Grand Oral du Bac: La guerre du Golfe : Le premier conflit de l'après-guerre froide
Publié le 08/11/2018
Extrait du document
OPÉRATION «TEMPETE DU DESERT»
«Une guerre du bien contre le mal, du juste contre l'injuste, de la dignité humaine et de la liberté contre la tyrannie et l'oppression » : ainsi parle le président George Bush, premier du nom (1988-1992), en janvier 1991. L'intervention contre l'Irak est le symbole du nouvel ordre mondial défendu par les États-Unis, un ordre qui entend imposer le droit et la paix à un rogue state, un État voyou, dirigé d'une main de fer par Saddam Hussein et riche producteur pétrolier. La légitimité de l'intervention internationale contre l'Irak, qui a envahi son voisin le Koweït, n'ôte
pourtant rien aux ambiguités d'une guerre contrôlée non seulement sur le champ de bataille mais aussi dans sa médiatisation par les États-Unis.
LE DESSEIN DE SADDAM HUSSEIN
Un rempart contre l'Iran
Après huit ans de conflit l'Irak signe un cessez-le-feu avec l'Iran en août 1988. De maigres conquêtes territoriales ne compensent pas l'énorme effort militaire et son corollaire, un endettement colossal. Or l'Irak estime avoir bien mérité de l’Occident et des nations arabes : l'enjeu pour le monde, depuis la
LES AMBIGUÏTÉS AMÉRICAINES
Le 25 juillet 1990, l'ambassadrice américaine April Glaspie dit à Saddam Hussein que les États-Unis n'ont pas d'opinion sur les frontières entre l'Irak et le Koweït Hussein interprète cela comme un feu vert. Le 28 juillet George Bush prévient l'Irak qu'il n'acceptera pas le recours à la force. Le secrétariat d’État (ministère des Affaires étrangères américain) affirme pourtant deux jours plus tard, devant le Congrès, qu'il faut s'entendre avec l'Irak. Piège tendu à l'Irak pour justifier une intervention militaire dans une région politiquement et stratégiquement stratégique, ou simples contradictions au sein du gouvernement américain? La première hypothèse a été souvent évoquée, et certains chercheurs affirment qu’elle est corroborée par les archives américaines disponibles.
Invasion du Koweït et début de la crise du Golfe Opération «Bouclier du désert» : plus de 600000 soldats de 26 pays et 2400 avions réunis sur le Golfe Blocus maritime de l'Irak et du Koweït assuré par 65 bâtiments alliés, dont 8 porte-avions Opération «Tempête du désert». Bombardements massifs sur l'Irak et ses troupes au Koweït Offensive terrestre alliée Fin officielle de la guerre Écrasement des révoltes chiite dans le Sud et kurde dans le Nord
LES AMBIGUÏTÉS AMÉRICAINES
Le 25 juillet 1990, l'ambassadrice américaine April Glaspie dit à Saddam Hussein que les États-Unis n'ont pas d'opinion sur les frontières entre l'Irak et le Koweït Hussein interprète cela comme un feu vert. Le 28 juillet George Bush prévient l'Irak qu'il n'acceptera pas le recours à la force. Le secrétariat d’État
(ministère des Affaires étrangères américain) affirme pourtant deux jours plus tard, devant le Congrès, qu'il faut s'entendre avec l'Irak. Piège tendu à l'Irak pour justifier une intervention militaire dans une région politiquement et stratégiquement stratégique, ou simples contradictions au sein du gouvernement américain? La première hypothèse a été souvent évoquée, et certains chercheurs affirment qu’elle est corroborée par les archives américaines disponibles.
«
DES •FRAPPES CHIRURGICALES»
~image présentée par les Américains et leurs alliès d'une guerre propre et moderne est reprise par l'ensemble de la presse internationale : le mot «bombardement» fa~ place à • frappe chirurgicale».la réal~é est différente: seule une infime partie des bombes est guidée électroniquement (le général Gallois, un expert français, parle de 7% du tonnage explosif).
Ces armes guidées n'on~ de plus, qu'une efficacité de 50%, l'efficac~é des armes non guidées étant de 30%.
Bretagne bombordent m11ssivtment les villes irakiennes .
En six semaines, l'Irak reçoit autant de bombes que l'Allemagne pendant toute la Seconde Guerre mondiale : 88 500 tonnes larguées lors de 110000 sorties aériennes.
Si la majorité des bombes sont traditionnelles- certains modèles f---------------1 datent de la guerre du Vietnam-, à l'Irak (résolution 678) .
Si, au 15 janvier 1991 , le pays n'a pas respecté les résolutions 660 et 661, les forces alliées interviendront avec •tous les moyens nécessaires » en vue de revenir à la s~uation existant jusqu 'au 1 " août 1990 .
Cette résolution 6781égitime la guerre : c'est la première opération menée au nom du droit et de la communauté internationale, sous mandat du Conseil de sécur~é .
depuis la guerre de Corée (1950) .
Il s'ag~ en effet de l'agression d'un État souverain par un autre, en violation de l'article 33 de la charte des Nations unies , punissable au titre des articles 39 et 40 de ladite Charte.
En second lieu, en utilisant des boucliers humains , l'Irak viole les lois internationales sur la protection de la population civile en cas de guerre .
LES ALLIÉS SUR LE PIED DE GUERRE ~ultimatum de l'ONU rend la guerre probable.
Dét:embre 1990-janvier 1991 : ultimes négociations pour éviter le conflit 9 janvier 1991 : échec de l'entretien à entre T11nk/Wz, ministre irakien des étrangères , et son homologue américain James Baker.
13 janvier : à Bagdad, le secrétaire général de l'ONU, Javier Pérez de Cuéllar, se heurte à une position incompatible avec les exigences alliées.
Il faut noter l'effacement du monde socialiste, en pleine déliquescence; l'URSS de Gorbatchev n'est plus capable de s'opposer à l'Occident : la guerre froide est terminée , et l'Occident l'a gagnée -S .
Hussein ne peut donc mener un jeu de balance entre les deux superpuissances .
les Soviétiques tentent bien l'apaisemen~ mais ils ne peuvent peser sur l'évolution de la s~uation.
17 janvier : après l'échec des ultimes négociations, deux jours après la fin de l'ultimatum de l'ONU, la guerre commence.
Du côté allié, 605 000 hommes sont sur le pied de guerre.
26 pays composent la coalition, mais les Américains sont prépondérants, avec 537 000 soldats.
Tous les continents sont reprèsentès.
Afrique noire : Sénégal et Sierra leone .
Amérique : États-Unis et Argentine .
Asie : Pakistan et Bangladesh.
Europe : Grande-Bretagne (36000 hommes) , France (15 000) ~ dans une moindre mesure , Espagne et Belgique.
Océanie :Australie.
Pays arabes : Arabie Saoudite, Égypte, Maroc, Syrie.
l'OFFENSIVE AÊRIENNE
17 janvier, peu après minuit : des avions venus de Diego Garcia , dans l'océan Indien , d'Espagne et de Grande-
d'autres sont utilisées pour la première fois à grande échelle : c'est le cas des bombes à fragmentation et des fuel air explosive , sortes de bombes -aérosol où l 'explosion provoque l'expansion du fuel à faible altitude puis son inflammation , la chaleur dépas sant 200 •c.
Pour les bombardements sensibles , par exemple
sont cloués au sol, tandis que leurs 700 avions ne peuvent pas même sortir, le ciel étant entièrement sous contrôle allié.
Tous leurs moyens radars et de communication sont détruits.
La seule r éaction irakienne consiste en l'attaque de l'Arabie Saoudite, qui reçoit 47 missiles Scud, et celle d'Israël , qui en reçoit 39.
Aucun ne fait de dégâts notable s , d ' autant plus qu'ils sont fréquemment interceptés en vol par les missiles antimissile Patriot.
l'ASSAUT TERRESTRE
24 février 1991 : les forces alliées pénètrent en Irak et au Kowe'ft occupé sans rencontrer aucune résistance :
I'IISSIIut tetTeStrr frontal (sur 500 km), associé à un mouvement tournant par l'ou~ écrase l'armée irakienne .
Malgré ses menaces , l'Irak ne fait pas usage d'armes chimiques mais mène des opérations spectaculaires, comme l'incelltlie ft ciHIIIIIfiS pétroliers .
28 février : la capitale du Kowe'1l est libérée .
2 mars : l'Irak accepte de se conformer aux diverses rèsolutions de l'ONU.
La rèsolution 686 est votée , qui enjoint les Irakiens à tenir leurs promesses .
3 avril : la résolut ion 687 de l'ONU met fin au conflit et en organise les suites.
renversement de Saddam Hussein , se refusant toutefois d'Intervenir •dans les affaires intérieures de l'Irak» .
Le 5 avril , cependan~ l'ONU invoque le •droit d'Ingérence humanitaire » pour aider l'Immense masse des réfugiés irakiens, kurdes essentiellemen~ que les Alliès incitent bientôt à rentrer en Irak.
Pour f-------------i éviter la poursuite des attaques du LE GÉNÉRAL SCHWARZKOPF Diplômé de l'Académie mil~aire des États-Unis en 1956 et t~ulaire d'un master d'ingénieur en missiles en 1964,
.
En 1978 , il est général et commande une brigade .
En 1983, lors de l'opération • Urgent Furyn, l'intervention américaine sur 111e de Grenade, dans les Antilles, il est commandant en second des forces terrestres américaines.
Commandant de la 24' division mécanisée de 1983 à 1985, il prend la tête du CENTCOM, le commandement central des opérations extérieures, en 1988 .
En août 1990, il est nommé par le prèsident Bush à la tête de l'opération •Bouclier du dèsert».
Dirigeant les opérations mil~ires de la coalition, il prépare et commande l'opération •Tempête du dèsert » .
gouvernement central , ils instaurent deux zones d'exclusion aérienne au sud du 32' parallèle et au nord du 36' afin de protéger les populations kurdes et chiites .
Par les rèsolutions adoptées les 3 et 9 avril , le Conseil de sécurité met officiellement fin à la guerre .
Ces rèsolutions contraignent l'Irak à reconnaître les frontières du Koweï~ à accepter la destruction de son potentiel militaire chimique , bactériologique et nucléaire et à payer de lourds dommages de guerre .
LES BILANS DE LA GUERRE
LE lltvE DU« NOUVEL ORDRE MONDIAL» La guerre du Golfe a été menée au nom du droit, et les États-Unis ont voulu en faire le symbole d'un • nouvel ordre mondial » qui, après la chute des régimes total~ires communistes , généraliserait la démocratie et le respect du dro~ sur la planète entière.
Or, le régime baasiste reste en place f-------------i -une seconde guerre , une décennie SADDAM HUSSEIN REffi AU POUVOIR les dégâts matériels en Irak sont énormes : centres industriels détruits, réseau de communications à refaire , villes ravagées.
~ensemble des destructions est évalu é à 170 milliards de dollars .
Les groupes oppo sés aux musulmans sunnites qui tiennent le pays tentent de saisir l'occasion pour renvers e r le régime.
Encouragées par les coalisés , des insurrections éclatent dans le Sud chiite et au Kurdistan dès l'annonce du cessez-le-feu .
Le 4 mars , les Kurdes s'emparent de la ville de Sulaimaniya .
Moins de trois semaines après, ils ont pris le contrôle de tout le Kurdistan irakien .
Dan s le Sud, les insurg és chiites écartent et massacrent les membres du Baas qui tiennent l'admin istration .
Mais Saddam Hussein ne reste pas inerte .
Il dispose encore de forces d 'élite , des régiments de la Garde républicaine , choyés par le régime et aveugl ément fidèles.
Grâce au recours aux hélicoptères -leur emploi est autorisé par les accords de cessez -le-feu -, la rébellion chiite est écrasée dans le sang .
Fin mars, c'est au tour du Kurdistan d 'être attaqué par les forces armées irakiennes.
Un gigantesque exode se produit alors , avec 1 millions ft Kurdes qui fuient vers les frontières
turque et iranienne .
Historiquemen~ le régime baasiste a toujours réprimé violemment les revendications d'autonomie ou d'Indépendance du Kurdistan .
En 1988, Saddam Hussein a même décidé l'emploi de bombes chimiques, qui ont fait plus de 5000 morts .
Les États-Unis condamnent la violence de ces répressions et appellent au
plus tard, renversera le régime-, et les problèmes du Proche-Orient ne sont pas réglés .
La Syrie , en elfe~ reçoit comme prix de son soutien à l'Intervention un blanc-seing pour occuper le Liban.
Les régimes arabes alliés aux États-Unis ne se démocratisent en rien -et Saddam Hussein avait beau jeu de brocarder l'Iniquité du régime kowe'1lien ...
En revanche, le confl~ israélo-palestinien voit le début d 'une solution .
~Arabie Saoudite cesse de financer I'OLP, pour la punir de son soutien à Sad dam Hussein.
Israël, qui a su conserver un profil bas,
n ' apparaît plus aussi indispensable à
SADDAM HUSSEIN Né à Tikr~ le 28 avril 1937 , au cœur d'une région sunn~e.
dans une famille membre de la grande tribu des Tikriti, le jeune Saddam est envoyé à Bagdad où, très tô~ il mil~e au parti Baas, qui veut concilier panarabisme, socialisme et laïc~é.
Puis il passe à l'action et participe en 1959 à un attentat contre l'homme fort de l'Irak, Kassem .
Le coup échoue ~ blessé, il doit s'enfuir à l'étranger pour échapper à la mort De retour en Irak, il participe au coup d'État qui donne en juillet 1968le pouvoir au parti Baas .
Il devient l'homme fort du régime , dans l'ombre du président Al-Bakr, qu'il remplace en 1979, officiellement pour raisons de santé .
et faire de son la première puissance mil~ire du Proche-Orient, grâce à la manne pétrolière.
Il sera largement aidé par I'Occiden~ qui lui vend massivement des armes.
Le président irakien les utilise pendant huit ans (1980-1988) dans une épuisante guerre d'usure
Washington , qui a testé la solid~é de ses allian ces avec les pays arabes .
~administration américaine fa~ pres sion sur l'État hébreu pour que soit réglée la questio n palest inienne .
La conférence de Madrid , en octobre-novembre 1991 , débouche sur les accord s d 'Oslo, lesquels posent les bases d'une paix équitable .
Cependan~ le fait que les États-Un is soient l'unique arbitre de la région , l'Europe y étant marginalisée , suscite la méfiance de la partie arabe et empêche la poursu~e du processus .
«UNE BONNE AFFAIRE» On a pu dire que, pour I'Occiden~ la guerre du Golfe a été • une bonne affaire ».
Les États -Unis ont reçu près de 53 milliards de dollars des pays arabes alliés et de pays qui ne s 'étaient pas directement engagés (Allemagne , Japon) , alors qu'une estimation haute du coût des opérations ne s'élève qu'à 45 milliards de dollars .
La Fran ce, pour sa pa~ a reçu 1 milliard de dollars du Kowe'1l pour l'opération Dague t
LE MONDE ABABE DÉCHIRÉ Confrontés au choix d 'un camp arabe (les pétromonarchies ) contre un autre O'lrak ), le Conseil de coopération arabe (Irak, Jordanie , Égypte , Yémen ) se déchire , l'Union du Maghreb arabe (libye , Tunisie, Algérie, Maroc, Maur~nie ) et la ligue arabe se divisent Les populations immigrées sont brutalement chassées.
Ainsi, 200000 Palestiniens , 150000 Égyptiens , 600 000 personnes originaires du sous continent indien quittent le Kowe'ft, et 350000 Égyptiens sont chassés d1rak..
La radicalisation de l'ensemble des opinions publiques arabes , quelle que so~ la pos~ion d e leurs gouvernements , engendre un ressentiment croissant contre les États-Unis et contre l'Occident dans son ensemble .
Si le terrorisme islamiste , évidemmen~ a d'autres causes que la guerre du Golfe , il n'en reste pas moins que celle-ci a pu cristalliser des sentiments encore diffus.
milliers de morts.
Malgré sa défaite lors de la guerre du Golfe, il reste au pouvoir.
~embargo commercial imposé à l'Irak permet à Saddam Hussein de resserrer son emprise sur une société de plus en plus paupérisée, dont l'alimentation dépend de son bon vouloir.
Au cours des dix ans d'embargo, il tente de s'exonérer des contrôles de l'ONU.
Il parvient à reprendre les exportations de pétrole, grâce à l'opération «pétrole contre nourriture•, sans toutefois redresser son pays.
Lors de l'intervention de la coalition américaine en 2003, il ne peut résister.
Son régime chute le 8 mars 2003.
Saddam Hussein se cache alors, jusqu'à sa ~le 14 décembre 2003.
Emprisonné, il doit être jugé pour crimes de guerre..
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