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EXTRAITS D'UN DISCOURS PRONONCÉ PAR WINSTON CHURCHILL, DEVANT LE PARLEMENT BRITANNIQUE, LE 4 JUIN 1940 (il s'agit plus précisément de la fin du discours).

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 
 « Telle est la résolution du gouvernement de Sa Majesté et de tous les hommes qui le composent. Telle est la volonté du Parlement et de la nation. L'Empire britannique et la République française, unis dans la même cause et dans le même besoin, défendront leur sol natal jusqu'à la mort, s'aidant fraternellement jusqu'à l'extrême limite de leurs forces. Bien qu'en vérité une grande partie de l'Europe et plus d'un État ancien et fameux soient tombés, ou puissent encore tomber, dans les griffes de la Gestapo et de tout l'odieux appareil de la domination nazie, nous ne fléchirons, ni ne faillirons. Nous marcherons jusqu'à la fin, nous nous battrons en France, nous nous battrons sur les mers et sur les océans, nous nous battrons dans les airs avec une force et une confiance croissantes, nous défendrons notre île quel qu'en soit le prix, nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur nos aérodromes, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons dans les collines ; nous ne nous rendrons jamais. Et même si, ce que je ne crois pas un instant possible, notre île ou une grande partie de cette île devait être subjuguée et affamée, alors notre Empire au-delà des mers, armé et gardé par la flotte britannique, continuerait le combat, jusqu'à ce que, au temps choisi par Dieu, le Nouveau Monde, avec toute sa force et sa puissance, s'avance pour secourir et libérer l'Ancien. «
 
 Questions :
 
 1° Présentez ce texte, et replacez-le dans son contexte historique. Quels États étaient déjà tombés « dans les griffes de la Gestapo et de tout l'odieux appareil de la domination nazie « ?
 
 2° Winston Churchill parle à plusieurs reprises de « l'Empire britannique « : de quel empire s'agit-il ? Existait-il aussi un Empire français ?
 
 3° Quel espoir anime Winston Churchill dans la dernière phrase ?
 
 4° Que nous apprend ce texte sur les idées de Winston Churchill et l'attitude anglaise en général face à la guerre ? (appuyez votre réponse sur des citations).

« A.

Son hostilité au nazisme. B.

Sa détermination. Développement Introduction. Lorsqu'il s'adresse au Parlement britannique, le 4 juin 1940, Winston Churchill n'est Premier ministre que depuisquelques semaines, le 10 mai exactement.

Ce jour-là débutait l'offensive allemande à l'Ouest, dont la première phasevient de s'achever par la déroute de Dunkerque, justement le 4 juin.

Churchill prononce donc son discours dans desconditions particulièrement dramatiques.

La France est au bord du désastre, l'Angleterre paraît n'avoir aucunechance de tenir tête aux armées nazies. Pourtant le Premier ministre britannique exprime l'inébranlable détermination de son pays à poursuivre la lutte. I.

La situation au début de juin 1940. A.

L'extension des conquêtes allemandes. Churchill rappelle qu'« une grande partie de l'Europe » est tombée « dans les griffes de la Gestapo ».

La liste estlongue, en effet, des pays passés sous la domination nazie depuis 1938 : l'Autriche et la Tchécoslovaquie, rayéesde la carte sans combat ; puis la Pologne envahie et conquise en quelques semaines en septembre 1939.

Aprèsl'occupation, sans coup férir, du Danemark le 9 avril 1940, la Norvège est à son tour envahie par les Allemands, et,malgré l'intervention militaire des Alliés, entièrement occupée à la fin de mai (rembarquement des Franco-Anglais àNarvik). A la suite de la grande offensive à l'Ouest, la Wehrmacht a contraint l'armée hollandaise à capituler le 15 mai.

Le roides Belges Léopold III, de son côté, dépose les armes le 28 mai. B.

La situation militaire en France. 1.

La défaite de Dunkerque. • Le 4 juin s'achève la bataille des Flandres.

La « percée de Sedan » a permis aux blindés allemands de foncer versla Manche et de remonter vers le nord en direction des ports de Calais et Dunkerque, en même temps que lesAllemands repoussaient également vers la mer du Nord les troupes alliées qui combattaient en Belgique.

Le Nord dela France est donc rapidement occupé. • Certes l'organisation et la défense désespérée d'un « périmètre retranché » autour de Dunkerque ont permisl'évacuation par mer de 335 000 hommes : soit la totalité du Corps expéditionnaire britannique et une petite partiedes forces françaises encerclées.

Tout le matériel est cependant resté sur les plages. 2.

L'armée française au bord du désastre. • La défaite de Dunkerque met fin aux chances françaises de poursuivre la lutte avec quelque espoir de succès.L'armée française, amputée de près de la moitié de ses forces, reste pratiquement seule face à la Wehrmacht.

Dèsle 6-7 juin d'ailleurs, la fragile ligne de défense établie à la hâte par le général Weygand sur la Somme et l'Aisne serafranchie par les Allemands.

W.

Churchill ne se fait plus d'illusions sur l'évolution de la lutte en France : c'est à ellequ'il pense en évoquant « plus d'un État ancien et fameux » qui « peuvent encore tomber ». • La question d'un armistice va bientôt se poser, une semaine plus tard, après que l'Italie eut à son tour déclaré laguerre aux Alliés le 10 juin.

L'exode des populations civiles, fuyant devant l'avance allemande, est déjà considérableet dramatique au moment où parle Churchill.

Il va encore s'aggraver, rendant inéluctable aux yeux de beaucoup lacessation des hostilités. II.

La politique anglaise. A.

La volonté de poursuivre la guerre. W.

Churchill proclame avec force la « résolution du gouvernement », la « volonté du Parlement et de la nation » delutter « jusqu'à la fin ».

Ce faisant, il cherche à convaincre les Français et avertit les Allemands. 1.

Il cherche en effet à convaincre les Français, car il sait qu'une partie de l'opinion française reproche à l'Angleterrel'insuffisance de son effort de guerre.

Au temps de la « drôle de guerre », un slogan diffusé par la propagande nazieavait eu quelque effet : « les Anglais se battront jusqu'au dernier Français ».

Le rembarquement à Dunkerque desmodestes forces terrestres britanniques (200000 hommes) renforce cette idée que l'Angleterre abandonne son alliée.. »

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