Grand oral du bac : LA FRANCE DE VICHY
Publié le 05/02/2019
Extrait du document
«
La
France de Vichy
totalitarisme fasciste.
Très rapidement, le gouverne
ment s'engage dans une politique répressive et
prend des mesures d'exception qui restreignent
considérablement les libertés publiques.
Un État autoritaire
Le rétablissement des «délits d'opinion et d'appar
tenance» dans la législation, et l'institution de juri
dictions exceptionnelles, permettent aux autorités
d'éliminer les opposants: socialistes, commu
nistes, francs-maçons, gaullistes.
À partir d'août
1940, les sociétés secrètes sont interdites, puis, en
novembre, les centrales patronales et syndicales
sont supprimées.
Dès octobre de la même année,
un statut discriminatoire des juifs, très proche des
lois allemandes de Nuremberg, marque le début
d'une persécution qui prendra une dimension tra
gique à partir de 1942, avec les rafles et les dépor
tations massives.
Le camp de Drancy, dans lequel
s'entassent les juifs arrêtés par la police française,
devient une antichambre d'Auschwitz.
Le régime de Vichy poursuit également les
hommes politiques de la III' République: au cours
du procès de Riom, en avril 1942, on va tenter de
juger Léon Blum, le général Gamelin et Paul Rey
naud.
Exigé par les Allemands, qui veulent voir
définie la responsabilité de la France dans la guer
re, ce procès donne en fait à Blum l'occasion
d'évoquer les responsabilités de Pétain et deWey
gand dans la préparation et la conduite du conflit.
Finalement, Adolf Hitler donne l'ordre d'ajourner
les débats.
D'ailleurs, les magistrats, comme les
fonctionnaires et les cadres de l'armée, font
serment d'allégeance à l'égard du maréchal.
La
création de diverses instances judiciaires -la Cour
suprême de justice, la cour martiale- complète
l'appareil répressif.
Les plus tristement célèbres
des juridictions d'exception restent assurément les
sections spéciales chargées de «réprimer l'activité
communiste ou anarchiste >>: elles prononceront
des condamnations en vertu de nouvelles lois
ayant un effet rétroactif (on juge un crime en fonc- tion
d'une législation qui n'existait pas au moment
où celui-ci a été commis), un principe étranger au
droit dans la quasi-totalité des Etats.
La politique de collaboration
Selon les termes de l'armistice, l'action du régi
me, en principe souverain, est conditionnée par
la présence des Allemands qui occupent les
deux tiers de la France, ont annexé l'Alsace-Lor
raine et contrôlent l'essentiel de l'économie.
Mais, à partir de l'automne 1940, l'ingérence
de l'occupant dans la vie politique française va i Le vélodrome a d'hiver ou
• Vel' d'hiv'.,
où furent parqués de
nombreux juifs après la
rafle de juillet 1942.
VIchy mena une
politique antisémite
très proche de celle
du Ill" Reich.
Sur les
70 000 qui partirent
de France, et pour
lesquels on possède
des renseignements
d'état-civil, on estime
que 2100 seulement
ont survécu à l'enfer
des camps.
Pierre Laval..,..
instaura
la Milice française
et le Service du travail
obligatoire (STO).
Arrêté en Autriche
en mai 1945 par
les Américains,
il fut déféré devant
la justice française
pour haute trahison,
condamné à mort
et exécuté.
s'accentuer.
La collaboration avec l'Allemagne,
dont Pierre Laval est le principal artisan, est offi
cialisée lors de l'entrevue de Montoire entre
Pétain et Hitler (24 octobre 1940).
Bien que cette
politique soit mal acceptée par l'entourage de
Pétain, dont les ministres obtiennent le renvoi de
Laval en décembre, elle ne cessera pourtant pas
de se développer sous le ministère de Darlan,
puis à nouveau sous celui de Laval, dont les Alle
mands imposent le retour en avril 1942.
À partir de novembre 1942, les autorités d'occu
pation prennent le contrôle total du régime qui
s'aligne désormais sur l'Allemagne.
Des collabo ra
teurs avérés comme Marcel Déat ou Joseph Dar
nand entrent au gouvernement: dès lors, la France
vit à l'heure allemande.
Les prélèvements de main
d'œuvre s'accentuent avec l'instauration de la relè
ve, une fiction qui veut que le départ de tra
vailleurs volontaires français pour l'Allemagne
s'accompagne du retour de prisonniers.
En février
1943, la création du Service du travail obligatoire
(STO) finit par convaincre les plus incrédules que
le gouvernement de Vichy prend ses ordres à Ber
lin.
Par ailleurs, les services de police sont renfor
cés avec la naissance de la Milice française.
Une fin honteuse
Si la collaboration d'État trouve un soutien auprès
d'une partie de la population, la Résistance voit
toutefois ses rangs grossir.
Finalement, les excès de
la collaboration vont discréditer le régime de
Vichy.
Celui-ci s'effondre avec la défaite en France
de l'Allemagne durant l'été 1944.
Pétain sera arrê
té, jugé et condamné à mort, peine que le général
de Gaulle commuera en détention perpétuelle.
Aujourd'hui encore, le régime de Vichy demeu
re une plaie douloureuse dans la mémoire natio
nale.
Les « vichystes » continuent de défendre la
fiction d'un maréchal qui aurait fait don de sa
g personne pour sauver la France, rejetant les excès
� commis par son entourage.
Les travaux des histo
� riens étrangers ont mis en lumière l'écrasante
� responsabilité du héros de la Grande Guerre..
»
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