Géographie : L'ITALIE
Publié le 26/01/2019
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Un système parallèle
L'économie italienne a ses traits propres, et le contraste flagrant entre l'instabilité politique persistante et l'apparente prospérité de la plupart des villes italiennes en est un. L’Italie est, en fait, dotée d'un véritable système économique parallèle, dont la productivité permet à son produit intérieur brut (PIB) de dépasser celui du Royaume-Uni. Il faut également souligner que le travail clandestin, très répandu, fausse les statistiques du chômage.
Les exportations italiennes représentent environ 20% du PIB et les importations satisfont 23% de la demande intérieure. Ces pourcentages placent l'Italie à un rang intermédiaire entre l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne d'une part, le Japon et les Etats-Unis d'autre part. L'Italie est un pays essentiellement axé sur la transformation, ce qui entrave partiellement sa croissance malgré ses bonnes performances à l'exportation: 97% des produits qu'elle vend sont manufacturés, tandis que 55 % de ses importations ont à subir des traitements divers. Malgré la vigueur de l'économie parallèle, la rentabilité et les capaci-
LA FRACTURE NORD-SUD
Le déploiement industriel italien reste très inégal: l'Italie du Nord emploie 60% des actifs du secteur secondaire et fournit les deux tiers de la production industrielle. Ce fossé régional n'est pas nouveau. Dès la fin du xix\" siècle, la population du Sud émigre en masse vers le Nord, plus riche, plus dynamique et plus moderne. Le miracle économique des années 1950 profite surtout au Nord, le Mezzogiorno jouant le rôle de réservoir de main-d'œuvre. La question méridionale, posée par les flagrantes inégalités dans la répartition territoriale des richesses, constitue aujourd'hui un handicap national. Alors que les régions septentrionales possèdent un niveau de vie et de revenu comparable à celui des zones les plus développées d'Europe, les régions méridionales (Abruzzes, Molise, Campanie, Calabre, Pouilles, Basilicate, Sicile et Sardaigne) présentent une économie plus proche de celle des pays en voie de développement. Le taux de chômage y est de 20%, contre 12% au plan national, et l'emprise de la Mafia sicilienne et de la Camorra (son équivalent napolitain) sur l'économie locale décourage les investisseurs. Ces dernières années, les écarts se sont creusés au sein même du Mesogiorno, a^ravant le sentiment d'abandon des Italiens du Sud.
tés de développement des PME semblent aujourd'hui décliner. Le tourisme, cependant, reste un secteur capital, et ses recettes permettent à l'Italie d'équilibrer sa balance des paiements.
Une terre de conquête
Habitée dès la Préhistoire, la péninsule italienne accueille au IIe millénaire av. J.-C. plusieurs peuples d'origine indcreuropéenne, qui se partagent le territoire et se livrent des guerres incessantes. Au cours des Ve et IV' siècles av. J.-C., les
Étrusques occupent une zone délimitée par l'Arno, au nord, et par le Tibre, au sud ; ilsy imper sent leur domination politique et développent une civilisation extrêmement riche. Leur règne s'achève avec la montée en puissance de la ville de Rome, créée, selon la légende, en 753 par le prince d'extraction divine Romulus, et transformée en république en 509 av. J.-C. Peuplée de guerriers, Rome ne cesse d'étendre son territoire, absorbant celui de ses voisins les plus proches avant de se lancer à la conquête de l'Europe et de la Méditerranée. Elle écrase les Carthaginois d'Afrique du Nord lors des trois guerres puniques (264-146 av. J.-C.), qui s'achèvent par la destruction de Carthage. Au r siècle av. J.-C., les possessions de Rome s'étendent du sud de l'Angleterre à l'Asie Mineure et au Moyen-Orient, en passant par les Gaules, conquises par le général Jules César. Nommé dictateur à vie, ce dernier est assassiné en 44 av J.-C., alors qu'il est sur le point de devenir roi. Son fils adoptif Auguste, au pouvoir à partir de 63 av. J.-C., est le premier empereur romain. La gloire de l'empire ne dure pas; christianisé officiellement en 313 par l'empereur Constantin, il est coupé en deux en 395 apr. J.-C. : une partie occidentale continue à graviter autour de Rome, et l'Empire romain d'Orient (ou Empire byzantin), centré autour de Constantinople, est nettement plus prospère. Le long déclin de l'Empire romain d'Occident s'achève en 476, après la victoire des Wisigoths menés par Odoacre. Ostrogoths, Byzantins, Lombards et Francs se disputent alors la péninsule. Le Nord passe au début du ixe siècle sous l'emprise des Carolingiens, qui reconnaissent l'autorité du pape sur les Etats de l'Eglise (entre autres la région de Rome). Les Byzantins conservent la plupart des régions méridionales. Après le partage de l'Empire carolingien, l'Italie du Nord rejoint en 951 le royaume de Germanie; lorsque le roi Othon l\" devient empereur, en 962, les terres septentrionales deviennent une partie du Saint-Empire romain germanique, fondé sur l'alliance du pouvoir spirituel du pape et du pouvoir temporel de l'empereur; or, leur accord se brise rapidement, et les partisans de l'un (les Guelfes) affrontent bientôt ceux de l'autre (les Gibelins). Au XII' siècle, les villes du Nord alliées au pape forment la Ligue lombarde et affrontent l'empereur Frédéric ler Barberousse, qui ne parvient pas à les écraser malgré la destruction de Milan (1162). Un siècle plus tard, la mort de l'empereur Frédéric II précipite les provinces germaniques et italiennes dans une certaine anarchie. Des cités comme Venise, Gênes et Florence en profitent pour accroître leur puissance politique et commerciale; elles sont à l'origine de la Renaissance italienne, ou quattrocento, une révcr Iution culturelle propre au xV' siècle, qui naît à Florence et s'étend bientôt à toute l'Europe.
Vers l'unité de l'Italie
Cette époque florissante pour les arts n'est pas plus paisible que les précédentes. Menacée depuis toujours par ses voisins, notamment français (le comte d'Anjou tente au XIIIe siècle de dominer le pays), espagnols et autrichiens, l'Italie n'a toujours pas d'unité nationale. Dès 1559, le traité de Cateau-Cambrésis confirme la prééminence de l'Espagne sur la France en ce qui concerne l'Italie. En 1738, après la paix de Vienne qui marque la fin de la guerre de Succession de Pologne, les Habsbourgs autrichiens cèdent aux Bourbons d'Espagne le sud de l'Italie et la Sicile. Sous l'influence espagnole, l'Inquisition s'installe en Italie ; seules Venise et Gênes sont épargnées par la régression culturelle qui s'ensuit.
Au début du xix' siècle, les campagnes napc léoniennes permettent aux villes d'Italie du Nord
LES MINORITES ITALIENNES
L'histoire a légué à l'Italie un certain nombre de minorités nationales. Les principales sont les francophones du Val d'Aoste, les Tyroliens germanophones du Trentin-Haut-Adige et les Slovènes des provinces de Gorizia et de Trieste, situées dans la région du Frioul-Vénétie-Julienne, à l'extrême est du pays. Ces trois régions frontalières sont évidemment propices aux mélanges de populations. Les francophones sont également présents dans l'aire francœprovençale, qui couvre une large partie de la région de Turin. L'Italie comprend une minorité albanaise, qui descend pour une part de mercenaires appelés en 1448 par le roi d'Aragon pour réprimer les révoltes paysannes, mais qui compte aussi des ancêtres parmi les réfugiés chassés, à partir du xv^ siècle, par les invasions ottomanes. Dispersés à l'intérieur du Mezzogiorno, les Albanais se concentrent dans la Basilicate, la Calabre, la Moüse et la Sicile. Il existe aussi wte minorité croate, qui, en plus de l’italien, parle un dialecte archaïque de type dalmate.
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ADRIA TIQUE
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MER TYRR H�NIENNE
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côtières, et les montagnes reçoivent d'impor-
tantes chutes de neige.
L'été, la péninsule subit Ires.
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