Grand oral du bac : Histoire L'EUROPE DE L'EST APRÈS L' URSS
Publié le 04/02/2019
Extrait du document
La poudrière balkanique
Le processus de démocratisation de l’ancien monde communiste fut beaucoup plus problématique dans les pays balkaniques, à l’exception de la Bulgarie. A la mort du maréchal Tito (1892-1980), premier secrétaire du Parti communiste yougoslave de 1936 à 1980, héros croate de la résistance aux Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale qui avait réussi à maintenir autour de son nom la cohésion du pays, les revendications d’indépendance des différentes composantes nationales de la Yougoslavie refirent brutalement surface. Après une série de crises politiques en 1989, la Yougoslavie, véritable mosaïque de nationalités, implosa (sécession de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine en 1990). Une guerre civile éclata, faisant des dizaines de milliers de morts et fut caractérisée par l’horreur de «l’épuration ethnique» à grande échelle. Celle-ci eut bientôt pour enjeu le contrôle de la Bosnie-Herzégovine, de peuplement croate, serbe et musulman. Cette guerre impitoyable, que l’Union européenne ne réussit pas à stopper, déboucha sur les accords de Dayton (septembre 1995) qui instituèrent un partage du pouvoir entre ces trois ethnies au sein de la Bosnie-Herzégovine. Les termes de République fédérale de Yougoslavie ne désignent plus aujourd’hui que l’association au sein d’un même État de la Serbie et du Monténégro, la Macédoine ayant de son côté également accédé à l’indépendance.
Pour sa part, l’Albanie, dirigée de 1944 à 1985 par le dictateur Enver Hoxha (1908-1985), a également opéré une transition démocratique grâce à Ramiz Alia, qui succéda au dictateur en 1985, notamment à la suite de l’émigration massive d’Al-banais vers l’Italie. Un problème grave se pose encore aujourd’hui: celui du devenir de la minorité albanaise de la province serbe du Kosovo.
Sipa Press/Alexandra Boulât
Les PECO aujourd’hui
Si leur passé est commun, on ne peut pas en dire autant du présent, voire de l’avenir des pays d’Europe centrale et orientale (PECO). Les pays catholiques (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovénie) ont réussi leur transition politique et démocratique alors que les pays de confession orthodoxe (Roumanie, Bulgarie) sont toujours en retard.
Ainsi, les PECO se répartissent désormais en trois groupes bien distincts: le groupe de Wise-grad réunissant les pays voisins de l’Europe occidentale (Hongrie, Pologne, République
tchèque et Slovaquie), les pays d’Europe orientale et balkanique (Roumanie, Albanie et exrépubliques yougoslaves) et les pays baltes qui hésitent encore entre une identité ouest-européenne nordique, ouest-européenne occidentale ou ex-soviétique.
Dans leur ensemble, les PECO aspirent à intégrer l’Union européenne, mais en attendant ils poursuivent les réformes économiques et politiques, décrochent des partenariats avec des institutions européennes, mais pris entre les exigences russes et leurs souhaits européens, ils s’inscrivent pour l’instant dans un no man’s land stratégique.
«
L'Europe
de l'Est après l'URSS
Hongrie de tenter de s'insurger contre l'occu
pation soviétique, mais Nikita Khrouchtchev
fit envoyer les chars des troupes du pacte de Var
sovie pour mater la rébellion.
La répression fut
sanglante mais le pays fut ensuite doté par Mos
cou d'un régime économique spécial qui en fit
jusqu'en 1989 le «laboratoire économique» du
monde communiste.
Au début de 1968, en Tché
coslovaquie, le premier secrétaire du parti,
Alexander Dubcek, tenta d'instaurer un «socialis
me à visage humain ., lors du "Printemps de
Prague».
Mais, inquiets pour le maintien de leur
hégémonie sur les pays satellites,· les dirigeants
soviétiques firent d'abord pression sur le gouver
nement de Prague avant d'intervenir militaire
ment le 20 août 1968, sous couvert du pacte de
Varsovie.
Des centaines de personnes furent arrê
tées et Dubcek fut remplacé par Gustav Husak,
un communiste orthodoxe.
Le syndicat Solidarnosc
Le dernier et le plus puissant mouveme nt de
révolte populaire de l'ère communiste dans un
pays sous dépendance soviétique eut lieu en
Pologne en 1980.
Au début de 1980 un mouvement de protesta
tion ouvrière de grande ampleur indépendant des
instances dirigeantes -donc illégal- fut déclenché
par Lech Walesa, alors simple électricien, sur les
chantiers navals de Gdansk.
Soutenu par l'É glise
catholique, Walesa fut le leader de grèves très
importantes.
Un syndicat libre baptisé So/idarnosc
(Solidarité) fut fondé peu après.
Son comité direc
teur réclama la liberté d'expression et de culte, des
élections libres et la fin du monopole du parti
communiste dans les instances gouvernementales.
En décembre 1981, le général Jaruzelski instaura
l' « état de guerre», interdit Solidarnosc et mit en
œuvre un processus de répression policière.
Il justifia son action en affirmant qu'il était le
seul à pouvoir éviter une intervention militaire
soviétique.
Par son ampleur inhabituelle, le mou
vement de contestation déclenché par le syndi
cat Solidarnosc acheva de mettre en lumière l'im
possibilité structurelle des régimes communistes
à se réformer.
Les grèves de 1980 eurent un retentissement
international (Lech Walesa reçut le prix Nobel de ! Les élections libres qui eurent A lieu en Bulgarie en février 1990
se déroulèrent dans une ambiance de ferveur
populaire.
La population du •meilleur
élève des pays frères• s'emparait
également des aspirations démocratiques.
la
paix en 1983 et le pape Jean Paul Ille soutint
ouvertement).
Elles conduisirent louri Andropov
puis Mikhaïl Gorbatchev et l'appareil dirigeant
soviétique à envisager la reprise du processus des
réforme.
C'est ainsi qu'en 1985 Mikhaïl Gorbat
chev, nouveau premier secrétaire du PCUS, enta
ma sa perestroïka (reconstruction), une politique
de restructuration de la vie économique et poli
tique de l'URSS.
La perestroïka
Authentique communi5\€ et pur produit de l'ap
pareil du parti et de l'Etat, Mikhaïl Gorbatchev
avait pour ambition de secouer la torpeur qui
plongeait l'Union soviétique, de moins en moins
capable de faire face à la course aux armements
imposée par les États-Unis, en plein marasme
économique.
Dès 1985 , il adressa un message
très clair aux divers dirigeants des «pays frères»: il
ne faudra plus compter sur les chars soviétiques
en cas de troubles intérieurs.
À l'extérieu r, il
réduisit le montant de l'aide militaire soviétique à
Cuba et s'engagea à rapatrier les troupes de l'Ar
mée rouge basés depuis 1979 en Afghanistan.
' En 1989, la population de Prague
alluma des milliers de bougies
pour symboliser, aux yeux des autorités,
sa volonté d'opérer une transition démocratique
en douceur.
Les bougies perpétuaient
également la mémoire des morts de 1968..
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