Grand Oral du Bac: Menace nucléaire et dissuasion
Publié le 08/11/2018
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LES REPRÉSAILLES MASSIVES
• La doctrine des représailles massives a été élaborée à l'époque de la guerre de Corée. Les États-Unis ignoraient jusqu’où allait l'engagement des Soviétiques aux côtés des Chinois
et craignaient des représailles, notamment en Europe.
• Aussi, l'administration Eisenhower élabora la doctrine des représailles massives qui implique une action contre les villes soviétiques (stratégie anticités) que permettait alors la supériorité nucléaire américaine.
L'ÉQUILIBRE DE LA TERREUR
La dissuasion a pour objet de décourager un adversaire d'attaquer le territoire ou de menacer les intérêts vitaux du pays en raison des dommages disproportionnés qu'une riposte entraînerait pour lui. La dissuasion repose sur la possession de moyens atomiques capables de produire sur le territoire même de l'ennemi des destructions de villes et d'objectifs économiques d'une importance telle que les avantages escomptés d'une attaque s'en trouveraient annihilés. La dissuasion s'impose dès l'avènement des États-Unis comme puissance nucléaire et se renforce, en tant que concept stratégique, dès lors que l'URSS accède à son tour à la bombe atomique. Elle donne lieu à des variantes doctrinales - représailles massives, destruction mutuelle assurée, riposte graduée, stratégie du faible au fort etc. -à mesure que le club nucléaire s'élargit Intimement liée à la structure bipolaire du monde, la dissuasion est en partie vidée de sa substance par la disparition du bloc communiste. Depuis, la menace a pris un nouveau visage, celui de la prolifération régionale et des programmes clandestins de production d'armes nucléaires.
• Au début des années 1980,
la course aux armements reprend après une pause. L'URSS parvient à la parité nucléaire avec les États-Unis, mais cet effort est un des éléments qui provoquera sa ruine économique.
• La décennie est également marquée par la crise des « euromissiles » :
au déploiement des SS 20 soviétiques en Europe de l'Est répond, en 1983, l'installation en Europe de l’Ouest de fusées américaines Pershing et de missiles Cruise.
• L’année 1985 marque le début
de la désescalade. L'URSS, en pleine crise économique, n'a plus les moyens de rivaliser avec les États-Unis.
Les deux Grands limitent le nombre d'ogives nucléaires.
• En juillet 1991, les États-Unis et l'URSS concluent le premier accord de réduction - et non plus seulement de limitation - des forces stratégiques.
• L'éclatement de l'URSS et la fin
du monde bipolaire rendront bientôt celui-ci caduc.
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• Au début des années 1980 , la course aux armements reprend après une pause .
t:URSS parvient à la parité nucléaire avec les États-Unis, mais cet effort est un des éléments qui provoquera sa ruine économique .
• la décennie est également marquée par la crise des " euromissiles » : au déploiement des SS 20 soviétiques en Europe de l'Est répond , en 1983 , l'installation en Europe de l'Ouest de fusées américaines Pershing et de missiles Cru ise.
• t:année 1985 marque le début de la désescalade .
t:URSS, en pleine crise économique , n'a plus les moyens de rivaliser avec les États-Unis .
les deux Grands limitent le nombre d 'ogives nucléaires .
• En juillet 1991, les États -Unis et l 'URSS concluent le premier accord de réduction -et non plus seulement de limitation -des forces stratégiques.
• t:éclatement de l'URSS et la fin du monde bipolaire rendront bientôt celui-ci caduc.
LES AUTRES PUISSANCES NUCLÉAIRES
• la Grande-Bretagne, avec l'aide des États-Unis , devient une puissance nucléaire en octobre 1952.
• En France, la détermination du général de Gaulle à garantir l'indépendance militaire du pays le pousse, dès octobre 1945 , à créer le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) .
Il faut attendre février 1960 pour que la France devienne
une puisslrnce nucléaire avec l'explosion de sa bombe A au plutonium , à Reggane, au Sahara .
• la Chine, après avoir acquis les premiers éléments de la technologie nucléaire civile auprès de l'URSS , poursuit seule son programme jusqu'à son premier essai atomique , en octobre 1964 .
Enlre-temps, ses relations avec l'URSS se sont considérablement dégradées .
• L'Inde crée la surprise en mai 1974.
Elle met au point sa bombe grâce à un réacteur civil fourni par le Canada.
Celle-ci lui permet de faire front à la menace nucléaire chinoise et à la présence américaine en Asie du Sud.
• Le Pakistan, aidé par la Chine , développe son armement nucléaire à la suite et en réponse à l'initiative de l'Inde .
Ses premiers essais datent de mai 1998 .
• Israël est une puissance nucléaire non déclarée , qui n 'a procédé à aucun essai .
Elle s 'est équipée grâce à la France (projets Jéricho) après la crise de Suez en 1956 , afin de prévenir un éventuel déploiement d'armes nucléaires soviétiques au profit des pays arabes.
• la Corée du Nord prend ses distances avec l'URSS dans les années 1980 et engage un programme nucléa ire
LES TRAITÉS : LIMITATION ET NON-PROLIFÉRATION
• Conscients de la vanité et des dangers d'une escalade non contrôlée, Américains et Soviétiques tentent de s'entendre en limitant leurs propres arsenaux et en veillant à éviter toute prol~ération supplémentaire.
• le traité de Moscou sur l'interdiction des essais nucléaires dans l'atmosphère, les mers et l'espace est signé en août 1963 par les États-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni.
la France s'abstient.
• Entré en vigueur en mars 1970 , le traité de non-prolifération nucléaire signé en juillet 1968 n'a toujours pas été ratifié par l 'Inde, le Pakistan et Israël.
Il interdit l'exportation d 'armes et de technologies nucléaires vers les pays qui n 'en sont pas dotés et favorise le désarmement de ceux qui en possèdent.
• Négociés à partir de 1969 entre NlxM « llre/IIW , les accords SALT 1 aboutissent au traité ABM en mai 1972, qui limite les systèmes antimissiles balistiques des deux Grands à un site par pays.
Un accord sur la limitation des ICBM , SLBM et bombardiers stratégiques est également adopté.
Toutefois , le perfectionnement des modèles
existants est autorisé, ce qui profite plus aux États-Unis.
les pays ne possédant pas d'armes nucléaires n'ont pas le droit d'en acquérir.
• En juin 1979 est signé le traité SALT Il qui fixe un nombre maximal d'ICBM et de bomiHirrl,.rs stnd~/qws.
Il ne sera pas ralifié par les États-Unis en raison de l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques.
• En décembre 1987, le traité FNI prévoit l'élimination, et non la seule réduction, des forces nucléaires de portée intermédiaire .
• t:accord START 1 sur l'élimination d'une partie des arsenaux nucléaires de l'URSS et des États-Unis est signé en juillet 1991.
START Ille sera en mars 1993.
• le protocole de lisbonne de mai 1992 confirme le renoncement de la Biélorussie, du Kazakhstan et de l'Ukraine à la présence d'armements de l 'ex-URSS sur leur territoire.
• En décembre 1995, le traité de Bangkok crée une zone dénucléarisée en Asie du Sud-Est.
Par ailleurs, les pays ayant installé des armes nucléaires chez leurs alliés doivent les rapatrier .
C'est le concept de dissuasion à arsenal minimal.
justifié par la présence de forces américaines à la fronlière avec la Corée du Sud.
• t:lran a acquis auprès de la France un réacteur nucléaire .
Son programme nucléaire a été interrompu lors de la révolution islamique en 1979 .
Il a repris par la suite.
• la politique de non -prolifération est conduite de fado par le directoire atomique composé des cinq pays possédant un siège au Conseil de sécurité de l 'ONU (États-Unis , Russie , France , Royaume-Uni , Chine) .
Plusieurs États contestent cette hégémonie pour des raisons diverses.
• la surveillance e xercée par les membres du " club atomique » empêche l'acquisition des technologies sensibles par ceux qui n 'en font pas partie.
la répression est sévère : mise au ban de la communauté internat ionale et embargo .
Pourtant certains États tentent de contourner les contraintes du traité de non-proliféralion .
• Certaines voies sont exploitées : prolifération illicite grâce au trafic d'ogives non d~truites depuis la disparition de l'URSS, prolifération par le biais de la recherche civile.
• la prolifération des missiles , vecteurs privilégiés de la charge nucléaire, est la plus importante.
Ainsi l'URSS a vendu des missiles à moyenne portée (Frog 7 et Scud-B) à l 'Égypte, à l'Irak, au Yémen, à la Syrie et à la Corée du Nord .
De leur côté , les États -Unis ont fourni à Israël des missiles lance.
la Chine a vendu des CSS- 2 à longue portée à
l ' Arabie saoudite et des M 9 à la Syrie .
CONFLITS RÉGIONAUX ET MENACES TERRORISTES
• En dépit de la politique de non prolifération mise en œuvre à partir des années 1970 , les risques de conflits régionaux nucléaire s ne sont pas écartés , notamment en Asie .
LE CONTINTIEUX DU CACHEMIRE • t:ombre de la guerre nucléaire plane sur la région du Cachemire , zone d 'affrontements entre l'Inde et le Pakistan .
Ces deux pays sont des puissances nucléaires déclarées , disposant de missiles à moyenne portée .
En 1998 , l'Inde et le Pakistan ont procédé à des essais nucléaires , provoquant un regain de tension dans la région .
LA CoR~E DU NORD • La Corée du Nord aussi a développé ses capacités nucléaires , en d épit d'un accord signé avec Washington
en octobre 1994, par lequel Pyongyang s'engageait à démanteler sa filière nucléaire.
Si la Corée du Nord possède probablement la bombe atomique et accumule des stocks d 'uranium , ses capacités balistiques ne lui permettraient pas encore d'armer un missile nucléaire.
En décembre 2002, Pyongyang a annoncé la reprise de son programme nucléaire dans le cadre d'un chantage à l'aide et à la reconnaissance internationales .
LA MENACE TIRRORiffi • lors de la guerre froide, l'adversaire était identifié .
Au cours des années 1990 émerge une nouvelle menace : les groupes mafieux ou organisations terroristes capables d'un chantage atomique.
• En février 1996, le chef d'état-major américain rend public un document qui mentionne pour la première fois, parmi les cibles éventuelles de frappes nucléaires , « des acteurs qui ne sont pas des États ».
• Certains réseaux islamistes sont sous surveillance , tout comme certains groupes extrémistes ou secta ires.
• Le 11 septembre 2001, les attentats par détournement d 'avions sur le World Trade
ont posé la question de l'éventuelle attaque-suicide aérienne d'un site nucléaire .
• En cas de menace terroriste , la dissuasion nucléaire, qui ne peut s'appliquer qu'entre États, devient in efficiente .
LA NOUVELLE LOGIQUE AMÉRICAINE
FACE AUX « ÉTATS VOYOUS n • Dans le cadre de la lutte préventive contre les Rogue States -les " États voyous » -, l'administration Bush développe un programme de création de mini-armes nucléaires , dest inées à être engagées contre ces " despotes du tiers monde » qui collaborent avec les terroristes en cherchant à développer des armes de destruction massive (ADM ).
• t:usage de ces armes contre d'autres pays est envisagé en dehors de toute attaque préalable dirigée contre les États-Uni s.
li ne s'agit plus d'armes de dernier recours, mais d'armes d'emploi préventif.
• En octobre 2002 , l'administration américaine a créé le Stratcom, Centre de commandement intégré, qui centralise la gestion des systèmes d'alerte précoce , des moyens de défense antimissiles et des moyens d 'attaques conventionnelles et nucléaires.
Cette stratégie globale de contre-prolifération est dest inée à combattre les pays éventuellement détenteurs d'ADM .
LENMD ·C'est dans la logique d'une défense contre une attaque nucléaire provenant d'« États voyous » que s'inscrit le développement du programme de défense antimissile du territoire (NMD ).
• À partir de décembre 2001 , le président George W.
Bush a fait pression sur la Russie afin d'obtenir la modification du traité ABM de mai 1972, dans le but de mettre en œuvre le programme de NMD -lancé par le président Ronald Reagan sous le nom de « guerre des étoiles » et suspendu par Clinton .
N 'ayant pas obtenu satisfaction, les États-Unis ont dénoncé le traité ABM en décembre 2002 .
VUS UNE DISSUASION EUlOPHNNEl
• Les deux puissances nucléaires européennes sont la France et le Royaume-Uni .
la première s'est toujours montrée farouchement indépendante dans ce domaine ; la second e demeure très dépendante des États-Unis.
• t:OTAN conserve le monopole de la dissuasion nucléaire en Europe.
• t:Union européenne gère l'utilisation civile du nucléaire et les quest ions de non-prolifération.
• le traité d 'Amsterdam signé en octobre 1997 et entré en vigueur en mai 1999 évoque l'élaboration de la PESC , qui pourrait constituer une amorce de politique de défense, et donc d e dissuasion , commune.
Mais les liens stratégiques entre
l ' Europe et les États -Unis et le partage des responsabilités nucléaires entre les États européens impliquent de douloureuse s remi ses en question .
LES SIGLES
• ABM : anti-ballistic missile.
• ADM : armes de destruction massive.
• AlEA : Agence internationale de l'énergie atomique (contrôle l'applica tion du TNP).
• 1 NF : lntermediate Nuclear Forces , ou forces nucléaires de portée intermédiaire (FNI).
• ICBM : Intercontinental Ba/listic Missile, ou missile balistique intercontinental.
• N MD : National Missile Defense , ou défense antimissile du territoire .
• PESC : Politique étrangère et de sécur ité commune (dans le cadre de l'Union européenne).
• SALT : Strategie Arms Limitation Talks, ou négociations sur la limitation des armements stratégiques.
• SNA : sous-marin nucléaire d'attaque.
• SLBM : Seo Launched Ba/listic Missile, ou missile balistique mer-sol lancé d'un sous-marin.
• SNLE: ___ ,.
IIIICIHift
des armements stratégiques.
• TNP : Traité de non-prolifération..
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