FASCISME ET FASCISMES
Publié le 25/01/2013
Extrait du document
«
1 Conservatisme et révolution: Moeller van
den Bruck
Le conservatisme en tant que pensée politique cherche, ici, à assurer les condi
tions qui permettent aux valeurs de croitre.
Il en résulte qu'il est avant tout, dirigé vers lEtat, vers un étatisme solide qui garantit la stabilité des valeurs.
C'est là, la véritable rai
son pour laquelle il est en butte aux
attaques violentes d'un libéralisme qui ne s'efforce que de tirer un parti « utile » du
temps, c'est-à-dire à en jouir.
Donc, la pensée conservatrice conçoit l'histoire de I' «humanité» -qui n'est jamais apparue,
que sous forme de peuples et a toujours agi politiquement, par leur entremise -comme
une chose qui, si elle semble se produire
dans le temps, n'en est pas moins spatiale en réalité.
La pensée conservatrice conçoit l'histoire de l'humanité comme l'image de lois spatiales, lois immuables qui, si la révo lution vient un jour les ébranler, se reconsti
tueront toujours, selon la politique de les pace.
Dans l'histoire d'un peuple le temps
peut changer comme il veut: ce qui est inva riable est plus puissant et plus important
que ce qui change, car le changement con
siste toujours à enlever ou à ajouter quelque chose.
Le fond invariable est la condition de tout changement at la chose qui change, quelle qu'elle soit, reviendra éternellement, son temps révolu, à ce fond invariable.
2
Moeller van den Bruck, Le Troisi/Jme Reich, ( 1922) trad.
française, librairie de la Revue Française, 1933, p.
246.
L'État total et l'État totalitaire pour les fascistes Au congr(Js italo-allemand de Vienne sur "Race et Droit», les Italiens d(Jfinissent les
bases de l'!tat totalitaire:
Tout peuple, en tant qu'unité de vie col
lective, doit également résoudre le problème de son individualité selon ses propres carac tères spirituels et raciaux.
Sur cette base le fascisme et le national
socialisme revendiquent tous deux le droit
de défendre et de perfectionner la civilisa tion européenne.
L'ordre juridique de l'Etat Totalitaire pose
comme fins l'intégrité morale et matérielle
du peuple lui-même dans la succession de ses générations.
Le juriste italien Carlo Costamagna défi nit, en 1939, l'!tat totalitaire:
D'ailleurs il n'est pas même exact que l'Etat totalitaire soit une réaction à l'Etat
libéral.
L'Etat totalitaire est l'Etat par excel
lence, l'Etat vrai, aujourd'hui comme tou
jours.
Il serait absurde de penser qu'il s'agit
d'une chose transitoire.
(
...
) Avec la fondation de« l'Etat totalitaire•· la situation est tout à fait modifiée.
Essen tielle à ce type d'Etat est la notion de « com
munauté nationale » et la coïncidence entre le concept de Peuple et le concept d'Etat.
La structure du «gouvernement», entendu
comme ce complexe de puissance publique,
FASCISME ET FASCISMES 153
assume un caractère hiérarchique.
Le sys
tème parlementaire est aboli, la loi ne repose plus sur le titre de la volonté géné rale, la pluralité des pouvoirs n'a plus de rai
son d'être.
3
C.
Costamagna, in Lo Steto, avril 1939, cité dans J.P.
Faye, TMorie du rfJcit, ouvr.
citfJ, p.
94, 96-97.
L' Allemand Ernst Krieck définit l'État total (11 Volkisch 11) Quant au siècle bourgeois, qui a introduit la séparation du peuple et de l'Etat dans le concept et dans la réalité, qui a réduit le peuple à une essence sans vouloir et inca pable d'action, il est significatif également
qu'il a fait de l'Etat un organe social parmi
d'autres, une partie du Tout parmi d'autres.
L'Etat
total, le véritable« Etat populaire» est la Totalité vôlkische elle-même et immé
diate, du fait même qu'à partir de l'être
simple, elle en vient au vouloir, à laction créatrice d'histoire, à la puissance et à la politique.
( ...
) L' !tat total exige une couche sociale fermée qui le porte, sur quoi en damier lieu repose la formation de sa volonté et de sa puissance.
Une telle couche ne peut naitre que par une voie révolutionnaire: le groupe qui s'impose et qui entraine avec soi las cension vers l'Etat total, se place lui-même au premier rang, et avec le devoir le plus
élevé assume également la responsabilité la plus haute.
4
Ernst Krieck, Volkischer Gesamtsteat und
nationale Erziehung, 1933, p.
15-16, cité par J.
P.
Faye, ouvr.
citfJ, p.
97.
Carlo Schmitt contre l'État neutre et libéral
Neutralité au Hn1 d'égalité dH chancH dans la détermination de la volonté étatique.
Le terme prend ici une signification qui
est à la base de certaines interprétations libérales du suffrage universel et de l'égalité de tous devant la loi ( ...
) Chacun a ses chances de conquérir la majorité; s'il fait
partie de la minorité battue aux voix, on lui fait remarquer qu'il a eu ses chances, et qu'il
les a toujours, de devenir à son tour majori
taire.
Ceci entre dans les conceptions libé
rales de la justice ( ...
).
Neutralité au Hnl de parité, c'Ht-à-dire de
l'égalité de toutes les tendancH et de tous IH groupement• concernés, à conditions 6gale1 et à 6galité dans la répartition, dan•
l'accès au bénéfice de certains avantages ou d'autrH prestations étatiques.
Cette
parité a une signification historique
et pratique pour les sociétés religieuses et
idéologiques dans un Etat qui, ne s'étant pas rigoureusement séparé de toutes les questions religieuses et idéologiques, reste lié à une multiplicité de groupements exis
tants, religieux ou analogues, soit qu'il ait
pris en leur faveur des dispositions légales
spéciales relatives à leurs biens soit qu'il y
ait coopération dans le domaine de l'ensei gnement, de l'assistance publique, etc.
Cette parité soulève une question qui peut
devenir très difficile et délicate
selon
les cir
constances, à savoir quels sont les groupes
qui entrent en ligne de compte pour être
admis au bénéfice de la parité.
Ainsi peut-on
5 T La matraque Affiche allemande : « Le seul argument frap
pant contre le socialisme.
Marque brevetée
dans tous les Etats civilisés.
» La violence
national-socialiste rejoint celle du « man ganello » italien.
Neutralit6 au Hn• de• conception• instru
mentale• de l'Etat.
pour lesquelles rEtat ait g; un moyen technique dont le fonctionnement 1 ..
prlte à dH calcula objectif• et qui doit x fournir à toua dH poaaibilit6• 6gale• d'utili- @ sati on.
&_ Les expressions suivantes sont générale ment fondées sur une représentation instrumentale de l'Etat: l'appareil judiciaire et
administratif de l'Etat, la machine gouverne mentale, l'Etat et ses rouages bureaucra
tiques, la machine législative, le levier de la législation, etc.
La neutralité de l'Etat instru
ment technique est concevable dans le domaine de lexécutif et lon peut éventuel
lement imaginer que l'appareil judiciaire ou l'appareil administratif fonctionnent de la même façon que le téléphone, le télégraphe, la poste et d'autres dispositifs techniques analogues, et qu'ils sont à la disposition de l'usager qui s'en sert selon les règles avec
une objectivité et une technicité égales à celles de ces autres dispositifs qui sont au service de chacun sans considération de la teneur de la communication, pourvu que l'on observe leurs règles de fonctionnement.
Un Etat de cet ordre
serait
totalement dépo litisé et incapable d'opérer la distinction
DAS EINZIGE SCHLAGENDE ARGUMENT GEGEN DEN SOZIALISMUS
··ami-ennemi de son propre chef.
PATENTIERT iN ALLEN KUL TURSTAATEN.
»
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