Farouk, dernier roi d'Égypte

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« Nous ne sommes que des jouets entre les mains de Londres » M ais le rival le plus redou­ table du roi est la Gran­ de-Bretagne, qui tire parti des antagonismes entre les partis politiques, les coteries et le palais.

L'Égypte est alors un « protectorat masqué », ni tout à fait colonie ni tout à fait État indépendant.

De nombreux politiciens jugent le pays trop faible ou trop petit pour mener une poli­ tique nationale autonome et prônent la coopération avec la Grande-Bretagne.

Farouk, lui, affiche un authentique nationalisme.

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le fossé se creuse.

Le roi ne souhaite pas entrer en guerre au côté des Alliés.

L'armée égyptienne n'a-t-elle pa~ déjà cédé la plus grande part de ses arse­ naux à la Grande-Bretagne ? Sa contribution, ne serait-elle que symbolique, livrerait la population à la vindicte des Allemands et des Italiens.

« Nous ne sommes que des jouets entre les mains de Londres », remarque amère­ ment le jeune souverain alors que la Chancellerie britanni­ que resserre son emprise sur la vie politique.

En février 1942, Rommel et ses chars sont aux portes de l'Égypte, et les rapports anglo-égyp­ tiens s'enveniment.

Le 30 fé­ vrier, les Britanniques cer­ nent le palais royal d'Abdine pour imposer Nahas-Pacha au poste de Premier ministre.

Anglophile, ce dernier doit faire barrage à une politique d'alliance avec les forces ger- mana-italiennes.

Pour con­ server son trône, Farouk doit céder.

L'opinion égyptienne est fortement marquée par l'incident.

Les Frères musul­ mans s'insurgent, et divers groupes clandestins pren­ nent les armes.

L'Égypte vaincue lors du premier conflit avec Israël A la fin de la guerre, la plu­ part des partis politiques sont discrédités par la cor­ ruption et la collaboration avec la Grande-Bretagne.

Alors que le pays sombre dans la misère, le roi mène un train de vie dispendieux, qui suscite de plus en plus de critiques.

Farouk s'assure du contrôle de la Ligue arabe, fondée le 22 mars 1946, qui prône l'autodétermination de tous les peuples.. »