Grand oral du bac : Les zones humides
Publié le 31/12/2018
Extrait du document
UN PATRIMOINE ECOLOGIQUE VITAL MAIS EN DANGER
Les zones humides, longtemps méconnues, saccagées ou même détruites, se sont peu à peu révélées indispensables, tant par leurs richesses que par leurs fonctions dans les écosystèmes. Aujourd'hui, la préservation de ces zones s'inscrit à part entière dans la politique internationale de la gestion de l'eau dont elles sont un élément indispensable. Malgré tout, elles continuent à régresser, victimes d'une urbanisation massive, de l'industrialisation, d'une agriculture intensive ou des conséquences directes du réchauffement climatique. Leur sauvegarde et leur protection restent un défi majeur posé aux populations mondiales dans les prochaines années.
ENTRE TERRE ET EAU
Apparu aux États-Unis dès le début du xviie siècle, le terme wetland est à l'origine de l'expression francophone « zone humide », employée en France dans les années 1960. Les Canadiens utilisent plus volontiers la traduction littérale « terre humide ».
Le plus délicat réside toutefois dans la définition précise que chacun souhaite donner à ce terme.
Aux États-Unis, l'Académie des sciences et les écologistes s'opposent à la définition proposée par l'Administration et les parlementaires. Ces querelles ne sont pas vaines puisque de la définition finalement
RÉPARTITION DES ZONES HUMIDES DANS LE MONDE
adoptée va dépendre la protection de certains milieux gravement menacés par l'urbanisation ou autres modifications radicales. En France, une définition des zones humides existe et peut être retenue. Selon la loi sur l'eau de 1992, « on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire. La végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année. »
Toutefois, cette définition est insuffisante pour évaluer les richesses animales et végétales de ces zones humides où la biodiversité est importante.
Ces écosystèmes font même partie des plus productifs de la planète.
Deux catégories de zones humides
Les zones humides sont présentes partout dans le monde (sauf en Antarctique) et s'adaptent à tous les climats. Elles sont une sorte de compromis entre le milieu aquatique et le milieu marin, répertoriées en deux catégories principales.
• Les zones humides marines et côtières sont représentées par différents types de milieux : deltas,
sansouires (milieux salés du littoral fréquemment inondés et caractérisés par la présence de salicornes), schorres (surfaces littorales de vase solide recouvertes d'herbes et inondées lors des grandes marées), vasières, mangroves, lagunes, marais côtiers, saumâtres, salicoles
ou agricoles et, plus généralement, les bordures de mer, d'estuaires et de baies.
• Les zones humides continentales sont constituées par les lisières de
fleuves, rivières, ruisseaux, sources, étangs ou lacs (grèves à émersions saisonnières, îlots, berges), les roselières (lieux où poussent les roseaux), les bras morts de cours d'eau, les tourbières, les forêts alluviales, les ripisylves (forêts inondables proches d'un cours d'eau), les bois et landes marécageux, les marécages, les prairies inondables,
Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)
«
phosphore
ou l'azote (en Floride, les
marécages à cyprès peuvent purifier les
eaux usées de 98 % de leur azote et de
97% de leur phosphore).
Certaines plantes des milieux humides
absorbent et concentrent dans leurs
tissus les substances, toxiques ou
polluantes comme les nitrates et
participent ainsi à la décontamination
de l'eau.
Ce rôle peut d'ailleurs parfois
être tenu par certains animaux ou
mollusques comme aux États-Unis où
1 million d'huîtres ont été introduites
dans un cours d'eau polluée.
Ces capacités dépolluantes
et décontaminantes, outre leur intérêt
pour la protection de l'environnement,
présentent un réel avantage
économique.
La ville de New York,
qui devait investir entre 3 et 8 milliards
de dollars pour de nouvelles sttlfions
d'épurtlfion, a préféré acquérir, pour
les mêmes résultats et pour un moindre
coût {1,5 milliard de dollars), des terres
situées autour de telles zones.
Les marais de Calcutta, où se jettent
les eaux usées de la ville, permettent
la production quotidienne de
20 tonnes de poissons et de
150 tonnes de légumes.
• Les zones humides ne participent pas
seulement à la purification de l'eau,
elles agissent également en régulateur.
Comme une éponge, elles se gorgent
d'eau lors de fortes précipitations ou
d'inondations.
Cette eau stockée est
ensuite libérée lors des périodes plus
sèches, contribuant à la diminution
des crues des cours d'eau et à la
reconstitution des nappes phréatiques
souterraines.
UN RÔLE CLIMATIQUE
• Les zones humides participent à la
régulation des précipitations.
Dans les
zones humides boisées, une bonne
partie de ces précipitations est
évaporée par les arbres et retourne
dans l'atmosphère pour retomber
sous forme de pluies sur la région
environnante.
La destruction d'une
zone humide entraîne une diminution
des précipitations locales et a des effets
négatifs sur les récoltes.
Dans les vallées du sud-ouest de
I'Ouganda, les répercussions, sur
le microclimat local, de la disparition
des zones humides ont causé tant
d'inquiétudes qu'en 1986, le drainage
fut interdit.
• Les zones humides qui peuvent
absorber et stocker le dioxyde de
carbone ont une influence directe
sur les gaz à effet de serre et
le réchauffement de la planète.
Selon
certaines estimations, les zones
humides sont en mesure de stocker
jusqu'à 40% du carbone mondial,
principalement grâce aux tourbières
et aux milieux humides boisés.
La destruction d'une zone humide
va donc libérer du dioxyde de carbone
et des gaz à effet de serre et contribuer
ainsi au réchauffement de la planète.
Malgré leur influence climatique,
les zones humides sont parmi les
premières victimes du réchauffement.
Leur superficie diminue
proportionnellement à la hausse
des températures.
• Les zones humides jouent également
un rôle protecteur lors des tempêtes,
des cyclones ou des ouragans.
La végétation qui pousse dans
les mangroves, les marais côtiers,
les marécages fait office de rempart
et atténue sensiblement la puissance
du vent, des vagues ou des courants.
Les racines de ces plantes participent
à la stabilisation du sol et permettent
souvent d'éviter des glissements
de terrains ou des éboulements.
fréquentes et violentes), les Philippines
ou encore la Tha '1lande ont investi des
sommes importantes dans la plantation
et la préservation de mangroves.
rEAU :UNE RESSOURCE FRAGILE
Malgré le rôle important joué par
les zones humides, leur surface
diminue en raison du retard pris
à leur préservation.
Ces zones, par nature fragile, peuvent
disparaître sous l'effet de causes
naturelles tels la sédimentation,
la sécheresse ou leur comblement
par différentes matières organiques.
Mais le principal responsable de leur
régression reste l'homme qui
a toujours considéré qu'elles n'étaient
que des surfaces inutiles, voire néfastes,
foyers de nombreuses maladies comme
le paludisme (anciennement, certains
marais étaient d'ailleurs appelés
paluds).
Elles ont ainsi été asséchées
pour des raisons de salubrité et pour y
pratiquer une agriculture de plus en
plus intensive.
Elles ont été urbanisées
à l'excès ou sacrifiées à un tourisme de
masse.
On y a construit des autoroutes,
des voies navigables.
Elles ont été
canalisées et polluées par les engrais,
les pesticides et les polluants industriels.
UNE SUPERFICIE DIVISÉE PAR DEUX
Aux États-Unis, il ne reste que 46 %
des zones humides originelles,
la perte s'élevant à environ 87 millions d'hectares.
Entre 1920 et 1980,
les Philippines ont perdu 67 % de
leurs mangroves, soit 300 ooo hectares.
Aux Pays-Bas et en Allemagne, en
seulement 35 ans, la perte atteint plus
de 55%.
De 1938 à 1984, 66% des
zones humides italiennes ont disparu
et en Grèce, de 1920 à 1991, cette
baisse atteint à 63 %, devant l'Espagne
avec la disparition de 60 % des milieux
humides entre 1948 et 1990.
En France, lors des cent dernières
années on totalise 2,5 millions
d'hectares de zones humides
asséchées.
Dix mille hectares
disparaissent chaque année.
t:artificialisation des systèmes
hydrographiques, le drainage pour
l'agriculture et le développement
urbain sont les principales causes
de la disparition de plus de 50%
des zones humides dans des pays tels
que la Nouvelle-Zélande, l'Australie,
le Pakistan, la Thaïlande, le Niger,
le Tchad, la Tanzanie, l'Inde ou le
Vietnam.
Ainsi, au total dans le monde,
la moitié des zones humides a disparu
au siècle dernier.
LA CONVENTION DE RAMSAR
Toutefois, la préservation des zones
humides est devenue depuis peu un
enjeu économique et écologique
majeur.
En février 1971, sous l'égide
de l'Unesco, une importante Convention
a été ratifiée par la communauté
internationale à Ramsar, en Iran.
Cette Convention relative « aux zones
humides d'importance internationale,
particulièrement comme habitats
d'oiseaux d'eau» a, pour premier
...........
objet,
d'effectuer un
«la Liste ».
Puis, ensuite, d'inciter les
pays signataires du traité à appliquer
« leurs plans d'aménagement de façon
à favoriser la conservation des zones
humides inscrites sur la Liste et, autant
que possible, l'utilisation rationnelle
des zones humides de leur territoire ».
Aux termes de cette Convention, les
États membres ont ainsi donné priorité
à l'élaboration de politiques nationales
pour les zones humides, à la création
de comités consultatifs intersectoriels
pour conseiller les gouvernements,
à la réalisation d'inventaires de leurs
ressources en zones humides
et à l'élaboration de plans de gestion
intégrée pour les zones humides se
trouvant sous leur juridiction.
Une priorité particulière a été accordée
à l'élaboration de méthodes intégrées
et coopératives de gestion des cours d'eau
et des zones humides situés de
part et d'autre de frontières nationales.
Au 1" mai 2003, la Convention
de Ramsar comptait 136 pays
signataires et inscrit dans la Liste
plus de 1 280 zones humides
importantes pour une superficie
de plus de 108 millions d'hectares.
En France, cette Convention a été ratifiée
le 1" octobre 1986 et 17 de ses zones
humides (dont 14 en métropole)
sont inscrites dans la Liste pour
877 535 hectares.
DES BESOINS
EN CONSTANTE HAUSSE
Contrairement aux idées reçues,
la planète bleue ne constitue pas
un réservoir inépuisable d'eau.
Alors que plus des deux tiers
de la surface terrestre est recouverte
d'eau, une infime partie {2,8 %)
est consommable contre 97,2%
d'eau salée ou saumâtre.
Mais l'homme ne peut utiliser qu'un
centième de cette eau douce en raison
de l'impossibilité d'exploiter les
gisements concentrés aux pôles sous
forme de glace et dans les nappes
phréatiques inaccessibles.
Or 68.44 %
de l'eau douce est souterraine et 31,77 %
se présentent sous forme de glace
(pôles et glaciers), les lacs et les cours
d'eau n'en constituant que 0,11 Ofo.
Au cours des cinquante dernières
années, les ressources mondiales
sont ainsi passées de 17 000 m'd'eau
par personne et par an à seulement
7 800 m'.
Un phénomène qui ne
devrait pas s'inverser avec la croissance
démographique et la dégradation
des réserves en eau potable .
Cette croissance, allant de pair avec
une distribution inéquitable des
ressources en eau, a accéléré la course
à la terre qui, à son tour, exerce
de fortes pressions sur les zones
humides.
Avec l'urbanisation galopante
de l'Afrique de l'Ouest et la demande
de riz accrue, les pressions visant
à transformer les zones humides
en rizières s'intensifient.
La sécheresse renforce aussi l'attrait
vers les zones humides car elle
affecte la structure de migration des
populations à l'intérieur de la région.
Au Niger,
sur les
rives du
lac
Tchad,
le
nombre
de villages
est passé
de 40 à plus de 100 durant les
périodes de sécheresses de 1975
à 1988.
Pour les mêmes raisons,
les zones humides de I'Hadejia-Nguru,
au Nigeria, sont de plus en plus
utilisées pour l'agriculture.
Le
prob lème de la conservation de ces
zones est à la mesure des défis posés
à la population mondiale quand
1 milliard d'habitants vit sans eau
potable, qu'1.7 milliard d'autres
résident dans des zones où l'eau est
rare et que 3 millions de personnes
meurent chaque année à cause de la
contamination de l'eau.
Alors que
la popu la tion mondiale doit augmenter
de près de 2 milliards d'individus en
vingt ans, la préservation des milieux
humides reste un des principaux enjeux
des prochaines années.
Les zones humides qui jouent
les rôles de ressources, de filtres
et de régulateurs d'eau prennent
de ce fait, une importance vitale,
et leur préservation devient une
priorité internationale.
LES ZONES HUMIDES EN FRANCE
MÉTROPOLITAINE
Elles couvrent 3 % de la surface
du terri toire, soit 1 500 km'.
les zones humides littorales
- La Méditerranée compte deux sites
importants : la Camargue
{85 ooo hectares) et la lagune
de l'étang de Biguglia en Corse
(1 450 hectares).
- Les zones humides du littoral
atlantique et de la Manche s'étendent
sur 148 000 hectares et sont
principalement représentées
par le marais Breton, le Marais
poitevin, les marais saumâtres
de Guérande et d'Olonne, le marais
du Cotentin et la baie du Mont-Saint
Michel.
Les zones humides alluviales
Elles couvrent environ
700 000 hectares.
On en trouve dans
certaines parties de la Loire et du Rhin,
les vallées de Dordogne ainsi que dans
la basse vallée angevine.
Les zones humides intérieures
Elles se situent
dans les
régions à
étangs et sont
principalement
situées sur
les rives du
lac Léman,
en Champagne
humide, dans
la Brenne,
la Dombes et dans la Woëvre.
Les tourbières {60 000 hectares) et les
mares se répartissent sur l'ensemble
du territoire..
»
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