Extrait du « Programme en 25 points du parti national socialiste des travailleurs allemands » (le NSDAP) du 4 février 1920. Histoire
Publié le 05/05/2013
Extrait du document
Le document proposé à l'étude est un extrait du « Programme en 25 points du parti national socialiste des travailleurs allemands « (le NSDAP) du 4 février 1920. Il est cité dans l'ouvrage de l'historien Walther Hofer, Le national-socialisme par les textes, publié en 1959. Le petit parti des ouvriers allemands a été repris en main, en 1920, par Adolf Hitler qui va le transformer en NSDAP, le futur parti nazi. À cette époque, l'Allemagne est confrontée à une situation difficile : de nombreux d'Allemands n'acceptent pas « le diktat de Versailles « de 1919. En effet, en tant que grand perdant de la Première Guerre mondiale, l'Allemagne est considérée comme la principale responsable et doit payer de lourdes réparations aux vainqueurs, notamment à la France. Ce contexte favorise la montée d'un nationalisme allemand et, chez certains, la revendication d'une « Grande Allemagne « réunissant les peuples germaniques (le pangermanisme). Par ailleurs, entre 1918 et 1919, le mouvement spartakiste, lancé par des communistes allemands, a cherché à soulever des insurrections sur le modèle des révolutions bolcheviques russes, ce qui inquiète fortement la bourgeoisie, les milieux d'affaires, mais également une partie de la classe moyenne : tous souhaiteraient un État plus fort, garant de l'ordre social et de la sécurité de la population. Le mécontentement favorise la montée de l'antisémitisme et la critique du gouvernement de la République de Weimar, jugé responsable de la signature du traité de Versailles, incapable d'assurer la sécurité ou de résoudre les difficultés du pays. Hitler exploite ces tensions importantes dans son ascension vers le pouvoir et pour favoriser la victoire du NSDAP. Cependant, sa tentative de putsch échoue en 1923, et il lui faudra attendre les années 1930, et la grave crise économique en Allemagne, pour que son parti rencontre enfin le succès. Malgré cela, cet extrait du programme du NSDAP révèle que, dès 1920, les bases de l'idéologie nazie &e...
«
doivent être interdits ») et la propagande d'État (« création d'une presse allemande »).
Les travailleurs
de la presse et de la fonction publique doivent être des « citoyens allemands » (points 6 et 23a), ce qui
préfigure à la fois le contrôle total, par le pouvoir politique, de la presse et de l'administration, tout
comme l'élimination des opposants (l'une des caractéristiques propres aux systèmes totalitaires) et,
nous le verrons ultérieurement, l'exclusion des « non-citoyens », et en particulier des Juifs.
Au-delà de la mise en place d'un régime autoritaire et centralisé, le programme du NSDAP propose, de
façon explicite, le contrôle de l'économie par l'État.
Une forme d'anticapitalisme est même présente
dans certains points du programme : « nous demandons la nationalisation des entreprises appartenant
aujourd'hui à des trusts », « […] la remise immédiate des grands magasins à l'administration
communale […] », « […] une réforme agraire adaptée à nos besoins nationaux […] expropriation,
sans indemnités, de terrains à des fins publiques […].
».
Ces idées, que l'on pourrait a priori presque
taxer de « socialistes », peuvent surprendre dans le programme d'un parti d'extrême droite.
Elles
montrent, en fait, la démagogie et le populisme dont fait preuve ce parti qui n'hésite pas à reprendre
des propositions populaires et des revendications sociales, pour séduire un électorat plus vaste, en
particulier celui que représentent la classe moyenne, les petits commerçants et les artisans (location
des grands magasins « à bas prix aux petits commerçants »).
En la réalité, le NSDAP est fortement
anticommuniste et s'appuiera ensuite sur la bourgeoisie et les milieux d'affaires (soucieux d'avoir un
État fort, sécuritaire et stable) pour arriver au pouvoir.
Ce programme met également en avant, à
plusieurs reprises, « les besoins nationaux » pour justifier le contrôle de l'économie par l'État et une
économie finalement mise au service de la politique nationale (économie de guerre et grands travaux
sous le troisième Reich).
Le troisième aspect fondamental de ce document concerne la société allemande : une société sous
contrôle dont certaines catégories de population sont mises en avant et favorisées, et d'autres exclues,
stigmatisées.
En effet, le « peuple allemand », « de sang allemand » est le seul à pouvoir bénéficier «
des droits civiques ».
Cet élément est essentiel dans la genèse de l'idéologie et du totalitarisme nazi, et
sera mis en exergue par Hitler dans Mein Kampf, en 1923.
Le programme s'avère être étroitement lié à
l'idéologie nationaliste et pangermaniste, il revendique, dès le début, « la constitution d'une Grande
Allemagne, réunissant tous les Allemands » et flatte le patriotisme et l'esprit revanchard allemand en
demandant « l'abrogation des traités de Versailles et de Saint-Germain ».
Dans le troisième point, se
trouvent également les prémices de la théorie de l'espace vital : le peuple allemand « de sang pur » (les
Aryens purs recherchés par le troisième Reich) a, par nature, droit à « des terres et des colonies » pour
se nourrir et « résorber [leur] surpopulation ».
Le vocabulaire biologique, omniprésent dans l'idéologie
raciste du totalitarisme nazi (« classe moyenne saine », « sang allemand ») est déjà utilisé.
Cette
population de citoyens allemands doit néanmoins rester sous contrôle, et ce, dès le plus jeune âge : le
point 20 développe le projet d'un enseignement d'État où « l'esprit national doit être inculqué […] dès
l'âge de raison » avant que les meilleurs n'accèdent « aux postes de direction » (préfiguration de la
création des Jeunesses hitlériennes et des écoles d'élite nazie).
La censure des médias et, finalement, la
restriction des libertés individuelles sont d'autres outils visant au contrôle de la population.
L'exclusion
de catégories sociales spécifiques apparaît en toile de fond de ce programme.
Si les anciens
combattants, les classes moyennes « saines » sont favorisées (comme, par exemple, dans le point 15,.
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- THOREZ, Maurice (28 avril 1900-11 juillet 1964) Homme politique Fils de mineur, entré au parti socialiste en 1919, il choisit en 1920 le parti communiste et en gravit rapidement les échelons.
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