Grand oral du bac : Histoire LES CROISADES
Publié le 03/02/2019
Extrait du document
Le Saint Empereur romain germanique (nom donné à l’empereur d’Allemagne pendant la période où il accédait au trône avec la bénédi-cion du pape), Frédéric Ier Barberousse, parti le premier, a traversé victorieusement l’Europe et l’Asie Mineure, mais périt noyé dans le gué d’une petite rivière, la Selef. Les deux autres monarques, le Français Philippe 1er Auguste et l’Anglais Richard Cœur de Lion, arrivent à bon port et engagent le combat. Chemin faisant, Richard fait la conquête de Chypre, qu’il vend peu après à Guy de Lusignan, roi dépossédé de Jérusalem.
Philippe Auguste, qui était en désaccord avec Richard Cœur de Lion, doutait du succès de l’entreprise et rentre en France, ce qui donne aux troupes restantes une unité de commandement rarement atteinte. Bien conduites, protégées sur leur flanc droit par la mer, ces troupes battent celles de Saladin à Arsouf, en 1191. Durant un an, Richard et Saladin vont s’affronter, menant tantôt des négociations courtoises, tantôt des expéditions sanglantes.
En fin de compte, la désunion régnant de nouveau chez les Francs, le traité de 1192 institue une trêve qui les conforte dans leurs places fortes et laisse Jérusalem aux Musulmans, qui s’engagent à en laisser l’accès aux pèlerins chrétiens.
La cause trahie
Le départ de Richard de Palestine marque la fin de l’époque héroïque. La IVe croisade est détournée de ses objectifs premiers par les Vénitiens, désireux de renforcer le contrôle qu’ils exerçent, à cette époque, sur les routes commerciales de la Méditerranée. Transportés à bord de navires vénitiens, les croisés ont du payer leur passage en conquérant le port de Zara, sur la côte dalmate; débarqués à Constantinople, ils ont réinstallé sur son trône un empereur protégé par Venise.
Pendant un demi-siècle, un Empire latin d’Orient va remplacer l’Empire byzantin. Mais il ne réussit pas, malgré le départ des Francs qui ont perdu la plupart des domaines conquis, à recouvrer l’intégralité des possessions de son prédécesseur. Ainsi, paradoxalement, le rempart
Sous la conduite de Saladin, les Musulmans de Syrie et d’Égypte, enfin unis, constituaient une armée très puissante qui a infligé défaite sur défaite aux États chrétiens d’Orient.
qui a si longtemps protégé la Chrétienté des dangers venus de l’Est a été détruit par des chrétiens.
La dernière croisade
Quatre autres croisades se succédèrent. Sous l’impulsion d’innocent III, le terrain des combats se déplaçe en Égypte qui était pour lui la seule monnaie d’échange possible contre l’ancien royaume de Jérusalem.
Une seule croisade, la sixième, s’est déroulée en Terre sainte, en 1228 et 1229. Elle est lancée par l’empereur d’Allemagne, Frédéric II, excommunié par son rival le pape, mais habile diplomate; il réussit, par la négociation, à acquérir Jérusalem, Bethléem et Nazareth et une trêve de dix ans. Succès de courte durée, car les chrétiens se déchirent de nouveau tandis que le sultan d’Égypte réduit un par un les points d’appui des Francs.
L’esprit croisé n’était pourtant pas mort puisqu’on 1270 Saint Louis et le prince Édouard d’Angleterre organisent une ultime expédition, ils échouent devant Tunis, où le roi de France trouva la mort, emporté par la peste. Les troupes aragonnaises et anglaises poursuivent l’effort mais elles n’ont été guère plus loin qu’Acre.
C’était la dernière tentative. Elle avait été précédée par la perte d’Antioche en 1268 et, surtout par celle d’une grande place forte, le Krak des Chevaliers, situé près de Tripoli. La chute de cette ville en 1289 puis la prise de Saint-Jean-d’Acre en 1291 a assuré la victoire des Musulmans et mis fin à deux siècles de présence franque en Asie Mineure. Seule Chypre, aux mains de la dynastie des Lusignan, est restée franque pendant deux siècles supplémentaires.
Après cela, il n’y a plus eu de croisade, même si d’autres expéditions militaires bénies par l’Église en ont porté le nom. Les Européens ont-ils tiré bénéfice des Croisades? S’il est vrai
Enrichie par le commerce
de la laine, l'Angleterre a payé de lourds impôts pour placer Richard Cœur de Lion à la tète de la IIIe croisade.
irep0int Hulton Picture Company
qu’ils se sont familiarisés avec la culture et la science islamiques et qu’ils ont découvert les raffinements de la civilisation orientale (la soie, les tapis, les épices), rien ne dit que, tôt ou tard, il n’en aurait pas été de même, dans d’autres circonstances et selon d’autres voies.
L’Empire byzantin a été tour à tour protégé ou pillé par les croisés. L’antagonisme entre chrétiens d’Orient et chrétiens d’Occident comme celui entre chrétiens et musulmans a été aiguisé. Sur le plan matériel, du point de vue franc ou latin, les Croisades ont été un échec complet ou presque, mais elles ont constitué un premier épisode fascinant de l’expansion européenne dans le monde.
«
Les
Croisades ! T C'est
pour a libérer ta Terre
sainte des mains
des infidèles que,
par ferveur religieuse,
soldats et chevaliers,
se sont embarqués
pour Constantinople.
LES ÉTATS DES CROISADES de
main-d'œuvre et de richesses, ainsi que le
contrôle de l'accès à Jérusalem, à l'origine de
son prestige en Occident.
La situation s'aggra
vant, l'Empereur est contraint, en 1074 de deman
der secours au pape Grégoire VIl.
Il prépare une
expédition qui tourne court.
'
Un réseau
de forteresses
défendait tes États des
croisés.
Le Krak des
Chevaliers,
qui protégeait Tripoli
des attaques venues
de l'est, était
L'éveil de la chrétienté
la clé des terres
chrétiennes.
Le pape français Urbain Il reprend le projet en
1095.
Fin politique, il comprend que la défense
des Byzantins est une cause moins facile à pro
mouvoir que la reconquête, fût-€11e brutale, des
Lieux saints.
Il charge un autre Français, Pierre
l'Ermite, père de famille entré tardivement dans
les ordres et moine pèlerin en Terre sainte, d'aller
mobiliser l'énergie des gueux et des princes.
Si
bien qu'à Clermont, où Urbain Il tient concile,
une assemblée de clercs et de laïcs décide d'en
voyer une expédition délivrer Jérusalem.
Tout se
passe dans une extrême confusion.
Le pape a
certes prévu une période d'un an pour préparer
l'entreprise, mais des hommes, des femmes et
même des enfants partis de France, d'Allemagne
et d'Italie déferlent sur l'Europe.
À la tête de cette croisade «populaire>> , des
chefs comme Gautier Sans Avoir ou Pierre l'Ermite
Royaume de Jérusalem .
Comté de Tripoli .
Principauté d'Antioche.
Comté d'Édesse .
Royaume d'Arménie .
Royaume de Chypre 8 assistent,
impuissants, aux massacres des Juifs
considérés com[Ile déicides, aux pillages des
villes traversées.
A leur arrivée à Constantinople,
l'empereur d'Orient Alexis !•' Comnène, effrayé
par leur aspect et leur réputation, les aide à fran
chir le Bosphore et à rejoindre la rive asiatique,
où les Turcs seldjoukides les attendent pour les
exterminer.
Une hystérie semblable se manifeste
de nouveau, et plus tragiquement encore, un
siècle plus tard, en 1212, avec la croisade des
Enfants.
Celle-ci s'est terminée dans le sang et n'a
jamais atteint la Terre sainte.
Cette croisade est
restée dans les mémoires avec la légende
Cl' Hamelin, le joueur de cornemuse.
Les combattants
Dans la mouvance du premier appel à la croisa
de, chevaliers et soldats de métier sous le com
mandement de Raimond de Saint-Gilles, comte
de Toulouse, de Bohémond Jer, prince de Tarente,
et de Godefroi de Bouillon, duc de Basse-Lorrai
ne, entreprennent de gagner Constantinople par
terre ou par mer au cours de l'année 1095.
......
La carte des États francs fondés
après te succès de ta première croisade.
Godefroi de Bouillon devient roi de Jérusalem,
Raimond de Toulouse, comte de Tripoli,
et Bohémond, prince d'Antioche.
La
plu part des gentilshommes portent de
grands noms, mais ils possèdent peu de terres.
Cela ne plaît guère à Alexis 1"', qui attend un ren
fort en mercenaires pour lutter contre les Turcs
plutôt que des hommes indépendants et turbu
lents dont le projet est la conquête de la Palestine
et de la Syrie.
La méfiance qui s'installe très vite
entre Grecs et Francs -nom que Grecs et Musul
mans donnent aux croisés, quelle que soit leur
origine- affaiblit l'expédition.
Habilement, Alexis 1"' obtient que les croisés le
reconnaissent comme suzerain des territoires
reconquis sur les Turcs.
Ce serment impossible à
renier lors de la prise de Nicée a été vite oublié
lorsque, l'Asie Mineure traversée rapidemment, la
victoire est remportée à Dorylée, en 1097.
Si le poids des armures constituait un handi
cap sévère sous l'ardeur du soleil, il donnait, en
revanche, à la cavalerie franque une puissance
comparable à celle des chars d'assaut.
La cava
lerie légère des Turcs n'attendait pas d'être
chargée en ordre de bataille et, plutôt que d'at
taquer de front, elle préférait harceler les croi
sés sur leurs flancs puis prendre du champ pour
les cribler de flèches.
Les projectiles lancés par les Turcs ne transper
çaient pas les cuirasses tandis que ceux tirés par
les arbalètes des croisés avaient une portée plus
longue et un impact souvent mortel.
L' issue des joutes dépendait de la stratégie
adoptée, du choix du moment et du commande
ment.
Dans ce domaine, la faiblesse des Francs
découlait du manque d'unité; les chefs, jaloux
les uns des autres, se révélaient plus préoccupés
par leur gloire personnelle plutôt que de veiller à
la bonne marche de l'expédition.
Les États chrétiens
Les premiers croisés arrivent au moment où les
différents chefs turcs tentent de constituer
de petits États concurrents.
En 1098, Antioche, capitale de la Syrie d'alors,
ville célèbre depuis l'Antiquité, imprégnée des
traditions chrétienne et musulmane, tombe aux
mains des Francs.
Un an plus tard, Jérusalem est
prise, et ce triomphe est tragiquement couronné
par de grands massacres.
L'e xpédition ayant atteint son but, nombre de
croisés prennent le chemin du retour.
Ceux qui res
tent poursuivent les combats le long de la côte
méditerranéenne et fondent quatre États chrétiens:
le royaume de Jérusalem, le comté de Tripoli, la
prircipauté d'Antioche et le comté d'Édesse.
A son apogée, Godefroi de Bouillon, élu roi de
Jérusalem, étend ses possessions jusqu'au golfe.
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