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FASCISME ET FASCISMES

Publié le 25/01/2013

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• La guerre civile
L'Espagne est gouvernée depuis le XIXe siècle par une monarchie constitutionnelle. La chambre des députés, les Cortès, encadre le monarque mais l'élection au suffrage universel, à partir de 1880, a peu modifié le rôle des notables, les caciques, appuyés sur l'Église et sur une clientèle rurale. De 1919 à 1936, l'instabilité politique est la règle. L'Espagne connaît une période traversée de complots et de coups d'État. En 1931, l'avènement de la République tente d'y mettre fin, mais le coup d'État de Franco en 1936 brise une expérience qui remet en cause l'équilibre social...



« 1 Conservatisme et révolution: Moeller van den Bruck Le conservatisme en tant que pensée politique cherche, ici, à assurer les condi­ tions qui permettent aux valeurs de croitre.

Il en résulte qu'il est avant tout, dirigé vers lEtat, vers un étatisme solide qui garantit la stabilité des valeurs.

C'est là, la véritable rai­ son pour laquelle il est en butte aux attaques violentes d'un libéralisme qui ne s'efforce que de tirer un parti « utile » du temps, c'est-à-dire à en jouir.

Donc, la pensée conservatrice conçoit l'histoire de I' «humanité» -qui n'est jamais apparue, que sous forme de peuples et a toujours agi politiquement, par leur entremise -comme une chose qui, si elle semble se produire dans le temps, n'en est pas moins spatiale en réalité.

La pensée conservatrice conçoit l'histoire de l'humanité comme l'image de lois spatiales, lois immuables qui, si la révo­ lution vient un jour les ébranler, se reconsti­ tueront toujours, selon la politique de les­ pace.

Dans l'histoire d'un peuple le temps peut changer comme il veut: ce qui est inva­ riable est plus puissant et plus important que ce qui change, car le changement con­ siste toujours à enlever ou à ajouter quelque chose.

Le fond invariable est la condition de tout changement at la chose qui change, quelle qu'elle soit, reviendra éternellement, son temps révolu, à ce fond invariable.

2 Moeller van den Bruck, Le Troisi/Jme Reich, ( 1922) trad.

française, librairie de la Revue Française, 1933, p.

246.

L'État total et l'État totalitaire pour les fascistes Au congr(Js italo-allemand de Vienne sur "Race et Droit», les Italiens d(Jfinissent les bases de l'!tat totalitaire: Tout peuple, en tant qu'unité de vie col­ lective, doit également résoudre le problème de son individualité selon ses propres carac­ tères spirituels et raciaux.

Sur cette base le fascisme et le national­ socialisme revendiquent tous deux le droit de défendre et de perfectionner la civilisa­ tion européenne.

L'ordre juridique de l'Etat Totalitaire pose comme fins l'intégrité morale et matérielle du peuple lui-même dans la succession de ses générations.

Le juriste italien Carlo Costamagna défi­ nit, en 1939, l'!tat totalitaire: D'ailleurs il n'est pas même exact que l'Etat totalitaire soit une réaction à l'Etat libéral.

L'Etat totalitaire est l'Etat par excel­ lence, l'Etat vrai, aujourd'hui comme tou­ jours.

Il serait absurde de penser qu'il s'agit d'une chose transitoire.

( ...

) Avec la fondation de« l'Etat totalitaire•· la situation est tout à fait modifiée.

Essen­ tielle à ce type d'Etat est la notion de « com­ munauté nationale » et la coïncidence entre le concept de Peuple et le concept d'Etat.

La structure du «gouvernement», entendu comme ce complexe de puissance publique, FASCISME ET FASCISMES 153 assume un caractère hiérarchique.

Le sys­ tème parlementaire est aboli, la loi ne repose plus sur le titre de la volonté géné­ rale, la pluralité des pouvoirs n'a plus de rai­ son d'être.

3 C.

Costamagna, in Lo Steto, avril 1939, cité dans J.P.

Faye, TMorie du rfJcit, ouvr.

citfJ, p.

94, 96-97.

L' Allemand Ernst Krieck définit l'État total (11 Volkisch 11) Quant au siècle bourgeois, qui a introduit la séparation du peuple et de l'Etat dans le concept et dans la réalité, qui a réduit le peuple à une essence sans vouloir et inca­ pable d'action, il est significatif également qu'il a fait de l'Etat un organe social parmi d'autres, une partie du Tout parmi d'autres.

L'Etat total, le véritable« Etat populaire» est la Totalité vôlkische elle-même et immé­ diate, du fait même qu'à partir de l'être simple, elle en vient au vouloir, à laction créatrice d'histoire, à la puissance et à la politique.

( ...

) L' !tat total exige une couche sociale fermée qui le porte, sur quoi en damier lieu repose la formation de sa volonté et de sa puissance.

Une telle couche ne peut naitre que par une voie révolutionnaire: le groupe qui s'impose et qui entraine avec soi las­ cension vers l'Etat total, se place lui-même au premier rang, et avec le devoir le plus élevé assume également la responsabilité la plus haute.

4 Ernst Krieck, Volkischer Gesamtsteat und nationale Erziehung, 1933, p.

15-16, cité par J.

P.

Faye, ouvr.

citfJ, p.

97.

Carlo Schmitt contre l'État neutre et libéral Neutralité au Hn1 d'égalité dH chancH dans la détermination de la volonté étatique.

Le terme prend ici une signification qui est à la base de certaines interprétations libérales du suffrage universel et de l'égalité de tous devant la loi ( ...

) Chacun a ses chances de conquérir la majorité; s'il fait partie de la minorité battue aux voix, on lui fait remarquer qu'il a eu ses chances, et qu'il les a toujours, de devenir à son tour majori­ taire.

Ceci entre dans les conceptions libé­ rales de la justice ( ...

).

Neutralité au Hnl de parité, c'Ht-à-dire de l'égalité de toutes les tendancH et de tous IH groupement• concernés, à conditions 6gale1 et à 6galité dans la répartition, dan• l'accès au bénéfice de certains avantages ou d'autrH prestations étatiques.

Cette parité a une signification historique et pratique pour les sociétés religieuses et idéologiques dans un Etat qui, ne s'étant pas rigoureusement séparé de toutes les questions religieuses et idéologiques, reste lié à une multiplicité de groupements exis­ tants, religieux ou analogues, soit qu'il ait pris en leur faveur des dispositions légales spéciales relatives à leurs biens soit qu'il y ait coopération dans le domaine de l'ensei­ gnement, de l'assistance publique, etc.

Cette parité soulève une question qui peut devenir très difficile et délicate selon les cir­ constances, à savoir quels sont les groupes qui entrent en ligne de compte pour être admis au bénéfice de la parité.

Ainsi peut-on 5 T La matraque Affiche allemande : « Le seul argument frap­ pant contre le socialisme.

Marque brevetée dans tous les Etats civilisés.

» La violence national-socialiste rejoint celle du « man­ ganello » italien.

Neutralit6 au Hn• de• conception• instru­ mentale• de l'Etat.

pour lesquelles rEtat ait g; un moyen technique dont le fonctionnement 1 ..

prlte à dH calcula objectif• et qui doit x fournir à toua dH poaaibilit6• 6gale• d'utili- @ sati on.

&_ Les expressions suivantes sont générale­ ment fondées sur une représentation instru­mentale de l'Etat: l'appareil judiciaire et administratif de l'Etat, la machine gouverne­ mentale, l'Etat et ses rouages bureaucra­ tiques, la machine législative, le levier de la législation, etc.

La neutralité de l'Etat instru­ ment technique est concevable dans le domaine de lexécutif et lon peut éventuel­ lement imaginer que l'appareil judiciaire ou l'appareil administratif fonctionnent de la même façon que le téléphone, le télégraphe, la poste et d'autres dispositifs techniques analogues, et qu'ils sont à la disposition de l'usager qui s'en sert selon les règles avec une objectivité et une technicité égales à celles de ces autres dispositifs qui sont au service de chacun sans considération de la teneur de la communication, pourvu que l'on observe leurs règles de fonctionnement.

Un Etat de cet ordre serait totalement dépo­ litisé et incapable d'opérer la distinction DAS EINZIGE SCHLAGENDE ARGUMENT GEGEN DEN SOZIALISMUS ··ami-ennemi de son propre chef.

PATENTIERT iN ALLEN KUL TURSTAATEN. »

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