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Grand oral du bac : L'Occupationet la Résistance

Publié le 18/11/2018

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DE L'ACCEPTATION AU REFUS

 

La défaite militaire de la France en mai 1940 précipite la chute de la III ' République et ouvre la voie à l'occupation d'une partie du territoire par les troupes allemandes. Le 22 juin, le gouvernement français signe avec l'Allemagne une convention d’armistice qui suspend les hostilités entre les deux pays ; deux jours plus tard, il signe une convention semblable avec l'Italie. La France est coupée en deux par la ligne de démarcation qui sépare la zone occupée de la zone libre où siège le gouvernement de Vichy. Le tracé de celle-ci tient compte des intérêts militaires, politiques et économiques du vainqueur. La contribution de la France au titre des frais d’entretien des troupes d’occupation, la « germanisation » d'une partie de l'économie nationale et surtout l'instauration du service du travail obligatoire (STO) en 1942, avec la réquisition sur place de centaines de milliers de travailleurs et l'envoi en Allemagne de 875 000 requis, contribuent largement à la montée en puissance de la résistance que les services de sécurité allemands

- notamment la Gestapo - répriment de plus en plus durement.

LES CONDITIONS DE L'ARMISTICE

La convention d'armistice signée à Rethondes prévoit l'occupation des trois cinquièmes du territoire français par les troupes allemandes « en vue de sauvegarder les intérêts du Reich allemand ».

La ligne de démarcation entre les parties occupées et non occupées part de la frontière espagnole à l'est d’Hendaye, remonte à l'est de Bordeaux, Angoulême et Poitiers. Elle s'infléchit vers l’est au sud de Tours, passe par Moulins et Chalon-sur-Saône, pour atteindre la Suisse au nord de Genève.

• Le tracé répond à des exigences allemandes bien précises : il s'agit de soustraire la France à l'influence britannique, d'établir une liaison terrestre entre l'Allemagne et l'Espagne, d'inclure la zone industrielle du Creusot et de s'assurer les côtes de la Manche et de l'Atlantique, afin de poursuivre la guerre contre le Royaume-Uni.

Dès juillet 1940, le Reich annexe l'Alsace et la Lorraine mosellane qui, toutes deux, sont rattachées aux Gaus - districts administratifs -de Bade et de Sarre-Palatinat.

Le Nord et le Pas-de-Calais ne dépendent pas de Paris, mais de l'administration militaire allemande de Bruxelles.

Dans la zone occupée est aménagée une zone dite « interdite » dans laquelle le retour des populations qui ont pris le chemin de l'exode est impossible et où l'Ostland (société d'exploitation agricole des territoires occupés) confisque les terres pour y installer des exploitations allemandes.

Il en est ainsi d'une zone de 111000 ha dans les Ardennes.

La convention d'armistice stipule que, dans les régions occupées de la France, le Reich exercera tous les droits de la puissance occupante, le gouvernement français s'engageant à faciliter par tous les moyens les réglementations relatives à ces droits.

Appel à la résistance du général de Gaulle

Création des Mouvements unis de la Résistance

Armistice franco-allemand

Occupation de la zone libre par les Allemands

16 févr. 1943 3 juin 1943

Création du STO

21 juin 1943

r février 1944

 

25 août 1944

Création du Comité de la libération nationale à Alger

Arrestation de Jean Moulin

Création des Forces françaises de l'intérieur

Libération de Paris par les forces de la Résistance

LIGUES ET PARTIS COLLABORATIONNISTES

Le gouvernement de Vichy accrédite auprès du haut commandement allemand à Paris un délégué général. Le poste sera longtemps occupé par Fernand de Brinon, dévoué à la cause nazie.

À Paris siègent également des mouvements d'extrême droite favorables à l'Allemagne nazie, dont le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot et le Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat. Ces ligues collaborent étroitement avec l'occupant et dénoncent les actions clandestines de la Résistance.

La collaboration atteint son apogée en janvier 1943 avec la création par Joseph Darnand de la Milice - police politique au service des nazis - et de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme ( LVF) dont les membres iront combattre en URSS sous l'uniforme allemand.

« • Ceux qui sont arrêtés pour hostilité envers les armées du Reich tombent sous le coup du décret « Nuit et Brouillard » -« Nacht und Nebel" - signé du maréchal Wilhelm Keitel.

Les « NN "sont déportés dans le secret le plus absolu.

LA QUESTION OES OTAGES • Une note du commandant militaire allemand à Paris du 2 septembre 1940 définit les otages comme des « habitants du pays qui garantissent de leur vie l'attitude correcte de la population "· En conséquence, la population doit être « clairement menacée de voir les otages porter la responsabilité des actes hostiles commis par quiconque ».

• Devant les vagues d'attentats commis contre leurs troupes, les autorités AVIS d'occupation multiplient �:;:,:;::§:':;:."";!';:� les exécutions ::::::;.;::...- -.-d'otages: • "!�="-'""' les nfflches ����- qui les ..

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UNE ÉCONOMIE SOUMISE AU REICH • Dès la conclusion de l'armistice, l'économie française se trouve subordonnée à l'effort de guerre du Ill' Reich.

t:AIIemagne prend de nombreuses participations financières dans l'industrie française.

Les matériels jugés stratégiques par la puissance occupante sont démontés pour être transportés en Allemagne.

La production nationale est orientée en fonction des besoins de l'occupant.

• Cette« germanisation »de l'économie française se radicalise à partir de l'automne 1941, quand l'Allemagne constate que la lutte qu'elle mène contre le Royaume-Uni est dans une impasse et qu'elle ne peut espérer gagner la guerre grâce à ses seules ressources.

• Entre 1941 et 1944, la France fournit à l'Allemagne environ 70% de son blé, 15% de ses produits laitiers, 75% de sa production automobile et de sa construction navale et plus de 60 Ofo de son caoutchouc.

lE SERVICE DU TRAVAIL OBLIGATOIRE • Le 5 mai 1940, Hitler signe une ordonnance qui instaure le principe de la réquisition des travailleurs des pays occupés.

• Le gouvernement de Vichy prête son aide à ce qui va devenir le service du travail obligatoire (STO) en abrogeant la loi qui interdit le travail à l'étranger dans les industries de guerre.

Une grande cnmpogne est d'abord lancée en faveur du volontariat.

Mais celle-ci ne donne pas les résultats escomptés par les Allemands.

• À partir de l'été 1942, alors que s'éloigne la perspective d'en finir rapidement avec l'URSS, l'Allemagne entreprend d'accélérer le recrutement d'une main-d'œuvre européenne pour remplacer les ouvriers allemands envoyés sur Je front.

• t:échec de l'appel aux volontaires conduit Hitler à nommer le 21 mars 1942 Fritz Souckel au rang de ministre pléni­ potentiaire de la Main­ d'œuvre dans les territoires occupés, avec des pouvoirs très étendus.

• Sauckel institue tout d'abord la « relève » qui doit permettre à des ouvriers volontaires de partir en Allemagne en échange du retour de prisonniers de guerre.

• Constatant l'insuffisance des résultats de cette mesure, Sauckel impose aux autorités françaises un service du travail obligatoire que crée la loi du 16 février 1943, défendue par Pierre Laval.

• Quelque 875 000 Français partiront trovn iller en Allemogne et 738 000 seront requis en France même au service économique de J'occupant.

• Ces prélèvements de main-d'œuvre et de marchandises ont des effets catastrophiques sur l'économie française.

La production industrielle baisse d'un tiers par rapport à l'avant-guerre.

JI en va de même avec la production agricole.

t:inflation augmente fortement en raison du tribut payé à l'occupant : les prix sont multipliés par trois pendant l'Occupation.

LA FRANCE À L'HEURE DE LA RÉSISTANCE LA RÉSISTANCE EN ZONE LIBRE • En juin 1940, la majorité des Français s'en remet au maréchal Pétain qui engage la France dans une politique de collnborotion avec l'Allemagne nazie.

D'autres refusent d'admettre la partition du pays et l'occupation d'une partie du territoire.

• Des groupes organisés de résistance à J'occupation apparaissent dès 1940, tant en zone libre qu'en zone occupée.

Ainsi, Je 11 novembre, des lycéens et des étudiants célèbrent sur les Champs-Élysées l'anniversaire de la victoire de 1918.

• Au sud de la ligne de démarcation émergent des mouvements qui s'engagent résolument dans la résistance armée.

Fondé en 1940 par Henri Fresnay, le Mouvement national de libération deviendra Combat l'année suivante.

Georges Bidault y joue un rôle de premier plan.

De même, Emmanuel d'Astier crée Je mouvement Libération qui rassemble communistes, socialistes, syndicalistes de la CGT et de la CFTC.

Franc-Tireur est fondé à Lyon par Jean-Pierre Lévy et recrute dans les milieux les plus variés.

Tous ces mouvements diffusent journaux et tracts et engagent des actions de sobotoge.

LA RÉSISTANCE EN ZONE OCCUPÉE • Des réseaux s'organisent également en zone occupée.

t:action clandestine y est plus risquée encore.

Elle exige des équipes moins nombreuses qu'en zone Sud, moins hiérarchisées et plus strictement cloisonnées.

• Plusieurs jeunes savants du musée de l'Homme, à Paris, parmi lesquels Boris Vildé et Anatole Lewitzky, fondent un Comité national de salut public et créent un journal.

Résistance, dont le premier numéro paraît le 15 décembre 1940.

Le réseau du musée de l'Homme, qui sera décimé et reconstitué à plusieurs reprises, inaugure la résistance active en zone Nord.

• Le parti communiste rentre dans la phase active de la résistance au lendemain de la rupture de l'alliance germano-soviétique en juin 1941.

Il appuie le mouvement du Front national dont l'organisation des Francs-tireurs et partisans constitue le bras armé.

lA NAISSANCE DE LA fRANCE LIBRE • Le 18 juin 1940, alors que le gouvernement du maréchal Pétain reçoit des Allemands les conditions équatoriale, la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon répondent favorablement, mais pas l'Afrique du Nord ni l'Afrique occidentale ni l'Indochine.

• t:action du général de Gaulle vise à affirmer la continuité de la République française face à l'État français instauré par Vichy.

Un Comité national français, première ébauche d'un gouvernement en exil, se constitue à Londres en septembre 1941.

En juin 1943, à Alger, il devient le Comité frDnfDis de ln libérDtion nDtionole (CFLN), qui se transforme en juin 1944 en Gouvernement provisoire de la République française (GPRF).

L'UNIFICATION DE LA RÉSISTANCE • Afin d'asseoir sa légitimité, le général de Gaulle entreprend d'unifier sous son autorité les mouvements engagés dans la résistance intérieure à l'occupant.

Il confie cette mission à J'ancien préfet Jean Moulin.

• Le 27 mai 1943, se tient à Paris la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), qui rassemble des représentants des anciens partis politiques et syndicats et des divers mouvements de la Résistance.

Le CNR se donne pour objectif d'élaborer le cadre politique et économique de l'après-guerre.

t'ACT10N DKISM DE LA UslsrANCE LE DÉVELOPPEMENT DES MAQUIS • Dès la fin de 1942, et donc après J'occupation de la zone libre - conséquence du débarquement allié en Afrique du Nord en novembre -, les maquis se multiplient, accueillant de l'armistice et que la France entière sombre dans la stupeur et l'abattement, le général Charles de Gaulle prononce à la radio, depuis Londres où il a trouvé 1-------------l refuge, un oppel à continuer la lutte.

Premier ministre britannique Winston Churchill le reconnaît comme Je chef des Français libres.

Les Forces françaises libres (FFL) se constituent dans la foulée, regroupant des unités qui refusent la démobilisation et de nombreux volontaires.

Les généraux Koenig et Leclerc, notamment, rejoignent de Gaulle.

Les FFL s'appuient sur un service de renseignements (SR) qui deviendra le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) en janvier 1942.

• La France métropolitaine étant en partie occupée, de Gaulle appelle les autorités des territoires de l'Empire français à se rallier à lui :l'Afrique JEAN MOULIN (1899·1943) • Préfet d'Eure-et-Loire au moment de la défaite, leon M011/111 gagne Londres par l'Espagne.

Il est parachuté en France le 31 décembre 1941 avec Je titre de « délégué général du chef de la France libre pour la zone occupée ».

• Il entreprend de fusionner les trois grands mouvements de zone sud, Combat, Libération et Franc-Tireur, au sein des Mouvements unis de la Résistance (MUR).

• Ses efforts aboutissent à la constitution du Conseil national de la Résistance (CNR) qu'il préside lors de la première réunion de celui-ci, le 27 mai 1943.

• Moins d'un mois plus tard, le 21 juin, il est arrêté à Calluire, dans la banlieue de Lyon, sur dénonciation d'un traitre.

Torturé, il meurt lors de son transfert en Allemagne.

notamment nombre de réfractaires au STO.

De main-d'œuvre potentielle au service de l'occupant, de nombreux Français deviennent ainsi de futurs combattants en vue de la libération du pays.

• Le développement des maquis pose la question de leur approvisionnement en armes.

Les Britanniques se méfient des éléments révolutionnaires qui peuvent s'y être infiltrés.

• De véritables affrontements meurtriers opposent certains maquis à J'armée allemande.

Ainsi, sur le plateau des Glières (Haute-Savoie), des attaques allemandes menées en janvier puis en mars 1944 se soldent par l'anéantissement d'un camp de maquisards.

Sur le plateau du Vercors, en juin 1944, d'autres maquisards tiennent tête à une division allemande entière, avant d'être écrasés par un détachement SS envoyé en renfort.

• Les organisations des Francs-tireurs et Partisans français (FTPF), créés à l'automne 1941 par le PCF, et des Forces françaises de l'intérieur (FFI), créées en février 1944, regroupent, au lendemain du débarquement allié en Normandie, la plupart des maquis agissant sur le territoire.

LE POIDS DE LA RÉSISTANCE • La part de la Résistance dans l'ensemble des combats qui aboutissent à la libération de la France est difficile à mesurer, même si son action est sans conteste déterminante dans la libérDtion de l'oris et d'une bonne partie du sud-ouest de la France.

• Pour la Résistance, la victoire n'obéit pas à des signes classiques, comme la fuite de l'ennemi, le gain d'un territoire ou la conservation d'un champ d'opérations.

Ainsi, J'échec du maquis du Vercors présente également un aspect positif si l'on considère qu'il a retenu des unités ennemies à un moment stratégique.

Il est sans doute dans la nature de la Résistance de ne pas pouvoir remporter de victoire ; inversement son ennemi n'est jamais certain de l'avoir défaite.

• Toutefois, J'importance politico­ stratégique de la Résistance sera pleinement reconnue par les Alliés, notamment de façon explicite par le général en chef américain, Dwight Eisenhower.

• Le tribut humain payé par les hommes et les femmes de l'« armée de l'ombre" est difficile à établir.

On estime que 75 000 des 115 000 déportés dans les camps pour fait de résistance y sont morts.. »

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