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Henri IV et Marie de Médicis : Le mariage de Florence

Publié le 25/08/2013

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Le protocole n'autorisant pas un roi de France à aller chercher sa promise, c'est par procuration que Marie de Médicis va épouser Henri IV le 5 octobre 1600 à Florence.

L'oncle de la mariée, le grand-duc Ferdinand ler de Toscane, donnera pour l'occasion des fêtes extraordinaires, telles qu'on n'en a jamais vues jusque-là.

A près de longues négocia-ri fions, le contrat de mariage d'Henri IV et de Marie de Médicis, la nièce du grand-duc Ferdinand Ier de Toscane, a enfin été signé, le 25 avril 1600. Il s'ensuit des échanges de présents et de correspondance, mais le protocole veut qu'un souverain ne se rende pas chez sa future femme pour l'épouser : elle doit lui être amenée déjà mariée par procuration. Le Béarnais envoie donc à Florence une brillante représentation composée des plus éminents gentilshommes de la Cour, conduits par son grand écuyer, messire Roger de Bellegarde.

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« merveilleux destin auquel elle aspirait .

Humblement, elle confie cependant au légat pontifical sa conviction que cette éclatante réussite, elle ne la doit pas à ses modestes mérites, mais à la seule grâce de Dieu .

Elle n'en rayonne pas moins de voir ses ambitions réalisées.

Aux cérémonies des noces succèdent celles du bap­ tême d'un des fils du grand­ duc , dont Marie est la marraine.

Les fêtes qui suivent la célé­ bration du mariage par procu­ ration dépassent en splendeur tout ce qui s'est fait jusque-là CÔTÉ FRANCAIS, UN SEC COMPTE RENDU Les Français manifestent-ils un certain dépit devant l'étalage de luxe auquel s'est livré à Florence le grand -duc Ferdinand l°' de Toscane ? Toujours est-il que le compte rendu officiel du mariage par procuration est assez lapidaire.

Le chroniqueur Pierre de L'Estoile l'a reproduit dans son Journal : « Le jeudi 5 d' octobre, le légat dit la messe ; et après l'Évangile il s'assit ·sous un poêle de drap d'or rehaussé de trois degrés, disposé du côté droit de l'autel, où étant assis, le sieur de Bellegarde fut prendre la Reine qui était sous un autre poêle avec le grand-duc, et la conduisit à la main droite du légat, et le grand-duc à la gauche ; puis le grand-duc présenta la procuration qu'il avait pour épouser au nom du roi la reine.

Cette procuration fut lue par deux prélats , et ensuite celle que le légat avait du pape pour cet office.

Cela fait, les épousailles furent célébrées au bruit du canon.

» Les efforts déployés pour rendre la cérémonie somptueuse auraient pourtant mérité mieux que cette sèche description ! en matière de noces royales.

Le grand-duc ne veut pas res­ ter dans les esprits de ses nouveaux alliés comme le ban­ quier économe qui a âpre­ ment marchandé la dot de sa nièce.

D'ailleurs, le prix « payé » pour permettre à Marie d'accé­ der au trône de France n'a guère écorné sa fortune : il est immensément riche, contraire- ~ E ment à la Couronne de France , o ii qui s'est lourdement endet- ';; tée, auprès de lui notamment, ~ pour subvenir aux besoins de ~ la guerre.

"' 0 Si Henri IV répugne aux dépen- ] ses d'apparat, Ferdinand 1e r, en o..

bon aristocrate, affectionne le luxe, le faste et la libéralité, destinés à signifier aux yeux de tous le haut rang qui est le sien .

Jusque-là, les nobles de plus ancienne lignér n'ont pas manqué d'afficher une certai­ ne condescendance vis-à-vis des Médicis, dont les activités bancaires ne leur semblaient pas dignes de grands sei­ gneurs : la magnificence des fêtes de ce mariage doit mar­ quer de façon éclatante, face à l'aristocratie italienne et à l'Europe entière , l'apothéose de la dynastie .

Décors et attractions baroques Le grand-duc partage avec ses contemporains le goût du ba­ roque , de l'événement desti ­ né à stupéfier les spectateurs, du jamais vu, de l'insolite qui provoque surprise et émer­ veillement .

Une foule de jardi­ niers, de décorateurs, d'artifi ­ ciers, de cuisiniers et de confi­ seurs ont rivalisé d'imagina­ tion et se sont démenés jus­ qu'au dernier moment pour offrir aux yeux et aux palais des inventions féeriques qui régalent les sens .

Sur une cré­ dence brille l'orfèvrerie, dis­ posée de manière à former une fleur de lys.

Les serviettes ~ED ITIONS llilal ATLAS de table, pliées en forme de personnages et d'animaux, composent une fresque repré­ sentant des scènes de chasse .

Les viandes sont découpées en forme de crocodiles, de gi­ rafes ou d 'éléphants.

Sur des arbres artificiels, de vrais et superbes fruits ont été sus­ pendus.

Chaque service du banquet de noces donne lieu à des jeux de miroirs, d'illu­ sions, à des métamorphoses, au milieu d'une foule de sym­ boles et d'allégories célébrant la gloire des Médicis, de Marie et d'Henri VI.

Entre les plats, nains, comédiens, acrobates, lanceurs de couteaux et cra­ cheurs de feu rivalisent d'adres­ se, offrant aux invités des attractions qui, pour n'être pas toujours du meilleur goût, n'en sont pas moins étonnantes et spectaculaires.

Les cinq jours suivants, spec­ tacles et concerts, chasses et joutes, feux d'artifice et para­ des se succèdent.

Mais, après la débauche de faste déployée pour ces fêtes florentines, les ceremonies organisées en France vont paraître bien fades à Marie de Médicis !. »

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