Grand oral du bac : La bataille de Stalingrad - Le rétablissement soviétique
Publié le 18/11/2018
Extrait du document
«
UNE
NOUVEW
FORME DE GUERRE
• Au sujet de la bataille de Stalingrad,
l'un des protagonistes, le général Doer,
a écrit : «L'époque où l'on dirigeait
les opérations sur une grande échelle
paraissait révolue.
La guerre avait
abandonné la steppe infinie
pour les berges abruptes de la Volga,
coupées de ravins, pour la zone
industrielle de Stalingrad.
Elle faisait
rage dans un univers lunaire, parsemé
de carcasses de fer, de béton et de
pierres.
[ ...
] Pour chaque maison,
chaque chateau d'eau, chaque quai
de gare, chaque mur, chaque cave,
chaque morceau de ruine, il fallait
livrer une bataille acharnée qui
dépassait en violence toutes celles
de la Première Guerre mondiale.
»
• Dans cette nouvelle forme de guerre,
les Soviétiques affichent une
remarquable maitrise.
Disposant
de troupes de choc dotées d'un
armement varié -mitrailleuses lourdes
et légères, mitraillettes, grenades, armes
antichars -, ils multiplient les contre
attaques et harcèlent sans relâche
les hommes de la VI' armée
du général Paulus.
commandées
par les
généraux
Nikolaï
Vatoutine et
Konstantine
Rokossovski qui, le
lendemain, taillent
en pièces la IV' armée roumaine.
• Le 22 novembre, les deux branches
de la tenaille soviétique se referment
à Kalatch, sur le Don.
L'opération
est un succès :la VI' armée se trouve
à présent encerclée dans un périmètre
compris entre la Volga et le Don.
• Bien que la situation soit extrêmement
périlleuse, les Allemands peuvent
encore se sortir du piège, mais à
la suite d'une réunion exceptionnelle
du haut commandement allemand,
le Reichsmarschall Giiring assure
qu'il est en mesure de livrer 500 tonnes
de vivres et de munitions par jour
aux assiégés.
Hitler ordonne donc
au général Paulus de tenir jusqu'à
l'arrivée des secours.
l'OBSTINATION DE HITLER
• Le commandant de la VI' armée,
f-------------_, qui sait que les secours n'arriveront
pas à temps, prépare une sortie
brisera la surface gelée du fleuve,
interdisant tout passage.
Vers la
mi-novembre, seule une petite partie
de Stalingrad est encore soviétique.
• Si l'avantage des Allemands sur le
terrain est incontestable, la situation
d'ensemble demeure précaire.
D'une part, la VI' armée allemande
n'est pas parvenue à déloger la
LV II' armée soviétique de ses positions
sur la rive droite de la Volga.
D'autre
part, la position de la VI' armée de
Paulus devient chaque jour plus fragile :
déployée en flèche avec des flancs
insuffisamment protégés, elle risque
à tout moment d'être coupée du gros
des forces allemandes.
Paulus ne
méconnaît pas ce risque.
Toutefois,
lorsqu'il demande l'autorisation de se
replier, Hitler lui ordonne fermement
de conserver ses positions.
COFFENSM SOVitnQUE :
1t NOV.
-JO Dk.
1M2
L'ENCERCLEMENT DE
LA VI' AIMtE ALLEMANDE
• Dès le mois d'octobre, les forces
soviétiques se sont mises en
mouvement au nord du Don et
à l'est du coude de la Volga, dans
le dessein de lancer une grande
offensive d'encerclement des forces
du général Paulus.
L'opération reçoit
le nom de code «Uranus».
• La manœuvre de prise en tenailles
est des plus classiques, mais sa mise
en place n'est pas exempte de
difficultés.
La faible densité du réseau
ferré ne facilite guère l'acheminement
des troupes et du matériel vers la zone
choisie.
Aussi les déplacements se font
ils de nuit, à travers la steppe couverte
de neige, vers les emplacements fixés
en arrière du front.
Minutieusement
réglés par les états-majors et
exécutés avec la plus stricte discipline,
les mouvements de l'Armée rouge
échappent aux observateurs ennemis.
·Le 19 novembre, la Ill' armée
roumaine est débordée par le groupe
des armées soviétiques du Don avec
130 chars et 57 000 hommes.
Hitler intervient alors de nouveau,
faisant savoir par un ordre personnel
que Paulus doit « vaincre sur place
ou mourir ».
·Afin
de dégager
la VI' armée
et de rétablir
la situation
à l'avantage
du Reich,
Hitler crée
un nouveau __ ..__ _ _ _,_groupe
d'armées baptisé « Don » à la tête
duquel il nomme le général Erich
von Manstein.
• Celui-ci ouvre un nouveau front au
sud du Don et au nord-est de Rostov,
lançant, le 12 décembre, une attaque
de dégagement destinée à rétablir
la liaison avec la VI' armée encerclée.
Parvenus le 21 décembre à quelque
40 km de la ligne d'encerclement,
les blindés du général Hoth, qui
appartiennent au groupe d'armées
du Don, se heurtent à un barrage
d'artillerie qui les contraint à se replier,
laissant derrière eux 25 000 hommes
tués ou prisonniers.
• Quelques jours auparavant,
le 16 décembre, la VIII' armée italienne
a elle aussi été écrasée par une violente
attaque soviétique sur le Don.
Tous
les commandants allemands savent
dès lors que la situation est désespérée.
• Hitler, contre l'avis des généraux
du quartier général, refuse d'envisager
une percée vers l'ouest, qui briserait
l'encerclement de la VI' armée.
Le Führer, qui a solennellement garanti à
l'Allemagne la prise de Stalingrad,
· ne veut pas entendre parler de retraite.
De fait.
les communiqués officiels
relatifs à la situation sur le front
de l'est laissent entendre que la ville
est virtuellement occupée par
la Wehrmacht.
• Le groupe d'armées du Don arrête
sa retraite et s'établit solidement
derrière la rivière Manytch.
Il tiendra
là jusqu'à ce que se soit repliée l'armée
du Caucase composée des restes
de la IV' armée blindée de von Bock,
du groupe d'armées A de von Kleist,
du groupe blindé de Hoth et de ce qui
reste de forces italiennes et roumaines.
• Les arrière-gardes de l'armée
du Caucase font sauter routes, ponts
et voies ferrées.
Faute de moyens,
les Russes ne parviennent pas
à entraver ce mouvement de repli
ni à accrocher sérieusement les unités
de l'armée du Caucase.
l' AGONIE DE STALINGRAD :
1• JANV .· 2 FÉVR.
1943
ON MANCE LES CHEVAUX
• L'obstination de Hitler condamne
irrémédiablement la VI' armée de
Paulus.
Son sort dépend désormais
d'un approvisionnement acheminé
par pont aérien.
• Malgré les prouesses réalisées
par les pilotes de la Luftwaffe, celui-ci
se révèle nettement insuffisant.
Il est vrai que l'entreprise doit faire
face à d'insurmontables difficultés,
dues notamment aux rigueurs de
l'hiver et aux attaques incessantes
de l'adversaire.
La chasse russe est
maîtresse du ciel.
De plus, une grande
offensive soviétique sur le Don oblige
le général Richthofen, chef de la
IV' flotte, à reculer ses terrains d'envol :
les appareils de la luftwaffe doivent
alors parcourir 300 à 400 km
supplémentaires.
Dans ces conditions,
l'approvisionnement va diminuant.
Les rations sont de plus en plus minces.
Les soldats allemands sont réduits
à manger les derniers chevaux.
• Le froid intense de l'hiver caucasien
constitue une condition aggravante.
Partis à l'offensive en été, les soldats
allemands ne disposent pas de
véritables tenues d'hiver.
Les cas de
gelures sont nombreux.
la dureté du
sol ne permet plus d'enterrer les morts.
• Après le 24 janvier, le ravitaillement
en vivres diminue encore, de nombreux
conteneurs étant tombés chez l'ennemi.
lA BATAILLE FINALE
• Le général Joukov, qui a planifié
la contre-offensive soviétique, confie
la mission d'anéantir la VI' armée
au général Rokossovski.
Ce dernier
dispose de 39 divisions d'infanterie,
de 10 brigades d'infanterie motorisée
et de marine, de 7 divisions aériennes,
de 45 régiments de mortiers et
d'artillerie de la RVGK -la réserve
du haut commandement suprême -,
de 10 régiments lance-fusées, de
5 brigades blindées, de 14 régiments
blindés et de 17 régiments de PVO.
• Le 8 janvier,
le général
Voronov,
délégué
par Staline,
somme le
général Paulus
de se rendre.
li lui promet
de lui laisser
la vie sauve, de ravitailler ses armées,
de soigner les blessés et d'autoriser
les prisonniers à conserver leur
uniforme, leurs décorations et
leurs objets personnels.
Dans le cas
contraire, les restes de la VI' armée
seront exterminés.
Le général Paulus
ne juge pas bon de répondre.
• Le 10 janvier commencent les
opérations de réduction systématique
de la zone encerclée.
Six armées
soviétiques se livrent à des attaques
concentriques sur un adversaire de
plus en plus affaibli -la ration de pain
quotidienne est tombée à 50 g.
La puissance de feu soviétique
est implacable.
• Le 12 janvier, une offensive soviétique
lancée sur le cours supérieur du Don
aboutit à l'écrasement de la Il' armée
hongroise.
• Le 22 janvier, les Soviétiques
présentent au général Paulus leur
seconde offre de capitulation.
• Le 24 janvier, Paulus rend compte
de la situation au haut commandement
de l'armée de terre et à celui du groupe
d'armées du Don : «Toute résistance
supplémentaire est dénuée de sens.
La défaite est inévitable.
Afin de sauver
encore ceux qui restent en vie, l'armée
allemande demande l'autorisation
immédiate de capituler.
» Hitler refuse.
• Le 25 janvier, les Allemands, dont
la résistance demeure farouche,
ne contrôlent plus qu'une zone
d'à peine 100 km'.
• A la fin du mois de janvier, la poche
de résistance allemande éclate sous
les coups de boutoir soviétiques.
Le 31 janvier 1943, le groupement Sud,
avec lequel se trouve Paulus, cesse
toute résistance.
L'avant-veille, Hitler
avait élevé Paulus à la dignité de
maréchal, espérant que celui-ci préfère
le suicide à l'infamie de la reddition.
Le 2 lévrier, c'est au tour du
groupement Nord de capituler.
Au total, 22 divisions allemandes
se rendent.
Quelque 147 000 cadavres
sont enterrés sur place.
• La bataille de Stalingrad, qui a duré
plus de six mois, se solde par une
écrasante victoire soviétique et par
la première capitulation de l'armée
allemande depuis le début de la guerre.
• Le général Halder, commandant
en chef de l'état-major général,
avait prévenu Hitler, dans une lettre
qu'il lui avait adressée peu avant
le déclenchement des opérations :
« Stalingrad sera notre tombe à moins
que vous ne vous contentiez de poursuivre
les plans initiaux de
l'opération en éliminant le gros des
forces soviétiques dans le Caucase pour
ensuite, et ensuite seulement, pousser
notre effort sur la Volga.
Nous n'avons
pas les moyens de mener ces deux
opérations simultanément.
»
• L'effet de la victoire, amplifiée
par la propagande, est énorme
en Union soviétique, où il contribue
au redressement du moral de la
population, ainsi que dans toute
l'Europe occupée.
La vict oire de
l'Armée rouge à Stalingrad apporte
la preuve aux Alliés que l'URSS
est une grande puissance.
Elle
donne plus de poids à Staline face
à Churchill et à Roosevelt.
• En Allemagne, la fin de la VI' armée,
saluée par un deuil national.
consacre
la fin du Blitzkrieg et oriente le Reich
vers la mobilisation complète
de ses moyens dans le cadre de
la «guerre totale» qu'appelle de
ses vœux le ministre de la Propagande,
Joseph Goebbels.
• Sur le plan stratégique, enfin,
Stalingrad marque l'échec définitif
du plan Barberousse et oblige le Reich
à se battre désormais sur deux fronts,
depuis le début de la contre-offensive
alliée marquée par le débarquement
d'Afrique du Nord en novembre 1942.
LES RAISONS
DE L'ÉCHEC ALLEMAND
• Plusieurs raisons expliquent
la défaite de la Vl' armée du général
Paulus à Stalingrad.
• Tout oppose le Blitzkrieg.
cher
aux stratèges allemands, et qui a fait
ses preuves notamment en Pologne,
en France et lors des premiers mois
de l'offensive de la Wehrmacht contre
l'URSS, à cette guerre de siège,
effroyablement dure, dans les
conditions plus que rigoureuses
de l'hiver 1941-1942.
• Les contraintes de la logistique
ont également pesé sur l'issue
de la bataille pour Stalingrad.
Loin de ses lignes de ravitaillement.
l'armée de Paulus aura connu
d'Insurmontables problèmes
d'approvisionnement en armes,
matériels, munitions et nourriture.
• Une série d'erreurs d'appréciation
des desseins de l'ennemi, une sous
estimation des capacités de résistance
de l'Armée rouge, l'entêtement du
commandement allemand à refuser
d'engager tout repli tactique et.
enfin,
l'obstination de Hitler -il aura révoqué
sur le front de l'est ses meilleurs
généraux -ont abouti à faire de
cette campagne un véritable désastre
pour la Wehrmacht
• Quant à Giiring.
qui a affirmé que
la luftwaffe était capable d'assurer
le ravitaillement des troupes prises
dans la poche de Stalingrad, il porte
une lourde responsabilité dans
l'échec allemand..
»
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