Grande-Bretagne de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
Extrait du document
Le départ de Margaret Thatcher
Alors que la démission de plusieurs membres importants du gouvernement et les difficultés économiques croissantes - qui, pour la première fois, affectent aussi le sud de l’Angleterre, bastion traditionnel des conservateurs-affaiblissent sa position, Margaret Thatcher doit faire face à un profond mécontentement populaire à la suite de sa décision d’instaurer un nouvel impôt local, la poil fax. Toutefois, malgré l’ampleur de la contestation, révélée par des émeutes, notamment à Londres en mars 1990, la poil tax qui, en frappant également tous les individus âgés de plus de 18 ans vivant sous un même toit, pénalise en priorité les foyers à faibles revenus, entre en vigueur le 1er avril. Mais ce refus de céder à la pression de l’opinion a pour conséquence d’accentuer les divisions au sein des conservateurs, dont beaucoup craignent désormais que l’impopularité du Premier ministre entraîne une déroute
électorale aux prochaines élections législatives. En outre, les réticences de Margaret Thatcher à l’égard de l’entrée de la livre dans le système monétaire européen (SME), laquelle devient pourtant effective en octobre 1990, provoquent l’opposition des partisans de l'Europe dans son parti. Face à la fronde menée par Michael Heseltine et
Margaret Thatcher est obligée de céder sa place à John Major (à droite).
© Siom Touhic - Gamma
DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES 1990 1991 1992 1993
Nombre d’habitants (en millions) 57,4 57,6 57,8 58,0
Produit national brut (en dollars US/habitant) 16030 16 530 17 790 17 970
PIB en volume (en % de variation par rapport à l’année précédente) 0,4 -2,0 -0,5 2,0
Part du PIB réalisée (en %) par l’agriculture 1
l'industrie — — 29 —
les services — — 70 —
Solde de la balance commerciale (en milliards de dollars) -33,4 -18,1 -23,5 -20,5
Solde financier des administrations publiques (excédent ou déficit en % du PIB) -12 -2,7 -62 -7,7
Prix à la consommation (en % de variation par rapport à l’année précédente) 9,5 5,9 3,7 1,6
Taux de chômage (en % de la population active) 5,9 82 9,9 102
Taux d’intérêt à court terme 14,8 11,5 9,6 5,9
long terme 11,8 10,1 9,1 7,5
«
Prtmiers
visés par la politique de
rigueur économique, les mineurs
réussisse/li d faire reculer le
gouvememenr.
©Thomas Haley· Sip11 Press Major
est mise à mal peu après, en
raison de l'aggravation de la crise, qui
touche deux secteurs considérés
comme les symboles traditionnels de la
puissance économique britannique :
l'activité minière et la monnaie.
Ainsi.
l'annonce en octobre 1992 de la
fermeture de nombreux puits et du
licenciement de trente mille mineurs
provoque un choc dans l'opinion (y
compris parmi les conservateurs), qui
oblige le gouvernement à reculer et à
présenter un plan de reconversion
moins drastique.
De même, la
dévaluation, puis la sortie de la livre, le
16 septembre 1992, du système
monétaire européen (SME).
donnent
lieu à de vives critiques à l'encontre de
John Major.
Toutefois, cette mesure,
qui s'accompagne d'une baisse des taux
d'intérêt.
s'avère bénéfique pour les
exportations britanniques.
De plus,
l'inflation est stabilisée et la
déréglementation du marché du
travail, accélérée.
En 1993, la
croissance reprend et le chômage
commence à se stabiliser.
Un Premier ministre contesté
Mais cette reprise masque en fait des
réalités économiques et sociales très contrastées.
Le succès de la
déréglementation du marché du
travail, symbolisée par le transfert
d'une usine de la firme Hoover de
France en Écosse, permet une
diminution du nombre des chômeurs.
Cette dernière s'explique
principalement par l'essor des emplois
à temps partiel et très faiblement
rémunérés.
Dans le même temps, les
inégalités sociales s'aggravent et la
pauvreté, qui touche en 1993 près de
13 millions de personnes, ne cesse de
croître.
Cette situation s'accompagne
d'une recrudescence de la violence,
provoquant une véritable crise morale
dans le pays.
En témoigne l'émotion
suscitée en 1992 par le meurtre d'un
enfant de 2 ans par deux jeunes
garçons âgés de 10 ans.
Préconisant
alors une « croisade » nationale contre
la criminalité fondée sur une
répression renforcée, John Major se
fait également l'apôtre du retour aux
valeurs traditionnelles.
Mais plusieurs
affaires de mœurs impliquant des
membres du gouvernement viennent
affaiblir la position du Premier
ministre, dont la politique européenne
est.
par ailleurs, critiquée.
Bien qu'il ait
obtenu des clauses d'exemption sur la
monnaie et le volet social du traité de
Maastricht, John Major éprouve.
en
effet, beaucoup de difficultés à faire
ratifier ce traité par le Parlement (la
ratification nïntervenant qu'en juillet
1993, après plus d'un an de bataille
parlementaire), en raison de l'hostilité
d'un fort courant « eurosceptique »
mené par Margaret Thatcher, qui, à la
suite de son anoblissement, a pris la
tête des conservateurs à la Chambre
des lords.
De plus.
le ralliement tardif
du Premier ministre au compromis sur
les modalités de vote au sein de
l'Union européenne, qui devront
entrer en vigueur après l'élargissement
en 1995, est vivement critiqué à la fois
par les« eurosceptiques "• qui lui reprochent
cette.
»
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