents types d'étoffes , des techniques de broderie, des ..reliés où s'échangent fils et tissus .

LE DÉCLIN DE LA ROUTE DE LA SOIE DES 10uns CONTINENTAlfS AUX VOIES MAimMES • En 1343, la chronique florentine de Giovanni Villa ni note le doublement des prix de la soie sur les marchés italiens, causé par les violences et les désordres qui perturbent la circulation sur les routes asiatiques jusqu 'à l'Interrompre.

• Ces circonstances contribuent à détourner les voyageurs et les commerçants occidentaux des voies continentales vers les voies maritimes.

• Dans le même temps, la demande de soie ne cesse d'augmenter en Occident L'importation de soie de Chine, encore plus rentable quand elle se fait en grande quantité , se prête trés bien au transport maritime, en dépit des risques de naufrage et des dangers de la piraterie .

• Ces voies maritimes se développent dès le XIV' siècle.

Les routes terrestres seront définitivement abandonnées lorsque les explorateurs portugais auront contourné l 'Afrique et doublé le cap de Bonne-Espérance, en 1498, et que les commerçants portugais commenceront à s'implanter dans les ports de l'Inde .

• les flux commerciaux qui avaient jusque-là privilégié les voies terrestres empruntent alors massivement les voies océaniques, que ce soit vers le Nouveau Monde ou vers l'Asie, contribuant à l'essor des puissances maritimes, le Portugal , puis les Pays-Bas et l'Angleterre .

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et de l'élevage du ver à soie en France dés le XN' siècle, l'industrie de la soierie ne s'y développe qu'au milieu du XVI' siècle .

• En 1540 est fondée la première fabrique lyonnaise, spécialisée dans la production de tissus de soie.

• Le premier règlement professionnel de la corporation des soyeux est édité en 1554.

Dès lors, l'industrie de filage et de tissage prend son essor.

Assez vite, elle parvient à répondre aux besoins de la consommation nationale et rivalise • Outre quelques pèriodes difficiles, l'hHirlstrle lyDMMe devient trés active au cours des XVII' et XVIII' siècles .

Toutefois, elle ne s'affranchira jamais des importations de soie grège, que ce soit en provenance d 'Italie, d'Espagne ou de Turquie, puis, à partir du XIX' siècle, d'Extrême-Orient • A la fin du XVIII' siècle, la Révolution prive l'industrie lyonnaise de ses clientèles nobles et ecclésiastiques .

En 1791, la suppression des corporations désorganise le métier .

• La soierie lyonnaise renaît sous le Premier Empire .

L'usage de la soie se généralise.

Son prix baisse.

• La tendance se poursuit tout au long de la première moitié du xx• siècle.

lES TIANSFOIMAnONS DU MAICHt AU Il' SlklE • À la fin de la Seconde Guerre mondiale , l'apparition du Nylon et d'autres fibres synthétiques entraîne une forte baisse de la demande de soie naturelle .

• Les textiles nouveaux envahissent le marché .

Leur commodité d'emploi condamne l'Industrie de la soie fabriquée pour un usage courant • Ce tissu conserve toutefois sa place dans la confection haut de gamme et dans certains usages industriels : fi~es trés fins et fils chirurgicaux.

notamment • Pour satisfaire cette demande, les industriels européens dépendent en grande partie des importations chinoises.

Avec des coûts de _.,_ fl'œwre trés faibles, les pays asiatiques pratiquent les prix les plus bas du marché .

• En vue de relancer la production de soie brute en Europe, les chercheurs tentent de produire de nouvelles espèces de vers à soie fournissant un fil de meilleure qualité que le fil chinois .

• Aujourd'hui, plus aucune caravane marchande ne traverse les terres d'Asie centrale .

Une seconde route de la soie émerge toutefois .

Il s'agit de celle des explorateurs, des archéologues et des aventuriers, puis des touristes, qui parcourent les chemins d'antan à la recherche de lnH:H tles cMIIstdlotrs [HISShs.. »

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