Henri III fait assassiner le duc de Guise
Publié le 29/08/2013
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Parce que le très puissant duc de Guise, ancien allié d'Henri III, commence à lui faire de l'ombre, le roi décide de le supprimer pour réasseoir son pouvoir. En ce 22 décembre 1588, Henri III fait les cent pas dans le petit oratoire qui jouxte sa chambre du château de Blois. Il est un peu plus de 23 heures. Lorsque le jour poindra, le duc de Guise n'aura plus que quelques heures à vivre...
«
royale.
li ne s'étonne point de
voir rassemblés les gardes
royaux; la veille, le capitaine
Larchant ne l'a-t-il pas préve
nu qu'il occuperait le grand
escalier avec ses hommes au
motif de lui présenter une ré
clamation relative à leur sol
de? Mais cette requête n'est
qu'un subterfuge et Guise
l'ignore .
Dans la salle du
Conseil, le duc se plaint du
froid et demande qu'on rani
me le feu.
Pris de malaise, il se
met à saigner du nez.
Pris au piège
Vers 8 heures , Henri Ill, qui
vient d'inviter deux aumôniers
à "se mettre en dévotion et
prier pour que le roi pût venir
à bout d'une exécution· qu'il
désirait faire pour le repos de
son royaume", fait mander
Guise dans son cabinet vieux,
voisin de la salle du conseil.
Alors
qu'il traverse la salle qui
lui permettra de se rendre au
dit cabinet vieux, les Quarante
cinq se lèvent , saluent le duc
et lui emboîtent le pas.
Guise
est persuadé qu'enfin le roi va
le nommer connétable .
li s'en
gage sans crainte
dans le pas
sage
étroit menant du cabinet
vieux à la chambre royale.
TROP SÛR DE LUI
Aveuglé par l'orgueil et
l'ambition, Henri de Guise
tombe tête baissée dans le
piège tendu par Henri Ill.
Prévenu maintes fois, il ne
tient aucun compte des avertissements .
Qu ' ils
viennent de Mendoza,
ambassadeur de Philippe Il
d'Espagne, de son cousin le
duc d'Elbeuf ou , même, de
sa mère, la duchesse de Nemours, qui, prévenue de
bonne source, le supplie de
prendre garde .
La veille
du jour fatidique , le duc reçoit cinq billets
anonymes l'informant que sa vie est en grand danger.
Forçant le destin, il les jette
négligemment , confiant à
son chirurgien Lejeune, en parlant du roi :
"Il n'oserait ...
".
Multipliant les erreurs de jugement, le matin du 23 décembre,
alors qu'il se rend au Conseil
royal, il rabroue deux
gentilshommes de son parti
qui l'avertissent des
menaces qui pèsent sur lui.
Bravache et sûr de son fait
comme à l'habitude , Henri
de Guise gravit les degrés
du grand escalier sur un
"Bien gardé est ce que
Dieu garde! ".
(Ci-dessus
tableau du XIXe
siècle peint par
Paul de Laroche,
représentant
l'assassinat du duc de Guise.)
Apercevant plusieurs des
Quarante-cinq lui faisant face,
il se
retourne et, à la vue du
groupe de gardes qui l'a suivi,
comprend qu'il a été joué .
Gêné par son manteau, le duc
ne peut dégainer son épée.
Avec l'énergie du désespoir, il
se
défend cependant comme
un beau diable, renversant
quatre de ses assaillants et en
blessant deux autres au visa
ge.
Mais il est trop tard ...
Sans
cotte de maille protectrice, il
tombe sous les coups répétés.
Dès qu'il apprend la nouvelle
de la mort du prince félon, le
roi fait arrêter le cardinal
Louis de Guise, qui est exé
cuté le lendemain, ainsi que
les principaux chefs de la
Ligue (les ultra-catholiques).
Les corps des frères Guise
sont brûlés et leurs cendres
jetées dans la Loire afin qu'ils
ne soient pas érigés en mar
tyrs.
Henri Ill a ainsi repris les
rênes du pouvoir mais ne
peut cependant éviter qu'à la
nouvelle de l'exécution des
Guise, la ville de Paris entre
en rébellion ouverte et que
les états généraux s'opposent
à sa volonté.
Henri a bien joué.
Ce «pieux»
assassinat affaiblira les ultra
catholiques ...
qui prendront
pourtant leur revanche.
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