Henri III fait assassiner le duc de Guise
Publié le 31/03/2013
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Il ne s'étonne point de voir rassemblés les gardes royaux; la veille, le capitaine Larchant ne l'a·t·il pas prévenu qu'il occuperait le grand escalier avec ses hommes au motif de lui présenter une réclamation relative à leur solde? Mais cette requête n'est qu'un subterfuge et Guise l'ignore. Dans la salle du Conseil, le duc se plaint du froid et demande qu'on ranime le feu. Pris de malaise, il se met à saigner du nez.
«
royale.
Il ne s'étonne point de
voir rassemblés les gardes
royaux; la veille, le capitaine
Larchant ne
l'a·t·il pas préve
nu qu'il occuperait le grand
escalier avec
ses hommes au
motif
de lui présenter une ré
clamation relative à leur sol
de? Mais cette requête n'est
qu'un subterfuge et Guise
l'ignore.
Dans la salle
du
Conseil , le duc se plaint du
froid
et demande qu'on rani ·
me Je feu.
Pris de malaise, il se
met à saigner du nez.
Pris au pi ège
Vers 8 heures, Henri III, qui
vient d'inviter deux aumôniers
à
"se mettre en dévotion et
prier pour que le roi pût venir
à
bout d'une exécution · qu'il
désirait faire
pour le repos de
son royaume ", fait mander
Guise dans son cabinet vieux,
voisin
de la salle du conseil.
Alors qu'il traverse
la salle qui
lui permettra de se rendre au
dit cabinet vieux, les
Quarante·
cinq se lèvent, saluent le duc
et lui emboîtent le pas.
Guise
est persuadé qu'enfin le roi va
le nommer connétable .
Il s'en
gage sans crainte dans le pas
sage étroit menant du cabinet
vieux à la chambre royale.
TROP SÛR DE LUI
Aveuglé par l'orgueil et
l'ambition, Henri de Guise
tombe tête baissée dans le piège tendu par Henri III.
Prévenu
maintes fois, il ne
tient aucun compte des avertissements.
Qu'ils
viennent
de Mendoza,
ambassadeur de Philippe II d'Espagne, de son cousin le
duc d'Elbeuf ou, même, de
sa mère, la duchesse de
Nemours, qui, prévenue de
bonne source, le supplie de
prendre garde.
La veille du jour fatidique, le duc reçoit cinq billets
anonymes l'informant que
sa vie est en grand danger.
Forçant le destin,
il les jette négligemment, confiant à son chirurgien Lejeune,
en parlant du roi :
"Il n'oserait ...
".
Multipliant
les erreurs de Jugement,
le matin
du 23 décembre,
alors qu'il se rend au Conseil
royal,
il rabroue deux
gentilshommes de son parti
qui l'avertissent des
menaces qui pèsent sur lui.
Bravache
et sûr de son fait
comme à l'habitude, Henri
de Guise gravit les degrés
du grand escalier sur un
"Bien
gardé est ce que
Dieu garde 1 ".
(Ci-dessus tableau du XJXe
siècle peint par
Paul de Laroche,
représentant
l'assassinat du duc de Guise.)
Apercevant plusieurs 'des
Quarante-cinq lui faisant face,
il se retourne et, à la vue du
groupe
de gardes qui l'a suivi,
comprend qu 'il a été joué .
Gêné
par son manteau, le duc
ne peut dégainer son épée.
Avec l'énergie du désespoir , il
se défend cependant comme
un
beau diable, renversant
quatre de ses assaillants et en
blessant deux autres au visa
ge.
Mais il est trop tard ...
Sans
cotte
de maille protectrice, il
tombe sous les coups répétés .
Dès qu'il
apprend la nouvelle
de la mort du prince félon, le
roi fait
arrêter le cardinal
Louis
de Guise, qui est exé
cuté le lendemain , ainsi que
les principaux chefs de la
Ligue (les ultra-catholiques) .
Les corps
des frères Guise
sont brûlés et leurs cendres
jetées dans la Loire afin qu'ils
ne
soient pas érigés en mar·
tyrs .
Henri Ill a ainsi repris les
rênes du pouvoir mais ne
peut cependant éviter qu'à la
nouvelle
de l'exécution des
Guise, la ville de Paris entre
en rébellion ouverte et que
les états généraux s'opposent
à sa volonté.
Henri a
bien joué .
Ce «pieux»
assassinat affaiblira les ultra·
catholiques ...
qui prendront
pourtant leur revanche ..
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