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France et Allemagne face à la crise des années 30 ?

Publié le 27/02/2008

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Le krach boursier d'octobre 1929 à New York se transforme rapidement en une dépression économique exceptionnelle par ses effets et son ampleur mondiale. Elle déstabilise de nombreux États européens parmi lesquels la France et l'Allemagne, qui semblaient avoir retrouvé la prospérité économique et la stabilité politique à la fin des années 1920. Les effets de la crise sont plus graves en Allemagne, où la jeune démocratie née de la défaite de 1918 ne va pas résister. La population, déjà éprouvée par la faillite financière de 1923, va s'égarer dans une fanatique aventure totalitaire et raciste.
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« A.

La crise et l'agonie de la République de Weimar (1929-1933) Très endettée auprès des banques américaines, l'économie allemande vacille rapidement dans la crise.

Faillitesbancaires (Danat bank en 1931), effondrement des exportations et de la production industrielle, surproductionagricole ; le souvenir de l'inflation dramatique de 1923 écarte toute solution qui affaiblirait la monnaie.

C'est doncune déflation rigoureuse et dramatique que pratique le chancelier Brüning.

Elle entraîne un chômage d'une ampleur inconnue jusque-là : 6 millions de chômeurs début 1932, et autant dechômeurs partiels, c'est plus de la moitié de actifs en plein désarroi.

Or, le régime de Weimar est inadapté pouraffronter cette situation.

La représentation proportionnelle empêche toute majorité gouvernementale solide auReichstag.

Le corps social, désorienté, reporte ses espoirs sur les partis extrêmes.

À la tête du NSDAP (Parti national-socialiste des ouvriers allemands, encore marginal en 1929),Hitler se sert de lacrise pour arriver légalement au pouvoir.

Les nationaux-socialistes (ou nazis) progressent à chaque élection jusqu'ennovembre 19:32, pratiquant un double langage, révolutionnaire et socialisant pour les victimes de la crise,conservateur pour rassurer le patronat.

Hitler profite de la division de la gauche (socialiste et communiste), de lacompromission de l'armée et des dirigeants de la grande industrie qui espèrent momentanément l'utiliser contre ledanger communiste.

Il est nommé chancelier par le président Hindenburg, le 30 janvier 1933. B.

La mise au pas : 1933-1934 En 18 mois, de janvier 1933 à août 1934 (mort d'Hindenburg), Hitler installe sa dictature.

Il élimine d'abordl'opposition de gauche en simulant un complot communiste par le providentiel incendie du Reichstag ; ce qui luipermet de suspendre les libertés politiques, d'obtenir les pleins pouvoirs du Reichstag dont l'élection de mars 1933 aété manipulée (44 % des voix aux nazis).

Doté des pleins pouvoirs, Hitler supprime syndicats et partis politiques (autres que le NSDAP).

Il épure etcentralise l'administration en ôtant toute autonomie aux Lânder et en exigeant un serment de fidélité desfonctionnaires.

Il réprime sauvagement toute opposition, même dans son propre camp (création de la Gestapo en1934, premiers camps de concentration ouverts dès 1933).

La « Nuit des longs couteaux » (30 juin 1934), au coursde laquelle la gauche du parti nazi (Roehm et les SA) est éliminée, glace le monde d'horreur.

À la mort d'Hindenburg,Hitler cumule les fonctions de chancelier et de président.

À cette date, Hitler peut appliquer ses doctrines racistes, rédigées en 1925, dans Mein Kampf (« Mon combat »).Selon lui, les races humaines, biologiquement inégales, sont hiérarchisées et dominées par la race aryenne, dont lesvrais représentants sont les Allemands.

Ils ont le droit de conquérir un « espace vital », et d'éliminer les « racesinférieures » (Slaves, Tziganes, Noirs, et surtout Juif s) afin de dominer le monde.

Pour guider la « race desseigneurs » dans cette « mission millénaire », un État totalitaire, dirigé par un guide tout puissant, le Führer, estnécessaire. C.

Le totalitarisme tue du Troisième Reich Le Troisième Reich est une dictature totalitaire et raciste, car il intègre toute la société dans la doctrine imposéepar le « Chef ».

Le racisme, d'où découle toute l'organisation pyramidale du pays, est au cœur de cette idéologie,résumée par le slogan « un seul peuple, un seul chef, un seul État ».

L'État donne les responsabilités aux meilleurs.

Ildoit assurer le rassemblement et la domination mondiale de la communauté raciale allemande.

Le peuple est uniautour de son chef ; une cohésion raciale est obtenue en éliminant les « éléments impurs », tels les Juifs.

La nazification du pays, bien avancée en 1933-34, est complétée par la concentration de tous les pouvoirs auReichsfùhrer et par l'utilisation de plébiscites gagnés d'avance, pour montrer le lien avec « son peuple ».

Letotalitarisme du parti unique contrôle tous les rouages de la société.

Le Front du travail remplace les syndicatsinterdits, les jeunes Allemands sont embrigadés dans les jeunesses hitlériennes, la « Force par la joie » organise lesloisirs.

La propagande de Goebbels est omniprésente (fêtes du Parti à Nuremberg) et toutes les activités culturellessont soumises à une censure rigoureuse.

Enfin, la barbarie de la répression policière, exercée par les SS et laGestapo de Himmler, vise les opposants et les Juifs contre lesquels une législation persécutrice est mise en placedès 1933.

Elle est aggravée par les lois de Nuremberg (1935) qui annoncent, avec la « Nuit de Cristal » (1938),l'élimination physique des Juifs.

C'est cette terreur, mais aussi la relance de l'économie qui peuvent expliquer la faiblesse de l'opposition.

Mais lareprise économique est très artificielle.

Si l'Allemagne est en 1939 au deuxième rang des puissances industriellesavec un chômage presque résorbé, c'est au prix d'une autarcie renforcée depuis 1936, d'un dirigisme d'État quiprofite au grand capital, de grands travaux et de commandes militaires financés par des acrobaties monétaires,d'une inflation déguisée, d'un niveau de vie en net recul et d'une incitation au retour des femmes au foyer.

Mais l'autarcie complète est impossible, les dépenses militaires sont improductives, la consommation intérieurerationnée.

La fuite, en avant vers la guerre est donc, dans la logique même d'une économie, soumise aux butsexpansionnistes du régime.. »

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