France de 1950 à 1959 : Histoire
Publié le 12/12/2018
                             
                        
Extrait du document
 
                                Enfin, le gouvernement de Pierre Mendès France doit faire face aux débuts du conflit algérien. Le président du Conseil et son ministre de l'intérieur, François Mitterrand, réagissent avec fermeté aux attentats de la «Toussaint rouge». Mais Pierre Mendès France n’en témoigne pas moins d’une réelle volonté d’ouverture en nommant gouverneur général en Algérie le gaulliste de progrès Jacques Soustelle, qui y est d’abord accueilli avec méfiance, sinon avec hostilité, par les colons européens. Accusé par la droite d’être un «bradeur d’empire», par le MRP d’avoir enterré le projet de CED, par les communistes et les gaullistes, enfin, d’avoir accepté le réarmement de l’Allemagne (traités de Londres et de Paris d’octobre 1954), son gouvernement est renversé le 7 février 1955.
Guy Mollet au cœur du problème algérien
Mis à son tour en minorité, le nouveau président du Conseil, Edgar Faure, prononce le 2 décembre 1955 la dissolution de l'Assemblée nationale. Le Front républicain (SFIO, UDSR, radicaux, MRP et certains gaullistes) étant sorti vainqueur de la consultation, c’est à Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO, que fait appel le président René Coty pour former le gouvernement. Mais s’il contribue sensiblement à la construction européenne, en particulier en signant le traité de Rome instituant la CEE (mars 1957), le gouvernement Guy Mollet échoue à
réaliser son programme électoral de «paix en Algérie». Sa décision de remplacer Jacques Soustelle par le général Catroux au gouvernement général déchaîne la colère des activistes européens. Le 6 février 1956 à Alger, c’est la «journée des tomates»; face à l'hostilité des «pieds-noirs», Guy Mollet capitule et consent à échanger Catroux contre le socialiste Robert Lacoste, réputé pour sa fermeté. S’il s'aliène ainsi la confiance des populations musulmanes, auprès desquelles la défaite psychologique subie lors de l’expédition de Suez, en novembre 1956, achève de ruiner son crédit, le président du Conseil ne peut cependant empêcher les initiatives du pouvoir local. En janvier 1957, le général Massu est chargé de rétablir l’ordre à Alger: incontestable réussite militaire, la «bataille d’Alger», par le recours dans certains cas à la torture, suscite la réprobation d’une partie des intellectuels et de l’opinion internationale. En mai 1957, le gouvernement Guy Mollet est finalement mis en minorité sur son programme financier.
Le plus illustre des Français
Par-delà les départements d’outre-Méditerranée, c’est au cœur même du régime que se porte la crise algérienne, dont les gouvernements successifs avaient souligné le caractère national. Après la démission du gouvernement Félix Gaillard, consécutive au bombardement du village tunisien de • Sakiet-Sidi-Youssef, base de repli des
Si le retard infligé par la Seconde Guerre mondiale à l’économie française est largement rattrapé dès le début des années cinquante, la IVe République se heurte vite à une série de crises ministérielles qui ne sont pas sans en affecter le prestige international. Puissance coloniale, la France doit entreprendre le démantèlement de son empire en Asie du Sud-Est, en Afrique noire et en Afrique du Nord. Mais le conflit algérien n’est pas seulement la plus longue et la plus meurtrière des
guerres d’indépendance : c’est une crise nationale qui précipite la France vers une réforme en profondeur de ses institutions et qui, par le retour du général de Gaulle aux «affaires», imprime à sa politique extérieure une nouvelle orientation.
La croissance économique
Dès 1948, la production agricole avait atteint son niveau de 1938. Dans le domaine industriel, le bilan est plus nuancé : aussi le plan Monnet est-il prolongé jusqu’en 1952, afin de
renforcer les effets de l’aide Marshall. Mais si, d’une manière générale, la France du début de la décennie a presque achevé son effort de reconstruction, il convient encore d’y associer un souci de rénovation des structures économiques, qui ne font souvent que prolonger celles d’avant-guerre, dominées par la petite entreprise et affectées par le sous-équipement. Face à la persistance des déséquilibres sociaux, un effort de rénovation est d’abord entrepris à partir du secteur nationalisé et du plan.
 
                                «
                                                                                                                            Annonce 
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tlu  camp  mranché 
de  Diên  Biên Phu.
                                                            
                                                                                
                                                                    
©  Musé• dn  Deux Gurrrts·Poris 
Avec Antoine  Pinay, un retour  au 
libéralisme  économique  semble 
favoriser  le rétablissement  des grands 
équilibres.
                                                            
                                                                                
                                                                     Si la guerre  de Corée 
entraîne  une  hausse des prix  des 
matières  premières  et vient  ranimer 
l'inflation,  les difficultés  économiques 
et  financières  auxquelles  se heurtent 
les  gouvernements  successifs ne 
doivent  cependant  pas masquer  une 
réelle  expansion,  favorisée à la  fois  par 
l'ampleur  de l'effort  consenti  et par  le 
début  de la construction  européenne.
                                                            
                                                                                
                                                                    
L'instabilité  politique 
et  le régime  des part is 
Cet  essor  économique  contraste avec 
l'instabilité  qui caractérise,  comme 
celles  de la III'  République,  les 
institutions  mises en place  au 
lendemain  de la  guerre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dès 1951,  le 
gouvernement  de «troisième  force» 
animé  par Henri  Queuille  tente d'y 
remédier  en faisant  voter la loi 
éle.ctorale  dite des apparentements, 
qui  entend corriger  les effets  de la 
proportionnelle  en permettant  que 
soient  conclues  entre les différentes 
listes,  avant  le scrutin,  des alliances 
limitées au  décompte des suffrages  et à 
la  répartition  des sièges.
                                                            
                                                                                
                                                                     Trois ans plus 
tard,  la «réformette»  de Pierre 
Mendès  France s'en prend  à la  toute- puissance 
de l'Assemblée  nationale en 
supprimant  la «double  investiture»,  et 
cherche  à limiter  les crises 
ministérielles  en exigeant  du Parlement 
la  majorité  absolue pour renverser  un 
gouvernement.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais ces tentatives 
d'aménagement  n'ont pas les effets 
escomptés,  et ce  sont  au total  dix-neuf 
gouvernements  qui se succèdent  entre 
1951  et 1958.
                                                            
                                                                                
                                                                     Conçue  pour assurer  la 
formation  d'une majorité  solide, la loi 
des  apparentements  ne parvient  qu'à 
enfanter  une «chambre  hexagonale», 
où  chacun  des six grands  partis obtient 
une  centaine  de députés;  et  la  révision 
constitutionnelle  de Pierre  Mendès 
France ne peut  tempérer la mainmise 
du  législatif sur  l'exécutif.
                                                            
                                                                                
                                                                     Plus que 
jamais,  le régime reste  la propriété  des 
partis.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Parti  communiste  français (PCF) et 
Rassemblement  du peuple  français 
(RPF)  se rejoignent  dans une double 
opposition  qui vise  moins  tel ou  tel 
gouvernement  que l'essence  même du 
régime.
                                                            
                                                                                
                                                                     À droite,  le RPF  est 
l'organisation  du général  de Gaulle, 
qui  ne cache  pas son  mépris  pour un 
régime  qu'il qualifie  de •système»,  et 
dont  les positions  en faveur  d'une 
profonde  révision constitutionnelle  se 
sont  fait connaît!e  depuis le discours  de 
Bayeux  (1946).
                                                            
                                                                        
                                                                    A l'autre extrémité  du spectre 
politique,  le PCF  bénéficie 
encore  d'un très large  soutien 
populaire,  mais son orientation 
résolument  en marge  de la vie 
politique  ne tarde  pas à lui  aliéner  une 
large  partie  de l'opinion,  prompte à 
dénoncer  en lui  le «parti  de 
l'étranger».
                                                            
                                                                                
                                                                     et rend  difficile  le 
fonctionnement  d'institutions fondées 
sur  le tripartisme.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Quant  aux diverses  formations  qui 
acceptent  de jouer  le jeu  de la IV' 
République,  elles se voient,  selon le 
mot  d'Henri  Queuille,  «COndamnées  à 
vivre  ensemble".
                                                            
                                                                                
                                                                     Incapables de 
prendre  des décisions  tranchées  en 
raison  des multiples  désaccords  qui les 
opposent  les unes  aux  autres,  elles ne 
peuvent  qu'entretenir  l'inertie ou 
l'instabilité  d'un  régime voué à 
l'éclatement.
                                                            
                                                                                
                                                                    
De  la ques tion  scolaire 
à  la  construction  européenne 
Première  pierre d'achoppement,  la 
question  scola ire révèle  les dissensions 
à  l'œuvre  au sein  des partis  de la 
troisième  force-SFIO,  radicaux, 
MRP  et indépendants.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dès 1951,  les 
gaullistes  du RPF  avaient  déposé une 
proposition  de loi visant  à accorder  une 
allocation  aux familles  dont les enfants 
accomplissaient  leur cursus  primaire 
dans  l'enseignement  privé.
                                                            
                                                                                
                                                                    Contraints 
de  voter  en septembre  195lla loi 
Barangé,  les élus  MRP  avaient  alors 
provoqué  le départ  de leurs  alliés 
socialistes  du gouvernement.
                                                            
                                                                                
                                                                    
La  IV'  Répubbique  tout entière  est 
placée  sous le signe  de ces  «serpents  de 
mer»  dont le retour  périodique  fait 
éclater  les coalitions 
gouvernementales.
                                                            
                                                                                
                                                                     Socialistes 
partisans  de l'a,ugmentation  des 
dépenses  de l'Etat  à des  fins  de 
protection  sociale, d'une part, et, 
d'autre  part,  modérés  ou radicaux 
soucieux  de limiter  la hausse  des 
charges  fiscales  s'affrontent  ainsi 
autour  des questions  budgétaires.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais 
c'est  le  projet de Communauté 
européenne  de défense  (CED),  dont 
l'initiative  revient  à René  Pleven,  qui 
suscite  la crise  la plus  longue,  d'une 
gravité  telle que Raymond  Aron 
l'estime  alors sans précédent  depuis 
l'affaire  Dreyfus.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Depuis  avril1951,  date de la signature 
du  traité  de la Communauté 
européenne  du charbon  et de  l'acier 
(CECA),  la France  était engagée dans 
la  voie  de la construction  européenne.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Dans  cette 
perspecti ve 
s'inscrivait  le 
projet  de CED  l
ancé 
en octobre  1950 
par  René  Pleven,  qui offrait  le moyen 
de  réarmer  l'Allemagne  tout en évitant 
son  entrée  dans  l'OTAN.
                                                            
                                                                                
                                                                     Encore ce 
projet  doit-il être soumis  à la 
ratification  du Parlement.
                                                            
                                                                                
                                                                     Envenimé 
par  les souvenirs  de la Seconde  Guerre 
mondiale, le débat  parlementaire 
déborde  vite le traditionnel  clivage 
entre  gauche  et droite  pour opposer,.
                                                                                                                    »
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