Grand oral du bac: l'histoire de la Syrie
Publié le 18/11/2018
Extrait du document

ENTRE MÉDITERRANÉE ET MESOPOTAMIE
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'histoire de la Syrie concerne un territoire situé entre le désert de Syrie et la Méditerranée et comprenant les États actuels de la Syrie, du Liban, d'Israël et de la Jordanie. Après son indépendance, la République arabe syrienne, issue du dépeçage de l'empire ottoman, est limitée à l'ouest par la Méditerranée, au sud-ouest par le Liban et Israël, au sud par la Jordanie, à l'est par l'Irak et au nord par la Turquie.
LA SYRIE ANTIQUE
• Voie de passage majeure entre la Méditerranée et la Mésopotamie, la Syrie est peuplée dès le paléolithique.
• Son territoire accueille successivement la naissance de l'agriculture, des premières villes, de l’élevage, des premières civilisations urbaines et des premières formes étatiques, puis de l'écriture cunéiforme et de l'alphabet.
SUMER ET BABYLONE
• Dans la première moitié du IIIe millénaire av. J.-C. se développe en Syrie une civilisation urbaine à l'origine des cités-États de Mari (aujourd'hui Tell Hariri, dans l'est du pays) et d'Ebla (à 60 km au sud de l'actuel Alep).
•Tout d'abord soumises à la domination de Sumer puis à celle d’Akkad, ces grandes puissances commerciales passent, à la fin de ce IIP millénaire, sous l’autorité des sémites Amorites, fondateurs au xixe siècle av. J.-C. de la première dynastie de Babylone.
• Au siècle suivant, le roi babylonien Hammourabi (1793-1750), fin législateur et grand conquérant, étend sa domination sur toute la région et met un terme à l'existence millénaire de Mari.
• À partir du xvie siècle av. J.-C, la Syrie du Sud passe sous la tutelle politique et l'influence culturelle des pharaons de la XVIIIe dynastie, tandis que dans le nord du pays s'installent les Hittites, originaires d'Asie.
• Les deux empires s'affrontent lors de la bataille de Qadesh (vers 1274 av. J.-C.) qui ne connaît ni vainqueurs ni vaincus.
Quelques années plus tard, les deux puissances finissent par conclure un accord de statu quo, et signent même un traité d'alliance contre les Élamites, nouvelle menace venue d'Asie.
• Pacifiée, la région prospère alors, notamment grâce à l'activité marchande des Phéniciens qui établissent de nombreux comptoirs sur la côte tels Tyr, Byblos, Sidon (dans l’actuel Liban) et Ougarit (en Syrie).
Bataille de Qadesh Syrie romaine Dynastie omeyyade Expulsion des croisés d'Acre Syrie ottomane Accords Sykes-Picot Entrée de la Syrie à l'ONU République arabe unie Coup d'État de Hafez al-Assad Élection de Bachar el-Assad

«
LA
SYRIE OTTOMANE
• Après avoir conquis Constantinople
(1453), les Ottomans défont les
Mamelouks (1516) et annexent la Syrie
à leur nouvel empire.
Province ottomane
pendant quatre siècles, Je pays ne
retrouve pas son ancienne prospérité.
DES PROVINCES AUTONOMES
• La Syrie ottomane est divisée
en trois puis en quatre pachaliks
(Damas, Tripoli, Alep et Saïda),
placés, comme leur nom l'indique,
sous J'administration de pachas, sortes
de gouverneurs nommés pour un an.
• Les grandes villes -Alep, Damas
et Tripoli -profitent des circuits
commerciaux établis entre
Constantinople et l'Orient pour
développer des relations avec le monde
occidental.
Le reste du pays, laissé
aux mains des émirs locaux, connaît
une nette régression.
• Avec Je déclin de la puissance
ottomane, la Syrie devient l'objet
de diverses convoitises territoriales :
Napoléon Bonaparte échoue en 1799
devant S11int·l�11n d'Acr�;
en 1831, Je vice-roi d'Égypte, Méhémet
Ali, prend Je contrôle du pays, mais
il est contraint de se retirer par
les puissances occidentales en 1840.
MONTtE DU NATIONALISME ARABE
• La domination des Ottomans, qui
reprennent alors Je contrôle du pays,
est de moins en moins tolérée par
les Arabes.
Ainsi, c'est en Syrie que
naissent les premiers mouvements
nationalistes arabes, encouragés par
la politique d'assimilation que mènent
les Jeunes-Turcs au pouvoir à Istanbul.
• Durant la Première Guerre mondiale.
de nombreux Syriens, ralliés à Hussein
ibn Ali, chérif de La Mecque,
combattent aux côtés des Britanniques
contre l'empire ottoman, engagé aux
côtés de l'Allemagne.
Vaincus, les Turcs
sont définitivement chassés de Syrie
en octobre 1918 par l'armée britannique
et les troupes du prince Fayçal,
fils de Hussein.
• Les Arabes n'obtiennent toutefois pas
la création du vaste royaume arabe
promis par les Britanniques en cas
de victoire sur l'empire ottoman.
En 1916, la Grande-Bretagne et la
France concluent les accords Sykes
Picot gardés secrets, par lesquels
elles se partagent les provinces arabes
de l'empire ottoman : la Syrie et
le Liban actuels reviennent à la France
et l'Irak et la Palestine au Royaume-Uni.
LE MANDAT FRANÇAIS
• Les accords Sykes-Picot sont confirmés
en avril 1920 lors de la conférence de
San Remo qui scelle le sort de la Syrie
en l'absence de tout représentant arabe.
La France obtient un mandat sur la
Syrie et le Liban.
En juillet les troupes
du général Gouraud entrent à Damas
après avoir chassé Fayçal et ses hommes.
•
!:espoir brisé d'une Grande Syrie
indépendante incluant le Liban et
la Palestine est vécu douloureusement
par Je peuple syrien qui, hier hostile
aux Turcs, développe très vite
un sentiment anti-français.
« DIVISER POUR MIEUX RtGNER »
• !:administration française installée
à Beyrouth sépare la Syrie du Liban,
puis partage la Syrie en quatre unités
politiques distinctes : les États d'Alep
et de Damas sont gérés par des
notables locaux désignés par les
autorités mandataires ; Je territoire
des Alaouites et le djebel Druze sont
directement gouvernés par la France.
• En 1925, la réunion des trois
premières provinces en un seul État
provoque dans le quatrième, Je djebel
Druze, une grande révolte qui s'étend
bientôt à tout le sud du pays -oasis
de Damas, Ghouta, Anti-Liban et Bekka.
Les Français mettent deux ans à mater
cette insul7't!ction, proclamée
« révolution nationale " par ses auteurs
et encouragée en sous-main par
les Britanniques.
• Un calme tout relatif règne dans
les années qui suivent tandis que
s'organise l'opposition, désormais
politique, des nationalistes syriens.
Ces derniers dénoncent notamment
la cession à la Turquie (1939) de
l'ancien district ottoman (sondjok)
d'Alexandrette (Iskenderun) où se
situe Antioche, la capitale de la Syrie
séleucide.
Cette cession est censée
garantir à la France la neutralité
de la Turquie en cas de guerre.
LEs coNstQUENCES
DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
• En dépit de leur opposition au mandat
français, les forces politiques syriennes
se rallient en 1939 au camp des Alliés.
En juin 1940, la France entraine la Syrie
dans la capitulation.
Un an plus tard,
toutefois, les forces de la France libre
conduites par Je général Ctdroux
et les troupes britanniques libèrent
Je pays des forces françaises restées
fidèles à Vichy.
• En septembre
1941, le général
Catroux,
au nom de
la France libre,
proclame la
fin du mandat
français et
l'Indépendance
de la Syrie.
Les troupes françaises ne se retirent
définitivement du Liban et de la Syrie
que cinq ans plus tard, mettant fin ainsi
à un quart de siècle de tutelle française,
au bilan très mitigé.
LA SYRIE INDÉPENDANTE
• En 1945, la Syrie devient membre
de J'ONU.
Les deux premières décennies
de son indépendance sont marquées
par une grande instabilité politique.
LEs
Ht51TATIONS
DE LA JEUNE RtPUBLIQUE
• Malgré J'élection d'un Parlement (1949)
et la proclamation d'une Constitution
(1950), le pays connaît de 1949 à 1954,
trois coups d'État militaires.
Le retour
du pouvoir aux civils en 1954 permet
l'établissement du régime parlementaire
prévu par la Constitution de 1950.
• La stabilité politique du pays demeure
toutefois fragile: les partisans d'une
union avec J'Égypte s'opposent à
ceux de la dynastie hachémite d'Irak,
tandis que le parti Baas, d'Inspiration
socialiste, étend peu à peu
son influence.
• Au-delà des clivages, les Syriens sont
en majorité favorables à la création
d'une Grande Syrie, englobant Je Liban,
considéré comme la façade maritime
naturelle du pays, ainsi que la ville
d'Alexandrette, désormais turque.
• Cette ambition panarabe trouve
un modèle dans l'Égypte de Nasser.
L'influence égyptienne s'accroît et
aboutit en 1958, à la création de la
République arabe unie (RAU),
plébiscitée par les populations syrienne
et égyptienne.
Néanmoins,
la politique de Nasser incommode
bientôt les Syriens qui dénoncent
l'hégémonisme du Caire.
• En septembre 1961, un coup d'État
fomenté à Damas par un groupe
d'officiers met un terme à la RAU,
trois ans après sa création.
JI s'ensuit
une nouvelle période d'instabilité
gouvernementale et un nouveau
coup d'État, en mars 1963, qui porte
au pouvoir Je parti Baas.
LE PARTI BAAS AU POUVOIR
• Tout puissant le parti Baas élimine
Je courant pro-nassérien et met en
place un Conseil de commandement
de la révolution chargé de diriger le pays.
• En 1964, une nouvelle Constitution
est proclamée, qui fait de la Syrie une
république démocratique et socialiste,
partie intégrante de la nation arabe.
• Le Baas est bientôt déchiré par les
rivalités qui opposent ses dirigeants
à de jeunes officiers radicaux issus
pour la plupart de la minorité alaouite.
Ceux-ci prennent le pouvoir en février
1966 et emprisonnent les dirigeants
historiques du parti Baas.
• Malgré la défaite contre Israël lors de
la gu�l7't! d�s Six-Joui'S, en juin 1967,
qui prive le pays du plateau du Golan,
les jeunes officiers parviennent
à se maintenir au pouvoir.
• Damas se rapproche de Moscou
qui aide massivement la Syrie, orientant
son économie vers un dirigisme que
la population supporte de plus en plus
difficilement
• Porté par ce mécontentement
croissant qui déstabilise le pays,
Je général Halez al-Assad chasse
du pouvoir, en novembre 1970,
les extrémistes du Baas.
JI met en place
un régime qui ne tolère aucune
opposition et engage une libéralisation
progressive de J'économie.
accède
à la
présidence de
la République
en mars 1971.
Son arrivée au
pouvoir suscite
à la fois l'Inquiétude des musulmans
sunnites majoritaires dans Je pays et
l'espoir des communautés minoritaires
comme celles des Druzes, des Alaouites
et des chrétiens de différentes
confessions.
Toutefois, le nouveau
président membre de la minorité
alaouite, jadis la plus méprisée,
apparaT! comme le garant d'une laïcité
inédite dans le monde arabe.
• Encore vainqueur de l'élection
présidentielle de mars 1999, Halez
al-Assad bat des records de longévité
politique dans la région.
JI conserve
à la Syrie un rôle prépondérant dans
la politique régionale, illustrant J'adage
selon lequel « la guerre ne se gagne pas
sans l'Égypte, et la paix est impossible
sans la Syrie "·
LE CONTR6LE DU LIBAN
• Sur le plan extérieur, le président
syrien axe sa politique sur le contrôle
du Liban et le problème du Golan,
occupé par Israël depuis 1967.
JI se cantonne dans un premier temps
dans une position dure face à l'État juif,
tout en renforçant son potentiel militaire
grâce à J'aide saoudienne et soviétique.
• Puis, jouant des rivalités politiques et
communautaires qui déchirent le Liban,
il intervient militairement dans le pays
en 1976 à la demande des maronites,
qui sont opposés à une coalition
de Palestiniens et de musulmans
• la position domln11nt� de la Syrie
dans Je pays est confirmée par la
signature en 1989 des accords de Tait
et par l'élimination, l'année suivante,
des dernières forces chrétiennes
attachées à une authentique
souveraineté du Liban.
En 1991,
les deux pays signent un traité d'amitié
et de coopération qui évoque leur
appartenance à« une même nation"·
• Le Liban constitue dès lors un
quasi-protectorat syrien.
La politique
hégémonique de Damas entraîne
toutefois un certain isolement
diplomatique qu'accentue le soutien
de la Syrie à l'Iran dans la guerre qui
l'oppose à l'Irak entre 1980 et 1988.
LA SYIIE FACE AU MONDE
• À l'Intérieur, le régime laïque de Damas
doit faire face à la menace chiite intégriste
qu'il éradique sévèrement en 1982
en ordonnant la destruction de la ville
de Hama, soulevée par des émeutes
islamistes.
• Les années suivantes sont marquées
par une récession économique due à
une faible croissance qui ne compense pas
l'explosion démographique,
la chute du prix du pétrole -dont le
revenu représente 70% des exportations
et 40% du budget de l'État -ainsi que
la faiblesse des investisse ments étrangers.
• Pour tenter de sortir du marasme,
Halez al-Assad remanie largement
son gouvernement en 2000, nommant
à sa tête Mahmoud ai-Zou'bi, le
gouverneur d'Alep, présenté comme
un réformateur.
• Parallèlement le président syrien tente
d'améliorer ses relations avec les pays
occidentaux.
La guerre du Golfe de 1991
lui en donne l'occasion : la Syrie participe
à la coalition réunie contre l'Irak.
• Dès lors renaissent les projets de paix
avec Israël.
Les négociations avec l'État
juif reprennent au lendemain de la
conférence de paix de Madrid (octobre
1991 ).
Toutefois, elles achoppent sur
la question de J'occupation du Golan.
• En juin 2000, le décès brutal du
général Halez al-Assad amène à la tête
du pays son fils cadet Bachar, successeur
désigné.
Son accession au pouvoir,
et l'inauguration de la nouvelle ère
politique qu'elle entraine, laisse
entrevoir la possibilité d'un déblocage
des discussions avec Jérusalem.
LA PRtSIDENCE DE 8ACHAR EL·AsSAD
• Proclamé chef du parti Baas et choisi
par le
Parlement
comme candidat
unique à la
présidence,
Bllchllr�I
Asst ld est élu
en juillet 2000
pour un
mandat de sept ans à la tête du pays.
• Dans ses premiers discours, Bach ar
el-Assad laisse envisager des réformes
économiques et politiques, avant de
revenir à la ligne tracée par son père.
• À J'extérieur, Bachar fixe en préalable
à toutes discussions de paix avec Israël
la libération totale du plateau du Golan.
La restitution de ce territoire, considéré
comme stratégique par Israël, est
au centre de toutes les négociations
et est devenue un enjeu de politique
intérieure de l'État juif, alors que
11 ooo colons y sont installés.
• !:arrivée au pouvoir d'Ariel Sharon
en Israël en 2001 contribue à refroidir
les relations entre les deux pays.
Cette même année, et pour la première
fois depuis 1982, Israël bombarde
une position syrienne au Liban en
représailles au soutien présumé apporté
par Damas aux Hamas et Hezbollah
libanais qui continuent de mener
des actions contre Israël.
• Dans le même temps, les États-Unis
soupçonnent la Syrie de soutenir
le terrorisme islamiste, cible de
l'interventionnisme américain depuis
les attentats du 11 septembre 2001.
Le président George W.
Bush accuse
ainsi Damas d'appartenir à un « axe
du Mal " qu'il se propose d'anéantir.
En mai 2004, les États-Unis imposent
des sanctions financières à la Syrie
qui est sommée de démontrer
« une intention sincère de rechercher
une paix véritable en affrontant
le terrorisme et la violence, en
abandonnant ses projets de développer
des armes de destruction massive
et en respectant l'Indépendance
et la souveraineté du Liban >>..
»
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