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Henri IV

Publié le 27/02/2008

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Le 13 octobre 1399, un nouveau roi était couronné à Westminster ; la dynastie des Plantegenêt venait de s'effondrer avec Richard II, celle des Lancastre entrait dans l'Histoire avec Henri IV. Alors âgé de trente-trois ans, Henri était un homme mûr, de forte carrure, à la figure large, aux traits accusés, aux cheveux très courts, à la barbe rousse et fourchue. Ses yeux durs ne savaient s'adoucir que quand il voulait séduire, en maîtrisant sa brutalité, pour satisfaire à la raison d'État. Autoritaire, ambitieux, dénué de scrupules et de franchise, affichant une piété théâtrale, mais courageux, plein de sang-froid et d'audace, sachant plier quand il le fallait, il offrait une opposition complète avec son cousin Richard, qu'il venait de détrôner. Qui aurait pu prévoir, quand il naquit en 1366, que ce fils de Jean de Gand, duc de Lancastre, au lieu de demeurer toute sa vie un puissant prince et un riche propriétaire foncier, serait le fondateur d'une dynastie ? Dans sa jeunesse, il avait combattu avec les chevaliers teutoniques en Lituanie ; il avait voulu prendre part à la croisade de Nicopolis ; appelant de 1387, il avait été épargné lors des événements de 1397, mais, cette même année, à la suite d'une querelle avec le comte de Norfolk, il avait été banni d'Angleterre et s'était réfugié en France. Pendant près de deux ans, le duc d'Hereford (tel était son titre puisque son père vivait encore) avait épié les fautes de Richard et s'était abouché avec un autre exilé, l'évêque de Canterbury, Arundel. En juillet 1399, sentant le moment venu, alors que Richard était occupé en Irlande, il avait débarqué en Angleterre, à Ravenspur et, dissimulant ses projets, avait hautement déclaré qu'il ne rentrait que pour récupérer le duché de Lancastre, confisqué récemment par le roi après la mort de Jean de Gand. On connaît les événements qui amenèrent Richard II, abandonné de tous et, après le ralliement de Londres au comte d'Hereford, ramené dans sa capitale, à abdiquer, le 29 septembre 1399, à la Tour où il était retenu prisonnier.

« Si le roi n'avait sans doute pas admis sans un frémissement intérieur cette autorité, sa souplesse lui permitd'implanter sa dynastie, surtout quand, à partir de 1407, il fut frappé d'une grave maladie.

Lèpre, épilepsie, syphilis ?on en a beaucoup discuté.

L'état du souverain devint, en 1410, si inquiétant que le prince de Galles entra auconseil.

Mais ce prince, poussé par une ambition qui ressemblait à celle de son père, et soutenu par le chancelierBeaufort, envisagea de faire abdiquer Henri IV en sa faveur.

L'opposition de son frère puîné, Thomas, futur duc deClarence, et de l'ancien chancelier Arundel, devait faire avorter ce dessein.

Le 11 novembre 1141, le roi enlevait auprince de Galles la présidence du conseil, et la donnait à Thomas. En politique extérieure, Henri, en proie aux difficultés intérieures que nous avons exposées, ne put reprendre uneguerre offensive contre la France et ses alliés, les Écossais et les Gallois ; il dut se maintenir dans une vigilantedéfensive.

Si, en Guyenne, la situation devint périlleuse, dès 1401, avec la trahison du captal de Buch, sénéchal decette province, si les Français, après des essais de se rallier les seigneurs aquitains, entreprirent, de 1403 à 1407,des campagnes d'abord victorieuses, si Jean sans Peur, duc de Bourgogne, assiégea Calais, les Anglais, en 1407,avaient éliminé leurs adversaires et Henri eut même la joie de pouvoir, en 1412, faire entreprendre par le duc deClarence une chevauchée à travers la France jusqu'à Blois.

La querelle des Armagnacs et des Bourguignons lui avaitpermis de négocier avec les deux partis.

Le premier, Bourguignon avait signé des traités de commerce avecl'Angleterre, de 1406 à 1409, soucieux qu'il était du commerce des Flandres.

En 1411, au plus fort de sa lutte contreles Armagnacs, il avait songé à une alliance avec l'Angleterre à laquelle il abandonnerait Gravelines, Dunkerque,Dixmude et l'Écluse.

En 1412, ce furent les Armagnacs qui recherchèrent l'appui anglais. La défensive, d'autre part, sauva plusieurs fois le royaume lancastrien.

Des escarmouches sur mer avaient préludéaux tentatives des Français sur les côtes anglaises qui se produisirent en 1404 avec le pillage de Plymouth et deDarmouth, et, en 1405, par l'occupation sans lendemain de l'île de Jersey.

Toutefois les Écossais et les Gallois, alliésà la France, ne cessèrent de constituer un grave danger aux frontières du royaume.

Les Écossais gardaientprécieusement un faux Richard II et soutenaient plus ou moins les rébellions du baronnage anglais.

Les Gallois, avecleur chef national, Owen Glyndwr, ne cessaient de s'opposer à Henri et, en 1405, un débarquement français dansleur pays avait causé les plus grandes inquiétudes ; aussi la marche de Galles avait-elle dû être militairementoccupée en permanence, et, à partir de 1406, le prince de Galles y avait été envoyé pour tenir en respect lesGallois. Quand il mourut, le 20 mars 1413, Henri IV avait pourtant réussi à consolider le trône lancastrien et rétabli l'ordredans son État.

Il laissait ainsi à son successeur les moyens de réaliser le grand rêve d'Édouard III, la conquête de laFrance.. »

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