Grand oral du bac : Charles de Gaulle: L'itinéraire d'un homme providentiel, de la France libre à la Ve République
Publié le 18/11/2018
Extrait du document
La Libération (1944-1946)
• Malgré leur opposition réciproque, de Gaulle obtient du président américain Franklin D. Roosevelt que les Alliés libèrent d'abord Paris avant de foncer vers l'Est et l'Allemagne, et que ce soit l'armée française qui pénètre la première dans la capitale. Le 25 août 1944, la 2e DB du général Leclerc libère Paris.
• De Gaulle se réinstalle le jour même au ministère de la Guerre. « L'État rentre chez lui », déclare-t-il, signifiant ainsi que le régime de Vichy n'a été qu'une parenthèse et que la République n'a jamais cessé d'exister. Puis, il se rend à l'Hôtel de Ville où, contrairement à ce que réclamait le CNR, il ne proclame pas la naissance d'une nouvelle République, mais prononce un discours dans lequel il insiste sur le rôle essentiel joué par les Français dans leur propre libération. Le 26 août, il descend triomphalement les Champs-Elysées.
« UNE CERTAINE IDEE DE LA FRANCE »
Le destin personnel de Charles de Gaulle se confond très étroitement durant une large partie du xxe siècle, avec celui de la France. L'homme de l'appel du 18 juin, qui rejette la défaite, est aussi celui qui fonde les institutions de la V‘ République. Il demeure un modèle de la pensée et de l'action politiques au service d’« une certaine idée de la France ».
1890-1940 : LA FORMATION D'UN CHEF MILITAIRE
Une éducation catholique ET MILITAIRE (1890-1914)
• Charles de Gaulle naît à Lille le 22 novembre 1890, au sein d'une famille catholique et de droite. Son père, Henri de Gaulle, professeur de lettres et d'histoire, aura une grande influence sur son fils. Monarchiste, lecteur de /'Action française, le journal de Charles Maurras, Henri de Gaulle présente toutefois un esprit indépendant puisqu'il est dreyfusard.
• De Gaulle est éduqué chez les jésuites et les assomptionnistes, puis entre à Saint-Cyr (1908-1913). En 1913, il sert au 33e régiment d'infanterie d'Arras sous les ordres du général Philippe Pétain, qui sera son mentor pendant une vingtaine d'années.
La Grande Guerre (1914-1918)
• Dès la déclaration de guerre, le lieutenant de Gaulle est aux premiers postes. Blessé trois fois, il est laissé pour mort à Verdun en 1916.
Emprisonné en Allemagne, il tente par cinq fois, mais en vain, de s'évader.
• Libéré au lendemain de l'armistice, de Gaulle part bientôt pour la Pologne où il forme, de 1919 à 1921, la nouvelle armée en lutte contre l’Armée rouge.
• De retour en France, il épouse en 1921 Yvonne Vendroux. Celle-ci lui donnera un fils, Philippe, la même année, une fille, Elisabeth, en 1924, puis une seconde fille, Anne, en 1928.
• En 1922, Charles de Gaulle est admis à l'École supérieure de guerre.
Un officier anticonformiste (1925-1940)
• En 1925, de Gaulle est détaché à l'état-major du maréchal Pétain, alors vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Il est ensuite envoyé en poste en Allemagne et au Levant. En 1931, il est affecté au secrétariat général de la Défense nationale, ce qui est l'occasion pour lui de s'initier aux affaires de l'État
• Théoricien autant qu'homme de terrain, de Gaulle réfléchit à une nouvelle forme d’armée. En 1934, dans son ouvrage Vers une armée de métier, il explique la nécessité de créer un corps de blindés, qui allierait mouvement et puissance de feu, ainsi que d’une armée professionnelle au côté de l'armée de conscription. Ce livre a peu de succès en France, mais il inspirera la stratégie allemande fondée sur les Panzerdivisionen et le Blitzkrieg.
• Durant la « drôle de guerre » -delà déclaration de guerre, le 3 septembre 1940, au 10 mai 1940 -, le colonel de Gaulle commande les chars de la V' armée chargée de couvrir l'Alsace derrière la ligne Maginot. De Gaulle, qui est surnommé « colonel motor » parce que convaincu de l'importance des chars dans une guerre de mouvement s'illustre en mai 1940 en dirigeant les actions de la 4‘ division cuirassée contre des unités blindées allemandes.
• Nommé général le 1er juin 1940, de Gaulle devient quelques jours plus tard sous-secrétaire d’État à la Défense nationale et à la Guerre, dans l'éphémère gouvernement de Paul Reynaud.
• La France est submergée par l'attaque allemande. L'armée française est encerclée ou défaite, alors que les populations fuient devant l'ennemi. Devenu président du Conseil, le maréchal Pétain conclut un armistice avec l'Allemagne le 22 juin. Le 10 juillet, il obtient de l'Assemblée nationale
«
•
Le 16 juin 1946, de Gaulle expose
lors d'un discoun à Bt1yeux son
projet constitutionnel, ébauchant
ce que sera la Constitution de 1958
qui reposera sur un exécutif fort
et une séparation nette des pouvoirs.
Le 13 octobre 1946, les Français
adoptent toutefois par référendum
la Constitution de la IV' République
qui instaure un régime parlementaire.
• De Gaulle entre alors dans l'opposition.
Le 14 avril 1947, il crée le Rassemblement
du peuple français (RPF) qui remporte
un grand succès aux élections
muniàpales du 19 octobre 1947.
• Mais le RPF ne joue pas le même
jeu que les autres partis politiques
-l a double adhésion au RPF et à un
autre parti politique, PCF excepté, est
autorisée.
li est interdit d'antenne.
Aussi
ne rencontre-t-il pas le succès escompté
aux élections législatives du 17 juin 1951.
• En 1953, de Gaulle décide de mettre
en sommeil le RPF.
Cette expérience
lui aura toutefois permis de former
et de mobiliser des militants, et
de créer un encadrement qui
se révélera efficace en 1958.
L A « TIAVERStE DU DtSERT »
(1953-1958) • En 1955, de Gaulle se retire dans sa
propriété de Colombey-les-Deux-Églises
(Haute-Marne), entamant sa « traversée
du désert » -quoiqu'il maintienne
des contacts politiques.
• Il rédige dans un style flamboyant ses
Mémoires de guerre, dont le premier
tome, l'Appel, parait en 1954.
faisant
œuvre d'écrivain et d'historien, de
Gaulle relate à la première personne
la Seconde Guerre mondiale, participant
ainsi à la création de sa propre image
d'« homme providentiel ».
DE CAU ill, L'HOMME PROVIDENTIEL ?
• Déclenchée le 1" novembre 1954,
l'insurrection dans les départements
algériens entraîne l'intervention de
l'armée française, alors que la France
sort juste de huit années de guerre en
Indochine (1946-1954).
Malgré l'envoi
des troupes d'appelés et la forte pression
militaire maintenue sur le terrain,
les combattants du Front de Libération
Nationale (FLN) algérien tiennent
la puissance coloniale en échec.
• Les nombreux gouvernements qui se
succèdent à la tête de la IV' République
ne parviennent ni à rétablir l'ordre en Algérie,
ni à trouver une solution
politique dans un contexte de
décolonisation internationale -l'Inde
et le Pakistan deviennent indépendants
en 1947, l'Indonésie en 1949,
l'Indochine en 1954, 1a Tunisie,
le Maroc en 1956 ...
• Le 13 mai 1958, un Comité de salut
public est créé à Alger par les partisans
de l'Algérie française.
Deux jours plus
tard, le général Raoul Salan, qui le
dirige, lance un appel au général de
Gaulle.
Alors que l'insurrection prend
de l'ampleur et risque de dégénérer
en guerre civile, le 15, de Gaulle
se dit « prêt à assumer les pouvoirs
de la République » tout en se gardant
de donner de caution à quiconque.
• Face à la menace d'un coup d'État
militaire, le président René Coty fait
appel, le 29 mai 1958, « au plus illustre
des Français ».
De Ct1ul/e t1ccepte
de former un gouvernement,
qui est investi par l'Assemblée
nationale le 1"juin, par 329 voix sur
553 votants.
Les députés l'autorisent
à gouverner par ordonnance pour une
durée de six mois et à mener à bien
la réforme constitutionnelle du pays.
1958-1969 : LE PRÉSIDENT
DE LA V' RÉPUBLIQUE
DE CAU Uf PIHIDENT
• La Constitution de la V' République
est adoptée par référendum le
28 septembre 1958, avec 79,2 %
de « oui ».
Elle établit un pouvoir
semi-présidentiel doté d'un exécutif
fort et d'un contrepoids législatif.
• Les colonies françaises approuvent
immédiatement les nouvelles institutions,
sauf la Guinée qui devient indépendante.
Le 21 décembre, Charles de Gaulle est
élu par le collège des grands électeurs
pr ésid ent de la République française et
de la Communauté africaine et malgache.
Il prend ses fonctions le 8 janvier 1959.
LA FIN DE LA GUERRE D' AI.GhiE
(1959-1961) • Pour tenter de résoudre la crise
tllgtrie•ne,
de Gaulle
propose
successivement
différentes
solutions aux Algériens :
la « paix
des braves »
(23 oct.
1958)
puis l'autodétermination {16 sept 1959).
• Le référendum du 8 janvier 1961
sur l'autodétermination remporte
�-----------...., un succès massif- 75% de" oui»-,
mais ne résout pas la crise : le FLN
veut l'indépendance que les « Français
d'Algérie » les plus durs ainsi
LES
PRINCI PAUX OUVRAGES
DE CHAllES DE CAUW
• La Discorde chez l'ennemi, 1924.
• Vers l'armée de métier, 1934.
• La France et son armée, 1938.
• Mémoires de guerre, 3 wl., 1954-1959.
·Mémoires d'espoir, 2 vol., 197D-1971.
qu'une
fraction de l'armée rejettent.
Un « putsch des généraux », lancé
le 22 avril 1961, échoue.
Par la suite,
l'Organisation armée secrète (OAS)
continuera de défendre violemment
le principe de l'Algérie française.
•
Les négociations engagées avec
les représentants du FLN aboutissent
aux accords d'Évian, signés le 22 mars
1962, acceptés par référendum en France
le 8 avril, et en Algérie le 1" juillet
I:Aigérie accède à l'indépendance.
Un million de Français d'Algérie
sont rapatriés en France.
UN PRÉSIDENT tLu
• Après l'attentat du Petit-Clamart
perpétré par I'OAS contre lui le 22 août
1962, de Ct1u//e propose l'élection
du chef de l'État au suffrage universel,
afin de lui assurer une légitimité
démocratique renforcée face au
Parlement- lui s'appuie sur une
légitimité historique.
Le 28 octobre
1962, la révision constitutionnelle
est approuvée par référendum
avec 62,2 % de « oui ».
• Le 19 décembre 1965, de Gaulle est
le premier président de la V' République
à être élu au suffrage universel, pour
sept ans : il obtient 54,8 %des voix au
second tour face à François Mitterrand.
EUROPE ET MODERNISATION
• Après son engagement dans la CECA
dès 1951, la France signe le 25 mars
1957 le Traité de Rome qui crée la
Communauté économique européenne
(CEE).
Elle intègre officiellement celle-ci
le 1" janvier 1959, s'engageant du
même coup dans une modernisation
économique et financière -un
« nouveau franc » est adopté.
• De Gaulle entend construire une
Europe des États et se défie d'une
Europe supranationale -en 1965-1966,
la France pratique la politique de
la « chaise vide » pour signifier
son désaccord au sujet de la politique
agricole.
En 1963 puis en 1967,
il empêche l'entrée dans la CEE
du Royaume-Uni qu'il considère
comme le « cheval de Troie »
des États-Unis en Europe.
• Dans le même temps, de Gaulle
se rapproche du chancelier de la RFA,
Konrad Adenauer.
Le 22 janvier 1963,
les deux pays signent le trtliti de
rtlysée.
INDÉPENDANCE NATIONAI.f
ET RAYONNEMENT DE LA fRANCE
• Pour limiter la tutelle américaine
dans un contexte de « guerre froide » entre
les deux blocs, de Gaulle
poursuit la politique nucléaire engagée
sous la IV' République : la première
bombe atomique française explose
à Reggane, dans le Sahara algérien,
le 13 février 1960.
• Le 6 mars 1966, la France se retire
du commandement militaire intégré de
l'OTAN sous direction américaine, mais
reste membre de l'Alliance atlantique.
• Tout en restant l'allié des États-Unis
- il soutient notamment le président
John F.
Kennedy lors de la crise des
fusées à Cuba en 1962 -, de Gaulle
mène une politique « de détente,
d'entente et de coopération »
en direction du bloc soviétique
et rêve d'une Europe s'étendant
« de l'Atlantique à l'Oural ».
Il effectue
des voyages en URSS en juin 1966,
en Pologne en septembre 1967,
en Roumanie en mai 1968.
De Gaulle
renforce également ses relations
avec les pays arabes à partir de
la guerre des Six-Jours engagée
par Israël en juin 1967.
• Ayant quasiment achevé la
décolonisation de son empire, la France
se rapproche des pays du tiers monde.
Elle reconnaît la République populaire
de Chine le 27 janvier 1964.
Le
1" septembre 1966, de Gaulle prononce
un discours à Phnom Penh dans lequel
il critique l'Impérialisme américain et
notamment la politique des États-Unis
au Vietnam.
Enfin, la France renforce sa
coopération avec les pays de l'ancienne
communauté africaine et malgache.
·Le 24 juillet 1967, de Gaulle apporte
MAI1968 son
soutien au Québec canadien et francophone en y proclaman� lors d'un voyage officiel : «Vive le
Qué bec
libre!»
• Pendant les « Trente Glorieuses »
- les années de croissance
économique qui suivent la fin de
la guerre -.
les conditions et le niveau
de vie des Français s'améliorent et leurs
attentes augmentent Ce dynamisme
économique, culturel et social se heurte
à un certain
blocage politique.
Lesjeu•es.
notamment,
ne se
reconnaissent
pas dans
un président
.__ ____ _ _.de
77 ans,
produit de la Seconde Guerre mondiale.
Le mécontentement se généralise.
• Dans un contexte de contestation
internationale, la révolte des étudiants
français éclate en mars 1968 et se
développe dans la rue en mai :
la faculté de Nanterre est fermée
le 2 mai, la Sorbonne évacuée par
la police le 3.
Les syndicats et les partis
politiques de gauche et d'extrême
gauche lancent une grève générale
qui paralyse le pays durant tout
le mois de mai.
• Du 25 au 27 mai, le Premier
ministre Georges Pompidou supervise
les négociations de Grenelle entre
les syndicats et le patronat.
•
Le 29 mai, le chef de l'État disparaît
Il est allé secrètement consulter
le général Jacques Massu, en poste
à Baden-Btlden (Allemagne, zone
d'occupation française).
• Le 30 mai, il prononce une allocution
radiodiffusée ferme qui est suivie '
d'une immense contre-manifestation
gaulliste sur les Champs-Élysées.
• Alors que la reprise du travail se fait
progressivement de Gaulle dissout
l'Assemblée nationale.
La nouvelle
Assemblée élue en juin, encore plus
à droite que la précédente, ne répond
pas aux attentes de changement
d'une large partie des Français.
1969 -1970 : LES ADIEUX
• Sans doute pour rétablir un contact
direct avec ses concitoyens, de Gaulle
organise un référendum sur la
régionalisation et la réforme de l'État
Le texte prévoit notamment la
suppression du Sénat.
Le 27 avril 1969,
52,4 % des électeurs votent « non ».
• Alors que la Constitution ne l'y oblige
pas, mais fidèle à sa parole et à son style
de gouvernement de Gaulle démissionne.
Le 28 avril 1969, il publie un communiqué
qui annonce :«Je cesse d'exercer
mes fonctions de président de la
République.
Cette décision prend effet
aujourd'hui à midi.
»
• Retiré à C�y-les-Dfia-Ég/Ms.
de Gaulle poursuit l'écriture de ses
Mémoires.
Il meurt le 9 novembre 1970.
• Ayant refusé des funérailles nationales,
il est enterré à Colombey en présence
de sa famille, de compagnons de la
Libération et d'habitants du village.
Le 12 novembre a lieu une cérémonie
officielle à Notre-Dame de Paris avec
les personnalités françaises et étrangères.
W PRINCIPAUX DISCOURS
DE CHAR LES DE CAUW
• 18 juin 1940 Appel du 18 juin, à la BBC
• 30 janv.
1944 Discours de Brauavillle
• 25 août 1944 Discours de l'Hôtel
de Ville à Paris
• 16 juin 1946 Discours de Bayeux
• 15 mai 1958 Affirmation de
sa disponibilité en vue d'assumer
lepouwir
• 4 juin 1958 Discours du Forum d'Alger
• 2l avril 1961 Message au lendemain
du putsch des généraux
• 30 juin 1966 Discours à Moscou
• 1• sept 1966 Discours de Phnom Penh
• 24 juillet 1967 Discours de Montréal
• 30 mai 1968 Allocution radiodiffusée
• 28 avril 1969 Communiqué de départ.
»
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