Guerre d’Algérie
Publié le 19/01/2024
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«
La guerre d’indépendance de l’Algérie
- Des guerres d’Algérie → Quelles sont les spécificités de la guerre d’indépendance de l’Algérie ?
→ Pourquoi a-t-elle un poids si important dans l’histoire et les mémoires, en France et en Algérie ?
1- Naissance d’un mouvement national
1-3 Une nouvelle génération militante
1-1 Un nationalisme récent
Cette jeune génération fonde le Front de Libération
Nationale (FLN).
Elle est à l’origine du déclenchement de la lutte
armée en novembre 1954 (à la Toussaint) : des
attentats sont commis, notamment dans les Aurès
(massif montagneux).
Une des particularités du mouvement nationaliste
algérien est qu’il s’est renforcé en France
métropolitaine.
C’est au contact avec des militants
politiques
(extrême-gauche,
communistes
et
socialistes) et syndicaux, à travers l’enseignement
(notamment l’histoire de la Révolution française), que
se forment l’essentiel des cadres nationalistes.
C’est principalement à travers l’étude du principe de
construction nationale (faire une nation à partir de
populations très différentes) qu’a connu la France au
cours de son histoire, notamment durant la
Révolution de 1789, que ces militants voient à travers
la lutte pour l’indépendance un moyen de souder la
population en une nation algérienne.
Car pour bien des Algériens, ce qui compte, c’est la
« petite patrie » : le village, la communauté.
Et pas
une « identité nationale algérienne » trop abstraite.
1-2 Des mouvements indépendantistes
Des mouvements politiques existent, principalement
le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés
démocratiques) fondé par Messali Hadj et partisan
d’un accès progressif à l’indépendance, et l’UDMA
(Union démocratique du Manifeste algérien) de
Ferhat Abbas, plus modérée.
Le MNA (Mouvement
national algérien) succède au MTLD peu après la fin
de la guerre.
L’échec du mouvement de mai 1945 (Sétif…) et les
limites du Statut de l’Algérie de 19471 (qui donne
notamment le droit de vote aux Algériens musulmans
et instaure une Assemblée) conduisent de jeunes
nationalistes formés en Algérie2 à sortir du MNA et à
faire le choix d’une lutte armée dure.
Il s’agit de
gagner à leur cause la population musulmane des
villes comme des campagnes par la conviction, par la
force le cas échéant, et en accentuant la répression
française par des actions de terreur bien plus que par
la lutte politique « classique ».
En 1946, l’Algérie est départementalisée, donc intégrée
totalement au territoire de la République française.
2
D’où une profonde différence de génération et de formation par
rapport aux deux partis « classiques ».
1
2- Des guerres d’Algérie
2-1 Une guerre asymétrique
En l’absence d’armée régulière algérienne et face à
la puissance de l’armée française qui a derrière elle
l’expérience de la guérilla en Indochine, le FLN
développe lui aussi une stratégie de harcèlement.
En réponse, les gouvernements successifs de la
Quatrième
République
vont
augmenter
progressivement la présence militaire en Algérie.
Les
appelés sont envoyés en renfort.
Puis ce sont les
« rappelés » (des jeunes hommes ayant achevé leur
service militaire).
Au total, c’est une génération
entière de jeunes Français qui effectue souvent deux
ans de service militaire, dont une partie en Algérie.
Plus de 400 000 militaires sont assez rapidement
présents, en plus des forces de la gendarmerie et de
la police.
2-2 L’opposition française à la guerre
Progressivement cependant, la contestation des
opération militaires françaises se développe en
métropole.
Après l’extrême-gauche et le Parti
communiste, anticolonialistes depuis des décennies,
l’opposition aux excès de l’armée gagne une partie
des catholiques français et des intellectuels.
Le Parti
communiste d’Algérie, un des rares lieux où se
côtoient des militants « européens », juifs et
musulmans est interdit en 1955.
De même pour le
journal Alger républicain.
Avec le recours de plus en plus systématique aux
arrestations arbitraires, aux exécutions sommaires, à
la torture, aux viols collectifs, à l’incendie des
villages… une partie de l’opinion française bascule
contre la guerre.
Outre les journaux militants, Le
Monde, France Observateur (ancêtre du Nouvel
Observateur), L’Express et Témoignage Chrétien
publient régulièrement des articles très informés sur
la situation en Algérie, notamment sur la torture.
Pour
eux, la République se déshonore en Algérie.
Des appelés refusent aussi de partir pour l’Algérie.
Des trains sont bloqués, les cas d’insoumissions
augmentent.
Mais le nombre de déserteurs restera
très faible,
sans commune mesure avec
l’insoumission que l’on verra durant la guerre du
Viêtnam.
Néanmoins,
la
majorité
de
la
population
métropolitaine ne prend pas ouvertement position.
Seule la question de la conscription la gène
véritablement.
Une bonne partie des républicains
reste attachée au « rôle civilisateur » de la France en
Algérie, qui permet aux « Français musulmans
d’Algérie » de « sortir de l’obscurantisme ».
Confiance dans l’éducation et la laïcité…
2-3 Fractures algériennes
En Algérie, mais aussi en métropole au sein des
communautés algériennes, on assiste aussi à une
montée des tensions.
Le FLN veut construire l’unité
nationale par la guerre et la référence à l’islam, et
combat de plus en plus durement les autres forces
politiques, plus soucieuses de négociation, plus
habituées à l’action politique et / ou à une forme de
laïcité.
Les militants du....
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