Grand oral du bac : La guerre d'Algérie: La guerre coloniale la plus sanglante de l'histoire de France
Publié le 17/11/2018
Extrait du document
TRAGIQUE DECOLONISATION
La guerre d'Algérie est la plus longue et la plus tragique des guerres de décolonisation.
La présence d'une importante population d'origine européenne, refusant toute évolution politique et sociale, et l'incapacité des gouvernements successifs à imposer des réformes nécessaires expliquent le déchaînement des violences. Cette guerre, à l'origine de la chute de la IVe République, a laissé des cicatrices durables dans la société française comme dans la société algérienne.
LA NAISSANCE DU NATIONALISME ALGÉRIEN
• 5 mai 1931 Face aux menaces que la politique de francisation fait peser sur l'identité religieuse et culturelle des musulmans, Cheikh Abdelhamid Ben Badis fédère les associations d'oulémas (docteurs de la loi). Ce mouvement, à l'origine du nationalisme algérien, a pour devise : « L'Islam est notre religion, l'Algérie est notre patrie, l'arabe notre langue ».
« Il mars 1937 Messali Hadj fonde le Parti populaire algérien (PPA) qui a pour objectif l'indépendance de l'Algérie.
Le territoire est quadrillé et les régions pro-FLN sont décrétées zones interdites. Des villages sont détruits et leur population déplacée. Près de 2 millions de villageois et de nomades sont regroupés dans des villages de fortune. De grands barrages électrifiés sont édifiés le long des frontières marocaines et tunisiennes pour empêcher les incursions de l'armée extérieure du FLN. La durée du service militaire est allongée à 27 mois, ce qui permet le doublement des effectifs militaires.
• Avril 1956 Les leaders nationalistes modérés, dont Ferhat Abbas, les oulémas et le parti communiste algérien, rejoignent le FLN. Des syndicats proches du FLN se constituent parmi les ouvriers (Union générale des travailleurs algériens) et les étudiants (Union générale des étudiants musulmans algériens). En mai, l'UGEMA lance une grève illimitée des cours et des examens.
Début de Vote des Bataille Comité de De Gaulle Discours Semaine Référendum Création Putsch
l'insurrection pouvoirs spéciaux d'Alger salut public à Alger sur l'auto- des barricades sur l'auto- de l'OAS des généraux
en Algérie à Alger détermination à Alger détermination
Signature des accords d’Evian
• 8 mai 1945 Une manifestation organisée à Sétif contre la déportation au Congo de Messali Hadj tourne à l'émeute. Plusieurs dizaines de milliers de fellahs attaquent des fermes de colons, massacrant 103 Européens.
La répression menée par l'armée et les milices de colons provoque la mort de près de 8 000 musulmans et cause un profond traumatisme.
• 20 septembre 1947 Un nouveau statut de l’Algérie est adopté.
Constituée en départements, elle bénéficie d'une autonomie financière gérée par une Assemblée algérienne paritaire de 120 membres répartis à égalité en deux collèges, l'un représentant les quelque 922 000 Français d'Algérie, l'autre les 7 860 000 musulmans. Un gouverneur général nommé par Paris assure le pouvoir exécutif. Ce statut est dénoncé par les musulmans comme par les Français d'Algérie.
• À la même époque, le PPA, interdit depuis les émeutes
de Sétif, et sa couverture légale, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), créent une organisation clandestine, l'Organisation spéciale (OS). Composée d'un millier de membres, celle-ci est chargée de préparer l'insurrection armée.
• 4-11 avril 1948 Les élections à l'Assemblée algérienne organisées par le gouverneur socialiste Edmond Naegelen sont marquées par l'emprisonnement de plus d'un tiers des candidats du MTLD et par des fraudes qui permettent aux candidats de l'administration française d'obtenir la majorité des sièges (41) au sein du collège musulman.
Ces pratiques renforcent les partisans de l'insurrection dans la population musulmane, comme elles confortent les Européens dans l'idée que la force suffira à bloquer toute évolution.
• 1948-1954 Le MTLD s'empare progressivement du contrôle des associations de scouts, de lycéens et d'étudiants musulmans qui deviennent autant de foyers du nationalisme algérien.
«
ils
affirment la primauté du politique
sur le militaire, celle de la résistance
intérieure sur la résistance extérieure
et la collégialité du pouvoir.
La direction
politique est confiée au Conseil national
de la révolution algérienne (CNRA),
Parlement composé de 34 membres
élus par le congrès, et au Comité
de coordination et d'exécution (CCE),
un exécutif de 5 membres.
L'ALN est
dirigée par un état-major unique, dont
la direction est assurée par Belkacem
Krim.
L'Algérie est divisée en 6 wilayas
et Alger, zone autonome, devient
le siège de la direction du FLN.
TERREUR ET TERRORISME D'ÉTAT
o Septembre 1956 Le CCE décide
d'intensifier la lutte dans les villes
pour soulager les maquis.
Des bombes
explosent dans les lieux publics,
faisant plus de 80 victimes .
...,.....,..,_, o22 odobre
Ben Bella, Boudiaf, Ail Ahmed
et Khider, est intercepté en toute
illégalité par la chasse française.
Décidée par l'armée, cette opération
est assumée par le pouvoir politique.
o Novembre 1956 L'intervention
militaire franco-britannique menée
avec Israël contre l'Égypte à Suez,
à la suite de la nationalisation du canal
par Nasser, est un échec.
La France
et la Grande-Bretagne doivent se retirer
devant les menaces américaines
et soviétiques.
La France est humiliée,
tandis que le FLN renforce à cette
occasion son audience internationale.
o 27 décembre 1956 Le président
de la Fédération des maires d'Algérie,
Amédée Froger, est assassiné par
le FLN.
Ses obsèques dégénéreront
en « ratonnade » faisant plusieurs
centaines de morts.
• En réponse au terrorisme urbain
du FLN, les activistes européens
appellent à la lutte armée et multiplient
les attentats contre la population
musulmane.
les commandos terroristes par
tous les moyens.
L'armée se lance
dans une guerre totale : qua drillage
quartier musulman (Casbah),
perquisitions, fouilles et interrogatoires
dans les Centres de triage et de transit
(aT) en dehors de tout contrôle
policier et judiciaire.
L'utilisation
systématique de la torture aboutit
au démantèlement des réseaux
et leCCE est contraint d'abandonner
Alger pour se réfugier à Tunis.
•
Victoire militaire, la bataille d'Alger
est une défaite politique.
Les classes
moyennes musulmanes encore indécises
basculent dans le camp du FLN.
• La France est dénoncée sur le plan
international, y compris par ses alliés.
En France même, l'annonce du supplice
subi par une jeune fille musulmane
défendue par l'avocate Gisèle Halimi,
en avril, et de la mort sous la torture
d'un jeune universitaire proche du FLN,
Maurice Audin, en juin, bouleversent
les consciences.
Les intellectuels de
gauche dénoncent le recours à la torture
et Paul Teitgen, secrétaire général de
la préfecture d'Alger, remet sa démission.
o 20 août 1957 Les principes du FLN,
fixés à la Soummam, sont de fait
abandonnés : la résistance extérieure et
la lutte militaire deviennent prioritaires.
Le CCE est porté à 9 membres
et Ferhat Abbas en devient membre.
Pour assurer son hégémonie
sur le mouvement, le FLN pratique
la terreur contre les dissidents
elles opposants (humiliations,
mutilations, égorgements, massacres
de villageois soupçonnés d'être proches
du MNA).
Cette terreur entraîne
le ralliement de nombreux messalistes
à l'armée française.
o Fin 1957 Les effectifs des harkis,
supplétifs
algériens
de l'armée
t.
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1 .
.
française,
s'élèvent
à 30 000
hommes.
o a février 195a Le bombardement
par l'aviation française du village
tunisien de Sakiet-Sidi-Youssef,
d'où partaient des tirs de DCA de
I'ALN, provoque l'internationalisation
du conflit.
Quelque 70 civils, dont
des enfants, sont tués.
Le président
tunisien Habib Bourguiba en appelle
à une médiation américaine et anglaise,
que la France doit accepter sous
la pression de l'OTAN.
o 15 avril l95a
La chute du
gouvernement
Gaillard crée
....,_,..,1" • une crise politique.
Lacoste démissionne,
déclarant qu'on
se dirige « vers un Diên Biên Phu
diplomatique ».
Le général Raoul
Salan, commandant interarmées de
l'Algérie, est investi des pleins pouvoirs.
o Mai 195a À l'annonce de l'exécution
de trois soldats français par I'ALN,
le général Salan appelle à une
manifestation « dans la dignité »,
le 13 mai.
C'est le jour où Pierre Pflimlin
doit être investi président du Conseil
par l'Assemblée nationale.
Favorable
à la paix, il est le symbole de l'abandon
de la métropole pour les Français
d'Algérie.
Salan, dans un message
au président de la République,
René Coty, prévient qu'« on ne saurait
préjuger de la réaction de désespoir »
de l'armée en cas d'abandon de l'Algérie.
• Le 13, lors de la manifestation,
les activistes investissent le palais
du gouvernement général.
Le général
Massu fait acclamer par la foule la
création d'un Comité de salut public
dont la présidence est confiée à Salan.
Des voix commencent à s'élever pour
faire appel à de Gaulle.
En réaction à
ce coup de force, les députés
investissent Pflimlin à une très large
majorité.
La France est au bord
de la guerre civile.
• Le 15, dans un communiqué,
le général de Gaulle se déclare
« prêt à assumer les pouvoirs
de la République >>.
À Alger, poussé
par les gaullistes, Salan demande
la formation à Paris d'un gouvernement
de salut public dirigé par de Gaulle.
L'armée prépare un coup d'État
en métropole (le plan Résurrection
prévoit des parachutages sur Paris).
• Le 19, lors d'une
conférence
de presse,
de Gaulle rassure
les Français
et la classe politique en se défendant
de " vouloir commencer à 67 ans
une carrière de dictateur ».
Plus le coup
d'État semble imminent, plus de Gaulle
apparaît comme le seul à pouvoir l'éviter.
• Le 29 mai, après la démission de
Pllimlin, le président René Coty nomme
de Gaulle président du Conseil.
Celui-ci
est investi le 1• juin et obtient les pleins
pouvoirs pour une durée de six mois.
LA VOIE VERS
l'INDÉPENDANCE
��n•m1•ns" que
interprète
ses intérêts.
o 19 septembre 195a Surpris
par l'arrivée de de Gaulle au pouvoir
et par crainte d'être marginalisé, le FLN
transforme son CCE en Gouvernement
provisoire de la République algérienne
(GPRA).
Installé à Tunis sous
la présidence de Ferhat Abbas,
il s'affirme comme« seul représentant
du peuple algérien ».
o 3 odobre 1958 De Gaulle
annonce, à Constantine, un vaste
plan quinquennal de modernisation
économique et sociale de l'Algérie :
création de 400 000 emplois,
distribution de 250 000 hectares
de terres, industrialisation et
modernisation des infrastructures,
construction de logements et
scolarisation des deux tiers des enfants.
• Le 23, il lance par ailleurs, comme
préalable à une négociation, un appel
à« la paix des braves», rejetée
par le GPRA.
o 21 décembre 1958 Charles de Gaulle
est élu président de la V' République
dont la Constitution a été approuvée
par le référendum du 28 septembre.
o 1959 Sur le terrain, le général
Maurice Challe entreprend la
destruction méthodique des troupes
de I'ALN par un immense ratissage
du pays, organisé d'ouest en est.
L'armée française est en passe
de gagner la guerre.
o 16 septembre 1959 À la suite
du dépôt devant l'ONU d'une motion
pour la reconnaissance du droit à
l'indépendance de Algérie, de Gaulle, afin
d'éviter une internationalisation
du conflit, se prononce en faveur du
droit à l'autodétermination du peuple
algérien, avec trois choix : la sécession,
la francisation ou l'autonomie en
association avec la France.
Ce tournant
décisif dans la politique du général de
Gaulle provoque stupeur et sentiment
de trahison parmi les Français d'Algérie
et la hiérarchie militaire.
• En décembre, l'abstention des
États-Unis et de l'URSS permettra
de repousser la motion sur le droit
à l'indépendance de l'Algérie.
LA RÉVOLTE DES« PIEDS NOIRS»
o Janvier 1960 Le 19, le rappel en
France du général Massu, coupable
d'avoir déclaré dans un journal
allemand qu'il ne comprenait plus
la politique du général de Gaulle,
donne le signal de l'émeute à Alger.
• Le 24, les activistes français tirent
sur les gendarmes et érigent des
barricades qu'ils tiennent pendant une
semaine.
L'armée demeurant loyaliste,
ils sont contraints à la reddition.
o 15 juin 1960 Les activistes français
d'Alger créent le Front de l'Algérie
française (FAF).
o 25-29 juin 1960 Des négociations
engagées par le gouvernement avec
le FLN à Melun échouent rapidement.
o 4 novembre 1960 Tout en exigeant
le cessez-le-feu comme préalable
à la reprise des négociations, de Gaulle
déclare vouloir poursuivre le chemin
menant à une « République
algérienne».
o 9-12 décembre 1960 Lors
de son dernier voyage en Algérie,
de Gaulle, acclamé par les musulmans,
est conspué par les Français.
À Alger, l'armée tire sur une
manifestation qui arborait le drapeau
algérien, faisant120 morts.
o a janvier 1961 Par référendum,
les électeurs approuvent la politique
algérienne du général de Gaulle, à 75 %
en métropole et à 69 % en Algérie.
o Mars 1961 À l'annonce de la reprise
des négociations avec le FLN, Salan,
Susini et Lagaillarde créent, à Madrid,
l'Organisation armée secrète (OAS)
qui regroupe les principaux activistes
européens .
o Avril 1961 Les premiers attentats
de I'OAS ensanglantent la France
et l'Algérie.
• Le 11, lors d'une conférence de
presse, de Gaulle déclare envisager
d'un « cœur parfaitement tranquille »
l'indépendance de l'Algérie.
mis à la
retraite, Challe, Jouhaud, Salan et Zeller,
appuyée par les unités de parachutistes,
prend le pouvoir à Alger.
• Le 23, de Gaulle, dans un discours
radiotélévisé, ordonne que " tous
les moyens soient utilisés pour barrer
la route à ces hommes-là ».
Le refus
des soldats du contingent comme
des officiers de la marine et de l'armée
de l'air de suivre les putschistes
provoque l'échec du coup d'État.
• Le 26, Challe se rend.
Les autres
prennent la fuite.
Les officiers rebelles
entrent dans la clandestinité et viennent
grossir les rangs de I'OAS.
LE
RÈGLEMENT DU CONFLIT
• 20 mai-13 juin 1961 La première
conférence, organisée à Évian entre
le gouvernement français et le FLN,
échoue sur le futur statut des
Européens d'Algérie et sur le sort du
Sahara que la France veut conserver.
• À la même époque, I'OAS entretient
un climat de terreur en métropole et
en Algérie : " ratonnades », attentats
sanglants, assassinats d'officiers,
de commissaires et de juges chargés
de la répression.
o 9 septembre 1961 De Gaulle
échappe à un attentat de I'OAS
à Pont-sur-Seine.
o 17 odobre 1961 Une manifestation
pacifique, organisée par le FLN à Paris
pour protester contre le couvre-feu
imposé aux musulmans, est brutalement
réprimée par la police sous les ordres
du préfet Maurice Papon.
Entre lOO
et 200 Algériens sont massacrés.
o 8 février 1962 Au métro Charonne,
la police charge brutalement et fait
8 morts parmi les manifestants venus
dénoncer les crimes de I'OAS, à l'appel
des syndicats et des partis de gauche.
Le 13, 500 000 manifestants suivent
les cercueils des victimes.
o Mars 1962 Le 7, les négociations
reprennent à Évian alors que
la violence s'exacerbe en Algérie :
massacre d'Algériens, règlement
de compte entre commandos de I'OAS
et polices parallèles gaullistes.
oLe 18, la signature des accords
d'Évian débouche sur un cessez-le-feu,
la reconnaissance de la souveraineté
de l'État algérien sur la totalité
de l'ancienne colonie ella garantie
des droits et des biens des Français.
o Le 23, I'OAS transfo rme le quartier
français de Bab-el-Oued en camp
retranché.
L'armée intervient
avec les chars, causant 35 morts.
o Le 26, la fusillade de la rue d'Isly,
à Alger, lors d'une manifestation,
fait 66 morts parmi les Européens.
o Mars-juin
La politique
la terre
brûlée
des écoles
françaises d'Alger, sabotage des
installations pétrolières, etc.-accélère
l'exode des Européens d'Algérie vers
la métropole.
ils seront plus de 500 000
à être « rapatriés » en quatre mois.
o a avril Les Français approuvent
par référendum, à plus de 90 %,
les accords d'Évian.
J•juillet
Les Algériens
approuvent par référendum
l'indépendance,
par 99,7%
de uoui>>.
oLe 3, l'Algérie
proclame son
indépendance..
»
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