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Grand oral du bac : L’EGYPTE - Géographie

Publié le 02/02/2019

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Une industrie localisée dans le nord du pays

 

L’industrie extractive repose sur des ressources minérales plutôt variées, mais pas toujours exploitées: phosphates, fer, manganèse, chrome, molybdène et uranium. Pendant les années 1990, l’Egypte a pu rééquilibrer sa balance énergétique grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz naturel; le pays est respectivement le seizième et vingt-troisième producteur mondial pour ces produits. À ces ressources énergétiques s’ajoute l’hydroélectricité produite à Assouan.

 

L’Égypte dispose d’un secteur industriel déjà ancien et plutôt diversifié, qui emploie près d’un cinquième de la population active. Mais la politique très coûteuse de soutien à l’industrialisation menée dans les années 1950 et 1960 par Nasser n’a pas eu le succès escompté.

 

L’industrie se concentre dans le nord du pays, près du Caire, dans la région d’Alexandrie et dans la zone franche du canal de Suez. Elle s’est dernièrement étendue à la région d’Assouan, profitant de l’hydroélectricité fournie par le barrage.

 

Les principales activités sont l’agro-alimentaire, qui compte pour 25% de l’activité industrielle (minoteries, sucreries, conserveries de fruits et de légumes), le textile, les produits chimiques, la cimenterie et la construction. Le textile, secteur traditionnellement très fort, connaît des difficultés importantes, mais est en train de se moderniser, en passant du coton, de la laine et de la soie aux fibres synthétiques.

 

La splendeur archéologique du pays, les plages et les côtes de la mer Rouge et de la Méditerranée constituent des atouts considérables pour le tourisme, qui, avec plus de 3 millions de visiteurs, a rapporté au pays 3 milliards de dollars en 1996.

Secteur très sensible, le tourisme assure l’existence de centaines de milliers d’Égyptiens et des rentrées de devises étrangères importantes.

 

Après l’économie planifiée sur le modèle socialiste de l’époque nassérienne, le pays a entamé une transition délicate et prudente vers l’économie de marché: le secteur industriel est encore contrôlé à 70% par l’État. Avec l’ajustement structurel et la libéralisation négociés avec le Fonds monétaire international (FMI), le pays a retrouvé la croissance (3,5% en 1996), et l’inflation est stabilisée (5,4%), mais les inégalités sociales se développent, le chômage explose, les conditions de vie de la majorité de la population se dégradent. Le PIB par ljabitant est de 3820 dollars. Les échanges extérieurs restent déficitaires, car l’Égypte exporte essentiellement des matières premières ou des produits semi-finis, alors qu’elle importe des biens de consommation et des équipements très coûteux. Le déficit de la balance commerciale n’est soldé que grâce aux importants transferts des émigrés égyptiens, aux droits perçus sur le transit par le canal de Suez, au tourisme et à l’aide internationale. Les États-Unis sont les premiers donneurs d’aide à l’Égypte, en particulier dans le domaine militaire.

 

Une civilisation multimillénaire

 

Le Nil donne son unité au territoire égyptien depuis des millénaires: aux chasseurs nomades installés dès le Paléolithique (700 000 av. J.-C.) succède une civilisation agricole très productive, qui favorise l’émergence de petits royaumes. Vers 3200 av J.-C., le roi Ménès unifie la portion de la vallée du Nil comprise entre Assouan et le delta. Trente dynasties vont alors régner sur l’Égypte jusqu’à la conquête d’Alexandre, en 333 av. J.-C. L’histoire de l’Égypte ancienne est une succession de phases de centralisation, pendant lesquelles certaines dynasties étendent leur contrôle sur tout le territoire, et de phases d’anarchie, mêlant troubles internes et menaces extérieures. Sous l’Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C), les traits caractéristiques de la civilisation égyptienne déjà sont établis : une monarchie forte qui encadre une production agricole aux techniques hydrauliques très évoluées, un système religieux polythéiste élaboré, avec un culte des morts et une écriture hiéroglyphique, des constructions monumentales. C’est de cette époque que datent

 

La signature des accords de Camp David, en octobre 1978 sous l’égide du Président Carter, a apporté conjointement à Anouar el-Sadate et à Menahem Begin le prix Nobel de la Paix.

«L’Égypte est un don du Nil», selon Hérodote, un historien grec du Ve siècle av. J.-C. En effet, le Nil seul apporte les limons et l’eau qui rendent possible l’agriculture et l’élevage. Dès l’époque des pharaons, les paysans utilisaient des techniques hydrauliques complexes pour retenir la crue annuelle du fleuve, de juin à octobre, assurant au pays une production agricole importante. Dans l’Antiquité, l’Égypte exportait son grain à travers toute la Méditerranée. A partir du xixe siècle, de nouvelles méthodes -percement de canaux, construction de digues et de barrages - ont permis de révolutionner l’agriculture; entre 1957 et 1971, un immense barrage a été construit, en amont d’Assouan près de la frontière sud du pays, qui a provoqué îa formation d’une gigantesque 

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�-::_ ]-·-·-·---- -·-·-·-· j N i 1 i 0 200 j SOUDAN L---------�--------� vallée du Nil -, la densité réelle des zones habi­ tées dépasse souvent les 1 000 hab./km2! La vallée du Nil accueille ainsi une des plus grandes concentrations de population du monde.

Près de la moitié de la population égyptienne est urbani­ sée; les grands tentres urbains sont disposés le long de la vallée: Alexandrie, Le Caire, Assiout, Assouan; et en bordure du canal de Suez: Port­ Saïd, Ismaïlia, Suez.

Ce surpeuplement, aggravé d'une pollution intense, rend les conditions de vie LE CINÉASTE YOUSSEF CHAHIN Né à Alexandrie en 1926 dans une famille chrétienne francophone, il est l'auteur d'une œuvre cinématographique monumentale.

Il suit des études de cinéma aux États-Unis.

Dès ses premiers films, il mélange la tradition du ciné­ ma populaire égyptien -mélodrames et comé­ dies musicales -à une critique sociale et une approche psychologique influencées par le cinéma européen.

La terre (1968) est un regard jeté sur la vie des fellahs; Le moineau (1972) s'interroge sur la défaite de 1967 face à Israël, Alexandrie pourquoi? (1978) et La mémoire (1982) sont des approches quasi autobiographiques.

Ses films les plus récents, L'émigré (1995), censuré par le gouvernement égyptien, et Le destin (1997) dénoncent de façon à peine voilée la terreur islamiste et la tyrannie du pouvoir.

dans les villes très difficiles.

Cette situation critique empire d'année en année, car la population égyp­ tienne est encore dans une phase de croissance démographique rapide : la population augmente environ de 1,2 million d'individus par an.

La popu­ lation est donc très jeune : 54% des Égyp tiens ont moins de 20 ans.

Alors que l'éducation avait toujours ét� une priorité politique depuis les années 1950, l'Etat a de plus en plus de mal à assumer sa mission édu­ catrice : l'analphabétisme est très fort (48,6%) et la scolarisation insuffisante (seulement 60,9% des 12 -17 ans sont scolarisés).

L'enseignement supé­ rieur , traditionnellement très développé, attire toujours de nombreux étudiants venus d'Afrique noire et du Machrek (Soudan et pays arabes du Proche-Orient) en particulier pour les cours sur l'islam de l'université d'Al-Azhar.

La pression démographique stimule aussi une émigration très importante, en particulier vers les autres pays arabes.

Certains émigrés égyptiens constituent une main-d'œuvre agricole bon marché, alors que d'autres, bénéficiant de leur bon niveau de formation, sont très recherchés.

En 1994, 2,6 millions d'Égyptiens habitaient à l'étrang er, et transfé­ raient au pays près de 3,7 milliards de dollars.

Une agriculture encore insuffisante Dans le cadre géographique très austère du pays, hormis les quelques nappes aquifères du désert libyque, l'Égyp te ne peut compter que sur le Nil GAMAL ABDEL NASSER Né en 1918, il se distingue très jeune dans la lutte contre la présence britannique en Égypte.

Officier de l'armée égyptienne, il participe glorieusement à la guerre de 1948 contre Israël et rejoint le mouvement nationaliste des Officiers libres, qui chasse le roi Farouk du pouvoir en 1952.

D'abord en retrait, Nasser assume les fonctions de président de la République en 1954 et donne une orienta­ tion plus radicale à la république naissante.

Il impose un régime de parti unique et enga­ ge une lutte féroce contre l'association des Frères musulmans, ses anciens alliés.

Il mène une politique économique très dirigiste, engage une ré.forme agraire et projette la construction d'un immense barrage à Assouan, qui devrait permettre de transfor­ mer l'économie égyptienne.

Il devient l'un des piliers du non-alignement, participe à la conférence de Bandung et soutient les mou­ vements anticoloniaux -et en particulier le Front de libération nationale en Algérie.

Lorsqu'en 1956, face au refus américain de financer le projet d'Assouan, il décide de nationaliser le canal de Suez, il suscite une riposte franco-britannique, soutenue par IsraëL Malgré sa défaite militaire, il s'impose diplomatiquement et se rapproche de l'Union soviétique.

Nasser continue de se poser comme le grand dirigeant du monde arabe face à Israël : il essaie à diverses reprises de fédérer les États arabes, mais l'union entre la Syrie et l'Égypte, le projet le plus poussé, ne dure que trois ans, de 1958 à 1961; il sou­ tient militairement les républicains yéménites contre les monarchistes, appuyés par l'Arabie Saoudite, mais sans véritable succès.

En 1967, Israël, qui se sent menacé par un voi­ sin si ambitieux, déclenche la guerre des Six­ Jours, au cours de laquelle l'armée égyptien­ ne est taillée en pièces, le Sinaï conquis et le canal de Suez fermé.

Nasser démissionne alors, mais il est plébiscité par le peuple; il s'attache à la reconstruction de son armée et lance une guerre d'usure contre Israël.

Le 27 septembre 1970, il parvi ent à faire cesser la guerre civile qui oppose, en Jordanie, les ré­ fugiés palestiniens et l'armée bédouine du roi Hussein de Jordanie, et meurt le lendemain.

pour son approvisionnement en eau.

Le fleuve assure aussi la fertilisation des sables de sa vallée, en _ amenant les limons arrachés aux montagnes d'Ethiopie où l'un de ses bras (le «Nil bleu>> ) prend sa source.

La presque totalité de J'activité agricole se concentre ainsi sur 6% de la surface du pays : la vallée du fleuve et les oasis de l'ouest La faible disponibilité de terres cultivables consti­ tue donc une grosse contrainte, que l'urbanisa­ tion sauvage contribue à alourdir: depuis 1945, Le Caire est passé de 8000 à 26 000 ha.

Le secteur agricole, qui compte pour 16% du PIB, occupe encore 33% des actifs.

Mais malgré l'irrigation, malgré les deux récoltes par an, malgré la tentati­ ve de modernisation agricole de Nasser , l'agricul­ ture égyptienne n'assure pas l'équilibre de la balance commerciale du pays.

Les principales cultures vivrières sont le blé, le maïs, le riz (les terres inondables du delta sont très propices à la riziculture) et l'orge.

Le maraî­ chage et l'arboriculture sont aussi développés; leurs produits principaux sont les tomates, les pastèques, les oranges et les dattes.

Les cultures commerciales et industrielles sont importantes :. »

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