Guatemala : la paix difficile
Publié le 05/12/2018
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l’homme, elle semble plus réticente à accepter le démantèlement d’un tiers de ses effectifs et la réduction du budget militaire. Mais c’est autour de l’élucidation de son rôle dans le passé que les vrais problèmes ont été posés. Et cela, en dépit de la loi de « réconciliation nationale » que le président avait fait approuver, en décembre 1996, juste avant la signature définitive des accords de paix. La gauche guatémaltèque et plusieurs personnalités de la société civile, dont le prix Nobel Rigoberta Menchu, avaient alors estimé que ce texte revenait à accorder l’impunité aux militaires responsables de crimes contre le peuple.
Le 26 avril 1998, deux jours après la publication de son rapport Guatemala, jamais plus, Mgr Juan Gerardi, archevêque auxiliaire de Guatemala, a été assassiné par des inconnus, que l’on soupçonne proches de l’armée. Ce document accusait cette dernière d’être le
principal responsable des crimes commis pendant la guerre civile. Les organismes de défense des droits de l’homme et l'Église guatémaltèque ont vu, dans cet assassinat, la réaction des « forces obscures » de l’armée (les mêmes qui ont jadis mis sur pied les « escadrons de la mort »), qui crai
Une nation pas encore libérée de toutes les conséquences d'une longue guerre civile
gnent l’application effective des accords de paix.
Les accords de paix au Guatemala, négociés pendant cinq ans et signés le 29 décembre 1996, ont mis fin à trente-six ans d’une guerre civile qui a fait plus de 100000 morts et 60000 disparus, principalement des Indiens Mayas. Plus d’un million de personnes ont dû changer de lieu de résidence, leurs villages ayant été détruits par l’armée. La réinstallation des familles et le retour des réfugiés, venant pour la plupart du Mexique, se font dans un contexte d’incertitude et d’application lente des accords.
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