Grand oral du bac : La IVe République: Du général de Gaulle au général de Gaulle
Publié le 17/11/2018
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DES LENDEMAINS DE LA LIBERATION A LA FRANCE DE «MONSIEUR PINAY»
Le 21 octobre 1945, un référendum organisé sous l'égide du général Charles de Gaulle (qui dirige alors le Gouvernement provisoire de la République française) décide la création d'une IVe République. Le même jour, des élections législatives donnent naissance à une Assemblée constituante, dominée par le Parti communiste (auréolé de sa participation active à la Résistance), les socialistes et le MRP (Mouvement républicain populaire, situé au centre et formé par des chrétiens résistants).
Entre de Gaulle et ces partis, un conflit éclate bientôt au sujet des nouvelles institutions. Le premier souhaite un pouvoir exécutif fort alors que les seconds entendent donner l'essentiel du pouvoir à l'Assemblée, élue au suffrage universel. Désigné comme chef du gouvernement le 21 novembre 1945, Charles de Gaulle démissionne à peine deux mois plus tard, le 20 janvier 1946. Le MRP, le Parti communiste et les socialistes s’entendent alors pour gouverner ensemble dans le cadre du tripartisme.
NAISSANCE DE LA IVe RÉPUBLIQUE
Le général de Gaulle
ET LES PARTIS POLITIQUES
Après le rejet par référendum d'un premier projet de Constitution conçu par les socialistes et les communistes, le général de Gaulle propose par le discours de Bayeux (juin 1946) sa propre conception des institutions : celle-ci donne un rôle essentiel au président de la République, chef du aucun compte et font adopter par référendum, en octobre 1946, une exécutif.
Les partis du tripartisme tiennent nouvelle Constitution.
Les nouvelles institutions
• Cette Constitution (108 articles) donne à l'Assemblée nationale un rôle primordial. Formée de députés élus pour cinq ans au suffrage universel selon un système proportionnel, elle vote les lois et le budget Surtout, le gouvernement est totalement placé sous sa dépendance. Ainsi, l'Assemblée nationale investit le président du Conseil (c'est-à-dire le chef du gouvernement), contrôle en permanence son action, peut même le contraindre à venir s'expliquer devant elle (interpellation) et a la possibilité de le renverser (notamment en adoptant une motion de censure).
• La seconde assemblée prévue par la Constitution (le Conseil de la République) et le président de la République sont à peu près dépourvus de pouvoir et ne constituent que des contrepoids très relatifs. Ainsi, le Conseil de la République, dont les membres sont désignés au suffrage universel indirect, ne peut donner que des avis, que l'Assemblée n'est pas tenue de suivre. Élu par les deux Chambres pour sept ans, le président de la République a pour prérogative essentielle de désigner le président du Conseil.
• Le 10 novembre 1946, les élections à l'Assemblée nationale placent le Parti communiste en tête (avec plus de 28% des suffrages) devant le MRP (près de 26%) et les socialistes (moins de 18%). En janvier 1947, le socialiste Vincent Auriol est élu à la présidence de la République.
«
d'EDF-GDF),
les transports (création
d'Air France), le crédit (nationalisation
des grandes banques de dépôt).
Quelques entreprises industrielles
sanctionnées pour faits de collaboration
(comme Renault) ont même élargi le
rayon d'action économique de l'État.
· Par ailleurs, la planification
(confiée en 1947 à
Monnet) a
permis de fixer les
objectifs prioritaires
de la reconstruction,
qui concernent
d'abord l'équipement.
Électricité, charbon,
acier, ciment,
transports ferroviaires, matériel agricole
seront les six secteurs sélectionnés par
le premier plan de modernisation et
d'équipement.
• L'aide américaine a également joué un
rôle important dans le financement de
la reconstruction : le plan Marshall a
apporté près de 3 milliards de dollars à
la France (dont 85•/o sous forme de
dons).
L'État a également eu recours à
l'emprunt (plan Monnet) et à l'impôt.
UN REDRESSEMENT ECONOMIQUE RAPIDE
Résultat : le niveau de production
d'avant-guerre est dépassé en 1952.
Cette année-là, quand s'achève le plan
Monnet et que prend fin l'aide
Marshall, la production agricole et
industrielle de la France a globalement
dépassé le niveau de 1929, la meilleure
année de l'entre-deux-guerres.
Les
pénuries alimentaires ont disparu à
la fin des années 1940, et l'inflation
diminue.
La valeur de la monnaie se
stabilise et trouve, au terme d'une série
de dévaluations, une parité stable.
• L'Europe commence également à se
construire, notamment, en France, sous
l'impulsion de Jean Monnet.
En 1951,
la France signe avec cinq autres États
européens le traité instituant la CECA
(Communauté économique du charbon
et de l'acier).
• Le tableau ne doit toutefois pas être
embelli à l'excès : par exemple, la
progression de la richesse nationale
reste nettement inférieure à celle de
l'Allemagne fédérale.
En outre, malgré
le redressement économique, la
construction immobilière reste à la
traîne, et la crise du logement continue
à sévir d'autant plus sévèrement que
la population augmente fortement.
UNE POPULATION PLUS NOMBREUSE
ET PLUS RICHE
Le mouvement, amorcé dès 1942, se
confirme avec un taux de natalité de 20%.
Le pays cesse de vieillir: il naît
850 000 enfants par an, ce qui permet
un accroissement régulier de
350 000 habitants.
Un certain nombre
de mesures sociales accompagnent cet
accroissement de la population, comme
la création de la Sécurité sociale, qui
rembourse les dépenses de santé et
verse des pensions de retraite (à partir
d'octobre 1945).
• Le niveau de vie s'élève.
Le SMIG
(salaire minimum interprofessionnel
garanti) est institué en 1950.
Les
Français entrent dans l'ère de la société
de consommation dont la voiture
populaire (2 CV Citroën ou 4 CV
Renoult) commence à être le symbole.
Hormis la grève massive des services
publics durant l'été 1953, le calme
social règne.
LES 230 JOURS DE
PIERRE MENDÈS FRANCE
LE SURSAUT
des républicains
sociaux (ex
gaullistes) et le
soutien des communistes (qu'il récuse
toutefois).
Ancien ministre radical du
gouvernement du général de Gaulle,
Mendès France dénonçait déjà depuis
plusieurs années l'enlisement de la
IV• République et avertissait : «Nous
sommes en 1788 ..
»
• En un mois, comme il l'avait promis
lors de son discours d'investiture, Pierre
Mendès France règle la question
indochinoise.
Le 21 juillet 1954, il signe
deviennent deux républiques indépen
dantes, l'une communiste, l'autre non.
Dans la foulée, la souveraineté interne
est promise à la Tunisie, gage d'une
future indépendance.
En août, Pierre
Mendès France règle également la
question de la CED en laissant •
Le projet de «Mendès» n'est toutefois
pas seulement de trouver des solutions
aux problèmes les plus urgents, mais
aussi de faire prendre un nouveau
départ à la République en restaurant les
pouvoirs de l'État et les prérogatives du
gouvernement.
Un «style P.
M.F.»
s'impose.
Le président du Conseil veille
à expliquer directement sa politique aux
Français par des interventions
régulières à la radio.
L'ECHEC DU REDRfSSEMENT
Pierre Mendès France va chuter sur
deux obstacles : tout d'abord, l'hostilité
de l'Assemblée nationale (qui a
l'impression d'être dépossédée de ses
prérogatives et supporte mal qu'il
s'adresse directement au pays) et,
surtout, la question algérienne.
• L'insurrection du 1" novembre 1954
révèle toute l'ampleur du problème.
Pierre Mendès France et
François Mitterrand
(responsable de l'Algérie
en tant que ministre de
l'Intérieur) multiplient
les déclarations dans
deux directions : fermeté
face aux «rebelles»,
nécessité de réformes
profondes en faveur des
.__.....;; _ _, musulmans.
• Cette ligne est jugée trop dure par les
communistes (qui reprochent
également à Mendès France le
réarmement de l'Allemagne), trop
molle par les Indépendants et une
partie des radicaux (qui l'accusent
d'avoir «bradé» l'Indochine).
Le MRP
(ne pardonnant pas au président du
Conseil l'abandon de la CED) se joint à
cette coalition hétéroclite pour
renverser Mendès France le 5 février
1955.
Le gouvernement le plus
marquant de la IV' République n'aura
duré que sept mois.
Démonstration est
laite que le régime peut difficilement se
régénérer.
'1
LES REUSSITES ET LfS PROGRÙ
• Après la chute du gouvernement
Mendès France, un de ses ministres,
Edgar Faure, lui succède à Matignon
à la tête d'un cabinet de centre droit.
Après une nouvelle dissolution de ·
l'Assemblée, les élections de
janvier 1956 traduisent une poussée
de la gauche qui porte au pouvoir le
socialiste Guy Mollet.
Ce dernier forme
un gouvernement de coalition de centre
gauche : le «Front républicain».
•
Le scrutin de janvier 1956 voit
également le succès imprévu d'un
nouveau mouvement protestataire de
grande ampleur qui recueille près de
12% des voix.
Animé par un papetier
de Saint-Céré
(Lot), Pierre
-�V•VIVV�, ce
une œuvre
considérable.
Tout
d'abord sur le plan
:troisième
semaine de congés payés, réforme de
la Sécurité sociale permettant que 80%
des dépenses soient effectivement
remboursées, création d'un Fonds
national de solidarité en faveur des
vieux travailleurs ...
Dans le domaine
européen, l'élément essentiel est la
signature, le 25 mars Î957, du traité de
Rome qui fonde la CEE (Communauté
économique européenne), c'est-à-dire le
Marché commun.
lE «CANCER ALGERIEN»
ET SES CONSEQUENCES
Sur le plan colonial, la politique libérale
est poursuivie en Tunisie et inaugurée
au Maroc, où le sultan Mohammed V
revient triomphalement d'exil.
L'indépendance leur est accordée en
mars 1956 alors que débute le processus
de décolonisation de l'Afrique noire avec
la loi-cadre élaborée par Gaston Deferre.
• Toutefois, le gouvernement de Guy
Mollet s'enlise dans la guerre
d'Algérie.
Il envoie sur place le
contingent, cède à la pression des colons
européens (les «pieds-noirs n)
et couvre les initiatives de l'armée, qui
s'engage dans une guerre à outrance :
détournement de l'avion marocain
transportant des représentants du Front
de libération nationale (FLN) à Tunis;
opération de Suez contre l'Égypte de
Nasser (considérée comme la« base
arrière» du FLN); usage de la torture ...
Le «cancer algérien n ronge le régime
et désagrège la majorité qui soutenait
le gouvernement Guy Mollet.
Ce
dernier est renversé en mai 1957.
LA CHUTE DE
LA IV• RÉPUBLIQUE
LES DERNIÈRES SEMAINES D'UN REGIME
• En moins d'un an, deux
gouvernements se succèdent et tentent,
en vain, de conjuguer assainissement
économique et poursuite de la guerre.
Mais les partis politiques sont de plus
en plus divisés par le conflit algérien,
et former une majorité parlementaire
devient de plus en plus aléatoire.
·Le 13 mai 1958, alors qu'à Paris le
chef du MRP, Pierre Plimlin, est investi
par l'Assemblée, à Alger éclate
une véritable insurrection des
public autour des généraux Massu et
Salan.
L'objectif n'est plus seulement de
conserver l'Algérie française, mais
encore d'instaurer un pouvoir fort en
métropole.
Des forces venues d'Algérie
s'emparent de la Corse.
En France,
ni la police ni l'armée ne sont sûres.
Redoutant une guerre civile, Plimlin
préfère démissionner.
LE RETOUR DU GENtRAL DE GAULLE
Dans ces conditions, l�dée grandit d'un
retour aux affaires de Charles de
Gaulle, qui s'était déclaré « prêt à
assumer les pouvoirs de la République»
et auquel avait fait
appel le général
Solon.
À l'initiative
du président Coty,
Gaulle lorme
��� ������� ��;;�ent
et
-..
,,_.
.....
, le 1" juin
1958, la confiance
de l'Assemblée nationale par 329 voix
contre 224.
• Le 3 juin, les députés lui confient les
pleins pouvoirs et le droit de rédiger
une nouvelle Constitution.
De Gaulle
entreprend aussitôt un voyage en
Algérie.
Bien que René Coty demeure
provisoirement à l'Élysée et que,
légalement, la IV' République ne soit
pas tout à fait morte, elle l'est dans
les laits.
• Rédigée en moins de trois mois, la
nouvelle Constitution est présentée au
pays le 4 septembre et entérinée par
référendum le 28 du même mois par
près de 80% des suffrages exprimés..
»
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