HISTOIRE Corrigé du CCB PEI Terminale
Publié le 15/02/2023
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«
HISTOIRE
Corrigé du CCB PEI Terminale
2021-2022
Consigne : A partir des documents et de vos connaissances, montrez la place
occupée par les armes nucléaires dans la guerre froide de 1945 au début des
années 1970.
Code couleur :
Accroche et amorce de chaque partie
Présentation du sujet et des documents
Problématique et réponse à la problématique
Annonce du plan
Transition
Ouverture
L’écologiste Théodore Monod affirmait en 1999 : « L’arme nucléaire, c’est la fin
acceptée de l’humanité ».
Cette crainte, de moins en moins exprimée à la fin du XX siècle,
était particulièrement répandue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et des bombes
atomiques larguées sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
En 1945, alors que l’Europe et l’Asie sortent d’une guerre d’anéantissement, la bombe
atomique ouvre un nouvel âge de la guerre.
Si les États-Unis sont les seuls à posséder cette
arme, l’URSS met peu de temps à l’acquérir, avant que le Royaume-Uni, la France et la Chine
communiste ne soient en sa possession.
Jamais les grandes puissances mondiales n’ont détenu
une arme aussi destructrice.
Dès lors, chacune des puissances engagées pourrait avoir une
responsabilité terrible en cas de conflit reposant sur l’utilisation de cette arme.
Le dialogue et
la modération sont donc nécessaires bien que le monde soit divisé par la logique des blocs et
la guerre froide.
Les crises de Berlin et de Cuba illustrent certes la peur du monde face à un
éventuel conflit nucléaire mais aussi la volonté des deux grands de tout faire pour éviter
l’emploi de cette arme.
Chacun des présidents républicains ou démocrates aux États-Unis ou
chefs d’État en URSS, y compris Staline, privilégient donc la « modération » envers l’autre
grande puissance à une guerre destructrice.
Les deux documents proposés reviennent donc sur
cette question.
Le premier est l’extrait du discours « Des atomes pour la paix », prononcé par
le président américain David Dwight Eisenhower en décembre1953, lors de l’Assemblée
générale de l’ONU.
Il cherche ici à rassurer le monde sur l’emploi de l’arme nucléaire par les
États-Unis alors que vient de se terminer la guerre de Corée (1950-1953) au cours de laquelle
il a été question de l’employer contre la Chine.
Le président sait ici adopter le ton adéquat
dans cette jeune organisation vouée à la paix mondiale.
Le second document est un graphique
qui présente le nombre de têtes nucléaires détenues par les cinq puissances atomiques, ainsi
que les traités signés pour limiter le nombre d’armes.
Au fond, on constate deux phases : une
course aux armements jusqu’en 1965-1968, puis une phase de stabilisation durant laquelle on
comprend que ces pays se sont entendus pour limiter la possession d’armes de destruction
massive.
Plus que n’importe quel autre conflit, la guerre froide est donc bien associée à la
bombe atomique, puis la bombe à hydrogène.
Nous pouvons donc nous demander, comment l’arme atomique a-t-elle conduit les
principaux belligérants à repenser la nature de la guerre froide ?
Pour cela, nous insisterons d’abord sur la course aux armements et la volonté de
chaque grande puissance de renforcer son potentiel militaire grâce à cette arme.
Puis,
rapidement, chacun comprend qu’un conflit nucléaire nuirait à tout le monde alors que le
traumatisme de la Seconde Guerre mondiale est encore bien présent.
e
Les États-Unis ont obtenu l’arme nucléaire grâce au projet Manhattan et au travail de
certains chercheurs qui avaient mis au point les V2 allemands.
À partir de 1945, les grandes
puissances, et notamment l’URSS, essaient d’obtenir cette arme, puis d’en avoir en quantité
jugée suffisante.
Les explosions d’Hiroshima et de Nagasaki ont certes permis la capitulation du Japon
mais elles étaient aussi une démonstration de force envers l’URSS dont les différences
idéologiques avec les puissances occidentales montraient que l’alliance de la Seconde Guerre
mondiale n’était que ponctuelle.
Dès lors, durant quatre années, Washington dispose du
« monopole du pouvoir atomique » (ligne 6) comme le rappelle le président Eisenhower.
Le
graphique confirme d’ailleurs cela puisque même en 1949 quand Moscou détient sa première
arme nucléaire, les États-Unis disposent de près de 1 000 têtes nucléaires.
Il y a ainsi une
période connue comme celle du déséquilibre de la terreur au cours de laquelle les États-Unis
énoncent la doctrine des représailles massives.
Pour toute attaque soviétique contre les ÉtatsUnis ou leurs alliés, Washington prévoit une riposte nucléaire.
C’est ainsi que naît l’OTAN
(Organisation du traité atlantique nord) permettant à la première puissance mondiale de placer
ses alliés sous leur parapluie nucléaire.
Pourtant, en 1949 l’URSS obtient l’arme atomique et voit son arsenal croître à grande
vitesse.
Néanmoins, comme le montre le graphique, Washington possède encore dix fois plus
de têtes nucléaires que son rival.
C’est aussi à l’année 1949 qu’Eisenhower fait référence :
« ce monopole a cessé depuis quelques années » (lignes 6-7).
Le déséquilibre de la terreur fait
alors place à l’équilibre de la terreur illustré notamment par la guerre de Corée (1950-1953).
En effet, durant cette guerre les volontaires chinois sont nombreux à passer la frontière et
revêtir la tenue militaire nord-coréenne alors que Pékin nie les faits.
Le général Douglas
MacArthur pense alors utilise l’arme atomique contre la Chine.
Le président Truman,
craignant un conflit avec la Chine, et donc probablement l’URSS, remplace MacArthur.
Les
quelques crises entre les grands montrent donc un décalage entre l’augmentation du nombre
de têtes nucléaires et l’absence de volonté politique de recourir à cette arme.
Peu à peu, la
bombe atomique devient essentiellement une arme dissuasive.
Progressivement, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité obtiennent
l’arme nucléaire.
Ce sont d’abord les alliés britanniques des États-Unis en 1953 qui s’en
emparent.
Suivent la France de de Gaulle en 1964, puis la Chine la même année.
À cette
même date, le nombre de têtes nucléaires se stabilise pour les puissances anglo-saxonnes alors
qu’il augmente pour les trois autres.
En 1953, lorsqu’Eisenhower prononce son discours, seuls
trois pays sont des puissances nucléaires.
Il fait alors un constat assez explicité :
« aujourd’hui, le....
»
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