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Grand oral du bac : L'insurrection hongroise

Publié le 10/11/2018

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L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA CRISE HONGROISE

Dès le début du mois de novembre, Imre Nagy demande aux Nations unies de garantir la neutralité de la Hongrie. Peu avant l'intervention soviétique à Budapest, les débats ont déjà commencé dans le cadre du Conseil de sécurité à la suite d’une plainte déposée par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

Le 4 novembre, c'est-à-dire le jour de l'entrée des blindés dans la capitale hongroise, le délégué américain réclame une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Mais le délégué de Moscou oppose son veto à une résolution demandant le retrait des troupes soviétiques.

Le même jour, l'Assemblée générale se réunit avec pour ordre du jour l'examen de la situation en Hongrie. Cet ordre du jour est adopté par 53 voix contre 7 - et 7 abstentions. Dans un message adressé au maréchal Boulganine, chef du gouvernement soviétique, le président des États-Unis, Dwight Eisenhower, demande le retrait des troupes russes. Le 5 novembre, l'Assemblée générale prie son secrétaire, Dag Hammarskjöld, d'envoyer des représentants en Hongrie. Mais le gouvernement de Kâdâr fait savoir qu'il s'agit d'une affaire interne et qu'il est hors de question que l'ONU s'arroge un droit de regard sur son pays.

Début des manifestations à Budapest Première intervention soviétique Janos Kâdâr premier secrétaire du PC Dissolution de la police secrète Départ des troupes soviétiques Annonce par Imre Nagy du retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie Arrestation du général Pâl Maléter Seconde intervention des troupes soviétiques Fin de l'insurrection de Budapest

• Aux premières heures du 4 novembre, les troupes soviétiques investissent Budapest. Pour Nagy, il s'agit, comme il le souligne, d'une « intervention évidente de renverser le gouvernement légal ». Au même moment, Ferenc Munnich, vétéran du mouvement communiste et ancien ambassadeur à Moscou, annonce à la radio hongroise la formation d'un « gouvernement révolutionnaire ouvrier-paysan » entrées en action avant présidé par Kàdàr, lequel demande l'aide des troupes soviétiques. Dans les faits, ces troupes sont déjà même que les Hongrois n'aient été informés de la formation de ce gouvernement. Nagy, qui a annoncé le retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie, demande l'arbitrage de l'ONU. Mais les Occidentaux ne bougent pas car on est en pleine crise de Suez.

Budapest bombardée

PAR DES APPAREILS SOVIÉTIQUES

• Les troupes soviétiques viennent rapidement à bout de la résistance des insurgés, provoquant des destructions considérables dans la ville à peine reconstruite.

Toutefois, les combats sont âpres, car les soldats hongrois stationnés dans la capitale se battent aux côtés des insurgés. C'est notamment le cas des hommes de la caserne Kilian qui se sont emparés des chars abandonnés par les Soviétiques lors de la première intervention. Ces derniers, dont beaucoup avaient sympathisé avec la population, étaient ukrainiens. C'est pourquoi Moscou a décidé d'envoyer cette fois des soldats originaires d'Asie centrale, moins susceptibles aux yeux du Kremlin de se laisser circonvenir.

Les blindés enfoncent les multiples barricades dressées à Pest et à Buda, en particulier sur la place Széna, au pied de la colline du château, et détruisent la caserne Kilian.

« • La vie reprend son cours normal.

Cette pause dure six jours pendant lesquels Nagy donne la mesure de sa personnalité.

li lui faut en effet composer avec les insurgés et avec les conseils ouvriers.

Dans leur grande majorité, ces derniers soutiennent son action : il y a parmi eux des communistes comme le colonel P6/Maléter qui devient général et ministre de la Défense, des socialistes, des catholiques comme le cardinal Mindszenty, ou encore des ouvriers et des étudiants.

Tous sont animés d'un esprit patriotique ancré dans la tradition politique hongroise depuis 1848.

• Le 31 octobre, Nagy annonce à la radio que Moscou approuve son programme de réformes.

Le lendemain , il fait connaître son intention de résilier les obligations de la Hongrie au sein du pacte de Varsovie et de déclarer la neutralité du pays.

lE RETOURNEMENT DE NIKITA KHROUCHTCHEV • Devant la tournure des événements , Khrouchtchev en conclut que le parti communiste hongrois est en train d'agoniser.

Il décide donc de reprendre la main et de préparer la contre-attaque.

Dans ses mémoires , le numéro un soviétique relate la détermination de l'URSS de mettre fin à ce que Moscou qualifiera de « contre-révolution ».

Les troupes soviétiques , qui avaient quitté Budapest et se trouvent alors en province, commencent à faire mouvement vers la capitale.

• À Budapest, le 1" novembre, le comité d'organisation du parti , qui remplace le pr.esidium, estimant que l'URSS a rompu ses engagements , recommande au gouvernement le retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie.

Nagy notifie cette décision à Youri Andropov, ambassadeur d 'URSS en Hongrie.

Quant à Kadar, il prend la parole à la radio pour souli gner « l'héroïque soulèvement du peuple », non sans insister sur le danger d'une dérive contre-révolutionnaire.

Après cette intervention, Kadar se rend en Ukraine.

• De son côté, Khrouchtchev consulte le 2 novembre les dirigeants des autres pays du pacte du bloc socialiste afin de s'assurer de leur soutien pour mater la « contre-révolution ».

Seul le maréchal Tito, numéro un yougoslave , émet des réserves, estimant que le retour des blindés n'est pas la meilleure solution pour solder la crise hongroise.

C'est d'ailleurs Tito qui propose de créer un nouveau gouvernement, qui regrouperait les« forces saines >> sous la direction de Kadar.

f--------------i • Dans la matinée du 3 novembre , Khrouchtchev donne le feu vert L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA CRISE HONGROISE • Dès le début du mois de novembre, Imre Nagy demande aux Nations unies de garantir la neutralité de la Hongrie.

Peu avant l'intervention soviétique à Budapest.

les débats ont déjà commencé dans le cadre du Conseil de sécurité à la suite d'une plainte déposée par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne .

•le 4 novembre, c'est-à-dire le jour de l'entrée des blindés dans la capitale hongroise, le délégué américain réclame une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

Mais le délégué de Moscou oppose son veto à une résolution demandant le retrait des troupes soviétiques.

• le même jour, l'Assemblée générale se réunit avec pour ordre du jour l'examen de la situation en Hongrie.

Cet ordre du jour est adopté par 53 voix contre 7 -et 7 abstentions.

Dans un message adressé au maréchal Boulganine, chef du gouvernement soviétique, le président des États-Unis, Dwight Eisenhower, demande le retrait des troupes russes.

le 5 novembre, l'Assemblée générale prie son secrétaire, Dag Hammarskjôld , d'envoyer des représentants en Hongrie.

Mais le gouvernement de Kadar fait savoir qu'il s'agit d'une affaire interne et qu'il est hors de question que l'ONU s'arroge un droit de regard sur son pays.

à l'intervention de l'Armée rouge .

Parallèlement, et dans le plus grand secret, Kadar et une demi-douzaine d 'autres personnalités, qui ont rompu avec Nagy, quittent Budapest pour Szolnok .

• Le général Maléter , qui poursuivaient avec les Soviétiques les négociations entamées deux jours plus tôt, est arrêté au soir du 3 novembre.

L'INTERVENTION MILITAIRE DE L'ARMÉE ROUGE • Aux premières heures du 4 novembre, les troupes soviétiques investissent Budapest.

Pour Nagy, il s 'agit, comme ille souligne, d'une « intervention évidente de renverser le gouvernement légal ».

Au même moment.

Ferenc Munnich , vétéran du mouvement communiste et ancien ambassadeur à Moscou , annonce à la radio hongroise la formation d'un « gouvernement révolutionnaire ouvrier-paysan » présidé par K6d6r, lequel demande l'aide des troupes soviétiques .

Dans les faits , ces troupes sont déjà entrées en action avant même que les Hongrois n'aient été informés de la formation de ce gouvernement.

Nagy , qui a annoncé le retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie, demande l'arbitrage de l'ONU.

Mais les Occidentaux ne bougent pas car on est en pleine crise de Suez.

BUDAPEST BOMBARDtE PAR DES APPAREILS SOVIfliQUES ·les troupes soviétiques viennent rapidement à bout de la résistance des insurgés, provoquant des destructions considérables dans la ville à peine reconstruite.

• Toutefois, les combats sont âpres, car les soldats hongrois stationnés dans la capitale se battent aux côtés des insurgés .

C'est notamment le cas des hommes de la caserne Kilian qui se sont emparés des chars abandonnés par les Soviétiques lors de la première intervention.

Ces derniers, dont beaucoup avaient sympathisé avec la population , étaient ukrainiens .

C'est pourquoi Moscou a décidé d'envoyer cette fois des soldats originaires d 'Asie centrale , moins susceptibles aux yeux du Kremlin de se laisser circonven ir .

• Les blindés enfoncent les multiples barricades dressées à Pest et à Buda, • Ce sont les ouvriers de Csepel qui vont résister le plus longtemps, contraignant les Soviétiques à envoyer des bombardiers et à utiliser des batteries lourdes déployées sur le mont Gellért .

• Des combats sporadiques se prolongent pendant plusieur s semaines .

À la fin du mois de novembre, les Soviétiques peuvent estimer avoir la situation en main .

L'ARRESTATION DE NAGY • Dès le 4 novembre , Nagy et quelques-uns de ses ministres se sont réfugiés à l'ambassade de Yougoslavie .

Mais d 'autres membres du gouvernement sont restés à leur poste , comme le politologue lstvan Bib6 , qui s'installe au Parlement Durant les premiers jours de novembre , celui -ci assure la liaison entre la population, le gouvernement et la presse internationale .

• Entre-temps , les Soviétiques ont chois i Kadar , qu'ils jugent suffisamment malléable , pour être l'homme de la reprise en main .

le 14 novembre , celui-ci affirme que Nagy n 'est pas en état d 'arrestation.

Mais les Soviétiques font pression sur lui et l'obligent à se montrer plus ferme.

Une semaine plus tard , dans une lettre adressée à l'ambassadeur yougoslave, Kadar déclare rendre leur liberté à Nagy et à ses compagnons .

C'est un piège: à leur sortie du bâtiment , le KGB les enlève pour les conduire en Roumanie .

les négociations entamées à l ' ambassade yougoslave se poursuivent en Roumanie où les émissaires de Kadar tentent sans succès de convaincre Nagy de collaborer avec le régime.

• Imre Nagy et Ferenc Donath sont ensuite transférés dans une prison hongroise .

Les autres personnalités qui ont soutenu l'insurrection sont écartées de toutes activités politiques ou profe ssionnelles.

L'tPURATION • Le parti reprend le pouvoir en mettant en œuvre les méthodes staliniennes .

Une nouvelle fois, la répression s 'abat sur Budapest.

• La résistance passive commence sur les routes de l'exil et, au milieu de milliers de compatriotes , près de 100 000 habitants de Budapest fuient en direction de l'Autriche .

• Rapidement reconstituée , la police politique s'en prend à toutes les personnes impliquées dans la révolution, pourchassant avec zèle les chefs des conseils ouvriers.

Des milliers de personnes sont ainsi arrêtées et emprisonnées à l'issue de procès sommaires.

LES EFFETS DE LA R80LUTION HONGROISE DANS LE MONDE LIBRE • Eu égard à l'ampleur des événements hongrois , l'URSS n 'a pu ni en minimiser l 'importance ni, a fortiori , empêcher les informations de circuler.

• Dans le cadre d 'un monde bipolaire , l ' insurrection aura incontestablement serv i les intérêts de l'Occident en mettant en lumière le caractère terriblement oppressif et brutal du communisme .

Pour un certain nombre de militants communistes, en France et en Italie notamment , la répression de la révolte hongroise est l'occasion d'une p rofonde remise en question : nombre ux sont ceux qui choisissent de quitt e r un parti qu'ils avaient rejoint à la faveur de la lutte contre les nazis .

EN UNION SOVItTlQUE • Khrou chtchev a certes repris les choses en main .

Pour autant , il a fait preuve d 'hésitation, retirant dans un premier temps ses blindés de la capitale hongroise .

Ses tergiversations ont sans aucun doute contribué à affaibl ir sa position dans les cercles dirigeants communistes et, surtout , ont mis un terme à sa volonté de libérali sation du régime.

EN HONGRIE • Dans u n premier temps , une chape d e plomb recouvre la Hongrie.

la révo lution de 1956 est un sujet tabou: elle est qualifiée , au mieux, d '« événement», au pire de« contre­ révoluti o n ».

• Il faut attendre la fin des années 1960 pour que le régime mis en p lace par Kadar commence à s'engager sur la voie -timide -de la libéralisation .

• La réforme économique instituée en 1968 , connue sous le nom de« nouveau mécani sme économique », permet au pays de connaître une prospérité sans éga l dans le bloc communiste .

Dès lors, le système répressi f marque le pas.

Peu à peu, le rôle de normalisateur de Kada r s'estompe au point qu'il bénéfic iera jusqu 'à la fin de son mandat de secrétaire général du parti , en 1988 , d ' une popu larité certaine .

Il est vrai que, plus de vingt ans après les événements , nombreu x sont les Hongro is qui n'ont pas connu les terrible s journées de novembre 1956 .

LE PRods DES RESPONSABLES DE LA R80LUTION HONGROISE • Parm i les personnalités arrêtées par les Soviétiques à l'issue de la répres sion de la révolution, neuf sont traduites en justice en juin 1958.

• Il s'agit pour les hommes politiques, d'Imre Nagy, de Ferenc Donath , ministre de Hongrie .

membre du Comité central du Parti communiste hongrois, du général Pal Maléter etdeZolta Tilt/y, ancien Premier • On compte également trois journal istes- J6zsef Szilagyi, Mikl6s Gimes e t Mikl6s Vasarhelyi -, Sandor Kopacs i, chef de la police de Budapest, ainsi que le pasteur calviniste Ferenc Janosi, gendre de Nagy.

• le 16 juin, Imre Nagy , Pal Maléter et Mikl6s Gimes sont exécutés.

leurs corps sont jetés dans une fosse commune située dans la parcelle n • 301 du nouveau cimetière de Rakoskeresztùr, loin du centre de la c apitale.

!:existence de celle-ci ne sera révélée que beaucoup plus tard.

• Quan t à J6zsef Szilagyi, il semble qu'il soit mort avant même la tenue du procès , sans doute assassiné lors d'un interrogatoire.. »

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