Henri III : La défaite de la flotte française aux Açores
Publié le 28/08/2013
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Avec l'assentiment d'Henri III, le commandement d'une flotte corsaire est confié à Philippe Strozzi, cousin issu de germains de la reine mère et promu amiral, avec pour objectif de s'emparer de l'archipel des Açores et d'interrompre le trafic maritime entre l'Espagne et le Nouveau Monde. Le 16 juin 1582, au large de Belle-île, Dom Antonio, à bord de la Réale, passe en revue cinquante-cinq vaisseaux et leurs équipages, ainsi qu'une troupe de cinq mille hommes, dont mille deux cents gentilshommes. Lors d'une escale aux Sables-d'Olonne, Strozzi reçoit en renfort huit galions transportant huit cents soldats.
Conformément aux instructions rédigées début mai par Catherine de Médicis, la flotte fait voile sur les Açores via Madère. Il a été convenu que dans le même temps une escadre conduite par Charles II de Cossé, comte de Brissac, s'emparerait de l'archipel du Cap-Vert, carrefour stratégique sur les routes des Indes et du Brésil. Une fois, les Açores et le Cap-Vert tenus par des garnisons, Strozzi pourrait gagner le Brésil dès le mois d'août.

«
Les instructions
de la reine mère
Avec l'assentiment d'Henri Ill,
le commandement d'une flotte
corsaire est confié à Philippe
Strozzi, cousin issu de germains
de la reine mère et promu ami
ral, avec pour objectif de s'em
parer de l'archipel des Açores
et d'interrompre le trafic mariti
me entre l'Espagne et le Nou
veau Monde.
Le 16 juin 1582, au
large
de Belle-Île, Dom Anto
nio , à bord de la Réale, passe en
revue
cinquante-cinq vaisseaux
et leurs équipages, ainsi qu'une
troupe de cinq mille hommes,
dont mille deux cents gentils
hommes .
Lors d'une escale aux
Sables-d'Olonne, Strozzi reçoit
en renfort
huit galions transpor
tant huit cents soldats .
Conformément aux instructions
rédigées
début mai par Catheri
ne de Médicis, la flotte fait voile
sur les Açores via Madère .
Il a
été convenu que dans le même
temps une escadre conduite
par Charles II de Cossé, comte
de Brissac, s'emparerait de l'ar
chipel du Cap-Vert, carrefour
stratégique sur les routes
des
Indes et du Brésil.
Une fois, les
Açores
et le Cap-Vert tenus par
des garnisons, Strozzi pourrait
gagner le Brésil dès le mois
d'août.
Sur le papier , tout sem-
ble simple.
D'autant que , pour
limiter les risques, Catherine de
Médici s a ordonné de ne pren
dre posses sion que des îles qui
ne sont pas occupées par les
Espagnols.
Dissensions et
défections
Très sûr de lui, Philippe Strozzi
décide d'attaquer avec toute sa
flotte San Miguel.
Or, des neuf
îles des Açores, c'est justement
celle où Philippe Il a cantonné
une forte garnison .
Le 16
juillet ,
alors
qu'un contingent français
vient de débarquer , l'impres
sionnante flotte espagnole se
profile à l 'horizon .
Commandée
par Alvaro de Bazan, marquis de
Santa Cruz, elle compte vingt
huit vaisseaux , une vingtaine de
navires plus légers ayant à leur
bord au moins six mille sept
cents soldats .
Ses navires ayant abordé en bon
ordre dans la baie principale de
San Miguel, Strozzi est prêt à li
vrer combat.
Mais, voyant l'en
nemi arriver en force, les Fran
çais ont rembarqué leurs trou
pes et se sont mis à l'abri.
Pour
autant, Strozzi n'entend pas re
noncer et réunit un conseil de
guerre .
Hélas ! L:état-major, déjà
miné par les dissensions, se di
vise ouvertement sur la condui
te à tenir, et un temp s précieux
est perdu en discussions sté
riles .
Ulcéré , l'amiral de la flotte
française
clôt le débat en impo
sant ses vues : il attaquera le 26
juillet.
Cette décision ne fait pas
l '
unanimité , et, avant même le
début des hostilités, trente na
vires , dont les commandants
sont opposés au projet de
Strozzi, lèvent l'ancre pour rega
gner leur port d'attache .
L:amiral, lui, s'en tient à ce qu 'il
a prévu .
Avec
seulement sept
LA M O RT DE
PHILIPPE STROZZI
Donnant le signal de
l'assaut depuis le vaisseau
amiral, Philippe Strozzi,
ancien colonel général de
l'infanterie promu
lieutenant général de
l'armée navale, c'est-à-dire
amiral , se lance dans la
bataille avec fougue et
courage.
Blessé à plusieurs
reprises, il finit par
être terrassé par un coup
d 'arquebuse .
Selon les
sources, les causes de sa mort diffèrent.
Pour les uns,
grièvement touché ,
il serait mort tandis qu'on
le transportait auprès de
l'amiral espagnol Santa
Cruz .
Pour les autres,
il aurait été purement et
simplement assassiné avec
l'aval , pour ne pas dire sur
ordre, de son vainqueur.
Quoi qu'il en soit, les
témoins s 'accordent à dire que, lorsque le corps
de Strozzi fut déposé à
ses pieds, Santa Cruz le fit
jeter par-dessus bord .
ou huit vaisseaux, il se lance à
l'assaut
de la flotte espagnole .
Mais
il se voit infliger une rude
défaite par un ennemi aux effec
tifs infiniment supérieurs, par
faitement organisé et comman
dé.
A l'issue de ce cruel affron
tement , les Français ont perdu
mille deux cents hommes , au
nombre desquels figure Philip
pe Strozzi ; quatre-vingts gen
tilshommes , ainsi que trois
cents soldats et marins sont faits
prisonniers .
Sans autre forme
de
procès, les captifs sont condam
nés à mort par Santa Cruz au
motif qu 'ils ne portent pas
d'ordre du roi de France autori
sant une telle expédition.
Con
sidérés comme de vulgaires
pirates,
« ennemis de la paix,
perturbateurs
du commerce »,
ils sont froidement exécutés Je
l °' août : les nobles sont décapi
tés, les autres pendus .
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w u a; ~.
»
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