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Grand oral du bac : Géographie VENISE

Publié le 05/02/2019

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Venise se cherche un avenir

 

Jusqu’à la fin du xixe siècle, Venise vit en autarcie. Dans les années 1917-1921, la création à Porto Marghera d’un pôle industriel situé à 4 km de la vieille cité entraîne d’importants aménagements. Des digues sont construites à l’emplacement des passages lagunaires pour stopper l’ensablement et permettre au port de Venise de s’adapter aux gabarits croissants des bateaux à moteur. Dans

 

▼ Canaux dans Pile de Murano. Depuis le xvnr siècle Murano est un important centre de verrerie d’art, les fameux miroirs de Venise.

 

les années 1950, une seconde zone industrielle est créée sur la barene, puis un terminal pétrolier (San Léonardo) est installé et l’industrie pétrochimique s’y développe rapidement. Les conséquences désastreuses pour l’environnement ne tardent pas à se faire sentir. L’équilibre hydraulique de la lagune est menacé. Les fleuves détournés ne déposent plus leurs sédiments, et les canaux industriels où circulent les gros navires sont ouverts aux marées de l’Adriatique. L’érosion finira tôt ou tard par emporter les îles et les barenes de la lagune. Enfin, les rejets industriels, agricoles et domestiques menacent directement l’équilibre naturel de la lagune et atteignent un taux de pollution proche de celui des grandes zones industrielles d’Europe. La pollution des eaux provoque la prolifération d’algues et la surexploitation des nappes d’eau souterraines entraîne un affaissement des sols. Les travaux portuaires créent un engorgement lors des marées hautes. La place Saint-Marc, inondée à ving-cinq reprises en 1925, subira quarante-cinq montées des eaux en 1992. Un nombre croissant de citadins est parti de Venise. En 1951, 175 000 rési-

 

dents vivaient dans le centre historique contre seulement 93 000 en 1993. La cité a perdu deux tiers de ses étudiants sur la même période. La moyenne d’âge est de 46 ans. Capitale administrative de la Vénétie, elle cède peu à peu les prérogatives aux chefs-lieux provinciaux industrialisés -Vérone, Vicenza, Padoue, Trévise- qui lui laissent le tourisme. Cette activité est devenue une sorte une monoculture, encore développée par de grandes manifestations comme la biennale des Arts, le festival cinématographie (la Mos-tra) et un carnaval célèbre dans le monde entier. Les magasins de souvenirs sont une véritable manne économique pour la cité. À l’aube de l’an 2 000, trente mille visiteurs sont attendus chaque jour. Devant ces menaces, l’Unesco a entrepris à Venise un vaste programme de protection de ce site unique.

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« Venise milieu saumâtre investit la zone intermédiaire.

À J'ouest de la lagune, la Valle dell'Averto est une réserve du Fonds mondial de la nature.

Suivant les saisons, les oiseaux se comptent par dizaines de milliers (faucon des marais, goélands argen­ tés, aigrettes, oies, héron pourpré, etc.).

La faune aquatique est développée: crabes et araignées, ID grands bouquets, crevettes, poissons.

Parmi les { amphibiens les grenouilles et les salamandres � sont nombreuses.

Certains poissons, comme la daurade, Je bar et le mulet migrent dans la j lagune, attirés par la richesse du plancton et s'y g reproduise nt.

Belettes, putois, ragondin, rats des .§ moissons y sont bien implantés.

Les types de végétation varient avec Je degré de salinité des eaux et J'altitude des terres.

Les roseaux, par exemple, poussent à proximité de l'embouchure des rivières tandis que les plantes halophiles (qui croissent dans un milieu salé), comme les astères et les algues se concentrent dans les barenes et les zones intermédiaires.

Grandeur et décadence de la cité vénitienne La tradition fait remonter au V" siècle Je peuple­ ment de la lagune.

Sur le continent J'intensifica­ tion des incursions et des invasions barbares (Goths, Huns, Ostrogoths, Francs, Lombards) pro­ voque la fuite des populations qui trouvent le salut dans les lagunes de l'Adriatique.

Une communau- té s'établit dans l'endroit le plus à J'abri: Je Rialto.

C'est là que naît la ville de �nise, dirigée par un doge (chef suprême) dès la fin du VII' siècle.

La vie sur les îles n'a été rendue possible qu'au prix d'un labeur acharné pour domestiquer un environne­ ment hostile (infesté par la malaria), instable et � presque totalement dépourvu de ress ources.

Fbur .!!l la république de Venise, l'aménagement de la � lagune était d'une importance vitale, puisqu'elle la -i> protégeait de toute invasion.

On détourna donc au ! cours des siècles Je lit des rivières dont les sédi- � ments menaçaient de la combler.

� Au IX" siècle, Venise se met sous la protection de Saint-Marc.

Enclave byzantine, la ville jouit d'une large autonomie en raison de J'éloigne­ ment de Constantinople, située en Méditerranée orientale.

Elle se développe sous sa propre tutelle ! Le lion de Sa/nt-Marc, symbole de Venise A et de sa puissance Impériale.

Avec 165 500 habitants en 1563, Venise était alors l'une des plus grandes cités européennes.

' Le décor urbain vénitien obéit à une ordonnance à la fols ma}esteuse et pleine de fantaisie.

Les éléments Renaissance côtoient hannonleusement les touches gothiques.

' La basilique Sa/nt-Marc et le palais des Doges.

Rejetant toute forme de gouvernement de type monarchique dés la fln du xtr siècle, Venise a connu des doges d'une volonté et d'une expérience hors du commun.

et s'administre librement.

Fins politiques, les doges ouvrent la cité à un commerce maritime florissant.

Elle rompt avec sa puissance tutélaire au xu• siècle.

À l'occasion de la Quatrième Croi­ sade, les doges négocient la prise de Constan­ tinople par les croisés (1204) en échange de leur transport en Terre sainte.

En compensation, Veni­ se reçoit une part des possessions byzantines.

Du xur au XV" siècle la république édifie en Méditer­ ranée un vaste empire maritime qui comprend la Crète, les îles des Cyclades et les îles Ioniennes, des points d'appui sur les côtes littorales de la Grèce, la Dalmatie et à Chypre.

Elle affaiblit sa principale rivale maritime, la république de Gênes, et asseoit son influence sur la terre ferme dans le Frioul jusqu'à Bergame.

Ses navires sillon­ nent les côtes du Levant, en Méditerranée orien­ tale, et jettent l'ancre dans les comptoirs com­ l)lerciaux de Tripoli en Libye, et d'Alexandrie en Egypte.

On retrouve ses commerç ants dans toutes les grandes foires européennes (notam­ ment celle de Champagne, en France).

Au nombre de ces voyageur s vénitiens, Marco Fblo (1254-1324) s'illustre par son périple qui le mènera en Chine.

Il racontera son aventure en Extrême-Orient dans la Description du Monde (1307), premier document européen connu sur cette partie du monde.

République, Venise n'en est pas moins dominée par de notables familles, enrichies par Je com­ merce florissant des draps, de la soie ou des épices.

La cité atteint son apogée commerciale au xv• siècle.

Elle devient J'un des pôles écono­ miques et politiques de J'Europe et un grand centre artistique et culturel de la Renaissance.

Elle contribue activement à la lutte maritime contre la puissance ottomane de Constantinople, arme des navires et participe activement aux entreprises menées par les empereurs du Saint Empire chré­ tien d'Occident.

Le déclin de Venise s'amorce au M siècle.

Les grands axes commerciaux se dépla­ cent vers J'Atlantique, ses institutions politiques sont affaiblies et les puissances italiennes contien­ nent son expansion sur le continent: elle doit rétrocéder ses conquêtes en 1509.

Par ailleurs, la pression ottomane lui enlève ses possessions méditerranéennes; Chypre en 1571, et la Crète en 1669.

En dépit de la reconquête de la Morée (située dans le Péloponnèse oriental) en 1687, reperdue en 1718, la cité perd toute son influence.

Napoléon Bonaparte abolit la république en 1797, avant de la céder à l'Autriche par Je traité de Cam­ poformio.

Il J'intègre en 1805 à son royaume d'Ita­ lie.

De 1814 à 1866, Venise, rattachée au royaume lombard-vénitien, passe sous souveraineté autri­ chienne.

Elle fut la première ville à se révolter contre la monarchie Habsbourg.

La république, brièvement restaurée en 1848, est durement répri­ mée par les troupes autrichiennes.

Venise rejoint en 1866 Je Royaume d'Italie, grâce à la guerre aus­ tro-allemande et l'appui de Napoléon III.

Un creuset artistique inégalé Venise est une cité historique prenant assise sur une centaine d'îlots séparés par deux cents canaux qu'enjambent quatre cents ponts.

La construction de ses édifices tient du prodige, puisqu'ils reposent sur un sol lagunaire instable, renforcés par des pieux qui prennent appui sur la couche inférieure d'argile.

Une légende affirme même qu'il y a «dix mille pieux sous Je pont du Rialto, cent mille sous le campanile de Saint­ Marc et plus d'un million sous J'église Santa Maria della Saluten.

L'architecture de la cité des. »

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