Grand oral du bac : les courants migratoires
Publié le 31/12/2018
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UN PHENOMENE UNIVERSEL ET PERMANENT
Depuis l'aube de l'humanité, les migrations ont joué un rôle essentiel dans la répartition de la population à travers le monde. Aujourd'hui encore, l'espoir en de meilleures conditions de vie pousse l'homme à quitter sa terre d'origine pour aller s'établir ailleurs, essentiellement dans les pays les plus développés.
Selon l'organisation des migrations internationales, quelque 150 millions de personnes, dont 30 millions de réfugiés, vivraient hors de leur pays de naissance au début du xxie siècle. Cela représente 3 % de la population mondiale.
LE VOCABULAIRE
DES MIGRATIONS
• Migration : départ et installation d'un individu hors de son lieu de naissance.
• Émigration : départ d'une population hors de son pays d'origine.
• Immigration : arrivée dans
un pays d'une population d'origine étrangère.
• Migrations internationales : déplacements avec franchissement de frontières.
TEMPS COURT ET TEMPS LONG
• On distingue les migrations qui se font sur des périodes courtes, à l’échelle d'une vie ou d'une génération et celles qui s'effectuent sur des temps beaucoup plus longs, sur des siècles.
- Les migrations de population massives sur des temps courts interviennent dans des situations de crise politique graves : révolution, conflit, guerre civile. Ainsi, en 1962, 1,6 million de pieds-noirs quittent l'Algérie en quelques semaines.
- Les flux migratoires qui interviennent sur des temps longs ne sont généralement pas liés à la guerre. Ainsi en est-il de l'émigration massive des Irlandais vers les États-Unis au milieu du xixe siècle.
LES MIGRATIONS AU COURS DE L'HISTOIRE
Jusqu'à la Seconde Guerre
MONDIALE
• Des vastes mouvements de population ont commencé avant même la formation des nations et l’apparition des frontières : ainsi, dans l'Antiquité, les colonisations grecque, phénicienne et romaine autour du bassin méditerranéen et l'exode des juifs de Palestine.
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Des millions de personnes,
fuyant les régime communistes,
s'établissent dans
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1968), tandis .
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qu'à partir des années 1970 après
de nombreux juifs quittent l'URSS.
• En Asie, la défaite du Japon, en 1945,
provoque le rapatriement de 6 millions de
Japonais.
En 1947, la partition de l'Inde
en deux États indépendants (Union
indienne et Pakistan) s'accompagne
d'échanges massifs de population entre
les deux pays (10 millions d'hindous et
de sikhs, 7,5 millions de musulmans).
• En Amérique, des centaines de
milliers de Cubains ont fui le régime de
Fidel Castro depuis le début
des années 1960 pour gagner
les États-Unis, tandis que des Haïtiens
se réfugient au Canada
et aux États-Unis.
• Enfin, la victoire des mouvements
d'indépendance dans les territoires
coloniaux et dans les protectorats a
entraîné le rapatriement des Européens
dans leurs métropoles d'origine
(Britanniques établis en Inde et en
Afrique, Hollandais d'Indonésie, Belges
du Congo, Portugais d'Afrique); en
France, enfin, 1,6 million de Français sont
revenus d'Afrique du Nord depuis 1956.
• À partir des années 1960, le
ralentissement industriel européen,
l'insuffisance démographique, le refus
des nationaux d'accomplir certaines
tâches ingrates rendent nécessaire
l'appel à la main-d'œuvre étrangère.
L'Afrique, la Turquie, la Jamaïque, l'Inde
et le Pakistan fournissent les plus gros
contingents, à destination de la France,
de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne
et des Pays-Bas.
DANS LES ANNtES 1970
• La fin de la croissance économique
lors des «Trente Glorieuses»,
qui correspond à la crise pétrolière
en 1973, marque un coup d'arrêt.
• L'immigration est suspendue dans
la plupart des pays riches, confrontés
à une crise de l'emploi, mais aussi à
l'hostilité d'une partie de leur opinion
face aux immigrés.
Ils réagissent
essentiellement en adoptant des
politiques restrictives et des mesures de
contrôle visant à limiter les entrées des
nouveaux immigrants et à lutter contre
l'immigration clandestine.
• La coopération entre les États
d'accueil se renforce, notamment en
Europe, pour donner plus d'efficacité
aux mesures de contrôle.
C'est le cas
par exemple des accords de Schengen
{1990), qui comprennent des
dispositions en matière de politique
d'asile et de contrôle aux frontières.
LES MIGRATIONS AUJOURD'HUI
• On distingue trois grandes zones de
départ:
-l'Asie du Sud {Inde, Pakistan, Sri Lanka),
de l'Est (Philippines, Indonésie, Tha'1lande),
du Centre {Afghanistan) et de l'Ouest
(Chine) : 38 millions d'émigrants; en
1997, le rattachement de Hong Kong
à la Chine a été précédé d'une vague
d'émigration vers les États-Unis,
le Canada et l'Australie;
-le nord de l'Afrique (M11ghreb et
Turquie) et le Moyen-Orient (Égypte,
Jordanie, Syrie et Yémen) : 20 millions
d'émigrants;
-le centre du continent américain :
17 millions d'individus (Mexique,
Porto Rico, Cuba, Hani, Colombie et
Jamaïque, Martinique et Guadeloupe).
Aux émigrés à caractère économique
s'ajoutent au moins 2 millions
de réfugiés venant de Cuba, de Hani,
du Guatemala, du Salvador et du
Nicaragua.
• On dénombre quatre grands foyers
d'immigration :
-l'Amérique du Nor d (États-Unis:
20 millions d'immigrants; Canada :
4,5 millions);
- l'Europe de l'Ouest {20 millions
d'immigrants -Allemagne 7 millions,
�-------------! France 4, Grande-Bretagne 3, Italie 1,5,
LA RÉGLEMENTATION DE L'ACCÈS
À L'ESPACE EUROPÉEN
• Les accords de Schengen signés
en 1990 instituent un libre espace
de circulation des personnes au sein
de l'Union européenne et reportent les
contrôles aux frontières extérieures de
l'espace Schengen.
Celui-ci crée de fait
un double «espace politique» au sein
de I'UE et une discrimination quant
à la liberté de circulation en son sein
des résidents non communautaires.
• Le traité d'Amsterdam, signé
en 1998, transfère aux institutions
communautaires les compétences
qu'exerçaient les 15 États membres
dans le domaine de l'immigration.
Il incorpore la convention Schengen
à l'Union européenne.
• Le Conseil européen de Tampere
d'octobre 1999, première étape de
la Charte des droits fondamentaux
adoptée à Nice en 2000, oriente la
politique européenne en matière
d'asile et d'immigration.
Suisse
1,2, Belgique 1);
-les pays pétroliers du Moyen-Orient
{7 millions d'immigrants, dont Arabie
saoudite 3, émirats du Golfe 3);
-le Japon et les nouveaux pays
industriels d'Asie (Hong Kong
2,5 millions d'immigrants, Japon 1,2).
LES MIGRATIONS EN FRANCE
• Par culture, par tradition et, depuis
la Révolution, par inscription dans les
textes fondateurs de la nation, qui
proclament l'égalité fondamentale des
êtres humains et définissent un corps
de citoyens sans référence aux notions
de race et de sang.
la France a été
l'un des pays les plus ouverts aux
migrations d'origine économique, mais
aussi politique (réfugiés, droit d'asile).
Cet égalitarisme est pourtant
régulièrement battu en brèche
par des poussées populaires de
xénophobie, contre les Italiens,
les juifs, les Polonais ou les Algériens,
selon l'époque.
•
Des vagues de migrations
successives ont participé au
peuplement de la France et à son
développement économique.
Elle est
le premier pays européen à connaître
une immigration de masse dès le
XIX' siècle : des populations de pays
voisins -Belges, les plus nombreux
jusqu'à la fin du XIX' siècle, Allemands,
Suisses, Espagnols et surtout Italiens.
De 1900 à la fin des années 1960,
ces derniers occupent le premier rang
dans l'effectif des migrants.
• Après la Seconde Guerre mondiale,
la croissance économique conjuguée
au vieillissement démographique
s'est accompagnée d'un fort exode
rural et d'un appel à la main-d'œuvre
étrangère.
• Aujourd'hui, on estime que
15 millions de Français ont au moins
un grand-parent étranger (ou naturalisé
né à l'étranger).
Les quatre principaux
pays d'origine des migrants vers la
France restent le Maroc {13,8 %),
l'Algérie {13,1 %), la Turquie {6,8 %)
et la Tunisie {4,3 %).
On compte 3,3 millions d'étrangers
et 4,3 millions d'immigrés.
LES TYPES DE MIGRATION
Les grands types de migration
sont les migrations de peuplement
et les migrations de main-d'œuvre.
LA MIGRATION DE PEUPLEMENT
• Elle est caractéristique des «jeunes
nations», tels les États-Unis, le Canada
et l'Australie.
Dans ces pays,
l'immigration est à la base de
leur existence, la population nationale
étant principalement composée de
migrants venus d'origines diverses.
lA MIGRATION DE MAJN·D'ŒUVRE
• Elle a été le modèle dominant
en Europe après la Seconde Guerre
mondiale.
Dans ce modèle,
les migrations de travailleurs
sont temporaires.
• Mais, à partir des années 1970,
les restrictions à l'immigration ont
progressivement transformé la nature
de ces migrations, qui deviennent
des migrations durables.
Les migrants,
ne pouvant plus se déplacer librement,
s'établissent de manière permanente
dans le pays d'accueil et font venir leur
famille (regroupement fDmllitl/).
LES CAUSES DE MIGRATION
• Tout au long de l'histoire, c'est
le constat d'une qualité de vie
insuffisante sur le plan économique,
social, politique ou écologique qui
pousse des personnes à émigrer.
La plupart des flux migratoires
ne s'expliquent pas par une recherche
de richesse, mais plutôt par une fuite
devant la pauvreté.
Les flux migratoires
qui répondent à une volonté
d'extension territoriale, à un exil
pour des raisons politiques ou
religieuses ou à l'envoi forcé de personnes
pour peupler des colonies
d'outre-mer sont moins nombreux.
• Les principaux facteurs de pression
qui entraînent l'émigration sont
l'inégalité économique et sociale,
l'évolution démographique,
la détérioration de l'environnement
et le développement de la violence.
• Pour expliquer les flux migratoires,
on parle généralement de facteurs
de répulsion et d'attraction.
• Le principal facteur de répulsion
est l'inégalité économique.
Les migrations d'origine politique et
religieuse, moins nombreuses, ne sont
pas pour autant négligeables.
· Les facteurs d'attraction
consistent dans les conditions de vie peuvent
plus supporter la pression
démographique.
Leur exploitation trop
intensive appauvrit les sols, entraîne
une baisse de la production, une
érosion et favorise la désertification.
Les gens fuient les régions concernées.
On estime qu'entre 10 et 25 millions
de personnes ont fui des catastrophes
naturelles -sécheresses, famines,
inondations, etc.
LES MIGRATIONS DE REFUGE
· Aux causes économiques s'ajoutent
des raisons politiques, qui provoquent
des déplacements de population,
qu'on appelle migrations de refuge.
• Les réfugiés sont ceux qui, à un
moment donné, ont été contraints
1------------� de fuir leur pays à la suite d'une
catastrophe naturelle, d'une disette,
d'un conflit intérieur ou d'une guerre.
• Les guerres et les répressions
exercées par certains gouvernements
jouent un rôle important dans
CLANDESTINS
ET ILLÉGAUX
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Ils sont nombreux aujourd'hui dans
la mesure où les politiques restrictives
ont multiplié les obstacles aux
migrations.
Les clandestins sont
ceux qui ont franchi illégalement la
frontière; il y en a ainsi plus d'un
million aux États-Unis -les Wet Backs
mexicains sont appelés ainsi
car ils sont censés avoir traversé
le Rio Grande à la nage.
Les illégaux
sont ceux qui sont entrés comme
touristes et qui prolongent indûment
leur séjour; c'est le cas de la majorité
des étrangers n'ayant pas une
situation régulière en France.
ces
migrations.
En 1972, par exemple,
63000 Ougandais d'origine asiatique,
contraints de quitter l'Afrique orientale,
ont cherché refuge dans les pays
industrialisés du Commonwealth.
• En 2003, selon le Haut Commissariat
des Nations unies pour les réfugiés
(HCR), il y avait près de 21 millions de
réfugiés dans le monde.
• Les réfugiés politiques désignent
ceux qui ont fui un régime où
leur vie était menacée.
Ce phénomène
a concerné et concerne toujours les
pays communistes (Cuba, Chine).
Il
touche aussi d'autres pays, où une forte
pression politique ou religieuse s'exerce
sur les individus (Algérie, Bangladesh,
Birmanie, Hani, notamment).
• La majorité de ces réfugiés provient
1 ------------� des pays les plus pauvres du monde:
économiques, religieuses et politiques
qui règnent dans la plupart des pays
de destination, et notamment aux
États-Unis, qui attirent les migrants.
Ainsi, au début du XX' siècle, les
migrants étaient informés, par exemple,
par les lettres et récits de ceux qui sont
partis avant eux ou par les compagnies
de navigation qui souvent mettaient sur
pied des agences d'émigration et qui,
pour attirer les candidats au départ,
publiaient dans les journaux des lettres
d'émigrants, souvent mensongères,
destinées à entretenir le rêve d'une vie
meilleure.
LES MIGRATIONS tCONOMIQUES
• Ce sont celles qui sont liées à la
recherche d'emplois et de revenus
supérieurs.
• De 1950 au début des années 1970,
la mobilité des travailleurs, notamment
au sein de l'Europe, était une mobilité à
caractère économique: des millions de
travailleurs ont émigré des pays moins
développés du sud et du sud-est
de l'Europe vers les pays prospères
d'Europe Occidentale.
• La population mondiale s'accroit
aujourd'hui de quelque 210 000
personnes par jour, soit 77 millions de
personnes par an {1,3 %).
C'est surtout
dans les pays les plus pauvres
que l'accélération de la croissance
démographique est importante.
Les
marchés nationaux de l'emploi ne sont
pas en mesure d'absorber cet excédent
de main-d'œuvre.
Les candidats au
départ n'ont dès lors guère d'autre
choix que d'émigrer.
Par ailleurs, bon nombre de terres
agricoles dans le tiers monde ne 46
% en Asie (Iran, Pakistan, Jordanie,
bande de Gaza, Liban et Syrie)
et 25 % en Afrique (Rwanda, Burundi,
République démocratique du Congo).
• L'Europe a été récemment le théâtre
de conflits ethniques (ancienne
Yougoslavie, Arménie, Azerbaïdjan)
qui ont produit des phénomènes
identiques.
LES MIGRATIONS INTELLECTUELLES
• L'exode des cerveaux (brain drain)
touche tous les pays industriels en
directio n des États-Unis.
En Europe,
il se manifeste particulièrement
en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas,
en Allemagne et en Suède.
• Les migrations d'étudiants ne sont
pas nég ligeables.
Ainsi, 1,1 million
d'étudiants sont expatriés à travers
le monde dont 34 % aux États-Unis.
• L'Afrique subsaharienne est la région
au plus fort taux d'expatriation
d'étudiants: 14% en 1990 pour
une moyenne mondiale de 2 %.
• Dans tous les pays développés
existent des flux migratoires concernant
des personnels qualifiés en direction
des pays en voie de développement
principalement l'Afrique et le Moyen
Orient.
Ce sont des flux faibles
concernant des spéc ialistes qui
s'expatrient pendant quelques années
moyennant des salaires élevés.
LES MIGRATIONS FAMIUALES
Elles concernent des millions de
personnes.
Le cas le plus courant est
celui du regroupement familial : femme
et enfants vont rejoindre un émigré
lorsque la situation de celui-d dans
le pays d'accueil s'est stabilisée..
»
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